Egypte : la répression reprend de plus belle

Dans le monde...

Message par Zorglub » 18 Déc 2011, 19:03

Trois jours d'émeutes aux abords de la place Tahrir. Cette fois-ci, c'est la racaille de la police militaire qui est face aux manifestants, avec le même savoir-faire dans le bastonnage que la police.

a écrit :Des soldats se permettent même de traîner une manifestante allongée sur la chaussée par son abaya (voile qui couvre tout le corps), dévoilant son soutien gorge, avant de lui flanquer un coup de pied dans le ventre. L'image qui a fait la Une d'un quotidien égyptien et qui circule en boucle sur les réseaux sociaux devrait mettre un terme définitif à la sympathique fable née à l'issue de la révolution du 25 janvier, qui voulait que "l'armée et le peuple ne forment qu'un".

Les images de la vidéo en lien sont très dures.
Blog sur l'Egypte de journalistes du Monde
Zorglub
 
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Message par emman » 18 Déc 2011, 19:55

Ça me donne la nausée....

Oui mais !
Ça branle dans le manche,
Les mauvais jours finiront.
Et gare à la revanche,
Quand tous les pauvres s’y mettront
:x
emman
 
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Message par Zorglub » 02 Fév 2012, 12:17

L'alliance du sabre et du goupillon en Egypte. Les Frères musulmans bloquent le passage vers l'assemblée (où ils sont majoritaires) à une manifestation démocratique.

Article Le Monde

a écrit :Des islamistes égyptiens bloquent une manifestation pro-démocratie
LEMONDE.FR avec AFP | 31.01.12 | 21h17

Des partisans des Frères musulmans, qui dominent l'Assemblée égyptienne, ont empêché mardi 31 janvier plusieurs centaines de manifestants réclamant le départ des militaires au pouvoir de parvenir au siège du Parlement, selon des photographes de l'AFP.
Des militants avaient appelé à une marche depuis la place Tahrir, épicentre de la révolte qui a chassé du pouvoir le président Hosni Moubarak le 11 février 2011, jusqu'au siège du Parlement, pour presser la nouvelle Assemblée de réaliser les objectifs de la révolution : fin des procès de civils devant des tribunaux militaires, refonte du ministère de l'intérieur, respect des libertés et de la justice sociale. A l'intérieur du Parlement, le premier ministre Kamal Ganzouri, âgé de 78 ans, s'adressait à la chambre basse nouvellement élue, où des députés, islamistes notamment, lui ont reproché la lenteur des réformes.

Alors qu'ils commençaient leur marche en direction du Parlement jouxtant la place Tahrir, les manifestants ont été bloqués par des militants des Frères musulmans. "Nous nous tenons là comme des boucliers humains car si les manifestants vont plus loin, ils s'affronteront avec la police. Ils veulent entrer à l'Assemblée, que voulez-vous que je fasse", a déclaré un membre de la confrérie, Hamdy Adbdelsamad.

PROTESTATION ANTI-CSFA

Derrière lui, les manifestants scandaient des slogans contre le Conseil suprême des forces armées, qui dirige le pays depuis le départ de l'ancien président, mais aussi contre la confrérie. "Badie, tu es en train de vendre la révolution", ont scandé les manifestants, en référence au guide suprême des Frères musulmans, Mohammad Badie. Après plusieurs heures, les manifestants ont renoncé à leur projet de parvenir à l'Assemblée et sont retournés manifester non loin, devant le siège de la télévision.

Les Frères musulmans ont, à travers leur formation politique, le Parti de la liberté et de la justice, raflé 47 % des sièges aux premières élections législatives depuis la chute du président Moubarak. L'ensemble des formations islamistes détient les trois quarts des sièges de l'Assemblée, dont la séance inaugurale s'est tenue le 23 janvier.

Ces derniers jours, la célébration du premier anniversaire de la révolte anti-Moubarak lancée le 25 janvier 2011 s'est accompagnée d'une poussée de contestation contre le pouvoir militaire. L'armée a promis de céder la place une fois un président démocratiquement élu, avant la fin juin, mais beaucoup l'accusent de perpétuer la politique répressive de l'ancien régime et de chercher à préserver les privilèges de l'institution militaire.
Zorglub
 
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Message par abounouwas » 28 Fév 2012, 16:28

Les Cahiers d'Histoires ont consacré un double aux gauches en Égypte
Le Solidaires n°7 est consacré à l'Égypte
abounouwas
 
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Message par abounouwas » 15 Juin 2012, 11:30

a écrit :Monde
Coup d’Etat institutionnel en Egypte
14 juin 2012 à 22:06


Récit
La Haute Cour constitutionnelle a dissous, hier, le Parlement élu juste après la révolution et dominé par les Frères musulmans, alors que le second tour de la présidentielle doit se tenir demain.
Par MARWAN CHAHINE Correspondant au Caire

Le processus de transition égyptien vient de connaître un énième coup dur, le plus brutal sans doute. La Haute Cour constitutionnelle a décidé hier de dissoudre les deux chambres du Parlement élu cet hiver, au motif que le mode de scrutin uninominal - qui concerne un tiers des députés - serait illégal. La cour a également retoqué la loi dite «d’isolement politique» interdisant aux dignitaires de l’ancien régime de se présenter aux élections. Elle aurait pu conduire à une exclusion du candidat Ahmed Chafik. Celui-ci sera donc opposé au candidat des Frères Musulmans, Mohammed Morsi lors du second tour de l’élection présidentielle prévu demain et après-demain.

Conséquence de cette dissolution : c’est le Conseil suprême des forces armées (CSFA) qui récupère le pouvoir législatif jusqu’à l’élection d’un nouveau Parlement. Selon le calendrier prévisionnel, le CSFA qui assure la transition politique depuis la chute d’Hosni Moubarak en février 2011 aurait dû rendre le pouvoir à l’issue de l’élection présidentielle.

Ce double arrêt a aussitôt été dénoncé comme «un coup d’Etat» par les Frères Musulmans. En décidant la dissolution de l’Assemblée et du Sénat à majorité islamiste, la plus haute instance judiciaire d’Egypte porte une attaque directe contre la confrérie dont le candidat, Mohammed Morsi, a des chances de remporter le scrutin de ce week-end.

Retour en arrière. C’est aussi une façon de préserver le pouvoir de l’armée qui craint que ses privilèges soient remis en cause dans un Etat dominé par les islamistes. En cas de victoire d’Ahmed Chafik, la totalité des pouvoirs se retrouveraient donc entre les mains de l’ancien régime et de l’armée. Un an et demi après la révolution qui a écarté Hosni Moubarak, cela ressemblerait fort à un retour en arrière. D’autant qu’en accédant au pouvoir législatif, les militaires du CSFA ont le droit de dissoudre la commission qui travaille sur la nouvelle Constitution et d’en former une nouvelle à leur guise. Et ainsi de décider de la répartition des pouvoirs selon leurs seuls intérêts.

Cela entraîne l’Egypte «vers un tunnel noir», a estimé un représentant des Frères musulmans. «Mais nous sommes prêts à remporter de nouvelles élections», a ajouté Ahmed Abdel Rahman, député du parti Liberté et Justice, aile politique de la confrérie. Abdel Moneim Aboul Fotouh, candidat islamiste modéré, éliminé au premier tour de l’élection présidentielle a pour sa part jugé qu’il s’agissait d’un «coup d’état total». L’expression a été reprise un peu plus tard sur la page Facebook des Frères. Hicham Ezzat, militant révolutionnaire, analyse la décision de la cour comme la «légalisation d’un coup d’Etat militaire». Le terme peut sembler fort, mais il colle assez bien à la situation ubuesque qu’est en train de vivre l’Egypte.

Cette théorie n’est pas nouvelle, mais prend aujourd’hui un peu plus de poids. En mars, Wikileaks avait rendu public un document de l’entreprise privée américaine de renseignements, Stratfor, qui qualifiait déjà le changement de régime en Egypte de «révolution de palais» organisée par les militaires afin d’empêcher Moubarak de léguer le pouvoir à son fils Gamal, réputé plus proche des hommes d’affaires que de l’armée. «La décision de la Haute Cour constitutionnelle pose sérieusement la question de l’indépendance de la justice égyptienne et montre que les institutions et l’armée défendent les mêmes intérêts», décrypte un journaliste qui préfère rester anonyme. «La plupart des juges de ce pays ont été nommés sous Moubarak et restent fidèles à l’ancien régime. Il n’y avait pas beaucoup de doutes, mais aujourd’hui les choses sont très claires, les masques sont tombés», poursuit-il.

Affrontements. «Les rares avancées du processus démocratique, des élections libres et un pluralisme politique, sont remises en cause avec cette décision. Après ça, que reste-t-il de la révolution ? On ne sait pas du tout où l’on va, mais il y a toutes les chances que ça finisse mal, car c’est la catastrophe à tous les niveaux», s’inquiète Sophie Pommier, spécialiste de l’Egypte craignant les conséquences sur la situation économique de l’Egypte : «en un an et demi de transition politique, le CSFA a montré toutes les limites dans sa capacité de gestion et la crise guette chaque jour un peu plus. Que vont faire les militaires quand ils n’auront plus les moyens de payer les fonctionnaires ?» Certains s’interrogent même sur le maintien du second tour de la présidentielle prévu demain. «A quoi cela sert-il de voter si la volonté du peuple n’est pas respectée ?» se demande Hoda, une jeune Egyptienne qui assure pourtant n’avoir «aucune sympathie pour les Frères musulmans».

Dès l’annonce de la décision de justice, des affrontements ont éclaté devant le bâtiment de la Haute Cour constitutionnelle. En début de soirée hier, la place Tahrir était calme et aucun appel n’avait été lancé, ni par les principaux mouvements révolutionnaires, ni par les Frères. Mais il est très probable que la colère des Egyptiens s’exprime aujourd’hui, le vendredi étant traditionnellement le jour des manifestations. Ahmed, un révolutionnaire s’exclame : «Les militaires sont fous, on ne peut pas se laisser faire, ça voudrait dire qu’on a fait cette révolution pour rien.»


Une chose est certaine,
les militaires ne sont pas fous.
Les semaines à venir en Égypte risquent d'être très très tendues,
il est plus qu'urgent que les luttes passent sur un terrain de classe.
abounouwas
 
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Message par abounouwas » 15 Juin 2012, 13:39

a écrit :Un coup d'Etat institutionnel bouscule la présidentielle en Egypte

LE MONDE | 15.06.2012 à 12h56 • Mis à jour le 15.06.2012 à 12h56

Par Claire Talon (Le Caire, correspondance) avec Christophe Ayad
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Des militaires égyptiens empêchent l'accès de manifestants à la Haute Cour constitutionnelle, au Caire, le 14 juin.

Un inquiétant parfum de coup d'Etat institutionnel flotte sur l'Egypte à la veille du scrutin présidentiel prévu les 16 et 17 juin. Il a suffi d'un jugement de la Haute Cour constitutionnelle, jeudi 14 juin, pour dissoudre un Parlement élu cinq mois plus tôt et supprimer, par ricochet, l'Assemblée constituante élue la veille par les parlementaires, rayant d'un trait un an et demi de transition démocratique.

Tout un processus, certes chaotique et souvent incohérent, mais qui progressait tant bien que mal vers le transfert du pouvoir de l'armée à une instance civile dotée d'une légitimité raisonnable. Un processus défini dans la Déclaration constitutionnelle adoptée en mars 2011 par référendum et qui devait s'achever par l'élection d'un président de la République.

A la veille du scrutin, l'Egypte n'a donc ni Parlement ni Constitution. Mais les plus hauts juges de l'Etat ont décidé que la loi électorale ayant permis d'élire le Parlement, rédigée par le Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui dirige le pays depuis le départ d'Hosni Moubarak le 11 février 2011, était anticonstitutionnelle. En permettant aux partis politiques de présenter des candidats aux sièges réservés aux candidats individuels, cette loi violerait l'égalité des chances entre candidats indépendants et partis, qui concourent déjà au scrutin de liste. En conséquence, le Parlement est déclaré illégitime et les deux Chambres sont dissoutes.

L'échéance présidentielle, qui oppose un Frère musulman, Mohammed Morsi, et un ancien militaire, Ahmed Chafik, reste maintenue malgré tout, se sont empressées de préciser les autorités militaires. Comme si le but de la manœuvre avait été d'abord de limiter le pouvoir des Frères musulmans qui dominaient les deux chambres du Parlement, et dont l'armée redoutait la mainmise.

AHMED CHAFIK RENFORCÉ

Dans un deuxième arrêté, la Cour a également invalidé une loi votée par le Parlement quelques semaines avant la présidentielle, qui interdisait aux responsables de l'ancien régime de se porter candidat. Ahmed Chafik, dernier premier ministre d'Hosni Moubarak et considéré comme le candidat de l'armée, qui a remporté 24 % des suffrages au premier tour, était visé : il sort renforcé de ce coup de tonnerre judiciaire.

Ces décisions renforcent le spectre d'un coup d'Etat déguisé, d'autant plus que le CSFA s'est arrogé les prérogatives du Parlement dissous et cumule désormais tous les pouvoirs, exécutif comme législatif. Sans attendre, les militaires ont également déclaré qu'ils allaient désormais travailler à l'élaboration d'une Constitution provisoire, la Constituante étant dissoute.

"Elire un président sans parlement et sans Constitution, c'est élire un président qui a des pouvoirs que même la pire des dictatures ne connaît pas", s'est étranglé Mohammed ElBaradei, l'ancien président de l'Agence internationale de l'énergie atomique. D'autant que, deux semaines après l'abolition de l'état d'urgence, un décret émis mercredi par le ministère de la justice autorise les services de renseignements et la police militaire à arrêter des civils et à les déférer devant des tribunaux militaires. Cette disposition alimente les pires craintes des organisations de défense des droits de l'homme.

ARRANGEMENTS SECRETS

Derrière l'apparente indépendance des décisions de la Haute Cour constitutionnelle et le moment choisi, pour le moins inopportun, les Egyptiens s'interrogent : les militaires ont-ils été indisposés par l'entêtement des Frères musulmans à vouloir dominer la nouvelle Assemblée constituante ? La dissolution du Parlement est-elle une mesure de rétorsion ? Au-delà de l'épreuve de force de plus en plus manifeste entre l'armée et la confrérie, militants libéraux et révolutionnaires soupçonnent des arrangements secrets. Ils en veulent pour preuve l'apparente sérénité avec laquelle le candidat de la confrérie, Mohammed Morsi, a dit accepter les décisions des juges.

"Les Frères doivent cesser de jouer ce jeu auquel nous sommes complètement étrangers, ils devraient être sur la place [Tahrir] maintenant", a déclaré sur Al-Jazira le député libéral Wahid Abdel Meguid. Pour Abderrahmane Ayach, exclu de la confrérie, "il s'agit d'un véritable coup d'Etat militaire, mais c'est la faute des Frères". A l'instar du juge Mahmoud Al-Khodayri, militant pour l'indépendance de la justice, nombre de libéraux appellent les Frères musulmans à retirer leur candidat et à boycotter le second tour.

En vain. Malgré les provocations des révolutionnaires qui se répandaient en invectives sur Twitter -"Où êtes-vous, bande de lâches ? Alors, on descend à Tahrir ?"-, les Frères n'ont pas appelé à manifester, annonçant qu'ils respectaient la décision de la Cour et maintenaient leur participation à la bataille électorale. "Malgré les tentatives des appareils de sécurité d'Hosni Moubarak, les Egyptiens se rendront aux urnes par millions pour sauver la révolution et voter pour Mohammed Morsi", ont déclaré les responsables de leur campagne, tirant parti de la situation pour se présenter comme les derniers gardiens de la révolution.

Le scrutin de samedi et dimanche ressemble désormais, pour les Frères musulmans, à la bataille de la dernière chance. Mais, quel que soit le futur président de l'Egypte, sa légitimité sera très fragile. Avec une justice politisée et des procédures démocratiques discréditées, les Egyptiens mettront sans doute du temps à faire confiance à la démocratie.

Claire Talon (Le Caire, correspondance) avec Christophe Ayad


commentaire neuneu de la correspondante qui ne retire rien à l'intérêt pratique du papier.
abounouwas
 
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Message par abounouwas » 15 Juin 2012, 13:42

on peut imaginer que Chafik l'emporte par un coup d'urne magique, les FM seront-ils tentés alors de sortir du légalisme de bon aloi qu'ils affichaient jusque-là ou bien se feront-ils déborder (par des plus radicaux) ? la gauche est inaudible, elle paie son absence d'implantation et d'organisation.
abounouwas
 
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Message par abounouwas » 15 Juin 2012, 14:30

a écrit :
Egypte : le bilan plus que mitigé des Frères musulmans au Parlement

LE MONDE | 15.06.2012 à 15h00 • Mis à jour le 15.06.2012 à 15h00

Par Claire Talon (Le Caire, correspondante)

Malgré la dissolution du Parlement, jeudi 14 juin, par la Haute Cour constitutionnelle égyptienne, les lois votées par la Chambre basse resteront valides, selon les plus hauts juges de l'Etat. Une piètre concession au regard du maigre bilan affiché par les Frères musulmans à l'issue de cinq mois d'activité législative dans un Hémicycle dont ils contrôlaient près de la moitié des sièges, et 70 % avec l'appoint des salafistes.

Pris en tenailles entre le Conseil supérieur des forces armées (CSFA), qui a multiplié les obstacles juridiques à l'activité des députés, et la pression des salafistes, qui ont rivalisé d'imagination pour élaborer les projets de loi islamiques les plus loufoques, les Frères musulmans ont vite dû limiter leurs ambitions. Arrivés en force au Parlement, ils s'étaient pourtant vantés d'avoir dans leurs cartons une batterie de projets de loi pour réformer le pays en profondeur et remettre l'économie sur les rails.

Diverses institutions inféodées au CSFA se sont d'abord appliquées à faire échec à certaines lois votées par le Parlement. Ainsi, la Haute Cour constitutionnelle a invalidé la loi dite "sur l'isolement politique", qui était vouée à exclure les hauts responsables de l'ancien régime de l'élection présidentielle, à l'instar d'Ahmed Chafik, dernier premier ministre d'Hosni Moubarak et candidat au second tour prévu samedi 16 et dimanche 17 juin. De même, le Conseil d'Etat a dissous à deux reprises l'Assemblée constituante élue sous les auspices du Parlement.

ÉLAN DE CONSERVATISME

Mais les Frères ont également montré peu d'empressement à mener à bien des réformes cruciales comme la refonte des services de police ou la libéralisation des syndicats, préférant soigner leur popularité immédiate en votant des augmentations de salaires. Ils ont ainsi relevé les salaires des policiers, établi un salaire minimal et maximal dans la fonction publique, et augmenté jusqu'à 100 000 livres (13 000 euros) les dédommagements aux familles des "martyrs" assassinés pendant la révolution. Une loi opportune est également venue amnistier les condamnés pour des crimes politiques entre 1976 et 2011, levant ainsi toute hypothèque sur l'avenir politique des membres de la confrérie, longtemps victimes de la répression.

Par-delà ce bilan en demi-teinte, les députés islamistes ont surtout fait preuve d'élans de conservatisme inquiétants. Il a été question de modifier les lois sur la famille pour retirer aux femmes le droit de divorce et priver la mère de la garde des enfants. Les Frères ont également supervisé un projet de loi visant à punir la diffusion d'œuvres pornographiques de peine de prison. Quelques jours avant la dissolution de la Chambre, l'examen d'un projet de loi punissant de mort toute insulte au prophète, et d'un autre transformant la Banque centrale en banque islamique venaient d'être mis à l'ordre du jour.

Ces initiatives ont achevé d'effrayer les coptes, une partie des femmes et tous ceux qui redoutent qu'à la dictature de Moubarak succède une dictature de nature religieuse. Résultat : entre les élections législatives de l'hiver 2011-2012 et le premier tour de la présidentielle, en mai 2012, les Frères musulmans ont perdu beaucoup de voix, passant de 45 % à 25 % des suffrages.

Claire Talon (Le Caire, correspondante)


un peu niaise la journaliste, d'estimer que d'augmenter les salaires ne vise qu'à améliorer sa popularité, dans un pays touché de plein fouet par la pauvreté.
en revanche, il est intéressant de voir comment ces notables ont procédé à la Chambre et quelle politique réactionnaire ils ont commencé à mener.
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Message par abounouwas » 16 Juin 2012, 10:41

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Message par abounouwas » 16 Juin 2012, 10:47

il reste trois mois pour faire face aux échéances, ensuite il y a le risque de cessation de paiement, en particulier des salaires de la fonction publique (6 millions de travailleurs).
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