un pt blairiste version bossa nova

[tk2003]

CITATION Moi j'avais l'impression que s'il y avait une liste qui défende les intérêts des travailleurs contre l'UMP, l'ex-gauche plurielle et l'extrême-droite, cela vait un intérêt. [/quote]

Absolument, mais pour cela, ne faut-il pas rejetter l'europe construit par des réactionnaires pour des réactionnaires dans un but réactionnaires, l'europe de maastricht et de la BCE, la régionalisation et la constitution européenne? Là oui, on en mettrait plein la tronche à cette vermine de la gauche plurielle, de l'ump et de l'extrème-droite, qui sont tous contre les travailleurs, tous pour la régionalisation et l'europe (sauf le FN mais qui dans les faits ne combat pas l'ombre d'une directive européenne qui attaque les travailleurs et les SP).
Mais l'accord entre LO et la LCR va-t-il dire cela ou se contenter d'une poignée de revendications de type syndicale pour avoir des élus? Cet accord va-t-il être une aide concrète à la lutte des classes ou une propagande sans conséquence autre que celle d'avoir quelques sièges par ci par là? That is the question, i think.
Mais bon, faut discuter, je suis pas sectaire le moins du monde...

[Screw]

CITATION Absolument, mais pour cela, ne faut-il pas rejetter l'europe construit par des réactionnaires pour des réactionnaires dans un but réactionnaires, l'europe de maastricht et de la BCE, la régionalisation et la constitution européenne?[/quote]
Le choix du terme "réactionnaire" est-il intentionnel?
PS: :emb: Je viens de m'apercevoir que cela n'avait rien à voir avec le sujet du fil... :wub:

[gerard_wegan]

... pour revenir au sujet initial, c'est-à-dire l'article de Bensaïd dans Rouge, il faut quand même dire que ce papier est tout simplement honteux ! On a l'impression de lire la mauvaise prose des journalistes staliniens de la grande époque (... je précise que je ne tiens évidemment pas Bensaïd pour un stalinien, mais là, le style y est). Il n'y a en effet rien de vraiment faux dans ce qu'il écrit, mais il passe tellement de choses sous silence que le lecteur non averti ne peut comprendre que le contraire de la réalité ! Bien sûr, il critique le gouvernement luliste... on pourrait dire qu'il était temps, mais ce n'est plus un signe distinctif à l'extrême gauche, maintenant que les illusions commencent à tomber. Il passe par contre complètement sous silence le fait que la position officielle de DS était de voter pour la réforme sur les retraites... et que si Walter Pinheiro a finalement voté contre en seconde lecture, il a été le seul des 6 députés de DS à le faire (il s'était abstenu en première lecture puis, suite au rappel à l'ordre de la direction du PT, avait voté avec tous les députés PT -- et donc DS -- les amendements groupés, dont les cotisations retraite des fonctionnaires retraités). Bensaïd "oublie" aussi l'attitude de DS au congrès de la CUT, qui a consisté à présenter une liste commune avec Artsind (la majorité luliste)... alors que Artsind refusait la position des syndicats de fonctionnaires demandant le retrait du texte sur les retraites et préférait se contenter de demander des amendements... que le gouvernement avait refusés par avance (en particulier concernant la taxation des retraités) ; le tout valant à Luiz Marinho, nouveau président de la CUT (élu avec le soutien de la tendance liée à DS) de se faire huer au meeting qui cloturait la première grande manif de fonctionnaires à Brasilia, le 11 juin !

Quant à Heloisa Helena, Bensaïd "oublie" aussi que si les menaces d'exclusions qui pèsent sur elle ont été largement condamnées à la gauche du PT, même la direction de DS s'est démarquée des prises de position qui lui valent ces menaces (refus d'approuver la nomination de Meirelles à la tête de la Banque centrale, soutien à une procédure en justice contre le gouvernement concernant des magouilles dans les caisses de sécurité sociale, annonce qu'elle ne voterait pas la loi sur les retraites au Sénat...). La solidarité face à une procédure disciplinaire, c'est bien, mais ça n'évacue pas les problèmes politiques.

Et, pour finir, rien sur les positions de Rossetto qui s'écrase au gouvernement, alors que face aux occupations de terres, le ministre de l'agriculture défend ouvertement le droit des propriétaires à s'armer pour défendre leurs propriétés ; rien non plus sur le fait qu'il s'écrase devant la justice bourgeoise qui condamne à 30 mois de prison José Rainha (l'un des leaders radicaux des sans-terre) pour "sédition armée", et qu'il appelle à accepter docilement les décisions du Tribunal Suprême Fédéral lorsqu'il annule l'un des rares et timides décrets de Lula sur la réforme agraire...

Bon, j'arrête là, je suis écoeuré...

[Louis]

traiter bensaid de stalinien ne t"honore pas ! Le stalinisme, c'est un peu autre chose, et je doute que tu ai eu un jour a subir ses effets, sinon tu ne parlerais pas comme ça Que tu veuilles te faire le su est une chose, que tu le fasse avec des méthodes crapuleuses en est une autre

sur le fond

Effectivement, bensaid n'est pas arrivé a la conclusion que le PT est irredressable, et que DS aussi ! Il pense que quelque chose peut etre sauvé de ce mouvement, et il a raison ! Alors effectivement, il le fait avec un minimum de pédagogie, mais il indique aussi que les ruptures et les combats sont irréversibles !

[gerard_wegan]

... j'ai parlé du style (peut-être à tort, mais bon) et j'ai tenu à préciser explicitement que je ne tenais évidemment pas Bensaïd pour un stalinien. (C'est d'ailleurs quelqu'un que j'apprécie par ailleurs, et le voir signer ça me rend vraiment furax)
Dont acte, donc, sur les prétendues "méthodes crapuleuses"...

Quant au fond : je ne reproche pas à Bensaïd de penser que DS, voire le PT, restent redressables -- bien que pour le PT, le problème ne soit à mon avis pas là. Je lui reproche justement de ne pas faire, du moins dans cet article, le minimum de ce qu'il y aurait à faire pour tenter de redresser ce qui peut l'être dans DS, c'est-à-dire de discuter réellement de sa politique. Le fait de passer sous silence tous les aspects épineux ne relève pas de la pédagogie, c'est un mauvais calcul ; lorsqu'on a des camarades qui s'engagent ouvertement sur la voie de la trahison (il faut quand même appeler les choses par leur nom, quand des révolutionnaires se mettent à participer de façon aussi directe à la gestion des affaires de la bourgeoisie), la pédagogie n'est d'aucun secours, la véritable discussion politique, peut-être encore... du moins pour certains, sans doute même pas la majorité !

Bensaïd fait partie de ceux qui, à la Ligue, connaissent le mieux la situation au Brésil et les militants de DS. Si ce n'est pas quelqu'un comme lui qui mènent cette bagarre -- la seule qui puisse encore sauver quelque chose du SU au Brésil -- qui le fera ?

[tk2003]

CITATION Interview d Heloisa Helena dans Folha de São Paulo (30.09) :

La sénatrice Heloisa Helena a décidé qu elle ne prendrait pas l initiative de quitter le parti et qu elle va concourir à la primaire au sein du PT pour la candidature à l élection municipale de Maceio. Si elle est réellement  exclue après le 3 octobre – situation qui est présentée comme certaine par le  sommet du PT -, elle sera dans l impossibilité de disputer l élection  municipale de Maceio en 2004 (…). Première dans les sondages à Maceio, la  sénatrice laisse à Lula et à la direction du PT la responsabilité des dégâts qui  résulteraient de son éviction. Elle réaffirme qu elle n acceptera aucun diktat de la direction du parti et qu elle votera contre la réforme des  retraites de Lula

Interview d Heloisa Helena.

Folha : en restant dans le PT, avez vous renoncé,  de fait, à disputer la mairie de Maceio ?
HH. : Je ne vais pas me plier au calendrier  électoral. Je suis m inscrit à la primaire dans le PT, je veux disputer la  mairie, mais je ne ferai pas ce qu ils veulent. Fille de pauvres, j ai souvent  été obligée à rentrer par la porte du fond, mais je ne sortirai pas par là. Ce n est pas mon genre. Pour que je sorte, il va falloir qu il mettent une  touche de totalitarisme, une touche de néo-stalinisme.

Folha : Vous ne craignez pas l exclusion ?
HH. : Je suis du Sertão (région pauvre du Brésil). Le Planalto ne peut pas me punir parce que vote conformément aux  positions défendues tout au long de notre histoire (du PT) et qui ont été modifiées sans qu il y ait un ample débat démocratique. Ce sont des positions qui ont été définies dans les congrès du PT.

Folha : Vous croyez encore dans le gouvernement Lula ?
HH. : Durant les neuf premier mois, la politique  macro économique a été conservatrice, dans la continuité du gouvernement Fernado Henrique Cardoso, au service des marchés. Elle peut changer. Non  par décision propre du gouvernement, mais sous la pression de la réalité objective, des mouvements sociaux et de certains secteurs des militants du  parti. Elle va être obligée de changer.

Folha : Qu est-ce qui vous a le plus déçue dans  le gouvernement du PT ?
HH. : Etre victime d un procès d exclusion alors que les délinquants de la politique brésilienne sont choyés par le  gouvernement. Cela me blesse profondément. Ce qui me déprime également c est  l abîme entre la façon dont nous vantions face à l opinion publique quand  nous étions dans l opposition et ce que nous sommes aujourd hui au  gouvernement.


[/quote]

Voilà quelqu'un qui nécessiterait qu'on la soutienne un peu plus. :t3xla:

[gerard_wegan]

Ce n'est pas qu'une question de "soutien", c'est un problème de perspective politique pour les "radicaux" : l'engagement des secteurs majoritaires du PT dans une gestion consciencieuse des affaires de la bourgeoisie ne représente pas un tournant (du moins pas un tournant récent... je ne remonte pas à 1978 ou 1980) ; le faire à la tête de l'Etat fédéral ne représente qu'une étape de plus de l'évolution irréversible du PT. Le meilleur soutien que pourraient recevoir les "radicaux", ce n'est pas d'accumuler des signatures sur des pétitions contre leur éviction du PT ; ce serait un travail de clarification politique pour faire en sorte que la rupture inévitable avec le PT se fasse dans des conditions qui leur apportent le concours des plus larges secteurs possibles du PT et qui prépareraient au mieux l'avenir pour la construction d'un véritable parti révolutionnaire (sachant d'ailleurs que vu la taille du Brésil et l'influence de personnalités locales, les rythmes et les possibilités de succès peuvent être très variables d'un Etat à l'autre).

... et là, je suis d'accord avec Wolf : à lire l'interview de Heloisa Helena à la Folha de São Paulo, on ne peut manquer de penser qu'il reste du chemin à faire dans le sens de la clarification politique !