La Banque d'Investissements Asiatique et l'impérialisme US

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La Banque d'Investissements Asiatique et l'impérialisme US

Message par Doctor No » 01 Avr 2015, 14:10

Un article de WSWS.
Je trouve de mieux en mieux leurs articles et je ne vois pas, à part quelques erreurs d'appréciation sur la France, que est ce qu'il y aurait à dire de leurs analyses.
Celui si est d'une rare justesse, en tout cas, ils orientent sur un événements d'une réelle importance...et d'un réel danger car les impérialistes ne vont pas rester les bras croisés et les Chinois ont intérêt de se méfier.

Un tournant décisif dans la crise de l'impérialisme américain
1 Avril 2015
Hier était la date limite pour les pays de s’inscrire en tant que membres fondateurs de la Banque D’investissements en Infrastructure Asiatique (BIIA) soutenue par la Chine. Il restera dans l'histoire comme un événement marquant une défaite importante pour la politique étrangère globale et les objectifs stratégiques de l'impérialisme américain.
Contre une vive opposition de Washington, plus de 40 pays ont maintenant indiqué qu'ils veulent faire partie de la BIIA. Les grandes puissances européennes, y compris la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne, ainsi que la Norvège, le Danemark et les Pays-Bas, sont à bord. Presque tous les pays de la région de l'Asie du Sud-Est, qui comptent la Chine comme leur principal partenaire commercial, ont également signé. L'Inde est également signataire, avec Taiwan.
Le coup le plus important contre les États-Unis a été frappé par la Grande-Bretagne, son principal allié européen, qui a annoncé sa décision de rejoindre la BIIA le 12 mars. Il a ouvert les vannes pour que d’autres suivent, y compris les deux alliés clés des USA dans la région Asie-Pacifique : l'Australie et la Corée du Sud. Le Japon également envisagerait de la rejoindre, peut-être dès le mois de Juin.
La pleine signification de la défaite des États-Unis et ses implications profondes émergent plus clairement lorsqu'on les regarde dans une perspective historique.
L'une des principales objections de l'administration Obama à la nouvelle banque était que cela minerait le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale. Avec l'accord de Bretton Woods de 1944, ils constituaient des piliers de l'ordre économique mondial établi après la Seconde Guerre mondiale par les Etats-Unis, qui a joué un rôle central dans la reconstruction du capitalisme mondial après la dévastation des années 1920 et 1930 et les guerres et les luttes révolutionnaires qu'elles ont produit.
Bien sûr, ces deux institutions, ainsi que le Plan Marshall pour la stabilisation de l'Europe déchirée par la guerre, opéraient à l'avantage économique et stratégique de l'impérialisme américain.
Mais tandis que l'Amérique a soutirée d'énormes gains de l'ordre de l'après-guerre, il n’a pas été conçu étroitement. Il y avait une reconnaissance dans les cercles dirigeants politiques et économiques que si le capitalisme américain voulait survivre, il faudrait utiliser les énormes ressources à sa disposition pour assurer la croissance et l'expansion d'autres puissances capitalistes, surtout celles contre lesquels il avait combattu dans un conflit amer et sanglant.
La reconstruction d'après-guerre a permis l'expansion de l'Allemagne et l'a transformé une fois de plus dans la puissance industrielle de l'Europe. Au même temps, des concessions au Japon sur la valeur de sa monnaie, le dollar fixé à ¥ 360 a ouvert les marchés d'exportation pour son industrie. La décision de construire des camions et d'autres équipements militaires au Japon au cours de la guerre de Corée a jeté les bases pour le développement de l'industrie automobile du Japon, comme il a incorporé, puis développé, les techniques de production de pointe qui avaient été établis aux États-Unis.
La capacité industrielle et économique des États-Unis, même si elle a pris des formes réactionnaires comme dans le cas de la guerre de Corée, a été utilisée pour faciliter une nouvelle phase d'expansion du capitaliste mondial -le boom d'après-guerre.
Quel contraste avec la situation actuelle! Le capitalisme américain n’est plus la puissance industrielle du monde, capable d’assurer le développement de l'économie capitaliste dans son ensemble. Plutôt, il fonctionne comme le chef parasite mondial, vu que ses banques rapaces, ses maisons d'investissement et ses fonds spéculatifs parcourent le monde entier pour capter des occasions rentables, ne s’engage pas dans la production de nouvelles richesses, mais dans l'appropriation des richesses produites ailleurs, souvent par l'intermédiaire d’opérations criminelles ou semi-criminelles.
Dans la période d'après-guerre, les États-Unis étaient les champions du libre-échange, reconnaissant que les restrictions et les politiques du chacun pour soi des années 1930 avaient produit une catastrophe. Aujourd'hui, grâce à des mesures telles que le Partenariat Trans Pacifique et des arrangements similaires en cours de préparation à l'égard de l'Europe, Washington cherche à forger des accords exclusivistes visant à protéger la position de monopole des sociétés américaines. Amérique, a déclaré Obama, doit écrire les règles mondiales de commerce et d'investissement dans le 21e siècle.
L'influence américaine dans la période d'après-guerre ne se limite pas à la sphère économique immédiate. Malgré toutes ses caractéristiques contradictoires, la société américaine semble avoir quelque chose à offrir au monde dans son ensemble, qui a souffert des décennies de guerre, le fascisme et les formes militaires de gouvernement, avec en plus, la dévastation économique.
Encore une fois, le contraste avec la situation actuelle ne peut pas être plus frappant. La démocratie américaine, une fois cité comme un phare pour le reste du monde, est une caricature flétrie d’elle-même, et elle n’est plus capable de cacher la dictature des élites financières et des grandes entreprises.
Les conditions sociales sont caractérisées par les privations et la violence d'État, se reflètent non moins dans les meurtres quotidiens perpétrés par la police. L'Amérique a le plus haut taux d'incarcération du monde, et à Detroit, une fois le centre de l'économie industrielle américaine, qui payait les salaires les plus élevés, des coupures d'eau sont imposées. Le gouvernement américain torture, enlève, assassine et pratique l'espionnage de masse sur son propre peuple et sur d'autres à travers le monde. Le pays est dirigé par des criminels qui ne peuvent pas être tenus judiciairement responsables de leurs crimes.
Dans la foulée de la dissolution de l'Union soviétique en 1991 et la suppression sur la scène de son rival mondial, la classe dirigeante américaine a été saisi par l'idée que, si sa situation économique avait été sévèrement affaiblie -le krach de 1987 du marché boursier était un présage des choses à venir- l'hégémonie américaine pourrait néanmoins être maintenue par des moyens militaires.
Mais comme Frederick Engels avait déjà expliqué réfutant un autre exposant de la «théorie de la force", la notion que le développement économique-le progrès de l'industrie, du crédit et du commerce et les contradictions auxquelles ils ont donné lieu pourraient être "soufflés hors de l'existence" par " des canons Krupp et des fusils Mauser" n’était qu’une illusion.
Les 25 dernières années de la politique étrangère américaine, basée sur l'utilisation de missiles de croisière et de drones, combinées avec des invasions et des opérations de changement de régime basées sur des mensonges, ont produit une débâcle après l'autre.
Maintenant les poulets rentrent à la maison pour se percher, comme d'autres puissances capitalistes, grandes et petites, commencent à conclure que s’atteler au rouleau compresseur américain est la route la plus sûre vers le désastre. C’est la signification historique de leur décision de se joindre à la BIIA.
Comment l'impérialisme américain réponds à cela? En augmentant ses provocations militaires, menaçant de plonger le monde dans la guerre une fois de plus.
Traçant la montée de l'impérialisme américain dans les années 1920, Léon Trotski a noté que dans une période de crise, son hégémonie fonctionnerait "plus ouvertement et plus impitoyable que dans la période de boom économique," et qu'il serait tenté de se sortir de ses difficultés et malheurs au détriment de ses rivaux, si nécessaire par le moyen des guerres.
Cependant, il est une autre aspect, et, en dernière analyse, décisif, du déclin économique de l'impérialisme américain, si puissamment marqué par les événements d'hier.
Pendant des décennies, la classe ouvrière américaine était désorienté par l'idée d'un pouvoir en constante augmentation- que des "meilleurs jours" étaient toujours devant elle en Amérique. La réalité rentre maintenant à la maison avec une force toujours plus grande.
Les événements sont en train de briser les illusions du passé et de propulser la classe ouvrière américaine sur la route de la lutte révolutionnaire, créant les conditions pour l'unification de la classe ouvrière internationale dans sa lutte pour la révolution socialiste mondiale.
Nick Beams
Doctor No
 
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Re: La Banque d'Investissements Asiatique et l'impérialisme

Message par Gaby » 01 Avr 2015, 18:13

Les événements sont en train de briser les illusions du passé et de propulser la classe ouvrière américaine sur la route de la lutte révolutionnaire, créant les conditions pour l'unification de la classe ouvrière internationale dans sa lutte pour la révolution socialiste mondiale.


Méthode n'importe coué.

Mensonge incantatoire, sans intérêt et sans effet. Seule l'expérience la plus sectaire et coupée du monde peut amener à écrire une bêtise pareille. Les travailleurs américains sont très loin de ça.

Les témoins de Jéhovah disent la même chose du retour de Jésus. Pour WSWS c'est la révolution.
Gaby
 
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Re: La Banque d'Investissements Asiatique et l'impérialisme

Message par com_71 » 01 Avr 2015, 21:03

Gaby a écrit :Les témoins de Jéhovah disent la même chose.


Mais eux sont un peu militants pour leur recrutement.
Pour le retour de JC ils n'y peuvent pas grand chose. :)
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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