Afrique du Sud : les mineurs en grève, plus de 30 morts

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Message par jeug » 06 Oct 2012, 09:25

Comment arrêter une grève :
a écrit :Pour regagner l’influence perdue sur les mineurs, le NUM doit obtenir des concessions des compagnies minières en termes de salaires. Son secrétaire général rejette la faute sur Implats, coupable à ses yeux d’avoir accordé des augmentations sans l’avoir consulté, en dehors des circuits officiels. S’il concède que de trop importantes augmentations de salaires nuisent à l’emploi, il cherche à convaincre Chambre des mines qu’il est indispensable pour encadrer un mouvement qui lui échappe. Encore faut-il qu’il obtienne  des concessions pour restaurer sa crédibilité devant les mineurs.
(extrait de l'article ci-dessus)
jeug
 
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Message par Proculte » 09 Oct 2012, 18:59

a écrit :
Afrique du Sud : plus de 3 500 grévistes licenciés dans des mines
AFP
Le groupe sud-africain Gold One a annoncé mardi 9 octobre le licenciement de plus de 1 400 employés, tandis que le petit producteur d'uranium Atlatsa va se séparer de 2 161 mineurs, après une grève sauvage entamée dans les deux cas le 1er octobre.

La direction de Gold One, qui avait d'abord suspendu les grévistes après avoir obtenu de la justice du travail l'interdiction du mouvement, a "conclu que, dans la plupart des cas, il n'y avait pas suffisamment de facteurs atténuants contre la sanction du licenciement", a-t-elle précisé dans un communiqué. Les 1 435 mineurs concernés, sur un effectif total de 1 900 personnes à Ezulwini, peuvent faire appel jusqu'à jeudi.

DES CONFLITS SOCIAUX ILLÉGAUX

Coté à Johannesburg et Sydney, Gold One est contrôlé par des capitaux chinois (Baiyin Nonferrous Metal Group et China-Africa Development Bank, notamment). Suivant un processus courant dans les conflits sociaux jugés illégaux en Afrique du Sud, le groupe avait déjà licencié en juin plus de la moitié des employés de sa principale mine d'or de Modder East (est de Johannesburg) après une grève sauvage organisée par un syndicat minoritaire. La plupart avaient été réembauchés. Le conflit avait fait deux morts, selon la direction.

L'Afrique du Sud est touchée depuis deux mois par une vague de grèves qui a démarré de façon sanglante à la mine de platine de Marikana près de Rustenburg (nord) avant de s'étendre à tout ce bassin minier, puis à des mines d'or et, dans un moindre mesure, de chrome et de charbon.
Proculte
 
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Message par Vania » 12 Nov 2012, 19:23

a écrit :Afrique du Sud: grève des ouvriers agricoles pour réclamer de meilleurs salaires
(AFP)
JOHANNESBURG — La confédération syndicale sud-africaine Cosatu a appelé les travailleurs agricoles à une journée de grève nationale mardi, en solidarité avec plusieurs milliers d'entre eux qui protestent depuis une semaine pour obtenir de meilleurs salaires dans l'arrière-pays du Cap.

Plusieurs milliers de travailleurs agricole de la région de De Doorns, à 140 km au nord-est du Cap, réclament un doublement de leur salaire à 150 rands (13,50 euros) par jour, ainsi qu'une amélioration de leurs conditions de logement.

Des heurts sporadiques les ont opposé à la police depuis huit jours, conduisant pendant cinq jours à la fermeture de la route nationale entre Le Cap et Johannesburg, tandis qu'environ 50 ha de vignes ont été incendiés.

La police a arrêté 11 personnes lundi matin.

Les négociations devaient reprendre mardi sous les auspices du gouvernement avec les employeurs, qui ont proposé 80 rands (7,20 euros) et font remarquer qu'ils dépensent beaucoup en frais annexes (logement, santé, éducation, transport scolaire...).

"Les ouvriers agricoles disent qu'ils veulent la fin des salaires de misère et de l'esclavage dans les fermes", a écrit le Cosatu lundi dans un communiqué.

"Marikana débarque dans les fermes!!!", a-t-il ajouté, en référence au mouvement social né en août à la mine de platine de Marikana (nord), qui a vu des dizaines de milliers de travailleurs sud-africains lancer des grèves sauvages pour réclamer de substantielles augmentations salariale.

Le conflit de Marikana a fait 48 morts, dont 34 abattus par la police le 16 août.

L'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch avait dénoncé l'an dernier les déplorables conditions de travail et de logement des travailleurs dans les riches exploitations fruitières et viticoles de la région du Cap, fustigeant notamment des salaires parmi les plus bas du pays.


http://www.google.com/hostednews/afp/artic...eee8dc91075.331
Vania
 
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Message par Proculte » 23 Nov 2012, 20:33

a écrit :
AFP Publié le 23/11/2012 à 08:25

   
Deux mineurs ont été tués hier en Afrique du Sud au cours de heurts entre des membres de syndicats rivaux, sur un site minier de la compagnie Harmony Gold.

"Un homme a été tué par balle et un autre a été tué à l'arme blanche au cours d'un affrontement entre des travailleurs," a déclaré la police.

Ces violences ont eu lieu sur le site de la mine de Kusasalethu, au sud de Johannesbourg.

Elles ont eu lieu alors que la vague de grèves sauvages dans les mines d'Afrique du Sud a touché à sa fin la semaine dernière, après trois mois de révolte sanglante pour de meilleurs salaires, qui a fait une soixantaine de morts et ébranlé durablement l'économie.

"Nous n'avons aucune information sur ce qui a pu provoqué ces violences mais nous avons appris que les affrontements opposaient des membres de syndicats", a déclaré la police, ajoutant qu'une personne avait été admise à l'hôpital.

Selon le Syndicat national des mineurs sud-africains (NUM), les heurts ont éclaté entre ses membres et des travailleurs appartenant à un plus petit syndicat, l'AMCU.

Il a déclaré à l'AFP que l'AMCU - syndicat dissident qui n'est pas reconnu par la mine - s'était vu refuser l'autorisation d'organiser une réunion.

"Apparemment (...) ils sont revenus vers nos bureaux et ont commencé à tirer", a-t-il dit.

Durant la grève, les permanents du NUM ont souvent été accusés d'être des "planqués" ou trop mous face au patronat, et de tourner le dos aux intérêts des mineurs.
Proculte
 
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Message par rroseselavy » 02 Déc 2012, 02:38

Excellente article dans la revue Lutte de Classe ! J'ai beaucoup apprécié de comprendre tous les rouages de ce conflit, les trahisons syndicales à divers niveaux,
Je regrette juste un côté un peu moins objectif et sur la vision de la police.
Un peu moins objectif, la première chose qui me vient, c'est ce passage où l'on parle des armes. L'article dit que c'étaient des bricoles, des armes plus spontanées que pour faire mal et que c'est une coutume. C'est un côté que l'article n'assume pas. Moi, j'aimerais voir plus souvent les travailleurs assumer qu'ils prennent les armes, cautionner cet acte. L'article aurait pu légitimer cette prise d'armes, que ce n'était rien par rapport à ce qui les attendaient.
Sur la vision de la police, il n'y a pas une fois où l'article dit le double visage, la nature double de la police. L'une est travailleuse, c'est juste. Mais l'autre n'est jamais à oublier : ce sont des meurtriers en puissance au service de la bourgeoisie. On ne doit jamais oublier cette dualité des factions armées d'Etat.
rroseselavy
 
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Message par com_71 » 02 Déc 2012, 22:45

(rroseselavy @ dimanche 2 décembre 2012 à 03:38 a écrit : Un peu moins objectif, la première chose qui me vient, c'est ce passage où l'on parle des armes. L'article dit que c'étaient des bricoles, des armes plus spontanées que pour faire mal et que c'est une coutume. C'est un côté que l'article n'assume pas. Moi, j'aimerais voir plus souvent les travailleurs assumer qu'ils prennent les armes, cautionner cet acte. L'article aurait pu légitimer cette prise d'armes, que ce n'était rien par rapport à ce qui les attendaient.
(ldc a écrit :Du coup, le 16 août, les grévistes se rendirent à leur assemblée en arborant les armes qui leur tombaient sous la main. Il ne s’agissait que de pangas (machettes), knob-kieries (matraques de fortune dont le bout comporte une petite masse arrondie) et des lances coutumières. Ces armes n’avaient bien sûr qu’une valeur symbolique, destinée à souligner la détermination collective des grévistes. D’ailleurs, par la suite, ils devaient les troquer contre ces grands parapluies multicolores que l’on voit partout dans le pays.


Ce n'est pas un article sur l'armement du prolétariat mais sur une grève bien réelle où si l'on en croit le rédacteur (et pourquoi le croire sur le reste et pas là-dessus), le port d'armes n'avait qu'une valeur symbolique.

Des danseurs africains présentant des danses traditionnelles avec des lances d'apparat ne témoignent d'aucune volonté de transpercer qui que ce soit.

(rroseselavy a écrit :Sur la vision de la police, il n'y a pas une fois où l'article dit le double visage, la nature double de la police. L'une est travailleuse, c'est juste. Mais l'autre n'est jamais à oublier : ce sont des meurtriers en puissance au service de la bourgeoisie. On ne doit jamais oublier cette dualité des factions armées d'Etat.


Avons-nous lu le même article ?

(ldc a écrit :Ce jour-là, des centaines de policiers étaient présents, bientôt rejoints par des soldats. Ils intimèrent aux grévistes l’ordre de se disperser. Ceux-ci refusèrent, se regroupant au contraire en une masse compacte sur les flancs de la colline et déclarant qu’ils étaient prêts à mourir plutôt que de renoncer à leur combat...

En milieu d’après-midi, une fois partis tous les responsables syndicaux extérieurs à la mine, la police et l’armée reçurent des renforts en hommes et en blindés. Le porte-parole national de la police expliqua aux journalistes présents sur les lieux que celle-ci entrait en « phase tactique » et que leur sécurité ne serait désormais plus assurée. La police encercla alors les 3 000 grévistes toujours regroupés sur Wonderkop et déploya un barrage de barbelés entre la colline et le bidonville voisin d’Enkanini, qui aurait été la seule voie possible pour que les grévistes se dispersent. Elle ne laissa qu’un tout petit passage par lequel les ouvriers durent se faufiler un par un, sous les balles en caoutchouc et autre grenades lacrymogènes et offensives dont ils étaient bombardés, mais aussi sous les tirs à balles réelles.

C’est ainsi que le premier groupe, d’une douzaine d’hommes, qui tenta de passer, dans lequel se trouvait l’un des leaders grévistes, un homme que le journaliste du quotidien The Star, qui l’interviewait chaque jour, avait surnommé « l’homme à la couverture verte », fut abattu et ses membres moururent sur place.

Pendant ce temps, de l’autre côté de la colline, la police tirait également à balles réelles et poursuivait les grévistes qui cherchaient à s’échapper dans la nature, les abattant froidement dans le dos, voire au sol. Ce fut à 300 mètres dans cette direction-là que la plupart des 34 victimes de ce jour trouvèrent la mort, après avoir été rattrapés par les balles de la police. En plus des morts, on recensa officiellement 78 blessés, mais il y en eut sans doute bien plus, ne serait-ce que parce que certains blessés préférèrent éviter l’hôpital plutôt que de courir le risque de s’y faire arrêter.


Cet article de ldc est daté de de fin septembre 2012. Les "class struggle" en langue anglaise, qui peuvent être trouvées par le site de LO (lien de l'union communiste internationaliste), comportent aussi un article sur ces grèves en Afrique du Sud, mais plus actualisé, puisque daté de fin octobre 2012.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Vania » 04 Fév 2013, 21:17

a écrit :Hausse du salaire minimal agricole après la grève sud-africaine
Reuters


PRETORIA (Reuters) - Le salaire minimum des ouvriers agricoles en Afrique du Sud a été relevé de 50%, mesure prise après une vague de grèves émaillées de violences, a annoncé lundi le ministre du Travail.

Les propriétaires terriens, notamment les producteurs de fruits, estiment que ces hausses de revenu vont se traduire par des pertes d'emplois et aboutir à de nouveaux troubles.

Le salaire minimum quotidien va passer de 69 à 105 rands (de 6 à 9 euros environ) à compter du 1er mars et sera indexé sur l'inflation plus 1,5% dans les années à venir.

Cette décision a été prise après des affrontements dans la province du Cap occidental, spécialisée dans la culture fruitière, en décembre et en janvier.

Les journaliers agricoles qui se sont heurtés aux forces de police demandaient un doublement de leur salaire à 150 rands (environ 12 euros).

Les exploitants agricoles, qui appartiennent pour la plupart à la minorité blanche, ont indiqué qu'ils n'auraient pas les moyens de faire face à ces charges salariales en raison de la hausse des prix du carburant et de l'électricité.

Selon eux, ce renchérissement de la main d'oeuvre va se traduire par des suppressions d'emplois et une hausse du chômage.

Olivia Kumweda; Pierre Sérisier pour le service français


Le lien : http://fr.news.yahoo.com/hausse-du-salaire...-181753915.html
Vania
 
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