Bien ou bien ?
Suite des émeutes de la faim, des révoltes dans les pays Arabes ?
Après les INDIGNADOS en Espagne, Israël, aux USA etc, etc ... la classe ouvrière se bat maintenant sur son terrain ...
Vidéo-Chine : grève dans une usine de composants électroniques
Des ouvrières en grève en Audio-Chine, récit de Philippe Reltien
(france Inter a écrit :
Chine: des centaines d'ouvrières de Shenzhen font la grève pour leur salaire
le Dimanche 27 Novembre 2011 à 10:39
La crise économique mondiale touche aussi la deuxième économie mondiale. Le patronat du pays compense ses pertes en réduisant les salaires des ouvriers et en rallongeant les heures de travail. Dans le sud du pays, des ouvrières d’une fabrique de soutiens-gorge se révoltent contre cette pratique.
Elles sont 400 et désormais payées à la pièce, mesure qui a fait baisser leurs revenus. Elles refusent d’accepter le gel de l’augmentation du salaire minimum exigé par leurs patrons. Jeudi dernier, ces Chinoises ont pointé mais elles ont refusé de travailler, comme elles ont refusé d’assembler des soutiens-gorge jusqu’à deux heures du matin. Leurs dirigeants entendaient faire tourner l’usine jusqu’au petit matin pour éviter de rétribuer les heures du weekend.
Comme elles, d’autres ouvriers chinois manifestent. La province méridionale du Guangdong a connu ces dernières semaines une nouvelle vague de grèves. Ils protestent pour les mêmes raisons que leurs collègues de Shenzhen dans le sud du pays : la faiblesse de leurs salaires et des conditions de travail souvent exténuantes dangereuses et humiliantes.
D’après l’organisation China Labor Watch, plus de 7 000 salariés d’une fabrique de chaussures Adidas, Nike et New Balance dans le Guangdong, ont fait grève à la mi-novembre contre des licenciements et des réductions de salaires. La récente vague de protestations est la plus importante depuis la série de grèves de l’été 2010. L’atelier du monde se révolte.
par Florencia Valdés Andino
(le figaro a écrit :
Les sous-traitants locaux sont contraints à des licenciements à cause du ralentissement mondial.
Comme en 2008-2009, une vague de grèves touche les provinces exportatrices chinoises, affectées par le ralentissement mondial. La dernière fronde en date a pour cadre la capitale économique du pays, Shanghaï, et des affrontements s'y seraient produits vendredi. Des centaines d'ouvriers d'une usine d'électronique singapourienne implantée à Pudong y sont en grève depuis trois jours. La compagnie Hi-P International est un sous-traitant d'Apple, de Hewlett-Packard, et du fabricant de BlackBerry RIM. Les grévistes, qui bloquent l'entrée de l'usine, dénoncent des «licenciements massifs», soit plus d'un millier de personnes, avec des indemnités insuffisantes. Le tout sur fond de déménagement du site industriel. Selon une organisation de défense des travailleurs basée à Hongkong, China Labour Watch, des heurts avec la police auraient fait plusieurs blessés.
Ces soubresauts surviennent après une série de grèves qui a touché la province méridionale du Guangdong ces dernières semaines. À la mi-novembre, plus de 7000 employés d'un fabricant de chaussures, sous-traitant d'Adidas, Nike et New Balance, ont fait grève à Dongguan, près de Canton. Ils protestaient contre des réductions de salaire et des licenciements. À la même époque, 400 ouvrières d'une usine de lingerie ont aussi cessé le travail à Shenzhen. Elles exigeaient le paiement d'heures supplémentaires et le retrait d'un nouveau système de rémunération à la pièce faisant baisser leurs revenus.
Les consignes du Parti communiste
La baisse des commandes, qui risque de s'accentuer dans les mois qui viennent, se conjugue dangereusement avec une hausse des coûts de production en Chine. En octobre, les exportations chinoises vers l'Europe ont reculé à 28,74 milliards de dollars, contre 31,61 milliards en septembre, tandis que celles vers les États-Unis baissaient également, à 28,6 milliards de dollars, contre 30,11 milliards en septembre. Et jeudi, Pékin a annoncé le premier recul de sa production manufacturière en plus de deux ans et demi. Signe d'une contraction de l'activité, l'indice PMI des directeurs d'achat est tombé à 49 pour novembre. Pour la banque HSBC, cet indice PMI serait même tombé à 47,7, contre 51 le mois précédent.
Ces inquiétudes ont conduit la Chine à rouvrir les vannes du crédit il y a deux jours, effectuant au passage un changement de cap spectaculaire, puisque le soutien à la croissance malmenée l'emporte désormais sur la lutte contre l'inflation. Et le Parti communiste a donné pour consigne aux autorités locales de désamorcer au plus vite tout mouvement de contestation sociale. Alors que le pays est entré en période de transition politique, avec un changement de leadership en 2012, les actuels dirigeants ne peuvent se permettre de fortes turbulences internes. La menace est-elle si sérieuse ? En 2009, la mise sur le pavé de quelque 20 millions de travailleurs migrants avait fait craindre une déflagration sociale majeure, qui n'avait pas eu lieu. Mais un plan de relance de plus de 400 milliards d'euros avait alors permis de recaser ces chômeurs dans la construction de routes, d'infrastructures ou le bâtiment. Aujourd'hui, ce n'est pas d'actualité.
Par Cyrille Lachèvre
(Aujourd'hui la Chine a écrit :
L'atelier du monde au bord de l'implosion
29/11/2011 | Jeanne Perray (Aujourd'hui la Chine).
Les grèves se suivent dans les usines chinoises et les revendications se ressemblent. Mauvaises conditions de travail, heures supplémentaires non payées, salaire trop bas... Les sous-traitant de Nike, d'Etam, d'Apple ou d'IBM sont les premiers d'une liste destinée à s'allonger.
"Il y a des grèves tous les jours dans le Delta de la rivière des perles", explique Geoffrey Crothall, le porte-parole de l'ONG China Labour Bulletin à Hong Kong, un organisme qui défend les droits des travailleurs chinois. "Il y a une concentration d'activisme côté travailleur parce que ces travailleurs n'ont aucun autre moyen d'exprimer leurs griefs : il leur est impossible résoudre le problème par un dialogue pacifique car les syndicats ne sont d'aucune efficacité : ces grèves, c'est le seul moyen qu'ils ont de forcer leur usines à faire des concessions".
Et pour cause : au cours des deux dernières semaines, plus de 10 000 ouvriers de différentes usines confondues se sont mis en grève.
Lundi 21 novembre, 700 employés de l'usine taïwanaise Jingmo Electronics qui fabriquent des claviers d'ordinateurs pour Apple et IBM ont cessé le travail. Le lendemain, c'est au tour de 400 ouvriers de l'usine de sous-vêtements Shenzhen Top For Underwear de se mettre en grève. Fin octobre, ils étaient 1178 chez le fabricant japonais de montre Citizen à tenir tête à leur patron pour obtenir la rémunération de 40 minutes de présence quotidienne supplémentaire imposée mais non payée depuis plusieurs années.
La manifestation la plus importante a cependant eu lieu à Dongguan. 7000 employés de l'usine de chaussures Yucheng Footwear Factory, un sous-traitant de Nike et d'Adidas, sont ainsi descendus dans la rue pour protester contre l'annonce de 18 licenciements, une baisse de leurs salaires, ainsi que la suppression de leur temps de travail supplémentaire, laissant aux employés un maigre salaire de base. Une douzaine de travailleurs a été blessée par la police et envoyée à l'hôpital.
Des conditions de travail qui se détériorent avec la crise européenne
La crise de la dette en Europe et une situation économique difficile aux Etats-Unis entraînent depuis plusieurs mois une chute spectaculaire des commandes dans les usines chinoises travaillant pour l'exportation. Dans la province du Guangdong (sud-ouest) par exemple, ces dernières ont plongé de 9% le mois dernier ! L'activité manufacturière chinoise enregistre actuellement sa plus forte chute depuis mars 2009, tandis que l'inflation a stagné à 5,5% le même mois. "L'économie chute et ce sont les travailleurs qui font les frais de ces pertes" s'insurge Geoffrey Crothall. "Ils ne peuvent pas le supporter!".
"De très nombreuses entreprises veulent en conséquence délocaliser vers l'intérieur du pays où la main d’œuvre coûte beaucoup moins chère", analyse Li Qiang, le fondateur de l'ONG China Labor Watch, basée aux Etats-Unis. "Il y a beaucoup d'anxiété parmi les travailleurs : ils ont peur que leurs usines ferment et qu'ils soient virés sans compensation. Ils sont anxieux de savoir où leurs usines vont être relocalisées. Tout ça ajoute au sentiment de malaise", renchérit Geoffrey Chrothall.
Les patrons chinois de ces usines sont donc loin d'être tiré d'affaires … Les statistiques de la fédération des industries de Hongkong prévoient qu'un tiers des 50 000 usines chinoises appartenant à des industriels de l'ancienne colonie britannique pourrait fermer et licencier en masse d'ici janvier.
Étrangement, il n'existe pas de statistiques concernant le futur des usines chinoises qui produisent des biens à destination du marché intérieur. A croire que celles-ci ne sont jamais en grève…
"Je pense que les grèves dans les compagnies qui travaillent à destination du marché intérieur se ressoudent plus rapidement pour une raison très simple" explique Geoffrey Chrothall, "c'est parce que le gouvernement opte pour une ligne beaucoup plus dure contre ces travailleurs". Voilà pourquoi, nous n'en entendons jamais parler …
(Lutte Ouvrière a écrit :
n°2261 du 2 décembre 2011
Chine : pour les salaires et l'emploi Vague de grèves ouvrières
Le 22 novembre, mille ouvriers d'une usine d'électronique, Jingmo, située à Shenzhen, ville de 10 millions d'habitants dans le sud de la Chine, se sont mis en grève. Cette usine, qui appartient au groupe taïwanais Jingyuan Computer Group, assemble des claviers et d'autres accessoires pour Apple, IBM, LG.
La colère a éclaté contre l'augmentation des heures supplémentaires imposées, jusqu'à 120 heures par mois. En plus de l'horaire normal -- 7 h à 11 h le matin et 13 h à 17 h l'après-midi -- les patrons voulaient exiger que les ouvriers travaillent de 18 heures jusqu'à minuit, voire même 2 heures du matin, selon l'organisation non gouvernementale China Labour Watch.
Les ouvriers, sortis manifester le jour même dans la rue, dénonçaient également les mauvaises conditions de travail qui provoquent de nombreux accidents du travail, les licenciements systématiques des plus âgés d'entre eux ainsi que le comportement de l'encadrement, qui n'hésite pas à insulter les ouvriers. Ils ont repris le travail avec la promesse de la réduction des heures supplémentaires.
La semaine précédente, le 16 novembre, à Shenzhen toujours, 400 ouvrières d'une usine de fabrication de soutiens-gorge Topform Underwear se mettaient en grève cinq jours durant contre la baisse de leur salaire, le patron voulant leur imposer d'être payées à la pièce. La colère avait éclaté suite aux insultes proférées par un contremaître à l'encontre d'une ouvrière qui ne comprenait pas une instruction donnée, non pas en mandarin, la langue commune, mais en cantonais, langue parlée dans cette province du sud de la Chine.
Le 17 novembre à Dongguan, grand complexe industriel situé dans la province du Guangdong (Canton), près de Shenzhen et de Canton, 7 000 ouvriers de Yuecheng, une usine de chaussures sous-traitante d'Adidas, de Nike et de New Balance, déclenchaient une grève contre les licenciements et les réductions de salaire. Des heurts avec la police faisaient plusieurs blessés. Ces ouvriers craignent une délocalisation vers la province du Jiangxi, où la main-d'œuvre est encore plus mal payée.
Cette vague de grèves touche depuis des mois en particulier le Guangdong, province chinoise très industrialisée et très peuplée. Dans les usines sont embauchés des dizaines de millions de travailleurs migrants, qui subissent de plein fouet les conséquences de la crise mondiale. Celle-ci touche la Chine, notamment par le biais d'une diminution des commandes de sociétés donneuses d'ordres américaines et européennes.
Le vice-Premier ministre chargé des Finances a averti dernièrement que l'économie chinoise allait entrer dans une longue phase de récession. Depuis le premier trimestre de cette année, le niveau des exportations n'a pratiquement plus progressé, ce qui entraîne un ralentissement de la production. Ainsi, selon un indice publié mercredi 23 novembre, la production manufacturière chinoise a enregistré en octobre sa plus forte baisse depuis mars 2009.
Lorsque les commandes diminuent, les patrons chinois réagissent comme ils le font partout dans le monde, en le faisant payer aux travailleurs. Ces patrons sont pour la plupart des sous-traitants de grands groupes occidentaux, qui tirent d'énormes bénéfices de l'exploitation féroce des prolétaires chinois.
Bien que plus exploités encore, ceux-ci ont les mêmes problèmes que les travailleurs européens ou américains : bas salaires, licenciements, délocalisations. Ils ont souvent les mêmes patrons. Leur combat est un encouragement pour les travailleurs du monde entier.
Aline RETESSE