nouveau plan d'austérité en grece

Dans le monde...

Message par gipsy » 02 Mars 2012, 13:52

Alors voilà, il y a quelque chose que je ne comprends pas bien et j'aimerai avoir vos lumières.

Concernant la mesure d'effacement de la dette à hauteur de 100 milliards d'euros que la Grèce doit sur 350 milliards. On dirait une mesure humaniste qui ferait contribuer les créanciers privés (ça signifie quoi d'ailleurs exactement) et les banques, les banques et les sociétés d'assurance. Il y a certainement une arnaque car je vois mal ce beau monde se faire avoir par une mesure décidée par les gouvernements français et allemand. MAis je ne vois pas bien où est l'arnaque.

Dans la LDC j'ai trouvé ceci
a écrit :Pourtant, contrairement à ce qui a été dit, aucun réel sacrifice ne leur était demandé. Il leur était proposé d’accepter l’annulation de 50 % de la dette grecque alors que, sur les marchés, les titres grecs s’échangeaient avec une décote même inférieure à la moitié de leur valeur. Donc, en réalité, les États européens garantissaient aux titres détenus par les banquiers une valeur supérieure à celle que leur offrait le marché. Et surtout, les États leur garantissaient que, quoi qu’il arrive, ils continueraient d’être payés.

Mais je ne comprend pas bien.

Dans LO j'ai trouvé ceci
a écrit :Et la Grèce aura le droit de renégocier sa dette. Elle devrait en effet « bénéficier » de l'effacement de 100 milliards sur les 350 qu'elle doit. Les créanciers privés vont être mis à contribution, mais banques et sociétés d'assurances y perdront moins que ce qu'on croit et les fonds spéculatifs qui ont racheté ces créances à bas prix y gagneront même, en les échangeant contre des obligations plus rentables.

mais c'est plus affirmatif que démonstratif.

Bref je vous remercie pour vos réponses.
:marx: :lenine: :trotsky: :sygus:
gipsy
 
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Message par shadoko » 02 Mars 2012, 18:34

Je pense que l'idée générale est que des banques détiennent des titres de créances sur la dette grecque. Un tel titre peut être revendu. Si c'est A qui détient le titre de 1000 € de dette grecque et qu'il le vend à B, c'est désormais à B que la Grèce doit 1000 €. Sauf que l'opinion générale est que la Grèce ne pourra pas honorer ses dettes. Alors lors d'une telle vente, B négocie d'acheter le titre à disons 400 €. L'avantage pour A est de récupérer de l'argent tout de suite, et pour B est d'espérer soit revendre le titre, soit obtenir effectivement au moins 400 € de la Grèce. Cela veut dire que "le marché" a déjà anticipé le défaut de paiement de la Grèce, et qu'il estime en moyenne ce défaut à 60% des paiements. Mais si maintenant les autres états européens disent: nous annulons 50% de la dette grecque et nous garantissons de payer le reste à la place de la Grèce si elle n'y arrive pas, cela revient en pratique à faire cadeau de 10% à ceux qui détiennent des titres (qui ne valent au cours d'aujourd'hui que 40% de leur valeur d'origine). Bref, A ne vendra plus à B en dessous de 500 €, puisqu'il est sûr d'obtenir les 500 € des autres états européens.

C'est ce genre d'explication que tu voulais, ou bien autre chose?
shadoko
 
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Message par gipsy » 02 Mars 2012, 19:41

C'est bien ce que je voulais merci.
Entre temps j'ai regardé un peu plus en détail le lien donné par Logan et on peut trouver une autre page qui explique vraiment bien les mécanismes qui font passé les 50 milliards de dette privée en dette publique

C'est ici
gipsy
 
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Message par jeug » 02 Mars 2012, 19:57

(shadoko @ vendredi 2 mars 2012 à 18:34 a écrit : Je pense que l'idée générale est que des banques détiennent des titres de créances sur la dette grecque. Un tel titre peut être revendu. Si c'est A qui détient le titre de 1000 € de dette grecque et qu'il le vend à B, c'est désormais à B que la Grèce doit 1000 €. Sauf que l'opinion générale est que la Grèce ne pourra pas honorer ses dettes. Alors lors d'une telle vente, B négocie d'acheter le titre à disons 400 €. L'avantage pour A est de récupérer de l'argent tout de suite, et pour B est d'espérer soit revendre le titre, soit obtenir effectivement au moins 400 € de la Grèce. Cela veut dire que "le marché" a déjà anticipé le défaut de paiement de la Grèce, et qu'il estime en moyenne ce défaut à 60% des paiements. Mais si maintenant les autres états européens disent: nous annulons 50% de la dette grecque et nous garantissons de payer le reste à la place de la Grèce si elle n'y arrive pas, cela revient en pratique à faire cadeau de 10% à ceux qui détiennent des titres (qui ne valent au cours d'aujourd'hui que 40% de leur valeur d'origine). Bref, A ne vendra plus à B en dessous de 500 €, puisqu'il est sûr d'obtenir les 500 € des autres états européens.

C'est ce genre d'explication que tu voulais, ou bien autre chose?
Non, personnellement, c'est un argument que je ne comprends pas.
Car il ne serait valable que si l'effacement de la moitié garantissait le paiement de l'autre moitié. Et je ne vois pas comment ce serait le cas.
Tu dis "puisqu'il est sûr d'obtenir les 500 € des autres états européens". Mais comment peut-il en être sûr ??
jeug
 
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Message par shadoko » 03 Mars 2012, 13:21

a écrit :
Tu dis "puisqu'il est sûr d'obtenir les 500 € des autres états européens". Mais comment peut-il en être sûr ?

Tu penses à l'éventualité où tous les états européens font faillite?
shadoko
 
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Message par jeug » 03 Mars 2012, 15:29

Non, même pas. Je n'avais pas compris qu'en contre-partie de l'effacement de 50%, les états se portent garants des autres 50%. C'est ça ?
jeug
 
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Message par shadoko » 03 Mars 2012, 16:40

Je ne connais pas vraiment le détail, mais je ne pense pas que ce soit aussi schématique que ce que je disais plus haut. A première vue, la "garantie" des états européens prend la forme d'un cocktail de nouveaux prêts à la Grèce et de rachats de créances de la part de l'Union Européenne. Alors, ça n'est pas une garantie aussi stricte que ça, comme tu le soulignes, mais cela revient tout de même à faire remonter le cours des titres de créance grecque, ce qui bénéficie aux détenteurs privés, par des mesures financées par de l'argent public des états européens.

Essentiellement, l'idée générale, c'est que l'argent public qui est injecté dans la machine sert in fine à rembourser des titres détenus par des investisseurs privés, et qui accuseraient une perte sèche si on ne faisait rien. Pour eux, quoi qu'il arrive, entre ne rien toucher (ou toucher très peu) et toucher quelque chose (ou toucher plus), il n'y a pas photo.
shadoko
 
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Message par VN Gelis » 07 Mars 2012, 20:05

site web en mettant l'accent sur ​​le rôle de la gauche grecque http://imfoccupationgreece.blogspot.com/
VN Gelis
 
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Message par redspirit » 07 Mars 2012, 21:18

(gipsy @ vendredi 2 mars 2012 à 19:41 a écrit : C'est bien ce que je voulais merci.
Entre temps j'ai regardé un peu plus en détail le lien donné par Logan et on peut trouver une autre page qui explique vraiment bien les mécanismes qui font passé les 50 milliards de dette privée en dette publique

C'est ici

Justement, si j'ai bien compris les mécanismes exposés, ils reposent bel et bien sur un "effort" du secteur privé.

Les investisseurs privés qui acceptent le plan de restructuration de la dette subissent une "perte comptable de plus de 70%". L'auteur calcule qu'avec un taux d'acceptation de 77% (il reste toujours la possibilité aux détenteurs d'obligations grecques de refuser le plan : ils sont alors intégralement remboursés), cela permettrait une réduction de plus de 100 milliards d'euros de la dette grecque.

Le remboursement des investisseurs qui refusent le plan de restructuration nécessite 4 milliards d'euros pour la simple année 2012. Il s'agit dans ce cas d'une transformation pure et simple de dettes privées en dette publique sans aucune compensation du secteur privé. En revanche, la transformation des dettes privées qui acceptent le plan passe tout de même par "une perte comptable de plus de 70%".

Néanmoins, si la part du secteur public dans la dette grecque est en hausse, c'est aussi en raison des nouveaux prêts accordés à la Grèce dont 40 milliards pour recapitaliser les banques grecques qui feraient faillite dans le cas contraire.

A l'arrivée il y a bien transformation de la dette privée en dette publique, sans pour autant que le ratio de dette du pays soit sensiblement réduit (2 misérables % de gains...).

Jamais la Grèce ne pourra rembourser les autres états, surtout avec le plan d'austérité qui lui est imposé. Sans parler des négociations des prochains "plan de sauvetage", ni même des risques croissants de propagation à l'Espagne et l'Italie. La zone euro risque bien d'exploser d'ici peu.
redspirit
 
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Message par logan » 07 Mars 2012, 21:53

a écrit :Justement, si j'ai bien compris les mécanismes exposés, ils reposent bel et bien sur un "effort" du secteur privé.

Pas vraiment non

Si les institutions européennes laissaient le secteur privé seul aux prises avec l'état grec, il ne reverrait jamais son argent.

Donc la proposition des institutions européennes au secteur privé ressemble plus à une bouée de sauvetage qu'à un effort demandé au secteur privé... Libre à eux de rejeter cette bouée et de prendre le risque de couler (Au cas où la Grece se trouve en défaut de paiement demain, ce qui est désormais certain comme tu le dis, même si la date précise du défaut de paiement reste à déterminer).
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