L'EIIL et la politique impérialiste

Dans le monde...

Re: L'EIIL et la politique impérialiste

Message par Doctor No » 14 Août 2014, 16:41

Berouyer sur l'Irak et l'Ukraine
C'est Fabius qui répond:
Ukraine / Russie, comme d’hab…

Q – La Russie envoie un convoi humanitaire en Ukraine. Vous craignez que ce ne soit pas seulement un convoi humanitaire ?

R – Oui, c’est tout le problème. La Russie dit : «J’envoie des camions pour des raisons purement humanitaires», mais il y a une règle dans ces opérations. C’est que ce n’est possible qu’avec l’accord du pays dans lequel on envoie cette aide humanitaire et avec l’aide de la Croix-Rouge. Or, cette question n’est pas encore réglée. Évidemment, il faut être extrêmement prudent, parce que cela pourrait être une couverture de la part des Russes pour s’installer près de Louhansk et de Donetsk et pratiquer la politique du fait accompli.

Q – Il y a donc là une violation du droit international ?

R – Il y a des discussions avec la Croix-Rouge. Cette opération n’est possible et justifiable qu’à partir du moment où la Croix-Rouge aura donné son aval, où il n’y aura pas de forces militaires autour et il n’y aura pas simplement les Russes mais d’autres et l’Ukraine serait d’accord, ce qui à l’heure où je parle n’est pas le cas.

Q – Et si la Croix-Rouge ne donne pas son accord, qu’est-ce qui se passe ? Les camions arriveront à peu près d’ici deux jours. Ils partent aujourd’hui de Moscou.

R – À ce moment-là, il ne faut pas les autoriser à passer.

Q – Ça veut donc dire une action ? Une réaction de quelqu’un ? De la communauté internationale ?

R – Non. Je pense qu’il y a une pression des Russes et il faut qu’en face de la pression des Russes, la Croix-Rouge – qui est une organisation tout à fait respectée et respectable – agisse comme elle doit le faire avec la communauté internationale.

P.S. “la communauté internationale.” = “les pays vendus aux États-Unis…”, vous l’aurez corrigé…

Mais alors en Irak…

- Laurent Fabius, la France a commencé à apporter de l’aide humanitaire en Irak. Qu’en est-il de l’aide militaire ? Vous avez dit que vous vouliez que ça se fasse dans un cadre européen. Où en êtes-vous de vos discussions avec nos voisins ?

R – Prenons les choses une par une si vous le voulez bien. Sur le plan humanitaire, j’ai convoyé dimanche dernier dix-huit tonnes à destination d’Erbil. Dans les deux jours qui viennent, il va y avoir un nouvel envoi de vingt tonnes d’équipements, de potabilisation d’eau et de médicaments. Cela va être fait dans les deux jours et arrivera aussi dans la région kurde. Dans les jours suivants, un troisième envoi est prévu avec des vivres. Ça, c’est sur le plan humanitaire français. Sur le plan européen, j’ai demandé immédiatement à la suite de mon voyage, à l’Europe qu’on établisse un pont européen humanitaire. Pour que ce ne soit pas la France toute seule, ou la France et tel pays de manière désordonnée, mais que l’ensemble des pays d’Europe puissent coordonner leur action. Aujourd’hui même, il y a une réunion de ce qu’on appelle le COPS (Comité politique et de sécurité), c’est-à-dire des représentants des différents pays au niveau européen, pour mettre cela en musique, et j’espère que cela va être fait. Ça, c’est sur le plan humanitaire.

Q – Pour l’instant, aucun pays ne vous a donné son accord ?

R – La réunion d’aujourd’hui a pour but de coordonner l’action des différents pays européens. J’espère bien qu’ils vont donner leur accord. On ne peut pas rester sans réaction lorsqu’on voit des centaines et des milliers de gens, des enfants et des femmes mourir de faim. C’est de cela qu’il s’agit.

Q – Et pour l’aide militaire ?

R – Deuxio, il y a le politique et tertio, il y a le militaire. Sur le plan politique, vous avez vu ce qu’il se passe. Très heureusement, l’ancien Premier ministre M. Maliki qui était responsable d’une grande partie de ce désastre, a été remplacé par M. Al-Abadi que nous soutenons. Le président Massoum, qui est le président irakien, dit à M. Al-Abadi : «Vous êtes en charge», mais M. Maliki s’accroche si je puis dire. La position de la France est tout à fait claire : nous soutenons le Premier ministre qui a été désigné régulièrement et nous espérons bien qu’il y aura un gouvernement d’union nationale. Ça, c’est sur le plan politique interne.

Q – Et le troisième point, le plan militaire.

R – Le troisième point est l’aspect militaire. Il y a un déséquilibre évident parce que d’un côté, cet horrible groupe terroriste de l’État islamique dispose d’armes très sophistiquées, qu’ils ont d’ailleurs prises pour une bonne part à l’armée irakienne qu’ils ont mise en déroute. De l’autre côté, les Peshmergas, c’est-à-dire les combattants kurdes, sont extrêmement courageux mais n’ont pas les mêmes armes. On peut rester comme cela et dire : «C’est désolant, on n’y peut rien» mais telle n’est pas notre position. C’est la raison pour laquelle j’ai demandé à Mme Ashton de réunir au plus vite le Conseil des affaires étrangères, l’ensemble de mes collègues, pour qu’on prenne au niveau européen des décisions sur ce point.

[Columbo] Excusez-moi monsieur le ministre, je suis le lieutenant Columbo de la brigade criminelle. Désolé de vous déranger, mais il y a un point que je comprends mal… Vous nous dites qu’il faut armer les combattants kurdes car ils n’ont pas les “armes sophistiquées” qu’ont les terroristes.
Tiens, d’ailleurs ma femme me disait qu’elle n’avait pas vu d’armes spécialement “sophistiquées” à la télévision, mais on en reparlera plus tard…

Non, mais ce qui me chiffonne, c’est que vous dites que les terroristes les ont prises à l’armée régulière qu’ils ont même “mise en déroute”.

Alors je me demandais, sachant que ce sont les Américains qui avaient fourni à l’armée ces “armes sophistiquées”, comment les terroristes, qui sont des va nu-pieds, avaient réussi à battre l’armée irakienne professionnelle qui avait alors ces fameuses ”armes sophistiquées”, et pourquoi les Peshmergas n’arrivent pas à leur tour à les prendre aux troupes – cette fois non professionnelles – des terroristes ?

Je pose la question, car comme ma femme dit souvent “tu sais, il faut bien vérifier, car les politiques ont une sérieuse tendance à nous prendre pour des cons…”, et donc, je me demandais si, par hasard, on n’aurait pas armé des personnes non loyales qui auraient simplement retourné les armes contre nous…

Q – Pour le moment, il n’y a aucun accord avec d’autres pays ?

R – Il n’y a pas encore de date et je redemande que ce soit fait d’urgence. Je sais bien que dans les pays occidentaux, c’est la période des vacances, mais enfin quand il y a des gens qui meurent, j’allais dire qui crèvent, il faut revenir de vacances ! J’ai demandé et Mme Mogherini, la ministre italienne, aussi, que cela soit fait en urgence et j’attends que l’urgence soit respectée.

Q – Quel serait l’objectif ? Arrêter la progression de ces combattants islamistes ? C’est-à-dire les circonscrire à une région particulière ou les détruire et les empêcher de construire leur État islamique ?

R – Vous savez, quand vous voyez ce que font ces gens et ce qu’ils ont l’intention de faire, c’est en gros tuer tous ceux qui ne pensent pas comme ça, qui n’abjurent pas leur religion, pratiquer les tortures, les viols systématiques. Enfin, ce sont des gens absolument inhumains ! Il ne s’agit pas simplement de dire : «C’est regrettable. Passons notre chemin.» Il s’agit d’aider les Kurdes et les Irakiens à avoir les moyens de résister et, si possible, de les battre. Car leur objectif, Madame, ce qu’ils appellent le Khalifa islamique, ce n’est pas simplement l’Irak, c’est l’Irak, c’est la Syrie, c’est la Jordanie, c’est Israël, c’est la Palestine, excusez du peu. C’est ça, l’objectif. Et nous, nous tous, qui ne pensons pas comme eux, que ce soit au Proche ou Moyen-Orient ou en Europe, nous sommes des chiens à écraser et à détruire. Quand on est dans cette situation, il faut évidemment garder son calme, mais il faut aussi donner les moyens aux uns et aux autres de résister, et si possible de les neutraliser.

Faisons attention à un point, tout de même, j’attire votre attention là-dessus. C’est qu’il y a beaucoup de combats qui ont lieu au niveau des Kurdes, c’est-à-dire au Nord de l’Irak, mais vous avez vu peut-être que si les Kurdes ont pu reprendre deux villages hier, en revanche il y a une ville qui n’est pas loin de Bagdad, qui a été prise par l’État islamique. Quand vous regardez la carte, faites attention à ce qu’il n’y ait pas simplement l’attention portée sur ce qui se passe au Nord de l’Irak, mais il y a aussi la question de Bagdad. J’étais dimanche à Bagdad, qui est une ville totalement en état de guerre, vous avez des tanks à tous les coins de rues, et le front est à cent vingt kilomètres.

[Columbo] Excusez-moi de nouveau monsieur le ministre, c’est toujours le lieutenant Columbo de la brigade criminelle.
Désolé de vous déranger, mais il y a encore un point que je comprends très mal…

Vous nous dites qu’il faut armer les combattants kurdes, car on ne peut pas laisser des civils “crever” face à des terroristes (évidemment “inhumains” – et pour qui nous serions des “chiens à écraser et à détruire”), et qu’il faut envoyer de l’aide humanitaire et leur donner les moyens de résister.

Alors je comprends mal, parce que hier, je regardais sur Internet (là par exemple) avec ma femme des vidéos atroces de pauvre civils innocents massacrés par les bombes de leur propre armée dans l’Est de l’Ukraine. Et vous venez de dire plus haut qu’il ne fallait pas laisse passer un convoi humanitaire, et qu’il fallait sanctionner la Russie que vous accusez (sans preuves, mais on y reviendra) d’armer les Ukrainiens de l’Est, que ma femme trouve d’ailleurs aussi “courageux” que les Peshmergas, et qui, eux non plus, n’ont pas les mêmes “armes sophistiquées” que l’armée ukrainienne.

Or, je rappelle aussi avoir entendu (et on peut l’écouter ici) l’ancienne Premier ministre ukrainienne, dont le bras droit est l’actuel Premier ministre, dire que : “Il est temps de prendre nos armes et d’aller tuer ces maudits russes ainsi que leur leader. J’aurais trouvé un moyen de tuer ces connards. [...] J’espère que je serai capable d’impliquer toutes mes relations. Et j’utiliserai tous mes moyens pour faire se soulever le monde entier afin qu’il n’y ait même plus un champ brulé en Russie. [...] Ils doivent être détruits avec des armes nucléaires.“, ce qui pourrait tout de même permettre de conclure que bons nombre de dirigeants ukrainiens considèrent les Russes comme “des chiens à écraser et à détruire.”

Et donc, je me demandais, avec vos positions, si un Russe ne pourrait pas penser, à raison, qu’on se fout vraiment du monde en général, et d’eux en particulier ?



Plus à gauche que toute la "gauche" française.
Doctor No
 
Message(s) : 467
Inscription : 24 Mai 2011, 14:40

Re: L'EIIL et la politique impérialiste

Message par dolce » 14 Août 2014, 20:35

Bonjour, ça fait un moment que je suis cette discussion et je n'arrive toujours pas à comprendre en quoi consiste le soutien aux "anti-impérialistes tel que défendu par le Docteur No.


C'est seulement une position de principe ? En quoi les combattants seront)ils informés et qu'en penseront-ils… ? Mystère. Et dans les pays impérialistes comment justifier et expliquer ce soutien à on ne sait trop qui mais certainement à des groupes qui n'amèneront rien de bon pour les travailleurs et la population ?

Sans faire aucune confiance dans des révolutionnaires bourgeois, les marxistes qui sont guidés par le Comité de liaison pour la Quatrième Internationale appellent un front uni anti-impérialiste avec Assad, le Hezbollah, Malik, Al-Sadr et Rouhani. Celle-ci est l'orientation politique stratégique qui se traduira par la armement de tous les peuples opprimés contre l'impérialisme et ses agents. Le CLQI condamne simultanément la politique des gouvernements bourgeois et les partis qui trahissent la lutte pour la libération nationale, qui ne se battent pas pour l'expulsion de l'impérialisme et pour la destruction de l'enclave nazi-sioniste qui est Israël. Leurs politiques n’aident qu’à de nouveaux massacres et ils sont les partenaires minoritaires et parasites de l'impérialisme au Moyen-Orient.
Pour tout cela, il est nécessaire de mettre en avant la stratégie de la révolution permanente: la construction des partis de type bolchevique, pour l'alternative du pouvoir des travailleurs révolutionnaires, et un gouvernement des travailleurs et des paysans de la région par la construction d'une Fédération des Républiques socialistes soviétiques du Moyen-Orient.




Le dernier paragraphe c'est vraiment se payer de mots pour des gens qui ne sont rien et ne représentent rien et ne sont entendus par personne.


Ils ne sont les partenaires de personne et n'en ont aucune conscience. Ce qui est inquiétant pour eux.
dolce
 
Message(s) : 2
Inscription : 14 Août 2014, 20:11

Re: L'EIIL et la politique impérialiste

Message par Doctor No » 14 Août 2014, 22:10

Le dernier paragraphe c'est vraiment se payer de mots pour des gens qui ne sont rien et ne représentent rien et ne sont entendus par personne.
Ils ne sont les partenaires de personne et n'en ont aucune conscience. Ce qui est inquiétant pour eux.

Au moins Dolce nous entend...
Cet "argument" tellement répété, à consommation interne et externe, ne vaut même pas l'encre avec lequel il est écrit.
Ils le savent parfaitement, mais ils savent aussi, que la position prise par presque l'ensemble de la gauche mondiale (pas que française qui a été particulièrement pro-impérialiste)depuis au moins la Libye est pro-impérialiste pour les uns, kautskiene pour d'autres et totalement différente à la théorie communiste.

Si la question est le nombre, à cette aune là, tous les précurseurs, auraient dû se taire. On devrait aussi manger de la merde, 10 milliards de mouches ne peuvent pas se tromper.

Car, si les partisans de ces thèses sont infimes, et ils le sont, cela n'enlève rien à la justesse de leur position.
Si Dolce ne comprends pas la nécessité de défendre une position de principes, même si on ne peut pas la traduire matériellement, que lui dire? Que sans théorie la pratique est aveugle?
Que sans principes justes il n'y a pas de pratique politique juste?
Que tout la pratique des groupes (un peu plus nombreux) qui se sont éloignés des principes, sont passés de l'autre côté de la barricade?
Ces amères vérités, peut-être, Dolce ne les connais pas, mais c'est le résumé de toute l'expérience du mouvement communiste.
L'opportunisme politique mène, tôt ou tard à la trahison.
C'est pour cela que les questions théoriques sont d'une énorme importance, surtout maintenant que nous avons le temps de les discuter. Le jour où il y aura un mouvement de masses important et on aura la possibilité d'y intervenir (ce qui n'est pas gagné d'avance, moins encore si on n'a pas une ligne politique et théorique juste) il y aura prioritairement d'autres chats à fouetter.
Quand Marx et Engels ont lancé "Prolétaires de tous les pays, unissez-vous, ils étaient deux personnes; quand Lénine s'est trouvé isolé en Suisse lors de la guerre, ses partisans pouvaient se compter avec les doigts d'une main. Quel a été donc le facteur qui a fait qu'ils ont pu surmonter ses difficultés bien plus grandes que celles des camarades qui soutiennent une politique de principes vieille d'un siècle?

Ils disaient la vérité aux masses, à celles qu'ils arrivaient à toucher et aux autres à futur.

Mais Dolce plaide la cause d'une boutique, ses arguments, ne sont que le reflet de sa volonté d'appuyer la ligne politique de son organisation. Mais elle se trompe et lourdement.

Sans théorie communiste pas de mouvement communiste.(et les thèses défendues par Socialist Fight et d'autres sont les thèses de l'IC vieilles d'un siècle. On a copié-collé plusieurs documents qui le confirment et s'il y a besoin d'autres, Dolce n'a qu'à demander)

Le paragraphe cité est très clair, mais il a été déformé comme correspond. Tous les opportunistes politiques, tous les escrocs utilisent ces méthodes. Alors on nous accuse d'être les amis, les soutiens de Assad, de Poutine. Cela ne tiens le moindre analyse et ils doivent déformer nos propos afin de les "combattre".
Mais déjà leur mal honnêteté les démasque pour ce qu'ils sont, des escrocs politiques, des gens forcés à mentir pour "défendre" (faire couler plus rapidement en fait) une position politique (que dis-je, c'est une "position" qui fait tout pour se tenir hors de la politique, au milieu, hors de danger, sans prendre position "ni pour les uns ni pour les autres" la marque même de l'opportunisme).

N'importe qui, qui analyse honnêtement ce qui est écrit, voit que c'est une position de principes et une tactique correcte; la seule possible pour combattre l'ennemi principal de l'humanité, l'impérialisme US, complètement à l'offensive et en étant le plus efficace possible sans faire aucune concession politique à des alliés de circonstance.

Parce que, la "position" de LO c'est quoi? C'est rien, c'est la négation même d'une position. Devant un problème qui peut mener l'humanité à une énorme tragédie, elle fait des constats, rappelle l'histoire, se plaint des difficultés et du manque d'activité de la classe ouvrière.
Cela n'est pas une politique, c'est l'analyse d'un cercle d'études, des journalistes "impartiaux".
Voilà Dolce, il se peut qu'on soit peu nombreux, c'est vrai, mais ce n'est pas une vocation.
Doctor No
 
Message(s) : 467
Inscription : 24 Mai 2011, 14:40

Re: L'EIIL et la politique impérialiste

Message par dolce » 15 Août 2014, 08:04

Bien évidemment j'attendais l'argument de la solitude de Marx ou de lénine (ou de Mao ?) à tel ou tel moment de leur histoire. Mais je ne crois pas qu'il suffise d'être seul et d'adopter une position politique que l'on pense juste pour "prendre date". Et ensuite voir les masses se regrouper autour de cette idée.

Ils étaient seuls mais les travailleurs étaient en mouvement derrière des chefs traîtres ou incompétents ce qui n'est pas tout à fait la même chose.

Tu reproches à Lo de ne pas prendre position tel que tu l'estimes nécessaire. Mais pourquoi ne le ferait-elle pas comme tous ceux qui le font ? Il n'y a actuellement (dans les pays impérialistes)aucun risque de nature policière à défendre tes positions politiques.

Même tellement de gens s'en fichent que tu peux dire ce que tu veux dans l'indifférence générale. Ce n'est même pas à contre-courant.

Donc il doit y avoir une autre raison que la lâcheté ou la concession à l'esprit social-impérialisme.

L'absence totale d'intérêt pour les combats qui se déroulent dans ces pays déchirés par l'impérialisme incitent certainement à ne pas mettre en avant des slogans qui ne reposent sur aucune force aussi minoritaire (une force faible) soit-elle et qui se contentent simplement de se "faire plaisir".

être anti impérialiste et en faveur d'un front uni dans notre période d'absence de combativité est une vaste blague.

A propos de LO dont je ne suis pas membre je citerai ce que disait un militant en 1975 alors qu'il évoquait la grève Renault de 1947 :
Après la première réunion, que Bois mentionne dans sa brochure, il m'a posé la question suivante : "Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?" (sous-entendu : "on déclenche la grève ?"). Et ma réponse a été : "Le pire ce n'est pas de se trouver en prison pour une grève réussie. Le pire c'est d'appeler les ouvriers à faire grève et se retrouver à quelques-uns au milieu de la cour !" A la suite de quoi une deuxième réunion fut prévue...
dolce
 
Message(s) : 2
Inscription : 14 Août 2014, 20:11

Re: L'EIIL et la politique impérialiste

Message par Doctor No » 15 Août 2014, 09:51

Bref, Dolce dit: étant donné que personne écoute autant dire n'importe quoi.

Si, il y a toujours des gens qui écoutent. Et il ne faut pas dire n'importe quoi, au contraire, il faut se tenir aux lois générales de la lutte du prolétariat pour une époque donné: résumée dans ses principes théoriques.Même si ses partisans ne sont pas nombreux.

Si Lénine n'était pas écouté en 1915, au moins, ses travaux théoriques de cette époque ont permis à plusieurs générations d'être guidées pour le combat.

En 1908 il est rentré dans une polémique philosophique avec un de ses camarades, il a écrit Matérialisme et Empiriocriticisme qui non seulement est un texte fondamental dans la lutte idéologique, mais encore lui a permis à lui de mieux saisir la dialectique sans laquelle on ne peut pas, tout simplement, guider un parti et une révolution. Que lui a permis de comprendre la source de son isolement des masses en 1905 au détriment des mencheviques.

Par ailleurs, la question qui est en discussion, le Front Uni Anti Impérialiste (pas le Front Uni tout court qui est autre chose) est essentielle aujourd'hui où l'on assiste à une offensive en règle de l'impérialisme US contre tous ceux qui s'opposent un tant soit peu à leur politique ouverte de domination mondiale.

LO fait ce qu'elle veut, mais elle n'est pas intouchable à la critique. Hélas, je crois que les positions qu'elle a pris dernièrement (depuis la Libye au moins) sont de nature à perdre toute confiance dans sa ligne politique.
Tous ses articles se résument, se classent, ont la même structure: Une sorte de constat "impartial", souvent hors des classes sociales, un peu d'histoire (assez bien fait mais qui rappelle les sarcasmes de Lénine contre l'historie Kautsky dans son "la Révolution prolétaire et le renégat Kautsky") et une tirade finale, presque toujours la même qui se lamente, regrette le "manque de partis prolétaires" (mais silence la persécution des partis prolétaires ni ne se solidarise pas avec eux. Bien à la différence d'autres partis trotskistes comme la TMI voir la déclaration que j'ai posté), ou de "mouvement de la classe ouvrière" pour finir sur des souhaits ou des injonctions, toujours les mêmes "qu'une telle situation ne peut apporter rien de bon aux travailleurs" point final. Est cela une politique? Est cela une orientation pour les générations futures?

Ce leurs affaires après tout, moi je soutiens la lutte des ukrainiens de l'est agressés par une armée fasciste et oligarque au service des plans stratégiques US et si je les critique c'est parce qu'avec leur politique ils entravent cette lutte.

Aujourd'hui, il y a de fortes chances que ce mouvement, qui avait commencé comme une insurrection populaire, et qui, la lutte de tendances dans son sein où son présents des forces socialistes (Borotba au moins), a donné la prédominance des secteurs nationalistes pro-russes qui aujourd'hui abandonnent, soit écrasé par les bandes de Pravdyi Sektor et d'autres nazis (des vrais nazis qui revendiquent la division SS Galitsia) qui vont se donner à coeur joie contre les "russes" de la région. (Voir le blog lescrises.fr de Berrouyer qui montre clairement leur nature).

Je fais de maintenant, comme je l'ai fait à la fin du conflit libyen pour la Syrie, la prédiction que les US ne vont pas s'arrêter là, et qu'ils continueront le dépeçage de la Russie (le Kazahtan ou la Bielorussie ou peut être ils vont se tourner du côté de la Chine, l'autre de leurs objectifs majeurs) de même que je parie que la position tant du NPA, comme de LO ne varieront d'une iota. Ce sera encore pour les uns, des "oligarques russes" ou comme ils ont écrit sans craindre le ridicule "l'impérialisme russe" et pour les autres on aura droit au même type d'article neutre, sans âme et san coeur, qui mettra la balle au centre pour continuer à se lamenter du manque d'esprit politique de la classe ouvrière.

Bref, on va à des situations qui feront très difficile la lutte politique des travailleurs, comme si déjà c'était facile.

Les Us agissent comme l'Empire romain, et écrasent les uns après les autres, découpent, dépècent les pays (c'est le destin promis à l'Irak, à la Russie); les russes auraient pu être les Parthes, mais les oligarques qui les gouvernent craignent pour leur affaires et la division entre Poutine et Medvedev apparait très clairement (une des raisons de la poussé impérialiste, il n'y a rien devant eux). Ils capitulent et capituleront. Et cela implique abandonner totalement les ukrainiens de l'est, déjà qu'ils ne les soutenaient pas (voir le rapport de l'OSCE qui dit, noir sur blanc que pas une arme, pas un soldat a traverse la frontière).
Les démissions au sein du gouvernement de la république populaire de Novorossia sont aussi un reflet de ce qui doivent penser ces gens acculés à se défendre contre des bandes fascistes et abandonnés par ceux, qu'ils croyaient naïvement, qu'ils allaient venir à leur secours.

Dolce dit: nous ne sommes pas écoutés: mais comment veut-il être écouté si c'est pour dire que tout va bien dans le meilleur des mondes et que ces "conflits entre puissances" ne nous concernent pas, malgré l'émotion et l'inquiétude qu'a juste titre, ils soulèvent?
Doctor No
 
Message(s) : 467
Inscription : 24 Mai 2011, 14:40

Re: L'EIIL et la politique impérialiste

Message par Doctor No » 15 Août 2014, 20:10

Sur Socialist Fight

Déclaration du Comité de Liaison pour la Quatrième Internationale sur le bombardement de l'USAF contre les forces de l’EI en Irak - 15/8/14

Il y a deux domaines clés en Irak, la Mésopotamie et le Kurdistan qui ont les plus grandes réserves de pétrole et sont également des régions qui ont des relations très fortes avec les pays qui sont aujourd'hui des satellites de bloc qui est en concurrence avec les USA, surtout en Mésopotamie. La manœuvre de l'impérialisme est d'utiliser les attaques de mercenaires empreints de fanatisme sunnite pour contrôler ces zones en Irak et de cette façon de préparer les conditions - avec son extrême barbarie - de l'intervention des États-Unis.
La nécessité d'une intervention de l'impérialisme dans ces domaines est renforcée car en Mésopotamie il y a des tendances fortes pro-iraniennes et pro nationalistes kurdes qui peuvent déstabiliser un membre de l'OTAN: la Turquie.
Le CLQI est totalement opposé au bombardement des forces de l’EI en Irak par l'US Air Force. Nous ne croyons pas que les Etats-Unis intervient ici pour des raisons «humanitaires»; leur dossier «humanitaire» en Irak, dans l'ensemble de cette région et aujourd'hui à Gaza est une mauvaise blague. Comme toujours les Etats-Unis intervient pour la défense de ses propres intérêts, dans ce cas, le pétrole kurde et en application de ses objectifs stratégiques au niveau mondial, la domination mondiale pour son grand capital financier et les sociétés transnationales. Les trois objectifs stratégiques que les États-Unis ont en ligne de mire sont l'Iran, la Russie et la Chine; ceux-ci sont la cible de leur balkanisation et de l ‘installation des États clients gouvernés par leurs marionnette de loin plus faibles et plus dépendantes, obligeant leurs économies à s’ouvrir à tous les loups du marché libre.
Et le pétrole est ici la principale motivation des bombardements comme le rapporte Robert Fisk dans The Independent du 08/11/14: crise irakienne: «le mandat» de l'Ouest limitée par les frontières nationales - et n’osez pas mentionner le pétrole:
»Le Kurdistan représente 43,7 milliards de barils de 143 milliards de barils de réserves de l'Irak, ainsi que 25,5 milliards de barils de réserves prouvées et 3- trillions de mètres cubes de gaz? Les conglomérats pétroliers et gaziers mondiaux ont afflué au Kurdistan - d'où les milliers d'Occidentaux vivant à Erbil, bien que leur présence a été largement inexpliquée - et versé dans plus de 10 milliards de dollars d'investissements. Mobil, Chevron, Exxon et Total sont sur le terrain - et l’Etat Islamiste ne va pas être autorisés à jouer avec des entreprises comme celles-ci -. Dans un endroit où les opérateurs pétroliers se ramassent 20 pour cent de tous les profits »[1]

Les alliances et les conflits entre chiites et sunnites

Le CLQI est bien conscient que l’EI est financée par l'Arabie saoudite et ils ne le financent pas sans l’accord des US. Le bombardement est aussi pour s’assurer que al-Maliki n'est pas remis au pouvoir, mais qu’il soit installé, une marionnette beaucoup plus souple des États-Unis contre l'Iran. Après les deux batailles de Falloujah en Avril et Novembre 2004, les forces musulmanes sunnites ont été vaincus et par la suite les États-Unis ont installés al-Maliki comme premier ministre en 2006, mais il y avait de grandes possibilités de coopération sunnite / chiite en 2004, comme ce blog le commente en 2007:
«C'est un étrange paradoxe de l'Irak contemporain que l'Armée du Mahdi et les guérillas arabes sunnites se massacrent les uns les autres chaque jour, mais que ce jeune chef chiite Moqtada al-Sadr (le chef de l'armée du Mahdi) a une meilleure relation politique avec les députés arabes sunnites et les dirigeants que tout autre chiite.
Au cours du premier siège de Falloujah à la fin de Mars et Avril 2004, les sadristes de Moqtada ont envoyé des convois d'aide aux sunnites assiégés là. Au printemps de 2005, l'Association des oulémas musulmans (sunnite extrémiste) a accusé le corps paramilitaire chiite Badr d'avoir des escadrons de la mort anti-sunnites formées à l'intérieur des unités spéciales de commandos de la police du ministère de l'Intérieur. Cette accusation ouverte a provoqué une crise politique entre l'AMS et le Conseil suprême de la révolution islamique en Irak, le parti fondamentaliste chiite qui parraine le Corps Badr. C'était Moqtada al-Sadr qui se livrant à une navette diplomatique a calmé les deux parties. Il a pu jouer ce rôle parce qu'il avait de la crédibilité auprès des deux côtés.
De son côté, Moqtada fait une distinction entre les «sunnites» d'une part, et "Saddamis" et "Nawasib» de l'autre. (Les Nawasib sont les sunnites qui ont une haine violente pour les chiites et la famille du Prophète, et de nos jours en Irak "al-Qaïda" serait un tel groupe dans les yeux de Moqtada.)
Donc, beaucoup de députés sunnites fondamentalistes et les fonctionnaires de l'Accord du Front Irakien (certains d'entre eux enracinée dans les Frères musulmans) sont acceptables à Moqtada. Il serait dit que l'armée du Mahdi n'est pas pour tuer les sunnites, mais les Saddamis et les Nawasib ". [2]
Les attaques anti-sunnites violents via les escadrons de la mort d'Al-Maliki (qui ont été réciproques par les djihadistes sunnites ; sans doute beaucoup des deux côtés étaient des «opérations noires» par la CIA) et son alliance avec l'Iran ont mis maintenant les États-Unis dans un dilemme, l'orientation d'al-Maliki vers l’Iran, et donc le renforcement de l'adversaire principal des États-Unis dans la région les ont forcés à faire une volte-face sur leurs relations avec les sunnites. Alors commença l'orientation des djihadistes sunnites par l'aile républicaine de l'impérialisme américain en particulier, et par conséquent la crise actuelle.
Le conflit dans le chiisme est en cours; le 20 Juin le grand ayatollah Ali Sistani a appelé à un gouvernement d'unité nationale, l'expression utilisée par Obama pour signaler qu'il voulait al-Maliki dehors, Muhammad al-Sadr, le fils de Moqtada al-Sadr, qui a fondé le Parti Da'wa, également appelé al-Maliki à démissionner, mais était-ce l'appel fait avec la même perspective que Ali Sistani?. En revanche, un fonctionnaire du parti Da'wa a répondu à une question sur la fatwa en affirmant qu '« il n'y a pas de candidat au poste de Premier ministre autre que al-Maliki. "." - Al-Maliki domine maintenant le parti. [3]
La nomination de Haider al-Abadi, représentant du parti-Da'wa , en tant que Premier ministre désigné par le président irakien Fuad Masum a été soutenu par Moqtada al-Sadr: «Je pense que cette nomination sera un premier pas important pour mettre fin à la crise que les gens subissent, comme les problèmes de sécurité et de services".
Mais le mouvement Sadr a lui même affirmé son indépendance politique d'al-Maliki et peut être aussi a soutenu certains éléments du nationalisme irakien progressif de 2004, mais il n'y a aucun moyen de savoir dans quelle mesure leur opposition à al-Maliki est représentatif d'une véritable anti-impérialisme nationaliste irakien qui pourrait inclure au moins une partie de la population sunnite ou si elle représente le même type de capitulation devant l'impérialisme américain.

Il y a un an, Mohammed Ridha Al-Khafaji, député de Al-Ahrar Bloc du Mouvement Sadr, a déclaré à Asharq Al-Awsat que" à un moment où de nombreux partis et mouvements politiques ont exprimé leur rejet de l'annonce de Moqtada Al-Sadr de son intention de se retirer, et appelaient à lui faire changer d'avis, nous n'avons pas été surpris par la position adoptée par le Parti Da'wa, qui découle de son chef Nouri Al-Maliki, et également de la coalitoon Etat de Droit, qui étaient heureux de l'annonce de Sadr. Nous pouvons nous attendre à beaucoup plus de ceux qui ont conspiré avec les Américains contre Sadr "." [4]
Moqtada Al-Sadr semble s’être rétiré définitivement cette fois et le Mouvement Sadr a fortement lutté contre al-Maliki lors des élections et ne semblent pas être parrainés par les Etats-Unis d’aucune façon. Le temps nous dira à ce sujet.
D'une importance vitale est la classe ouvrière organisée dans toute la région. Plusieurs sections des partis communistes ont été pro-impérialistes ou ont fait semblant de prendre des positions neutres alors que ces guerres avaient lieu ; cette dernière position trade-unioniste, relève d’un pro-impérialisme honteux. Le Parti communiste-ouvrier d'Irak, qui sponsorise l'Alliance des Travailleurs pour la Liberté, est un excellent exemple de cela. Encore plus abject est le parti communiste irakien:
"Le Parti communiste irakien a été opposé à l'invasion américaine de l'Irak en 2003, mais a décidé de travailler avec les nouvelles institutions politiques établies après l'occupation. Son secrétaire, Hamid Majid Mousa, a accepté un poste au sein du Conseil de gouvernement irakien intérimaire. Le parti a été le principal élément de la liste de l'Union du Peuple (Irak) pour l'élection générale du 30 Janvier 2005 (voir élection législative irakienne, Janvier 2005), mais a déposé des listes distinctes dans certaines élections des conseils de gouvernorat (voir par exemple Ninive conseil du gouvernorat élection, 2005). Pour l'élection législative irakienne, Décembre 2005, le parti a rejoint la Liste irakienne nationale de Iyad Allaoui, avec d'autres partis chiites et sunnites modérés socialistes, laïques ". [5]
Ce qui est nécessaire est une Quatrième Internationale reforgée avec des sections dans tous les pays de la région.
Les combattants kurdes ont tenté d'établir une patrie indépendante en Iran en 1946, mais leur succès n’a été que temporaire.

Les conflits au sein du Kurdistan et au sein de l'impérialisme

Depuis de nombreuses années les Etats-Unis ont développé des relations avec l'Union Talibane patriotique du Kurdistan de Jalal et le Parti démocratique du Kurdistan de Massoud Barzani. Barzani a toujours été le favori de l'Occident et d'Israël; l’Iran et les Kurdes iraniens soutiennent le PUK de Talabani et le PKK de gauche de Turquie qui sont aussi politiquement alliés avec les Kurdes syriens. La scission est apparue le plus fortement dans la guerre civile kurde, (wiki):
"La guerre civile kurde irakienne fut un conflit militaire qui a eu lieu entre les factions kurdes rivales dans le Kurdistan irakien, au milieu des années 1990, notamment entre l'Union patriotique du Kurdistan et le Parti démocratique du Kurdistan. Au cours du conflit, les factions kurdes d'Iran et de Turquie, ainsi que les forces iraniennes, irakiennes et turques ont été entraînés dans les combats, avec la participation supplémentaire des forces américaines. Entre 3000 à 5000 combattants et civils ont été tués et plus de trois années de guerre ». [6]
Les Etats-Unis ont fortement soutenu Barzani dans la guerre civile, mais le résultat est un compromis; Talabani a dû consentir à expulser les Kurdes iraniens, turcs et syriens en échange du partage du pouvoir avec Barzani. Talabani a ensuite été installé comme une marionnette du président américain de tout l'Irak jusqu'à récemment. Donc politiquement le PUK de Talabani était légèrement plus à gauche et un peu plus anti-impérialiste que Barzani et à la gauche d'entre eux étaient les groupes dominés par le PKK , dirigés par Abdullah Öcalan, leurs alliés dans la guerre civile. Öcalan a été prisonnier de la Turquie depuis 1999 et a fait un «compromis historique» avec l'impérialisme, en prenant comme ses mentors Gerry Adams et Nelson Mandela. Cependant il y a eu une révolte ouverte au sein du PKK contre cela et maintenant le PKK avec leurs alliés syriens sont intervenus dans le Kurdistan irakien et ont commencé la lutte contre l'IEI avec une certaine réussite, une autre raison pour l'USAF pour commencer les bombardements.
Selon le Parti de gauche allemand (Die Linke) La députée Ulla Jelpke dans son blog Rojava:
"Le PKK, pas les avions américains, ont sauvé des dizaines de milliers. Il a dit que le PKK était «une garantie de vie» pour les Yézidis et les chrétiens dans le sud du Kurdistan et dans l'Irak. Jelpke a rappelé que, bien que le PKK figure sur les «listes terroristes» des Etats-Unis et de l’UE ; les terroristes de l’EI avaient mené des attaques en Syrie en utilisant le territoire de la Turquie, membre de l'OTAN.
"Dans un communiqué de presse sur la situation des dizaines de milliers de réfugiés qui ont fui Sinjar, Ulla Jelpke a souligné que ce n'était pas les frappes aériennes américaines qui protégeaient les gens de massacres de l’EI. Jelpke a attiré l'attention sur le rôle joué par le PKK et le YPG dans la prévention des massacres, en ajoutant: "le bombardement américain de« djihadistes »qui ont pris le contrôle des villes et des villages du nord de l'Irak ne fait que mettre la population civile en danger. La milice kurde, en particulier les guérilleros du PKK, mettent en place la défense la plus active contre ces gangs terroristes. Jelpke note que de nombreuses personnes qui avaient été sauvés de la menace de l'abattage lui avaient dit: «Allah et le PKK finalement nous a sauvés." Elle a ajouté: "les guérilleros du PKK et la milice Rojava (GPJ-YPJ) en alliance avec eux ont réussi à ouvrir un couloir dans la montagne de Sinjar à la frontière syrienne pour les réfugiés. De cette façon, dans les derniers jours quelques dizaines de milliers de personnes, en particulier les Yézidis, ont réussi à échapper aux bouchers de l’EI ".

«L’appui de la Turquie et des pays du Golfe à l’EI doit prendre fin»

"La députée de Die Linke a ajouté que le PKK était une garantie de sécurité pour les Yézidis et les chrétiens dans les régions du nord de l'Irak, mettant en garde les Etats-Unis et les gouvernements européens au sujet de leurs politiques à l'égard de la Turquie. Jelpke a conclu en disant: "alors que le PKK est encore sur la liste du terrorisme des États-Unis, les assassins de l’EI combattant au nom d'Allah, utilisent le territoire turc pour mener des attaques en Syrie. Si le gouvernement américain et ses alliés veulent mener une lutte sérieuse contre l’EI, ils doivent d'abord mettre fin à l'appui des «djihadistes» de la part de la Turquie et les pays du Golfe ». [7]
L'Occident n'a pas protesté contre leur lutte contre les Kurdes syriens, seulement contre les Kurdes irakiens. Le but des bombardements américains est de protéger leurs intérêts dans le Kurdistan irakien et pousser l’EI vers le sud. Les analystes militaires américains ont déclaré à plusieurs reprises que ces raids aériens ne sont pas destinées à changer le cours de la guerre et ne sont pas destinés à aider al-Maliki, et encore moins Assad. L'objectif est de diviser le pays.
L'impérialisme américain n'est pas homogène. Républicains et démocrates manœuvrent l’un contre l'autre et sont des pions internes et externes dans la lutte intra-impérialiste entre des monopoles rivaux. Républicains et sionistes parrainent l’EI. Le monde entier sait que le sénateur républicain John McCain de l'Arizona est le parrain de l’EI. McCain et les faucons républicains parrainent et encouragent les djihadistes en Syrie avant même que le groupe terroriste ait pris le contrôle des régions pétrolières de Damas.
«L’EI est un sous-produit des mercenaires d'Al-Qaïda, le crack est un sous-produit de la cocaïne. Hillary Clinton, le faucon démocrate, a sévèrement critiqué Obama, exigeant de savoir pourquoi il n'avait pas parrainé plus fortement les groupes de mercenaires «modérés» syriens. Cela a donné à l’EI un grand avantage sur les autres groupes de mercenaires, qui sont pratiquement dissous maintenant ou ont rejoint l’EI ". [8]

Comme nous le voyons dans les blogs suivants;
"Les bombardements ordonnés par Obama, qui représente l'aile démocrate de l'impérialisme, contre l’EI ne sont que des tentatives timides pour protéger leurs marionnettes mercenaires parmi les Kurdes. À son tour, l'EI est une marionnette de l'aile républicaine de l'impérialisme, Israël, la multinationale pétrolière Aramco, et l'Arabie Saoudite ». [9] [10]
Tout comme après la crise du troisième siècle de l'Empire romain [11], aux Etats-Unis, après la crise de 2008, les différentes fractions de l'impérialisme, font de plus en plus recours à des groupes de mercenaires (Academi / Blackwater, Al-Qaïda, ISIS, etc) pour atteindre leurs objectifs. Ils manipulent ces mercenaires contre les intérêts de la fraction impérialiste adverse, américaine ou non. L’ aggravation de la lutte intra-impérialiste, ainsi que les sanctions contre Moscou, et l’encerclement militaire contre Pékin, a forcé la bourgeoisie de Russie et de Chine d'aller plus loin que ce qu'ils souhaitent le long de la voie de la rupture avec l'impérialisme USA; ils ont commencé à construire un bloc économique et militaire pour la défense mutuelle.
• chiites et sunnites unissez-vous pour vaincre l'impérialisme dans toute la région!
• Pour un Front uni anti-impérialiste de toutes les minorités opprimées et de la classe ouvrière!
• Pour la défaite militaire des États-Unis et de l'ensemble de ses armées de proxys et de mercenaires djihadistes!
• construire des sections de la Quatrième Internationale révolutionnaire reforgée dans la région!
Notes.
[1] Robert Fisk, crise irakienne: «le mandat» de l'Ouest limitée par les frontières nationales - et n'osent pas l'huile de mention. http://www.independent.co.uk/news/world ... al-borders–and-dont-dare-mention-oil-9660393.html
[2] Moqtada Al-Sadr et les sunnites, Mickey Kaus, http://www.juancole.com/2007/01/muqtada-al-Sadr et-sunnites-mickey-kaus.html
[3] Irak: l'ayatollah Sistani laisse entendre que le Parlement devrait déposer al-Maliki au même moment, Moqtada mobilise les "Brigades de Paix", http://www.juancole.com/2014/06/ayatoll ... lizes.html
[4] sadriste député dit le mouvement le"plus puissant" en Irak, le mercredi 14 août 2013 http://www.aawsat.net/2013/08/article55313458
[5] Parti communiste irakien, Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre, http://en.wikipedia.org/wiki/Iraqi_Communist_Party
[6] guerre civile kurde irakien, Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre, http://en.wikipedia.org/wiki/Iraqi_Kurdish_Civil_War
[7] Nouvelles de la Révolution dans Rojava et élargie Kurdistan Août 11:
http://rojavareport.wordpress.com/2014/08/03/ygp-move-à-frontière à-aider-pesmerge-sur-border/:
[8] Lune de l'Alabama, l'Etat islamique se prépare à une grande attaque - Bagdad Ou Alep? 10 août 2014 http://www.moonofalabama.org/2014/08/th ... leppo.html ).
[9] Devant nos yeux, Voltairenet.org. Djihadisme et l'industrie pétrolière, par Thierry Meyssan (http://www.voltairenet.org/article184382.html) ".
[10] Le travail de l’EI pour Israël, Aramco, en Arabie arabe et républicains: http://www.voltairenet.org/article184382.html
[11] Empire romain d'Occident, de Wikipédia, l'encyclopédie libre
http://en.wikipedia.org/wiki/Western_Roman_Empire
Doctor No
 
Message(s) : 467
Inscription : 24 Mai 2011, 14:40

Re: L'EIIL et la politique impérialiste

Message par ulm » 27 Sep 2014, 00:21

La barbarie des djihadistes et celle de l’impérialisme



L’appel au meurtre des ressortissants occidentaux par les chefs des milices islamistes en Irak et en Syrie ne peuvent que révulser comme ne peut que révulser l’enlèvement d’un touriste français en Algérie. Mais ces seigneurs de guerre, dont sont victimes en premier lieu les populations du Moyen-Orient, sont les produits directs de la politique des grandes puissances.

Outre le tracé de frontières imposées par Paris et Londres il y a un siècle, les dirigeants américains, français et britanniques n’ont cessé de soutenir puis de lâcher la dictature des Assad père et fils, celle de Saddam Hussein, de jouer l’Iran contre l’Irak, les chiites contre les sunnites, ou l’inverse. Depuis 30 ans, la population irakienne est martyrisée comme le sont les Palestiniens depuis 60 ans.

Les nouveaux bombardements américains et français stopperont peut-être la progression des milices de l’EI ; ils sécuriseront peut-être les champs de pétrole mais pour les Irakiens ou les Syriens de toutes confessions religieuses, pour les Kurdes, cette nouvelle guerre ajoutera le chaos au chaos et la barbarie à la barbarie. Depuis au moins 1991 et la première guerre d’Irak, c’est le bilan de toutes les guerres et interventions occidentales.

Les travailleurs n’ont aucun intérêt à laisser les dirigeants impérialistes mener cette nouvelle guerre en leur nom.


Nathalie Arthaud
ulm
 
Message(s) : 123
Inscription : 08 Déc 2008, 16:12

Précédent

Retour vers Actualités internationales

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 8 invité(s)

cron