(rroseselavy @ dimanche 2 décembre 2012 à 03:38 a écrit : Un peu moins objectif, la première chose qui me vient, c'est ce passage où l'on parle des armes. L'article dit que c'étaient des bricoles, des armes plus spontanées que pour faire mal et que c'est une coutume. C'est un côté que l'article n'assume pas. Moi, j'aimerais voir plus souvent les travailleurs assumer qu'ils prennent les armes, cautionner cet acte. L'article aurait pu légitimer cette prise d'armes, que ce n'était rien par rapport à ce qui les attendaient.
(ldc a écrit :Du coup, le 16 août, les grévistes se rendirent à leur assemblée en arborant les armes qui leur tombaient sous la main. Il ne s’agissait que de pangas (machettes), knob-kieries (matraques de fortune dont le bout comporte une petite masse arrondie) et des lances coutumières. Ces armes n’avaient bien sûr qu’une valeur symbolique, destinée à souligner la détermination collective des grévistes. D’ailleurs, par la suite, ils devaient les troquer contre ces grands parapluies multicolores que l’on voit partout dans le pays.
Ce n'est pas un article sur l'armement du prolétariat mais sur une grève bien réelle où si l'on en croit le rédacteur (et pourquoi le croire sur le reste et pas là-dessus), le port d'armes n'avait qu'une valeur symbolique.
Des danseurs africains présentant des danses traditionnelles avec des lances d'apparat ne témoignent d'aucune volonté de transpercer qui que ce soit.
(rroseselavy a écrit :Sur la vision de la police, il n'y a pas une fois où l'article dit le double visage, la nature double de la police. L'une est travailleuse, c'est juste. Mais l'autre n'est jamais à oublier : ce sont des meurtriers en puissance au service de la bourgeoisie. On ne doit jamais oublier cette dualité des factions armées d'Etat.
Avons-nous lu le même article ?
(ldc a écrit :Ce jour-là, des centaines de policiers étaient présents, bientôt rejoints par des soldats. Ils intimèrent aux grévistes l’ordre de se disperser. Ceux-ci refusèrent, se regroupant au contraire en une masse compacte sur les flancs de la colline et déclarant qu’ils étaient prêts à mourir plutôt que de renoncer à leur combat...
En milieu d’après-midi, une fois partis tous les responsables syndicaux extérieurs à la mine, la police et l’armée reçurent des renforts en hommes et en blindés. Le porte-parole national de la police expliqua aux journalistes présents sur les lieux que celle-ci entrait en « phase tactique » et que leur sécurité ne serait désormais plus assurée. La police encercla alors les 3 000 grévistes toujours regroupés sur Wonderkop et déploya un barrage de barbelés entre la colline et le bidonville voisin d’Enkanini, qui aurait été la seule voie possible pour que les grévistes se dispersent. Elle ne laissa qu’un tout petit passage par lequel les ouvriers durent se faufiler un par un, sous les balles en caoutchouc et autre grenades lacrymogènes et offensives dont ils étaient bombardés, mais aussi sous les tirs à balles réelles.
C’est ainsi que le premier groupe, d’une douzaine d’hommes, qui tenta de passer, dans lequel se trouvait l’un des leaders grévistes, un homme que le journaliste du quotidien The Star, qui l’interviewait chaque jour, avait surnommé « l’homme à la couverture verte », fut abattu et ses membres moururent sur place.
Pendant ce temps, de l’autre côté de la colline, la police tirait également à balles réelles et poursuivait les grévistes qui cherchaient à s’échapper dans la nature, les abattant froidement dans le dos, voire au sol. Ce fut à 300 mètres dans cette direction-là que la plupart des 34 victimes de ce jour trouvèrent la mort, après avoir été rattrapés par les balles de la police. En plus des morts, on recensa officiellement 78 blessés, mais il y en eut sans doute bien plus, ne serait-ce que parce que certains blessés préférèrent éviter l’hôpital plutôt que de courir le risque de s’y faire arrêter.