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Message Publié : 16 Juin 2011, 21:14
par Doctor No
J'étais cela fait deux moi là bas, "tout le monde" me disait "no pasa nada, compadre" (il ne se passe rien, compadre) J'avais mes doutes vu l'état des travailleurs, étudiants, paysans etc.

Je râlais "bandes gauchistes aveugles, vous êtes assis sur un volcan et vous ne le voyez pas".

De retour, moitié convaincu je retrouve ceci
a écrit :Chili: les étudiants manifestent
AFP
16/06/2011 | Mise à jour : 20:55 Réagir
Cinquante mille à 70.000 étudiants, lycéens et enseignants chiliens, selon les sources, ont manifesté jeudi à Santiago pour réclamer à l'Etat des moyens accrus dans l'éducation, l'une des plus fortes mobilisations de rue de ces dernières années dans le pays sud-américain.

Les manifestants - 50.000 selon la police, près de 70.000 selon les organisateurs - se sont rassemblés à la mi-journée sur la place Italia dans le centre-ville. Le cortège ralliait ensuite le Palais présidentiel de la Moneda et le proche ministère de l'Education.

Le monde de l'enseignement réclame principalement à l'Etat un engagement financier accru et déplore que le Chili ne consacre que l'équivalent de 4,4% de son PIB à l'éducation, bien en deçà des 7% recommandés selon eux par l'Unesco.

Les manifestants dénoncent un système éducatif inégal et la piètre qualité, selon eux, de l'enseignement public, où sont scolarisés 40% des enfants, voire des établissements à financement mixte (Etat-famille), accueillant l'immense majorité des Chiliens qui ne peuvent s'offrir les lycées privés réputés (10% des enfants).
Ils réclament aussi une aide accrue à l'enseignement supérieur, car son coût contraint une majorité d'étudiants chiliens à l'endettement.

La manifestation intervient sur fond d'impopularité record du président Sebastian Pinera, qui a ramené la droite au pouvoir au Chili début 2010 après vingt ans d'opposition. Selon un sondage en mai, 56% des Chiliens désapprouvaient son action, contre 36% qui la jugeaient favorablement.

Outre les manifestations étudiantes, les dernières semaines ont aussi été marquées par une forte mobilisation populaire contre un projet de barrages hydroélectriques dans la nature sauvage de la Patagonie (sud). La dernière mobilisation étudiante, début mai, a dégénéré en affrontements avec la police. Des heurts avec les forces de l'ordre ont aussi émaillé mercredi une manifestation de lycéens et collégiens, qui avait réuni 7.000 personnes. La police a procédé à 50 arrestations.


C'est une grosse manif, comme quoi, ce n'est pas parce qu'on "regarde" et qu'on "analyse" qu'on voit...

Message Publié : 17 Juin 2011, 07:08
par Doctor No
Des précisions de la lutte par un correspondant sur place.

a écrit :la movilización de estudiantes es mayor que la del 2006 (revolución pingüina) en aquella ocasión se movilizaron profesores y apoderados, ayer marcharon junto a los estudiantes los trabajadores "subcontratados del cobre" una forma que tiene CODELCO y las empresas mineras de pagar mano de obra más barata, y de desligarse de la administración de los trabajadores, todo el mundo apuesta ala renuncia del ministro de educación, pero la peticion de los estudiantes de estatizar la educación es más estructural de la que un obierno de derecha se puede permitir
, según el partido de los trabajadores la revolución comenzo hay que unirse a ella, al menos así lo rezan sus rayados, en mi opinion falta mas estructuración y masa critica para que ello ocurra, el PC tiene parte de la dirección al menos a nivel de vocería del movimiento, pero este es demasiado masivo como para atribuirles el control, también sería faltar a a verdad decir que es un movimiento espontaneo, no lo es, pero la dirección gremial de este esta dado por las relaciones de red de sus dirigentes que coordinan su acción por la web, y en asambleas de dirigentes donde la mayoría son elementos no militantes partidarios pero muy militantes en lo gremial, hoy en Concepción las movilizaciones también fueron masivas y asi a lo largo del país más de 100 liceos y colegios tomados, más de 200 colegios y liceos parados, 20 universidades paradas o tomadas


"La mobilisation des étudiants est plus grande que celle de 2006 (révolution pingouin(du surnom donné aux étudiants secondaires)). A cet occasion se sont mobilisés les profs et les parents d’élèves. Hier, ils ont marché ensemble les étudiants et les travailleurs "précaires du cuivre" une façon qui a CODELCO (entreprise du cuivre nationalisée 30% du total) et les entreprises minières (privées et impérialistes) de payer la main d'oeuvre à bon marché et d'éviter de prendre en charge l'administration des travailleurs.
Tout le monde parie à la renonce du ministre d'éducation mais la pétition ds étudiants d'étatiser l'éducation (une affaire commercial scandaleux) est plus structurel de ce qu'un gouvernement de droite peut se permettre.
Selon le parti des travailleurs (? jamais entendu parler auparavant)) la révolution a commencé et il faut se joindre à elle , au moins ainsi le disent ses consignés peintes sur les murs.
De mon point de vu il manque plus de structuration et de masse critique pour que elle ait lieu. Le PC a une partie dans la direction au moins au niveau des porte paroles du mouvement, mais celui-ci est trop massif comme pour les attribuer le contrôle. Ce serait aussi manquer à la vérité dire que c'est un mouvement spontanée, il ne l'est pas, mais la direction syndicale de celui-ci est conformé par les relation du Net de leurs dirigeants qui coordonnent leur action par le web et dans des assemblées des dirigeants où la majorité des éléments no sont pas des militants des partis mais ils sont très militants question syndical.
Aujourd'hui, en Concepcion (3 eme ville du pays) les mobilisations ont aussi été massives et ainsi tout le long du pays. Plus de 100 lycées et écoles occupés, plus de 200 écoles et lycées en grève, 20 universités en grève et/ou occupées"

Mes parenthèses.

Message Publié : 06 Août 2011, 10:58
par Doctor No
Violentes manifestations au Chili.

Hier le gouvernement a sorti tout son arsenal policier répressif mais cela a fait boomerang et le population s'est mise du coté des étudiants.

Forte répression, forts combats, "cacerolazo" (les gens tapent dans les casseroles pour protester comme à l'époque de Pinochet) avec participation des parents et voisins (réprimés aussi violemment par la police.
J'ai trouvé un échantillonsignificatif et évocateur des luttes des étudiants. Il date d'un mois mais c'est la même lutte...
Voila un autre sur les manifs d'appui et sa représsion
Tout commence par les étudiants au Chili (et ailleurs d'ailleurs).

J'ai été cela fait quatre mois là bas et tout "paraissait" tranquille. "No pasa nada, compradre" (rien ne ce passe) c'était l'avis de tous malgré que à mon avis ils étaient assis sur un volcan.

La dette, tout le monde est endetté, il y a des gens qui achètent même le pain à crédit (c'est cela le "système" du "miracle chilien") plombe toute la société et empêche tout possibilité de manœuvre.

Les étudiants et la classe moyenne et les ouvriers et pauvres ne veulent plus payer pour étudier (ou pouvoir le faire vu que ceux qui n'ont pas assez des ronds ne peuvent tout simplement pas le faire sans s'endetter lourdement).
Il y a déjà une montagne des impayés, et les banques couvrent cela par le différentiel entre les taux qu'elles pratiquent et les taux auxquelles elles empruntent à l'étranger.
Mais vu que la "situation" tends à s'aggraver, il n'y a pas de marge de manœuvre et il ne reste que la répression.

Alors, ce sera qui tiendra, vu qu'ils n'y a pas de sortie "économique". Si le gouvernement cède, alors ce seront ceux (tout le monde presque) qui paie la santé, où le phénomène est le même que s'y joindront .
Il y a des risques, si l'agitation monte, qu'ils s'y mettent aussi vu que avoir un malade longue durée, ou grave cela coute à la "classe moyenne" la voiture pour commencer, la maison ou l'appartement après et les cierges chez le curé pour que le parent crève vite autrement tout le monde est ruiné. Encore des dettes à ne plsu finir et des impayés (une montagne) aussi.

Alors l'apparente tranquillité de quatre mois auparavant est devenue la colère grandissante.

Espérons que la crise ne va pas enfoncer encore plus dans la merde un peuple qui retrouve sa combativité coutumière et qui s'affronte à un gouvernement qui a des "traditions" répressives et qui ne peut pas lâcher.
La ex- présidente Bachelet fait dans les 80% d’intentions favorables (si c'est pour la question politique)...

Message Publié : 10 Août 2011, 13:29
par Doctor No
Cela fait deux mois que les étudiants se battent. Le miniers du cuivre vont se joindre et il y a une grève nationale pour le 28 aout


en anglais

http://www.guardian.co.uk/world/2011/aug/1...rotest-violence

Et en espagnol

La police "travaille" à la provocation.

Message Publié : 11 Août 2011, 06:31
par Doctor No
Encore un article.
Le Monde aujourd'hui
La seule organisation visible parmi les masses avec une influence politique (et qui dirige relativement le mouvement) est le parti communiste à travers les syndicats des profs et les dirigeants des étudiants.

Message Publié : 08 Sep 2011, 17:51
par Doctor No
Sur le Monde Diplomatique.

Un état de la situation de la part d'un social-démocrate qui fut maoïste.

Manque le principal, mais les jeunes chiliens essaient d'y pourvoir. Des groupes "d'analyse" se créent "al calor de la lucha" (sous le feu de l'action).

a écrit :En finir (vraiment) avec l’ère Pinochet

Des centaines de milliers de personnes dans les rues des grandes villes du pays (1), et ce depuis plusieurs mois ; le maire de Santiago qui suggère de faire appel à l’armée pour éviter que la commémoration du 11 septembre 1973 (date du coup d’Etat contre le président Salvador Allende) ne fasse l’objet de débordements : le Chili vit une période inédite.

Jamais, depuis la fin de la dictature en 1990, le pays n’avait connu d’aussi importantes mobilisations. Jamais, depuis 1956, un gouvernement démocratique n’avait fait face à une telle contestation populaire. A l’origine de ce mouvement, les étudiants ont placé le gouvernement de M. Sebastián Piñera (droite) dans une position délicate : sa cote de popularité – 26 % – fait d’ores et déjà de lui le président le moins populaire depuis le retour à la démocratie.

Cette longue bande de terre qui longe l’océan Pacifique était pourtant le dernier pays de la région où l’on attendait une telle effervescence. Le « jaguar » latino-américain, « modèle typiquement libéral » (2), ne faisait-il pas l’admiration des éditorialistes en vue ? La stabilité politique y était assurée, expliquaient-ils, puisque « la réalité y avait fini par éroder les mythes et les utopies de la gauche, la plaçant (…) sur le terrain de la réalité, douchant ses fureurs passées et la rendant raisonnable et végétarienne [sic] (3) ». Le 28 avril 2011, pourtant, les étudiants chiliens montraient les dents. Et pas les molaires.

Ce jour-là, les étudiants des établissements publics et privés dénoncent le niveau d’endettement qu’implique l’accès à l’éducation supérieure. Dans un pays où le salaire minimum s’établit à 182 000 pesos (moins de 300 euros) et le salaire moyen à 512 000 pesos (moins de 800 euros), les jeunes déboursent entre 170 000 et 400 000 pesos (entre 250 et 600 euros) par mois pour suivre un cursus universitaire. En conséquence, 70 % des étudiants s’endettent, et 65 % des plus pauvres interrompent leurs études pour des raisons financières (4).

Réunissant huit mille personnes, cette première manifestation ne semble pas, a priori, promise à un quelconque avenir. Elle vient néanmoins gonfler un peu plus le fleuve de la protestation sociale, déjà nourri par diverses mobilisations à travers le pays : en faveur d’une meilleure redistribution des profits liés à l’extraction du cuivre à Calama, du maintien du prix du gaz à Magallanes, de l’indemnisation des victimes du tremblement de terre de janvier 2010 sur la côte, du respect des Indiens Mapuches dans le sud (5), ou encore de la diversité sexuelle à Santiago. Au mois de mai, le projet HidroAysén avait lui aussi participé à unir un peu plus les Chiliens – contre lui.

Piloté par la multinationale italienne Endesa-Enel, associée au groupe chilien Colbún, et soutenu par le gouvernement, les partis de droite et certains dirigeants de la Concertación (6) (centre-gauche), ce projet de construction de cinq immenses barrages en Patagonie avait été approuvé sans la moindre consultation citoyenne. Devant l’ampleur de la mobilisation (plus de trente mille personnes à travers le pays), le gouvernement se trouve dans une situation compliquée.

En juin, la mobilisation étudiante atteint sa vitesse de croisière : le 16 se produit la première manifestation de deux cent mille personnes – la plus grande depuis la période de la dictature. Organisant des grèves massives et bloquant des lycées, les manifestants dénoncent la « marchandisation de l’éducation » et exigent « un enseignement gratuit et de qualité » : une revendication qui remet en cause les fondations mêmes du « modèle chilien », hérité de la dictature (lire dans cette page « Un héritage encombrant »). Dans les rues, les étudiants ne s’y trompent pas, qui scandent « Elle va tomber, elle va tomber, l’éducation de Pinochet ! », en référence aux slogans entendus lors des manifestations contre la dictature, il y a plus de vingt ans (« Elle va tomber, elle va tomber la dictature de Pinochet ! »).

Car si le Chili de Pinochet a constitué un « laboratoire » pour les politiques néolibérales, c’est aussi dans le domaine de l’éducation. Le rêve que l’économiste monétariste Milton Friedman formulait en 1984, les généraux y avaient travaillé dès leur prise du pouvoir.

Rares en 1973, les écoles privées accueillent désormais 60 % des élèves dans le primaire et le secondaire. Moins de 25 % du système éducatif est financé par l’Etat, les budgets des établissements dépendent, en moyenne, à 75 % des frais d’inscriptions. D’ailleurs, l’Etat chilien ne consacre que 4,4 % du produit intérieur brut (PIB) à l’enseignement, bien moins que les 7 % recommandés par l’Unesco. Dans le domaine de l’université – cas unique en Amérique latine –, il n’existe dans le pays aucun établissement public gratuit. Selon le sociologue Mario Garcés, les réformes Pinochet – maintenues et approfondies par les différents gouvernements depuis la chute de la dictature – ont perverti la mission du système éducatif : il visait à l’origine à favoriser la mobilité sociale ; il assure désormais la reproduction des inégalités (7).

Mais – interrogent les étudiants, auxquels n’ont pas échappé les discours satisfaits sur le « développement » de l’économie chilienne (qui lui a ouvert les portes de l’OCDE en décembre 2009) – si l’éducation était gratuite il y a quarante ans, alors que le pays était pauvre, pourquoi devrait-elle être payante aujourd’hui, alors qu’il est devenu (plus) riche ? Une question qui suffit à faire basculer tout une logique cul par-dessus tête, et dont la portée dépasse évidemment le domaine de l’éducation. Comme les revendications étudiantes : tenue d’une Assemblée constituante pour promouvoir une véritable démocratie, la renationalisation du cuivre (8) ou encore la réforme fiscale ; il s’agit, au bout du compte, « d’en finir avec l’ère Pinochet ». Suspicieux face à des dirigeants politiques qui ne leur inspirent plus confiance, les manifestants exigent que l’avenir du système éducatif soit soumis à un référendum (pourtant interdit par la Constitution).

Dénoncer les partis politiques ne signifie pas nécessairement promouvoir une forme d’apolitisme béat. Les étudiants ont occupé les sièges de la chaîne de télévision (Chilevisión), de l’Union démocrate indépendante (UDI – le parti issu du pinochétisme) ainsi que celui du Parti socialiste, identifiés comme trois symboles du pouvoir. Les discours apologétiques d’une gauche institutionnelle qui se dit volontiers coupable d’avoir « trop demandé » – déclenchant ainsi la colère, inévitable, des possédants en 1973 – ou ceux visant à promouvoir le retrait de l’Etat, ne semblent pas avoir prise sur une génération qui n’a pas connu le putsch. Les manifestants n’hésitent pas, d’ailleurs, à réhabiliter la figure de l’ancien président, Salvador Allende : ses discours sur l’éducation, prononcés il y a plus de quarante ans, ont récemment battu des records de consultation sur Internet ; son effigie apparaît de nouveau dans les manifestations, où des pancartes proclament que « les rêves d’Allende sont à portée de main ».

Cette clarté politique n’a pas affaibli le mouvement étudiant – bien au contraire. Ils ont reçu le soutien des universitaires, des enseignants du secondaire, des associations de parents d’élèves, de différentes organisations non gouvernementales (ONG), réunies autour de l’Association chilienne des ONG, Accion (9), et de syndicats importants (professeurs, fonctionnaires, personnels de santé, etc). Bien souvent, la solidarité s’organise pour soutenir les manifestants occupant un établissement, sous la forme de paniers de nourriture que l’on apporte aux « bloqueurs », par exemple. Selon les sondages, pourtant commandités par des médias tous proches du pouvoir, les étudiants jouissent du soutien de 70 % à 80 % de la population.

Alors, pourquoi maintenant ? Certes, le Chili a déjà connu des mobilisations étudiantes, notamment la « révolution des pingouins » (10), en 2006, sous la présidence de Mme Michelle Bachelet (centre-gauche). Toutefois, jamais les manifestations n’attirèrent autant de monde : pendant deux décennies, les gouvernements de centre-gauche de la Concertación parvinrent à administrer l’héritage de la dictature tout en réduisant la pauvreté. Mais en accentuant les inégalités : à l’heure actuelle, le Chili figure au nombre des quinze pays les plus inégaux de la planète (11). Peu à peu, les espoirs de transformation liés à la chute de la dictature ont été douchés, cependant que s’accumulaient les dettes des étudiants.

L’injustice du système est peut-être apparue sous un jour plus cru avec l’arrivée au pouvoir de M. Piñera, lequel s’est vite donné pour mission de renforcer – encore – les logiques de marché au sein du système éducatif. Les conflits d’intérêts au sein du cabinet ont par ailleurs mis en évidence certaines dérives : le ministre de l’éducation de M. Piñera, M. Joaquín Lavín, était également fondateur et actionnaire de l’Université du développement, un établissement privé (12).

La réponse du gouvernement, pour l’heure, consiste à tenter de criminaliser les manifestants. La presse ne manque pas de souligner les exactions de fractions violentes, parfois infiltrées par des policiers en civil (comme l’ont démontré de nombreuses vidéos et photographies (13)). Le 4 août, estimant qu’il y a « une limite à tout », M. Piñera faisait interdire une manifestation sur l’avenue Alameda (choisie par les étudiants parce qu’évoquée par Allende dans son ultime discours) : la répression y fut systématique, avec plus de 870 interpellations. Mais la violence policière n’a fait qu’accroître le soutien populaire aux manifestants. Le soir même, les cacerolazos (manifestations au cours desquelles chacun maltraite une casserole) retentissaient à travers le pays : l’intransigeance gouvernementale avait transformé le défilé en « protestation nationale », terme utilisé pour décrire… les rassemblements en faveur de la démocratie à l’époque de la dictature.

Les étudiants demeurent mobilisés. Avec l’ensemble de leurs soutiens – qui ne ne se cantonnent plus aux classes moyennes –, ils se joindront à une grève générale les 24 et 25 août, dans l’espoir d’élargir la brèche ouverte.

    Un héritage encombrant

    Constitution
    La Constitution en vigueur date de 1980 : elle fut approuvée (grâce à la fraude) sous la dictature. Antidémocratique, elle assure presque mécaniquement la moitié des sièges du Sénat et de la Chambre des députés à la droite chilienne, pourtant minoritaire.

    Education
    En 1981, Augusto Pinochet réforme le système universitaire et élimine l’éducation supérieure gratuite. Le 10 mars 1990, la veille de son départ, il promulgue la Loi organique constitutionnelle de l’enseignement (LOCE), qui réduit encore le rôle de l’Etat dans l’éducation et délègue de nouvelles prérogatives au secteur privé.

    Protection sociale
    En 1980, la dictature privatise le système de retraites (Décrets 3.500 et 3.501 proposés par le frère de M. Piñera, José). En 1981 sont créés les Isapres, systèmes de santé privés. Ils ne seront pas renationalisés lors du retour à la démocratie.

    Médias
    Le jour du coup d’Etat, la junte publie le bando 15 (arrêt n° 15) qui interdit tous les journaux sauf El Mercurio et La Tercera, à l’origine des deux groupes de presse qui contrôlent le secteur des médias chiliens aujourd’hui.

Victor de La Fuente

Directeur de l’édition chilienne du Monde diplomatique.

Message Publié : 17 Sep 2011, 16:51
par Doctor No
Pour info

De "Clase contra Clase" groupe trotskyste chilien lié à la tendance CCI du NPA

a écrit :Il faut renforcer dans la rue l’alliance entre les travailleurs et les étudiants !

Pour une Assemblée Constituante libre et souveraine s’appuyant sur la mobilisation !

Par Nicolás Miranda

Le 25 août, le jour de grève générale à laquelle la Centrale Unique des Travailleurs (CUT) avait appelé, a été un succès. Il s’est transformé en une grande journée de mobilisation nationale où s’est développée l’alliance entre les travailleurs et les étudiants. 600 000 personnes se sont mobilisées dans tout le pays dont 400 000 à Santiago, 70 000 à Valparaíso, 70 000 à Concepción, 40 000 à Temuco. Dans presque chaque ville il y a eu des mobilisations massives. A la fin de la manifestation [à Santiago] entre 10 000 et 20 000 jeunes se sont opposés aux forces de répression, les gardiens de l’héritage pourri de la dictature. Partout à la fin des manifestations, c’étaient de grands concertes de casseroles (« caceroladas » et des barricades érigées dans la rue. Le coup a été porté contre Piñera bien entendu mais également contre la « Concertation »,, l’autre pilier du régime qui administre l’héritage de la dictature. Les travailleurs et les étudiants mobilisés affrontent ces deux partis car ils sont responsables de la cession de nos richesses aux monopoles impérialistes et nationaux, de l’exploitation et de l’impunité du patronat, des salaires de misère, du travail précaire à travers la sous-traitance, des pratiques antisyndicales, de l’autoritarisme (…) de la transformation de nos droits de base comme la santé, le logement et l’éducation en un busines, de la féroce répression, de l’oppression de la nation mapuche.

Ce nouvel affrontement avec le gouvernement a contribué à affaiblir Piñera mais n’a pas été suffisant pour le faire reculer. Alors que dans les rues certains scandaient « qu’ils s’en aillent tous ! » ou « Le successeur de Pinochet va bientôt être renversé ! », le gouvernement répondait avec une répression très dure. Cela a abouti à l’assassinat d’un jeune d’un lycée technique par la police, comme en témoignent des voisins et sa famille [2]. Le gouvernement en même temps ignorait les revendications des travailleurs et réaffirmait ses politiques pour l’éducation.

Le fait est que les directions majoritaires des mobilisations, le PS d’Arturo Martínez, principal dirigeant de la CUT, le PC de Camila Vallejos, dirigeante de la FECH et Jaime Gajardo qui est à la tête du syndicat enseignant (« Colegio de Profesores ») veulent canaliser la lutte vers des réformes cosmétiques du régime. La question qui est en réalité posée est celle de la fin du sale héritage de la dictature.
La force dans la rue de l’alliance des travailleurs et des étudiants contre l’héritage de la dictature et le régime de la droite et de la Concertation

Des milliers de personnes se sont mobilisées pendant plus de quatre heures dans les rues à travers tout le Chili. Des fédérations et Centres d’étudiants et de lycéens [organes locaux de représentation des étudiants et lycéens], des coordinations de base et nationales des étudiants en lutte, des dizaines de syndicats de base, etc. ont participé aux manifestations.

Ils ont défié les manœuvres d’intimidation du gouvernement qui menaçait d’appliquer la Loi de Sureté Intérieure de l’Etat ainsi que de ne pas payer les jours de grève. Le président Piñera en est même arrivé à menacer les médias et à évoquer le spectre du coup d’Etat de 1973.

Un autre défi a été posé aux manifestants : celui des directions officielles majoritaires des travailleurs. En effet la CUT liée au PS et le PC n’ont rien fait pour préparer la grève. Il n’y a pas eu d’assemblées, ni de bulletins de boite, ni bien évidemment, comme nous le défendions au Parti des Travailleurs Révolutionnaires – Classe contre Classe (PTR-CcC) un Comité de Grève central avec des délégués de base mandatés par les assemblées et ouvert à toutes les organisation des étudiants, des habitants des quartiers pauvres (« poblaciones ») et à la gauche radicale. Le résultat a été qu’une grande partie des travailleurs du secteur privé, de l’industrie et des services, n’a pas pu y participer. Il en est allé de même pour les travailleurs d’un secteur aussi stratégique que les mines.

Cette politique a eu un impact sur la mobilisation elle-même. En effet, il n’y a pas eu de point de rassemblement, les manifestants se retrouvaient ainsi à défiler sans parcours et aucun appel à l’approfondissement de la lutte n’a été fait. Et cela même alors que la mobilisation montrait sa force à travers les manifestations étudiantes antérieures, et avant cela encore, [avant le début du mouvement étudiant de cet hiver], par la grande participation aux mobilisations en défense de la diversité sexuelle.

C’est ainsi qu’on a vu apparaître à la fin de cette journée un secteur d’avant-garde de lutte d’environ 10 à 20.000 personnes. Ces manifestants se sont affrontés à la police, exprimant ainsi leur haine contre les forces de répression chiliennes qui défendent l’héritage de la dictature.

La force de cette alliance dans les rues entre les travailleurs et les étudiants est telle que le patronat a dû la prendre en considération. Ainsi Eliodoro Matte lui-même, l’un des hommes plus riches du Chili, a déclaré qu’il devait y avoir des négociations sur des réformes de la fiscalité, ce contre quoi le patronat se battait quelques jours plus tôt. Mais cela est en réalité une tentative d’apporter des réformes cosmétiques par en haut de façon à lâcher un peu de lest pour ne pas courir le risque que la situation ne s’envenime davantage.

Il ne s’agit pas là de la seule proposition de réformes à la marge. Les directions officielles du PS dans la CUT et du PC ont-elles aussi une politique de réformes cosmétiques.
La politique des directions du PS et du PC : faire pression pour pouvoir négocier des réformes cosmétiques par en haut

Lors de la conférence de presse à la fin de la journée du 25 les directions officielles majoritaires (Arturo Martínez de la CUT, Camila Vallejo du PC et de la FECH, Jaime Gajardo pour les enseignants, Lorena Pizarro (AFDD) pour les familles d’anciens prisonniers politiques et de disparus, l’écolo Sara Larraín, etc.) ont déclaré qu’elles continueraient la lutte. Mais, vers où veulent-ils l’amener ? Ils ont parlé d’une « deuxième transition vers la démocratie ». Si la première transition à la démocratie n’a impliqué que des réformes cosmétiques de la part de la Concertation que le PC a toujours soutenue, cette deuxième transition ne sera rien de plus qu’une deuxième vague de réformes cosmétiques. C’est pour cela qu’ils en appellent à une « démocratie sociale » avec des patrons petits et moyens, précisément ceux qui payent des salaires de misère, sous-traitent pour les grands groupes et qui sont les propriétaires des lycées privés subventionnés. C’est pour cela qu’ils parlent de plébiscite pour rendre « plus participative » cette démocratie pour les riches et ainsi la légitimer. C’est pour cela aussi qu’ils dénoncent le profit tiré de l’éducation mais ne parlent pas d’éducation gratuite et sans subventions pour l’enseignement privé (il en va de même pour le cahier de revendications de la CONFECH qui parle d’éducation gratuite seulement en tant que « perspective »). Ils parlent aussi de réformer le Code du Travail, mais rien n’est dit pour en finir avec la sous-traitance qui divise la classe ouvrière en travailleurs de première et de deuxième catégorie, [ceux qui sont en CDI et les précaires, CDD et intérimaires]. C’est pour cela aussi qu’ils n’organisent pas activement la lutte contre la répression.

Ils veulent négocier des réformes par en haut, appelant à des nouvelles mobilisations, mais uniquement pour faire pression en faveur de ces réformes à la marge. Ils veulent « dialoguer » avec le gouvernement plutôt que de développer l’unité entre les travailleurs et les étudiants sur la base d’organismes de démocratie directe dans chaque lieu de travail et d’étude pour approfondir et étendre la lutte.

Le gouvernement, affaibli et prenant en compte la mobilisation grandissante dans les rues, a relevé le défi qui lui a été posé.
Le gouvernement cherche à diviser le mouvement

Le gouvernement, faible et autiste, persiste dans ses politiques pour défendre l’héritage de la dictature qu’avait auparavant préservé la Concertation. Sa politique maintenant c’est de diviser, de faire reculer l’alliance dans les rues entre travailleurs et étudiants. C’est ainsi qu’il a ignoré les travailleurs en disant qu’il s’agissait de manifestations purement étudiantes, alors qu’au moins 50% des manifestants étaient des travailleurs. En même temps il a convoqué uniquement les étudiants à la table des négociations.

Camila Vallejo du PC s’est déjà déclarée au cours des derniers jours ouverte à la possibilité de négociations par en haut. Sa première réaction devant l’appel du Parlement pour des négociations a été d’accepter la proposition. Cependant, dans une réunion de la CONFECH cette orientation a été refusée, l’obligeant à faire machine arrière. Elle a également appelé à un référendum, ce qui ne peut avoir d’autre effet que de démobiliser alors que la rue a déjà voté : on veut l’éducation gratuite !

Face au nouvel appel au dialogue de la part du gouvernement, le PC, à travers Jaime Gajardo, a répondu qu’il a toujours été ouvert au dialogue si celui-ci se menait « avec tous les acteurs sociaux ». Ces « acteurs sociaux » sont eux-mêmes des « négociants d’en haut ». En effet la CONFECH se réunit à huis-clos avec une poignée de dirigeants. Il en va de même pour la CUT et le syndicat enseignant (« Colegio de Profesores »).

Ce n’est pas ainsi que l’on avance contre un gouvernement et une droite contraints tout de même à proposer l’ouevrture de négociations « par en haut » tout en réprimant durement, même après la mort de Manuel Gutiérrez.

De son côté Arturo Martínez du PS dans sa conférence de presse a attaqué durement ce qu’il appelle « l’ultragauche » en disant qu’elle fait le jeu de la droite. La réalité c’est que, comme nous le voyons, c’est cette politique de réformes cosmétiques, de négociations par en haut et d’accords patronaux qui représente une couverture du régime par la gauche, et donc aussi par la droite.

Cette politique cherche en même temps à diviser et à isoler l’avant-garde de la lutte et qui a clairement émergée lors de la journée du 25 montrant sa disposition à lutter contre l’héritage de la dictature et pour l’éducation gratuite pour les enfants de la classe ouvrière et des classes populaires. Continuer cette politique conduirait le mouvement dans une impasse et à sa défaite.
Il faut renforcer l’alliance dans la rue entre travailleurs et étudiants. Pour une Assemblée Constituante Libre et Souveraine appuyée sur la mobilisation !

Face aux réformes cosmétiques par en haut il faut appeler à mettre en place dans chaque lieu de travail et d’étude des organismes de démocratie directe pour la lutte, avec des délégués révocables et mandatés par les assemblées. En même temps, il faut que celles-ci soient coordonnées entre elles.

Nous devons lutter également pour le jugement et le jugement des assassins de Manuel Gutiérrez. On ne peut pas laisser passer ce crime sans que ses responsables soient jugés et punis. Nous devons préparer une nouvelle grève générale pour renforcer l’alliance entre travailleurs et étudiants jusqu’à ce que nos revendications soient satisfaites.

La question qui se pose en ce moment ce n’est pas seulement pour que l’éducation pinochetiste tombe, mais tout le régime. Non aux réformes cosmétiques de la « démocratie sociale » et de la « deuxième transition » ! Celles-ci visent à changer un peu pour ne rien changer de l’héritage de la dictature qui a été conservé et approfondi aussi bien par la droite que par les gouvernements de gauche successifs ! Non à la droite ni à la Concertation ! Que les travailleurs gouvernent ! C’est en ce sens que luttons pour une Assemblée Constituante Libre et Souveraine basée sur la mobilisation des travailleurs, de la jeunesse, des étudiants et des couches populaires pour en finir avec l’héritage de Pinochet ! Pour obtenir l’éducation publique gratuite et une Assemblée Constituante il faut renforcer et développer l’alliance entre travailleurs et étudiants !

26/08/2011

Message Publié : 17 Sep 2011, 16:52
par Doctor No
Encore un document de la même source

a écrit :Les affrontements de rue contre la police et la lutte de la jeunesse chilienne

Par Juan Valenzuela [3]

La journée de mobilisation historique du 25 août a été l’occasion de rediscuter, au sein de la gauche radicale, du rôle des affrontements de rue dans le cadre d’un processus de mobilisations. (…). [A Santiago, au cours de la manifestation du 24], lorsqu’un large secteur de manifestants a commencé à jeter des pierres sur la police, les dirigeants syndicaux, les militants des Jeunesses Communistes et de la Concertation ont formé un cordon entre les manifestants et la police pour la protéger des pierres. Alors que tout un secteur dirigé par le PC et la Concertation se montrait réticent face aux affrontements avec les forces de répression, un autre secteur, composé principalement par des jeunes des lycées municipaux, professionnels et industriels, les « sopaipas » selon les médias chiliens réactionnaires et la droite, bientôt rejoints par des étudiants, ont montré qu’ils étaient disposés à s’affronter aux carabiniers et à la police et ont commencé à ériger des barricades. (…)

Arturo Martínez, dirigeant de la CUT, est revenu le lendemain dans La Nación sur ces jeunes qui se sont battus dans les rues : « le mouvement social a toujours eu quelques problèmes, la répression de la droite et des gouvernements d’un côté et l’extrême-gauche qui travaille pour la droite de l’autre. Ceux qui sont aujourd’hui sur les barricades, les voyous, ceux qui profitent de nos appels à la mobilisation, ce ne sont pas nos jeunes, nous ne sommes pas d’accord avec eux, ils agissent en accord avec la droite ».

Les paroles de Martinez font du mal au mouvement ouvrier et populaire. De notre point de vue, les affrontements de rue sont un des acquis du mouvement actuel, absents d’ailleurs de celui de 2006 [au cours de la « révolte des pingouins », le mouvement lycéen]. Arturo Martínez fait l’amalgame entre les jeunes manifestants et la droite. Mais est-ce que les milliers de jeunes qui se sont affrontés à la police le 4 août sont des casseurs qui répondent à la droite ? Que serait-il advenu si lorsque le gouvernement décrétait l’interdiction de manifester et ordonnait que les forces de répression mettent fin aux occupations nous n’avions pas répondu en construisant des barricades ? Si Piñera n’a pas réussi son coup le 4 août, c’est parce que des milliers de jeunes n’ont pas accepté la répression policière et ont combattu dans la rue. Et aussi parce que des milliers de personnes se sont solidarisées avec la lutte à travers des « caceroladas », les concerts de casseroles, dans les quartiers populaires. C’est en ce sens que les affrontements de rue avec les carabiniers et la police représentent un point d’ancrage dans la conscience des milliers de jeunes et de travailleurs.

Depuis cette date le PC a systématiquement acceptée l’interdiction promulguée par le gouvernement de manifester à partir de Plaza Italia [dans la capitale, à santiago]. Au cours de ce que l’on a appelé la manifestation des parapluies du 18 août (« Marcha de los paraguas ») grâce à son influence au sein du syndicat enseignant (« Colegio de profesores »), le PC s’est déclaré hostile à tout affrontement avec la police, et ce en accord avec la Mairie de Santiago. Après avoir désobéi au décret antidémocratique du 4 août le PC a effectué un virage à 180° vers l’obéissance afin d’éviter le plus possible les affrontements de rue entre la jeunesse et les forces de répression. Comment faire passer l’idée d’un « plébiscite » si les affrontements avec la police devenaient quotidiens ? Camilla Vallejo et Jaime Gajardo auraient-ils pu négocier avec le gouvernement et les députés au moment où des milliers de personnes affrontaient la police ? Pour eux les méthodes de manifestation ne doivent pas aller au-delà de la « norme » puisque le but est de canaliser ce processus dans le cadre des institutions.

Cependant, ils n’ont plus le contrôle. Durant la manifestation du 25 ils voulaient être plus « gardiens de la paix » que les carabiniers eux-mêmes mais dix à vingt mille jeunes se sont battus contre la police. Même les « collectifs populaires », [organisation populistes de gauche radicale] habitués aux accrochages avec la police mais déconnectés du mouvement réel sont passés à côté ce jour-là ainsi que lors des journées précédentes. Pour notre part, une commission d’autodéfense avait été élue à partir d’une proposition de « Armas de la Crítica » à la faculté de Philosophie de Santiago lors d’une assemblée le 24 au matin. Cette commission a préparé et dirigé le combat contre la police pendant plus de trois heures alors que les organisations « populaires », qui fétichisent habituellement les affrontements de rue sont restées à l’écart, en spectateurs. Au cours de ces affrontements ce qui était en jeu c’était la colère d’une grande partie de la jeunesse et non l’héroïsme stérile des petits groupes habitués aux escarmouches avec les carabiniers. La haine et la rage contre cette société qui n’offre que la misère et contre ce gouvernement de droite qui répond au patronat se font sentir à chaque affrontement. Une jeunesse combative et qui n’a plus peur commence à émerger. Le poids de la dictature, qui pèse beaucoup sur les générations précédentes, commence à s’estomper chez les jeunes qui se battent dans les rues et sur les barricades.

Il faut encore que la classe ouvrière se débarrasse de cette peur. Dans la manifestation du 25 août à Santiago, au moins la moitié des manifestants étaient des travailleurs du secteur public. Mais sur les barricades et les blocages de rues il n’y avait que des jeunes. Les travailleurs qui étaient présents regardaient avec sympathie. D’autre semblaient plus réticents. Le PC et la Concertation ont cherché à les utiliser pour mettre un frein aux affrontements de rue mais cela n’a pas été possible une fois la répression commencée.

Ce n’est pas un hasard si les dirigeants de la CUT n’ont pas cherché à préparer la grève de façon active dans des secteurs stratégiques et/ou précaires de la classe ouvrière. Si dans la manifestation il y avait eu des détachements d’ouvriers industriels, sous-traitants, mineurs, dockers ou routiers, cela aurait été beaucoup plus difficile d’arrêter les affrontements de rue. Ce sont effectivement les mineurs sous-traitants et les dockers qui ont été à l’origine du plus grand nombre d’affrontements avec la police lors des derniers mouvements sociaux.

En tant que marxistes révolutionnaires nous revendiquons les affrontements de rue et nous y participons dès qu’ils sont massifs, dès lors qu’ils dépassent le cadre des petits accrochages entre groupes populistes et la police. Ceci ne fait pas le jeu de la droite comme le soutient Martinez. Ce sont ces déclarations qui stigmatisent et criminalisent des milliers de jeunes qui font le jeu de la droite.

Même si les affrontements de rue ont une grande valeur morale et une capacité à interrompre la normalité routinière dans une ville, ils n’ont pas la même force que la grève générale qui frappe au cœur de la société capitaliste. La grève générale met en position de lutte des milliers ou des millions de travailleurs et elle affecte directement les bénéfices des capitalistes et désorganise les forces de l’ordre. La classe ouvrière chilienne n’a pas encore déployé toute sa force. Cependant l’intransigeance du gouvernement et la violence du patronat mettent cette question de plus en plus à l’ordre du jour.

Pour gagner sur la revendication d’une éducation gratuite et faire tomber le régime de la démocratie post-Pinochet, basé sur le système binominal [4], il est indispensable de combiner ces méthodes de lutte. Le pouvoir politique des patrons, à tous les niveaux, est lié aux institutions d’enseignement privé. C’est pour cela qu’ils défendent bec et ongles « l’éducation de marché ». Ils n’hésiteront pas à déployer de façon plus offensive encore leurs forces de répression si la lutte s’approfondissait.

La « Federación de Instituciones de Educación Particular » [qui regroupe une partie des instituts d’enseignement privé], consciente du fait que le processus actuel remet en question ses bénéfices, a publié un communiqué où elle fait appel aux propriétaires des lycées subventionnés pour utiliser tous les mécanismes répressifs à leur disposition. Elle n’a pas hésité à menacer de sanctions les dirigeants syndicaux t à signaler que les personnels faisant grève subiront des retenues sur salaire. Elle fait appel à l’application de la loi 20.084 pour tous les mineurs de plus de 14 ans et à l’intervention de la police lorsqu’il y a des blocages. Ces gens-là n’ont aucune intention de céder de façon volontaire leurs propriétés, même si l’option « éducation gratuite » était majoritaire au plébiscite dont parle le PC. Tout ce qui devra leur être imposer ne pourra se faire que par la force des travailleurs et des étudiants.

Les politiciens bourgeois de la droite et de la Concertation cherchent et chercheront toujours à défendre les patrons de l’éducation, quel qu’en soit le prix. Notre combat est en ce sens étroitement lié à la lutte pour renverser les institutions de la démocratie post-Pinochet, le parlement binominal avec ses députés et ses sénateurs (…). La lutte contre « l’éducation de marché » est liée à la lutte contre le régime de la démocratie telle qu’on la connaît depuis 1990. Pour cela, il nous faut lutter avec les méthodes de la grève et des affrontements de rue. Pour que ces armes soient les plus efficaces possible il est nécessaire de construire des Assemblées ouvrières, étudiantes et populaires ainsi que des comités d’autodéfense dans le but de mettre en place une Assemblée constituante libre et souveraine basée sur la mobilisation des travailleurs.

27/08/2011

Message Publié : 28 Sep 2011, 20:11
par Doctor No
J4ai trouvé sur le net un plein de pages sur le Chili et la lutte des étudiants et sur la grève générale

Voir ici

Il y a des articles en castillan et en français.

Camila Vallejos es la dirigente de ce vaste mouvement. Militante de la "Jota" la jeunesse communiste, voila un interview

a écrit :Camila Vallejo «Notre mécontentement est dû à l’insoutenable inégalité»

Âgée de vingt-trois ans, Camila Vallejo, 
s’est imposée à la tête du mouvement de contestation étudiante qui secoue actuellement 
le Chili. Elle étudie 
la géographie 
et elle est membre des Jeunesses communistes.

Correspondance. Depuis plus de trois mois, vous manifestez pour une éducation publique, gratuite et de qualité. Pourquoi faut-il réformer 
le système éducatif chilien ?

Camila Vallejo. La mobilisation actuelle a atteint ce niveau de pertinence et attire autant l’attention, car nos revendications reflètent le sentiment des Chiliens et de nombreux citoyens du monde. Les médias parlent de LA crise de l’éducation, mais le problème va beaucoup plus loin. Il s’agit d’une crise du système démocratique et d’un mécontentement généralisé dû à l’insoutenable inégalité qui maintient l’énorme majorité des Chiliens dans la précarité, sans santé publique, sans éducation publique et endettés jusqu’au cou, en raison des salaires trop bas. Dans ce contexte, nous n’exigeons pas une réforme du système, mais un changement radical des fondements de celui-ci. Car, dans l’éducation, en premier lieu, c’est à cause de ces fondements que nous sommes encore un pays sous-développé, sans les projets nationaux qui envisagent d’autres valeurs que celles du marché.

Chaque année, les étudiants chiliens se mobilisent. Le mouvement de 2011 semble plus fort et plus entendu...

Camila Vallejo. Tant que le Chili sera un pays injuste et inégalitaire, les gens descendront dans la rue pour le dénoncer. Cela a toujours été la note dominante, même depuis la fin de la dictature. Depuis l’arrivée de Piñera au pouvoir, toutefois, l’évidente défense du privé dans les services basiques du pays et l’assaut de privatisations que le gouvernement a tenté de lancer dans le dos des acteurs sociaux, ont provoqué un mécontentement tel parmi les citoyens qu’il a débouché sur la mobilisation sociale la plus grande depuis les années 1980. Les contradictions entre ce que propose le gouvernement de droite et ce que les citoyens veulent défendre sont de plus en plus aiguës. D’où, la popularité très basse de l’exécutif ces derniers mois.

Qu’attendez-vous du dialogue 
avec le gouvernement ?

Camila Vallejo. Durant ces mois de mobilisation, nous avons été marqués par l’intransigeance avec laquelle le gouvernement a défendu le modèle néolibéral qui prédomine dans l’éducation. En particulier, lorsqu’il s’est montré prêt à exprimer son côté le plus violent et répressif. Après tant de manifestations de centaines de milliers de personnes, qu’il commence juste à vouloir faire respecter la loi (qui interdit le profit dans l’éducation – NDLR) sonne comme un manque de respect. Ce mouvement mérite d’être écouté. Et si le président n’est pas disposé à céder par le dialogue, nous exigerons un référendum pour démontrer et faire respecter l’opinion de la majorité.

Est-ce un avantage 
ou un inconvénient d’être face 
à un gouvernement de droite ?

Camila Vallejo. Avec le gouvernement Piñera, le Chili a compris qu’il n’y a rien de pire pour le peuple qu’un programme de droite. Difficile donc d’y voir un avantage. Cependant, l’assaut de privatisations et les graves erreurs du gouvernement – comme la répression excessive et l’intransigeance idéologique – ont généré une plus grande émotion dans la population, fatiguée des privilèges de quelques-uns. Ceci nous a permis d’atteindre une participation historique aux manifestations et un soutien jamais vu auparavant. À l’inverse, les ferventes convictions néolibérales du gouvernement rendent les avancées et les possibilités d’accord plus difficiles. De plus, cette droite est liée aux «propriétaires du Chili», c’est-à-dire au secteur entrepreneurial et aux familles les plus riches. Elle dispose donc de la grande majorité des médias de masse, de l’influence des riches entrepreneurs, en plus des forces policières et militaires. Déjà en vigueur sous la Concertación (coalition de centre gauche, au pouvoir pendant vingt ans – NDLR), cette situation est encore plus forte aujourd’hui, car le mouvement effraie les plus privilégiés.

En 2006, la mobilisation étudiante avait obtenu une grande table de travail sur l’éducation. Mais, arrivés au Parlement, les projets de loi ont été vidés de leur substance. Comment éviter un échec similaire ?

Camila Vallejo. Même si les deux mouvements se ressemblent, de nouveaux éléments font aujourd’hui envisager une issue positive. D’une part, malgré les efforts de la presse pour nous diviser ou détourner l’attention de la population, nous bénéficions toujours d’un très fort soutien et nos opinions comme dirigeants étudiants sont bien évaluées. D’autre part, même si c’est en partie par opportunisme, la Concertación et ses parlementaires ont une posture plus proche de la nôtre que de celle de l’exécutif. Enfin, nous nous préparons pour cette étape de dialogue. Nous avons exigé des garanties (débats télévisés, gel des projets de loi sur l’éducation lancés au Parlement notamment), pour que le dialogue ne se transforme pas en un accord de coalitions politiques en catimini. Surtout, nous continuerons à manifester.

Vous faites partie des Jeunesses communistes. Quelle influence 
a cet engagement sur votre travail 
de leader et sur le mouvement ?

Camila Vallejo. Une grande partie de la dirigeante que je suis aujourd’hui vient de la militante d’hier. Ma formation politique, la discipline et le soutien de nombreux camarades engagés me permettent de réaliser mon travail avec clarté et tranquillité. Sans eux, ce serait impossible. Par ailleurs, la lutte de ce mouvement est aussi la lutte de ma jeunesse. J’endosse cette cause en tant que représentante des étudiants de l’Université du Chili, mais c’est aussi par conviction personnelle que je me bats pour rétablir l’éducation publique dans mon pays.

En plus d’écrire sur votre rôle à la tête du mouvement, des médias ont évoqué votre physique, vous qualifiant de «belle rebelle», voire de «leader sexy». Quelle est votre réaction ?

Camila Vallejo. Cela répond au machisme qui, malheureusement, caractérise encore notre société. Mais je crois aussi qu’à cette occasion, nous apprenons quelque chose des capacités des femmes, et j’espère que nous pourrons avancer en matière de discrimination sexiste. Pour que cette situation ne devienne pas juste une anecdote de mauvais goût derrière l’historique mobilisation de cette année.

Message Publié : 15 Oct 2011, 18:21
par Doctor No
Un journal réactionnaire "La Tercera" analyse la "prise de contrôle" du mouvement étudiant chilien par un groupe des dirigeants régionaux "marxistes" (il faut dire que pour la droite chilienne toute référence à Marx fait de celui qui la fait, un marxiste)

Mais intéressant tout de même de la radicalisation relative du mouvement des étudiants chiliens qui continue de se développer et est resré déjà plus de trois mois actif et combatif.

J'ajoute et c'est mon point de vue que le niveau politique et tactique des étudiants est d'une remarquable maturité. Ils arriveront comme toujours à une conception très révolutionnaire. Quant au marxisme peut-être cette fois-ci il sera au rendez-vous.
Traduction Google

a écrit :Qui sont les "durs" qui contrôlent le CONFECH

Il y a trois mois un groupe important de dirigeants régionaux a pris le pouvoir au sein du mouvement étudiant. Ils se définissent de gauche, sont des strates économiques moyens inférieures  et en plus de la lecture de Marx, ils écoutent du hip hop.


À environ 11 h, le mercredi 5, six heures avant l'effondrement (des conversations) de la réunion de travail pour l'éducation, quatre dirigeants de la gauche radicale CONFECH se sont rencontrés en privé pour savoir comment faire face à la deuxième réunion avec le ministre de la Éducation, Felipe Bulnes.

Au siège de la Confédération Minera (Confemin), situé dans le centre de Santiago, Patricio Contreras est arrivé de l'Université de Los Lagos, Sebastian Farfan, de l'Université de Valparaiso, Guillem Petersen, de Concepcion, David Urrea, de l'Université Arturo Prat, et Gaston Urrutia, du campus de Bío Bío, tous reconnus par leurs pairs comme des chefs de poids plus des secteurs de l'ultra-universitaire.

«S'il n'y a une annonce importante au sujet de l'éducation gratuite, il n'ya plus rien à discuter", a été la conclusion tirée par les cinq leaders dans la vieille maison qui les a facilité l'organisation syndicale dans la rue du Prince de Galles. A cette époque, on savait déjà que les étudiants secondaires étaient dans une position similaire et que le chef d'es étudiants, Freddy Fuentes, qui s'était montré dans une position plus modérée n'avait pas de soutien.

Quelques minutes après la décision des cinq leaders, est venu à l'endroit le reste du conseil exécutif de la CONFECH. Parmi eux, Camila Vallejo et  Giorgio Jackson, avec qui ils ont terminé d'affiner le discours qu'ils allaient syntoniser par radio Bulnes. Selon une des personnes présentes, aucun des deux a exprimé un désaccord avec l'idée d'un durcissement de la position s'il n'y avait aucune réponse satisfaisante à leur demande d'un l'enseignement supérieur gratuit.

Vers quatre heures, «ultras» et «modérés» ont déjeuné ensemble au restaurant  Italianisimo au centre de Santiago, dans une sorte de «trêve» que Jackson et Vallejo ont dû accepter du fait d'être en minorité.

Le gouvernement assure depuis la veille que l'attitude intransigeante avec laquelle on est venu discuter au conseil d'administration était un scénario prévisible, étant donné l'hégémonie des radicaux sur le mouvement étudiant.

Dans ce contexte, la décision politique du gouvernement a été de ne pas donner l'espace à une demande qu'il jugée irréaliste, comme c'est l'éducation publique complètement gratuite. Demande que les plus radicaux ont réussi a imposer au centre de la discussion.

C'est cette demande qui a produit le moment de plus grande tension entre les étudiants et le ministre, une fois que celui-ci a dit qu'il n'était pas en faveur de la gratuité.

Cet avis a exalté au maximum l'esprit de certains dirigeants, en particulier, le représentant de l'Université Arturo Prat, David Urrea. Puis, Bulnes a dit: "David, vous est venu  briser ce réunion, vous êtes dans une position hostile, j'le dit clairement, il a fallu te demander par sept fois le respect lors de cette réunion."

Au milieu des accusations croisées d'intransigeance, les dirigeants du coté CONFECH  ont décidé de se retirer de la table. Le lendemain, les étudiants ont appelé à une nouvelle manifestation et a défier le gouvernement, en essayant de marcher sur l'Alameda et la Plaza Italia. Le résultat a été l'une des manifestations les plus violentes qui a laissé plus d'une centaine de prisonniers.

Compte tenu de cette nouvelle impasse, le ministre de l'Éducation a fait preuve de souplesse pour reprendre le contact direct avec les dirigeants des universités.

Mercredi dernier ce n'était pas la première fois que le noyau dur de la "ultra" universitaire se réunissait sans le PC et la Concertation pour discuter de la stratégie du mouvement étudiant. C'est une pratique systématisée lors que les manifestations ont commencé en mai de cette année. Jusque-là, ils ne se connaissaient que superficiellement.

Toutefois, dans les assemblées ont commencé à renforcer les liens et a voter en bloc. En parallèle, les secteurs les plus dures des cinq universités ont pris  la représentation des élèves, ce qui a provoque la sortie des fédérations(des dirigeants moins radicaux). Parmi ces derniers, trois étaient dans les mains du PC et les autres étaient en mains de la Concertación et du "gremialisme" ( "corporatisme"courant pro Pinochet).

Puis vint le changement au sein du conseil exécutif, lorsque les universités régionales ont pris le contrôle, marquant la radicalisation du mouvement et de la parole, générant de nouvelles exigences, telles que la gratuité et la réforme fiscal.

Cette nouvelle carte (distribution des postes) de l'CONFECH conduit ses dirigeants à prendre conscience de leur influence, à travailler ensemble et obtenir des conseils (dans le sens des avis professionnel peut-être sur des questions de communication ou d’opinion publique, ce n'est pas claire dans la rédaction faite pour combattre les étudiants et noyer le poisson).

Parmi ceux qui ont tenu des réunions avec les membres du conseil d'administration il y a  M. Marcel Claude et la Fondation Terram, qui a couvert un certain nombre de conférences dans des Universités et  forums.

Le Prix national d'histoire, Gabriel Zalazar, a également été près du mouvement, avec des exposés (charlas) dans  les différents campus. Par ailleurs, de nombreux leaders l'identifier en tant que leur référence et prétendent avoir lu son œuvre.

Parmi les neuf membres de la table CONFECH le  gouvernement signale à sept radicaux. Et parmi les 37 membres de l'assemblée, vingt sont considéré comme «extrémistes» par leurs pairs.

Parmi eux, on signale  un groupe de neuf comme les plus influents (voir encadrés). Du point de vue socio-économique, la plupart de ces dirigeants est de classe moyenne ou moyenne inférieure. Beaucoup se décrivent comme le premier quintile et du second, avec des ménages à revenu allant de 200 (mil)  à 400 (mil)  (pesos)  [285 à 570 euros]ou plus.

Eux  même signalent qu'arriver à l'université a été un jalon important dans leur groupe familial, raison par laquelle ils  estiment inaliénable le droit  à une université gratuite. La plupart sont endettés à des chiffres proches de 10 millions de pesos, parce qu'ils étudient grâce prêts du Fonds de Solidarité. (Drôle de "solidarité" et drôle de "grâce". Voila le système tout cru et le destin qui nous préparent les bourgeois. Mon commentaire)

Ils proviennent d'écoles ou d'écoles subventionnés avec des scores proches de la PSU à 550 points.

Certains étaient des dirigeants en 2006, du "Pingüinazo" (large mouvement des étudiants secondaires dans le gouvernement "socialiste" de Bachelet) et mentionnent comme une erreur avoir abandonné le mouvement avant d'obtenir les changements qu'ils avaient demandé.

Consulté par La Tercera (journal de merde réactionnaire depuis toujours et sournois en plus),  tousse déclarent marxistes ou de gauche et précisent qui ne militent dans aucun parti. Ils critiquent la Concertation (alliance des partis de "gauche" socialiste et du centre, la DC), l'Alliance et PC confondus, les accusant de ne pas représenter les citoyens.

La méfiance envers la classe politique est un discours qui s'est établie chez eux, raison par laquelle ils ont assumé un dialogue direct avec le gouvernement et ne  cherchent pas à déléguer les négociations.

L'officialisme (le gouvernement) a opté pour marquer le point que ce sont les étudiants qui ont quitté le dialogue. Ils veulent aussi intégrer dans le débat un comité d'experts afin de valider leur position. Pour sa part, le CONFECH définie dans l'assemblée prévue pour aujourd'hui ce que les prochaines étapes.


Voila, le gouvernement mise sur l'isolement des dirigeants de leur base d'appui: presque 80% des opinions favorables au mouvement et un isolement complet de la droite et du président.

Ce sera, comme toujours, l'état de l'opinion publique (sa conscience et sa détermination) comme de l'habilité tactique et de la force des dirigeants et du mouvement dans une situation où le gouvernement a très peu de marge de manœuvre (le pays vit à crédit et si les étudiants ne paient plus, les malades ne voudront pas payer non plus et ainsi de suite et tout le château de cartes tombera avec fracas par terre.

Vive la lutte des étudiants chiliens! Toujours force qui dégage le chemin avant l'entrée des travailleurs sur scène.