la révolte en Syrie

Dans le monde...

Message par abounouwas » 28 Mai 2011, 14:57

a écrit :
Dans les geôles de Bachar Al-Assad
LEMONDE | 28.05.11 | 15h17  •  Mis à jour le 28.05.11 | 15h42


Khaled Sid-Mohand a été libéré mardi matin.Comité de soutien à Khaled Sid-Mohand

Un ami m'avait pourtant prévenu : "Tu as suffisamment de contacts à Damas pour écrire tes articles, tu dois verrouiller ton réseau." Mais verrouiller son réseau, c'est se condamner à tourner en rond avec les mêmes témoins et les mêmes acteurs de cette révolte commencée trois semaines auparavant. Son avertissement m'est revenu en écho lorsque les agents des services de renseignements syriens sont entrés dans le café Domino pour m'y interpeller. Une demi-heure plus tôt, une jeune femme m'avait appelé sur mon téléphone portable. Elle avait proposé de me remettre des informations. Rendez-vous est donné à 17 h 30, samedi 9 avril, dans un café de la place Bab Touma. Quelques minutes plus tard, je suis enlevé par sept hommes de forte corpulence. Menotté, je suis conduit chez moi où ils effectuent une perquisition.

Celui chargé de me surveiller est charpenté comme un taureau, mais se montre affable, attentionné même : il me fait boire du thé en portant délicatement la tasse à mes lèvres et m'allume une cigarette. Après un interrogatoire désordonné et la saisie de mon matériel informatique, je suis embarqué à bord d'un taxi. On me place la tête entre les genoux, mais je devine en reconnaissant une banderole de propagande déjà aperçue que nous nous dirigeons vers le sud de Damas. Plus précisément, à Kufar Sousseh, quartier général des services de renseignements. Mais je ne le saurai formellement que vingt-quatre jours plus tard, à ma libération.

C'est là que commence mon deuxième interrogatoire dans un vaste bureau au deuxième étage. Il commence par des questions insolites : "Connaissez-vous Oussama Ben Laden ?" ; "Avez-vous été reçu à la Maison Blanche au cours de votre séjour aux Etats-Unis ?" On me trouve détendu. Un peu trop.

Deux heures d'interrogatoire plus tard, la porte s'ouvre pour laisser passer un homme que tout le monde salue avec déférence. Il me lance : "Tu vas parler ! Si tu ne parles pas, je te coupe les testicules et t'arrache le coeur avec mes propres mains !" Une gifle me projette de ma chaise. Il sort et je comprends alors que le feu vert vient d'être donné pour me passer à tabac. Les gifles qui s'abattent sur mon visage me laissent d'abord de marbre, ce qui met mon bourreau hors de lui.

L'homme tourne autour de moi, un sourire à la bouche et une matraque électrique à la main. Il me questionne sur mes activités et mon identité. Il me frappe avec une telle puissance cette fois-ci qu'il décroche mon bridge dentaire dès la première gifle. Soudain, mon téléphone sonne. Le numéro d'appel indique l'Arabie saoudite. "Qui est-ce ?" Une amie palestinienne partie rendre visite à sa famille.

"Menteur ! hurle-t-il. Tu as des relations avec Bandar Bin Sultan (patron des services de renseignements saoudiens) !" Gifles. Coups de pied. Toutes mes réponses sont ponctuées d'un "menteur !", suivi d'un coup et assorti d'une hypothèse paranoïaque. Selon eux, je suis allé en Turquie, non pas pour un reportage sur les élections législatives, mais "pour y rencontrer des officiers américains de l'OTAN". Je donne des cours de journalisme à l'université des Antonins au Liban, car "j'entretiens des liens avec Samir Geagea (chef des Forces libanaises et antisyrien notoire)".

Je découvre avec stupéfaction que mes geôliers sont intoxiqués par leur propre propagande. Ne savent-ils pas que l'Arabie saoudite s'est rapprochée de la Syrie, que Damas a soutenu l'invasion militaire saoudienne à Bahreïn ? N'ont-ils pas entendu la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, dépeindre le président Bachar Al-Assad sous les traits d'"un vrai réformateur" ? Ils me réinstallent sur ma chaise, me bandent les yeux et fixent des fils électriques sur plusieurs endroits de mon corps, parties génitales comprises, et j'attends, terrifié, une décharge électrique qui ne viendra pas. C'était une simulation. Ce que je prenais pour des électrodes n'étaient que les câbles de mon ordinateur.

Ils me signifient que si je veux y goûter, ils ont tout le matériel nécessaire. C'est à ce moment que je décide de révéler le pseudonyme sous lequel je travaille. Je suis maintenant tétanisé à l'idée de révéler sous la torture les noms de tous ceux dont j'avais gagné la confiance afin de recueillir leurs témoignages. Me reste un espoir : être libéré avant qu'ils n'aient lu et traduit mes articles (En Syrie, Khaled Sid Mohand a notamment collaboré au Monde et à France Culture). Après tout, aucun journaliste étranger n'a été détenu plus de quarante-huit heures.

Je rejoins peu après un groupe de prisonniers syriens qui portent tous les stigmates d'un passage à tabac. Nous sommes alors conduits dans nos cellules respectives, la mienne porte le numéro 22. C'est par ce numéro que je serai désormais identifié.

Je m'endors avant d'être réveillé par des cris. Ce sont ceux du bourreau : un interrogatoire vient de commencer. Les seuls mots que j'arrive à distinguer sont des insultes, ainsi qu'un "qui ?", mais je sais, pour avoir rencontré des détenus avant mon arrestation, que l'objectif de ces séances de torture vise moins à soutirer des informations qu'à punir, humilier et terroriser.

Très vite la voix du bourreau est couverte par les hurlements du détenu qui vont crescendo. Je sens mon rythme cardiaque s'accélérer, je suis tétanisé par la peur. C'est le but recherché. Troisième interrogatoire. Quelques gifles ponctuées d'insultes, et l'on me signifie que je ne disposerai plus d'un interprète.

"Raconte-moi tout.

- Que voulez-vous savoir ?

- Tout ! Depuis le début... depuis ta naissance."

L'interrogatoire prend fin avec l'entrée d'un homme au visage anguleux qui implore mon interrogateur de me "terminer". Son visage exprime la haine et la colère. Comment peut-il me détester aussi spontanément ? Je ne peux m'empêcher de penser au contraste saisissant entre la gentillesse et la nonchalance des Damascènes et le concentré de violence et de cruauté gratuites, auquel j'assiste à présent. C'est peut-être une terrifiante illustration du Léviathan, d'Hobbes : pas de violence dans les rues, l'Etat s'en est arrogé le monopole...

Le quatrième interrogatoire a lieu le lendemain, lundi 11 avril - dernière date dont je me souviendrai. L'absence de lumière du jour et de tout repère temporel fait perdre la notion du temps. Mon interrogateur m'accueille avec un sourire contrit et explique que plus personne ne portera la main sur moi. Il me demande de lui traduire les notes que j'avais oublié de détruire et termine son interrogatoire par une "offre d'emploi" : espionner mes amis syriens en échange d'une carte de séjour et d'une accréditation en bonne et due forme.

Les jours et les semaines suivantes sont rythmés par un va-et-vient de prisonniers arrêtés dans des rafles opérées lors de manifestations. C'est ainsi que je comprends que le vent de contestation continue de se propager à d'autres villes et à d'autres quartiers de Damas. Ils sont torturés et relâchés, en moyenne au bout de dix jours. Je tente de compter les jours avec les petits déjeuners, mais je perds le fil.

J'essaie de communiquer avec des détenus, parfois chargés de distribuer les repas, ou d'ouvrir la porte pour aller aux toilettes. Nous disposons alors de quelques secondes pour échanger des informations : "Demain, c'est vendredi, ils doivent vider la prison de tous ses détenus." Mais l'espoir laisse vite place à la déception. La prison se remplit de nouveaux détenus, tout en gardant les anciens, de sorte que, cette nuit-là, certains sont entassés jusqu'à trois dans des cellules de 2 mètres carrés. Ils sont torturés à tour de rôle, jusqu'à épuisement des bourreaux. J'essaie d'engager la conversation avec d'autres détenus, mais ils sont trop abîmés pour soutenir une conversation.

Je fais la connaissance d'Ali, un conscrit de 21 ans. Il a été arrêté pour avoir voulu assister à la prière du vendredi, ce qui est interdit par le code militaire, particulièrement en ces temps de manifestations. A la veille du jour que je croyais correspondre à la fin de ma deuxième semaine de détention, Ali m'affirme avoir entendu que nous serons libérés dans les vingt-quatre heures. Le lendemain ne tient pas ses promesses, et je sens dans la voix d'Ali beaucoup de tristesse, que je n'ai pas la force d'atténuer.

Un événement insolite vient alors troubler le centre de détention. Après le déjeuner, un sanglot se fait entendre. Le jeune homme dont j'aperçois furtivement le visage n'a pas plus de 20 ans. Il pleure de plus en plus fort, il appelle sa mère et implore Dieu. Alors que les geôliers sont prompts à tabasser les détenus au moindre prétexte, cette fois-ci, ils semblent émus par le jeune homme. Ils se contenteront, plusieurs heures plus tard, de lui demander de pleurer moins fort. Il sanglotera durant trois jours.

Ce soir-là, un nouveau détenu fait une apparition remarquée, car il n'a pas de cellule : il est condamné à rester debout, les yeux bandés, pendant trois jours. Trois jours durant lesquels interrogateurs et bourreaux se relaient pour le faire craquer, sans succès. Je comprends qu'il a été arrêté en possession de CD contenant des informations considérées comme subversives par le régime. Il est originaire du nord du pays et est sans doute venu à Damas dans le but de remettre ces informations à l'un de ces réseaux de cyberactivistes qui servent d'interface entre les insurgés des villes de province et les organisations de défense des droits de l'homme, ainsi que les médias étrangers.

Inquiet de la longueur de ma détention, je décide d'entamer une grève de la faim. L'expérience est pénible, comme un ramadan sans coucher de soleil et sans rupture du jeûne. D'autant que la nourriture n'est pas mauvaise. Mais, à ma grande surprise, alors que nos geôliers se sont montrés soucieux de notre santé - un docteur passait matin et soir avec une valise de médicaments pour soigner les détenus malades -, et qu'ils n'ont pas hésité à recourir à la torture pour casser des grèves de la faim, le gardien ne semble pas préoccupé par mon initiative. Peut-être savait-il déjà que ses supérieurs avaient décidé de me relâcher le lendemain.

C'était le mardi 3 mai, Journée internationale de la liberté de la presse. Dixième anniversaire de ma carrière de journaliste.
Khaled Sid Mohand
Article paru dans l'édition du 29.05.11
abounouwas
 
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Message par abounouwas » 02 Juin 2011, 10:26

a écrit :
Hassan raconte la répression sanglante à Lattaquié
LEMONDE.FR | 02.06.11 | 11h14

En arrivant au poste frontière qui sépare la Syrie de la Turquie, Hassan était prêt à mourir. "J’ai montré mon passeport. J’étais fiché. Je m’attendais à être arrêté. Le flic syrien m’a regardé d’une manière terrible. Je lui ai dit : 'Soit tu me laisses passer, soit tu me tues ici. Mais si tu veux me tuer, laisse-moi faire une dernière prière.' Le flic m’a jeté mon passeport et m’a dit : 'Dégage et ne reviens pas !'"

C’est ainsi qu’Hassan dit être sorti de Syrie, traqué, harcelé, tenu pour l’un des leaders des soulèvements dans la ville de Lattaquié, dans le nord-ouest du pays. D’une voix douce, ce jeune Syrien de 29 ans, présent à la réunion de l’opposition syrienne d’Antalya, raconte sa fuite. "Je suis arrivé en Turquie il y a douze jours, je dors dans une mosquée à Istanbul." Il a déposé une demande d’asile politique auprès du Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies.

Lattaquié fut, après Deraa, l’une des premières villes secouées par des manifestations contre le régime de Bachar Al-Assad. "On sortait dans les rues, on écrivait des slogans sur les murs, cela a commencé comme ça. Mais si le régime a pu tuer autant de monde, c’est parce qu’il y avait une désorganisation totale parmi les manifestants."

Au moins 170 personnes ont été tuées par les forces de sécurité dans la ville portuaire, selon les estimations locales, et une centaine d’autres ont disparu. "L’armée est présente dans la ville et tout autour. Des snipers sont sur les toits. Dès qu’il y a un rassemblement de plus de cinq personnes, ils tirent. Nous sommes obligés de faire des manifestations très mobiles, à plusieurs endroits, en même temps, pour disperser les forces de sécurité, raconte Hassan. Nous ne restons pas plus de dix secondes à un endroit, le temps de provoquer la police. Après cela devient trop dangereux."

Par deux fois, il a été arrêté. "La première fois, le 14 avril, nous avions organisé un sit-in sur une place de la ville. Après douze heures de siège, la police a chargé. Les balles fusaient autour de ma tête. J’ai été frappé durement. Il y a eu au moins 25 morts."

UN DÉLUGE DE FEU

Le dimanche 17 avril, jour de la fête de l’indépendance syrienne, de nouvelles manifestations sont prévues dans son quartier. En deux-trois clics sur Internet, Hassan navigue de Facebook à YouTube et montre une vidéo tournée avec un téléphone portable. "Je connaissais le quartier et j’ai tenté d’avertir mes amis que l’armée allait tirer, explique-t-il. Ils pensaient pouvoir s’assurer le soutien des soldats. Je suis monté chez mes parents pour filmer depuis le balcon. Ma mère pleurait."

Les images saccadées montrent une procession de plusieurs dizaines de personnes, armées de bougies et de branches d’olivier, réclamant liberté et démocratie. Soudain, un coup de feu claque, puis dix, puis mille. Un déluge de feu. Les manifestants tombent en rafales. "Trente-huit morts ce jour-là et plus de 50 blessés", selon Hassan. Cette vidéo, filmée d’une main tremblante, montre la violence de la répression. Hassan n’a plus dormi chez lui après. "Depuis ce jour, je n’ai plus peur de mourir."
Guillaume Perrier
abounouwas
 
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Message par abounouwas » 02 Juin 2011, 10:31

a écrit :
L'opposition syrienne tente de s’organiser
LEMONDE | 02.06.11 | 11h14  •  Mis à jour le 02.06.11 | 11h15

La première, et la seule, mesure concrète prise par l'opposition syrienne a été de fonder des comités pour organiser la résistance non violente, la mobilisation internationale, les poursuites judiciaires contre le pouvoir de Bachar Al-Assad, le soutien financier.

"Liberté ! Liberté !". Sous les palmiers du jardin d'un luxueux hôtel, dans la station balnéaire d'Antalya, dans le sud de la Turquie, plusieurs dizaines de Syriens improvisent une manifestation, poing ou index levé, sous les regards interloqués des touristes russes ou britanniques. Les slogans, hostiles au régime de Damas et à son chef, Bachar Al-Assad, sont les mêmes que ceux qui ébranlent la Syrie depuis plus de deux mois. Cette fois, sans risque d'arrestation ou de répression brutale.

Antalya accueille depuis mardi 31 mai une conférence inédite qui rassemble plus de 300 figures de l'opposition syrienne. La plupart vivent en exil, aux Etats-Unis, en Europe… Mais une cinquantaine d'entre eux sont aussi venus directement de Syrie. De la région kurde, de Damas, et même de Deraa, dans le sud du pays, l'épicentre de la révolte syrienne. Certains activistes envisagent de rentrer sitôt la rencontre terminée.

"SYSTÈME MAFIEUX"

"C'est une réunion organisée dans le but de soutenir les manifestations et de dénoncer la violence, précise Ammar Qurrabi, directeur du Centre national des droits de l'homme et expatrié au Caire depuis deux mois. Nous avons des Kurdes, des Frères musulmans, des membres des différents partis d'opposition en exil, des écrivains, des journalistes… C'est la première fois que nous sommes capables de réunir tout ce monde, malheureusement grâce au sang versé en Syrie." Les organisateurs préfèrent rester dans l'ombre et refusent de donner des interviews. Mais les frères Ali et Wassim Sanqar jouent un rôle-clé en finançant la réunion. Cette puissante famille d'hommes d'affaires était l'une des plus influentes du pays, active notamment dans l'automobile et la construction. Jusqu'à une passe d'armes avec Rami Makhlouf, le cousin du président, Bachar Al-Assad, qui a voulu faire main basse sur leur licence de distribution de véhicules Mercedes.

M. Makhlouf, l'une des personnalités visées par les sanctions américaines, contrôle environ 60 % de l'économie syrienne, grâce à des participations dans de nombreuses compagnies. "C'est un système mafieux lié au pouvoir, comme il en existait en Tunisie. Makhlouf tient tout. Une grande compagnie du Golfe avec laquelle je travaillais a abandonné ses projets en Syrie après avoir été menacée par Makhlouf", raconte Adib Chichakly, un homme d'affaires et petit-fils d'un ancien président syrien dans les années 1950.  "La communauté des businessmen réalise doucement la nécessité de soutenir le peuple syrien", souligne Ammar Abdulhamid, membre d'une fondation basée à Washington.

Dans le huis clos de l'Hôtel Falez, les débats politiques ont souvent tourné à la cacophonie. Le dialogue entre les tendances très diverses de l'opposition syrienne s'est avéré délicat. "Les Frères musulmans et les partis kurdes tentent de récupérer le mouvement", grommelle un participant.

"C'est très positif, veut pourtant croire Abd Razak Eid, signataire en exil de la Déclaration de Damas, une pétition de l'opposition de 2004. Cette conférence délivre deux messages. Un aux jeunes Syriens qui font la révolution pour leur dire que toutes les couleurs de la société syrienne sont derrière eux. Et un autre à la communauté internationale qui a l'habitude de dire que la Syrie n'est pas prête au changement." Les divergences se font jour aussi entre les opposants en exil et ceux qui ont participé de l'intérieur à la révolution, comme Taha, étudiant damascène de 25 ans, plus à l'aise sur Facebook qu'au milieu de ces débats politiques interminables.

Pour Abd Razak Eid, il n'est pas question de créer un comité transitoire, comme en Libye. "On ne veut pas parler de l'après-Bachar, ne pas donner l'impression de vouloir profiter de la situation pour satisfaire des ambitions politiques", décrypte Iyad, réfugié aux Etats-Unis.

LE MODÈLE TURC

"Ce que nous voulons, c'est un Etat démocratique. Le meilleur modèle, ce serait la Turquie d'Erdogan", déclare pour sa part le cheikh Bandar Al-Mafarah, l'un des quinze chefs de tribu bédouine également présents à Antalya. "Nous représentons 7 millions de Syriens", précise ce petit homme en costume traditionnel.

La première, et la seule, mesure concrète prise par l'opposition syrienne a été de fonder des comités pour organiser la résistance non violente, la mobilisation internationale, les poursuites judiciaires contre le pouvoir de Bachar Al-Assad, le soutien financier. "Les gens mettent leur vie en danger pour assurer l'avenir de la Syrie. Notre devoir est de leur apporter un soutien politique et logistique", souligne Molham Al-Drobi, membre de la direction des Frères musulmans syriens et porte-parole de la confrérie à la réunion d'Antalya. "Nous essayons d'apporter un soutien logistique, d'équiper les activistes de caméras, pour documenter les crimes commis par le régime afin de les montrer à la communauté internationale", ajoute-t-il. Une dizaine de téléphones satellitaires ont déjà été envoyés dans différentes villes du pays.
Guillaume Perrier
abounouwas
 
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Message par abounouwas » 02 Juin 2011, 13:37

Les forces israéliennes sont en manoeuvres depuis une semaine dans le Golan.
abounouwas
 
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Message par jedi69 » 20 Juil 2011, 01:57

Wesh les amis !!!

Bien ou bien ?


(Lutte Ouvrière n°2241 du 15 juillet 2011 a écrit :

Syrie : la population ne désarme pas

Les manifestations continuent en Syrie. Vendredi 8 juillet, 450 000 personnes ont manifesté à Hama au nord de Damas, selon la Ligue syrienne des droits de l'homme.

Quelques jours plus tôt, les chars de l'armée avaient entouré cette ville de 800 000 habitants, leur faisant craindre un bain de sang comme en 1982, où les troupes de Hafez Al-Assad, le père de l'actuel président, avaient réprimé une révolte, faisant 15 000 à 25 000 morts. Cette fois-ci, l'armée est restée à l'extérieur de la ville, mais les forces de sécurité et les groupes paramilitaires ont tiré et tué 24 personnes selon les manifestants. D'autres villes dans le nord et le centre du pays ont connu des manifestations. À chaque fois, elles se soldent par des morts, dont le nombre atteindrait 1 400 depuis mars dernier, des blessés, des arrestations (au moins 12 000) et des tortures, selon les militants des droits de l'homme. Et pourtant les opposants ne désarment pas.

En dehors de la répression, le gouvernement tente quelques manœuvres de conciliation, visiblement pour gagner du temps. Il a organisé le 10 juillet une réunion de « dialogue », comprenant des membres du parti Baath, le parti au pouvoir, de ses alliés du Front national progressiste et de personnalités présentées comme « proches de l'opposition ». Mais les opposants ont déclaré qu'il s'agissait d'agents et de clients du pouvoir et ont refusé de participer à ces discussions tant que les forces de répression ne seraient pas rentrées dans leurs casernes, tant que les emprisonnés n'auraient pas été libérés et que les manifestants ne seraient pas libres de défiler dans les rues.

Les partisans du régime en place ont aussi organisé des manifestations devant les ambassades de France et des États-Unis. C'était une réponse aux déplacements des deux ambassadeurs dans la ville de Hama, qui indiquaient que les gouvernements français et américain commençaient à marquer leur distance vis-à-vis du pouvoir syrien. Celui-ci a répliqué en jouant la carte de l'anti-impérialisme, pour mieux souder les rangs de ses partisans et se rappeler au bon souvenir du gouvernement iranien qui, lui aussi, parle de temps en temps de réformes nécessaires en Syrie. Bien sûr, le gouvernement français a fermement protesté et en a appelé au Conseil de sécurité de l'ONU, qui rechigne à condamner le régime syrien. Quant à la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton, elle a déclaré : « Le président Assad n'est pas indispensable et nous n'avons strictement aucun intérêt dans son maintien au pouvoir. »

Tout cela sent la manœuvre et la partie de poker menteur entre complices. Les grandes puissances se sont toujours bien accommodées du régime syrien sous sa forme la plus répressive, tant qu'il faisait régner l'ordre dans la région. Elles ont pris leur temps pour le critiquer, et maintenant l'ampleur et surtout la durée de la résistance commencent à les inquiéter et les poussent à chercher des solutions, avec ou sans Assad, mais qui leur garantissent la paix et la stabilité, pour leurs intérêts, pas pour ceux des peuples.

En attendant, la population se bat et elle ne peut compter que sur sa détermination pour se débarrasser de la dictature.

Sylvie MARÉCHAL


La révolte dans les pays arabes ... c'est vraiment le drame pour la population laborieuse qui se défend sans avant garde révolutionnaire ... malgré la répression militaire semblable à ce qui s'est passé en côte d'Ivoire avec Gbagbo-Ouatara ou en Libye avec Kadafi-CNT ... elle, elle continue, elle est là présente dans les rues ... on dirait qu'elle a plus rien à perdre "comme un Intifada" ...

Vivement que des révolutionnaires se forment dans les rangs des travailleurs pour qu'on détruise les états bourgeois, le système capitaliste ... comment j'aimerais qu'il y ai des connexions politiques entre les travailleurs autour de la méditerranée : révoltes des pays arabes - Indignados et qu'ils prennent le chemin de la révolution prolétarienne méditerranéenne ou un truc comme ça :x

A+
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Message par jeug » 20 Juil 2011, 08:18

:yes:
jeug
 
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Message par Proculte » 20 Juil 2011, 12:46

:rofl: :bleh:
a écrit :LE MODÈLE TURC

"Ce que nous voulons, c'est un Etat démocratique. Le meilleur modèle, ce serait la Turquie d'Erdogan", déclare pour sa part le cheikh Bandar Al-Mafarah, l'un des quinze chefs de tribu bédouine également présents à Antalya. "Nous représentons 7 millions de Syriens", précise ce petit homme en costume traditionnel.
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Message par abounouwas » 29 Août 2011, 18:07

des officiers et leurs bataillons passent du côté de la rébellion ce soir.
abounouwas
 
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Message par abounouwas » 29 Août 2011, 18:10

il n'est pas exclu que les opposants mettent la main sur des armes pour se défendre, soit par le biais des défections, soit via la Turquie et l'Iraq (et le Liban...), bref la situation en Syrie semble évoluer assez dramatiquement
abounouwas
 
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Message par canardos » 30 Août 2011, 15:29

(abounouwas @ lundi 29 août 2011 à 19:07 a écrit : des officiers et leurs bataillons passent du côté de la rébellion ce soir.
j'ai cherché et pas trouvé trace de cette info. tu as vu ça où?
canardos
 
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