Legislatives en Turquie

Dans le monde...

Legislatives en Turquie

Message par titi » 07 Juin 2015, 19:38

l'AKP au pouvoir perd environ 9%, à 41% des voix, et surtout il perd la majorité absolue des sièges.
les nationalistes du MHP progressent vers 17%. Il se dit que ces deux-là formeraient un gouvernement ensemble.
le CHP ("social-démocrate") reste le deuxième parti à 25%. A noter qu'il l'emporte largement dans ses bastions traditionnels d'Izmir (et toute la côte égéenne) et de Thrace.
la nouveauté est le parti kurde HDP qui dépasse nettement les 10%, et de ce fait entre au parlement. Il fait des scores astronomiques dans l'Est Kurde (de 70% à 90% selon les villes). Il fait des scores honorables de plusieurs % dans le reste du pays (et plus de 10% à Istanbul, 10 aussi à Izmir).
titi
 
Message(s) : 97
Inscription : 21 Juin 2003, 17:09

Re: Legislatives en Turquie

Message par com_71 » 08 Juin 2015, 01:45

Tu as l'air au courant, le PKK appelait-il à voter HDP ?
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 5984
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Re: Legislatives en Turquie

Message par titi » 08 Juin 2015, 19:08

Salut com. A priori non, sinon les autres partis en auraient fait un argument de propagande contre lui. Je ne sais pas s'il l'a fait en sous main ou pas, mais l'enthousiasme dans les régions kurdes suffisait.
titi
 
Message(s) : 97
Inscription : 21 Juin 2003, 17:09

Re: Legislatives en Turquie

Message par com_71 » 02 Août 2015, 07:25

afp 2 8 2015 a écrit :Turquie: la rébellion kurde pilonnée par l'aviation et indésirable en Irak

La Turquie a affirmé samedi avoir infligé un coup sévère à la guérilla kurde du PKK en pilonnant pendant une semaine ses bases du nord de l'Irak et va poursuivre les raids, poussant les autorités du Kurdistan irakien à demander aux rebelles de partir pour épargner les civils.

Depuis les premières frappes des F-16 turcs le 24 juillet, 260 combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont été tués et près de 400 blessés, a indiqué l'agence gouvernementale de presse Anatolie.

Samedi soir, les autorités turques ont annoncé l'ouverture d'une enquête après des informations faisant état de la mort de plusieurs civils irakiens dans ces frappes.

D'après Ankara, ne sont visés que les bases logistiques de la guérilla, ses stocks d'armes et de munitions ainsi que les grottes servant d'abri aux rebelles pendant ces raids au-dessus des montagnes du nord de l'Irak, où le PKK trouve refuge depuis des années.

Pour les seules journées de jeudi et de vendredi, une centaine d'appareils ont touché plus de 150 cibles, a rapporté Anatolie. De nouveaux raids ont été signalés samedi, le pouvoir islamo-conservateur ayant promis de les poursuivre "aussi longtemps qu'il le faudra".

Selon Anatolie, le frère du leader du parti prokurde de Turquie Selahattin Demirtas, devenu la cible politique numéro un du président Recep Tayyip Erdogan, a été blessé dans ces attaques.

L'enrôlement de Nurettin Demirtas dans les rangs de la guérilla est régulièrement dénoncé par le pouvoir comme étant un signe supplémentaire de la "collusion" entre le PKK et le parti prokurde HDP.

M. Demirtas a dit samedi à la presse que, d'après ses informations, son frère aîné ne se trouvait plus dans les monts d'Irak car il était "en train de résister à l'Etat islamique au nom du peuple", sans donner plus de détails.

- Menacé d'interdiction -

Les combattants kurdes de Turquie et de Syrie sont en première ligne sur le terrain contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI), et sont devenus à ce titre de précieux soutiens des Occidentaux.

Les relations sont en revanche beaucoup plus tendues entre le PKK et les autorités kurdes d'Irak, qui gèrent la région autonome du Kurdistan.

Dans un communiqué, la présidence de cette région a réclamé le départ du PKK de la zone sous son contrôle pour éviter des pertes civiles au moment des raids turcs, au moins six morts ayant été signalés samedi par les autorités locales.

"Le PKK doit éloigner son champ de bataille de la région du Kurdistan irakien pour que les civils ne deviennent pas des victimes de cette guerre", a affirmé dans un communiqué le président de la région Massoud Barzani.

Celui-ci a également a pressé le PKK et le gouvernement turc de renouer le processus de paix, alors que la trêve qui tenait depuis 2013 vient de voler en éclats.

L'attentat suicide du 20 juillet à Suruç (sud de la Turquie), qui a provoqué la mort de 32 jeunes militants kurdes, a déclenché un nouveau cycle de violences, le PKK reprochant aux autorités turques ne pas avoir protégé la population locale.

Depuis, les attaques quotidiennes de la guérilla ont fait une quinzaine de morts dans les rangs des forces de l'ordre turques. Samedi, un soldat a été tué par l'explosion d'une mine dans la région de Kars (nord-est).

Le pouvoir turc poursuit de son côté une offensive judiciaire contre les leaders kurdes, M. Demirtas étant notamment visé par une enquête pour "troubles à l'ordre public" et "incitation à la violence". Il a estimé samedi que son parti était désormais menacé d'interdiction.

M. Demirtas a accusé le président Erdogan de "déstabiliser" la Turquie dans le seul but d'organiser des législatives anticipées destinées à effacer le scrutin du 7 juin, qui avait privé le parti AKP au pouvoir de la majorité absolue en raison notamment du bon score du HDP.


L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 5984
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Re: Legislatives en Turquie

Message par Proculte » 26 Août 2015, 13:48


Le président turc convoque officiellement de nouvelles élections législatives
AFP 24 août 2015 à 12:49




Le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan, accusé de vouloir gouverner seul, a formellement convoqué lundi de nouvelles élections législatives, prenant un pari risqué en pleine résurgence des violences avec les rebelles kurdes.

L’homme fort de Turquie et le président du parlement, Ismet Yilmaz, se sont rencontré près de quatre heures, préalable à la formation d’un gouvernement de transition qui doit mener la Turquie à des législatives anticipées.

«Sur un constat d’échec, en dépit de tout les contacts réalisés depuis le 9 juillet, un conseil des ministres n’a pu être formé (...) De ce fait, en vertu des pouvoirs qui lui sont conférés, M. Le président a décidé d’un renouvellement des élections parlementaires», souligne le texte publié au terme de cette longue réunion.
Impasse politique

La date des nouvelles élections n’est pas précisé dans le document mais Recep Tayyip Erdogan avait déjà indiqué avoir retenu le dimanche 1er novembre pour cette nouvelle consultation. «Si Dieu le veut, la Turquie vivra une répétition des élections, le 1er novembre», a dit le chef de l’Etat vendredi, rompant avec la tradition qui veut qu’il consulte d’abord le président du Parlement avant d’annoncer un scrutin.

La Turquie est dans une impasse politique depuis les législatives du 7 juin qui ont vu le Parti de la justice et du développement (AKP) de Recep Tayyip Erdogan perdre la majorité absolue qu’il détenait depuis 2002, le contraignant à trouver un partenaire pour continuer de gouverner. En vain. Les tractations du Premier ministre Ahmet Davutoglu avec l’opposition n’ont rien donné, et l’impasse politique s’est doublée d’une crise sécuritaire avec la reprise des combats entre l’armée et la rébellion du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Alors que la date-limite pour la formation d’un nouveau gouvernement expirait dimanche, M. Erdogan aurait dû faire appel au chef de l’opposition social-démocrate (CHP, Parti républicain du peuple), Kemal Kiliçdaroglu. Mais le chef de l’Etat a une nouvelle fois rompu avec la tradition et la Constitution, justifiant son refus par le fait que ce leader refuse de reconnaître son autorité.
«Coup d’Etat civil»

«Nous sommes face à un coup d’Etat civil», s’est insurgé dimanche Kemal Kiliçdaroglu. «La démocratie est suspendue, tout comme la Constitution», s’est-il indigné. Pour certains analystes, la décision de Recep Erdogan de provoquer des législatives anticipées est risquée, vu le climat délétère et de confusion générale qui règne depuis plusieurs semaines en Turquie. De plus, les retombées de la crise pourraient être sévères pour une économie en berne.

«Le jeu est très risqué. Si l’AKP échoue une deuxième fois à s’assurer d’une majorité, on pourra assister à un déclin du parti», a commenté le politologue-journaliste Serkan Demirtas. Les récents sondages montrent cependant une progression de l’AKP à 43% d’intentions de vote (contre 41% aux législatives de juin), ce qui lui permettrait de retrouver sa majorité.

Pour le chercheur à Carnegie Europe, Marc Pierini, l’AKP va sans doute obtenir davantage de voix, qui lui permettront de former seul un gouvernement, mais pas assez pour réformer la Constitution et de présidentialiser le système, comme le veut Recep Tayyip Erdogan. Celui-ci ambitionne de sortir renforcé du scrutin en captant le suffrage nationaliste alors que la guérilla kurde inflige quotidiennement des pertes dans les rangs de l’armée et de la police.
Bête noire du régime

D’après la Constitution, tous les partis représentés au Parlement devraient participer au futur gouvernement de transition, une première depuis 1971. Mais l’opposition a d’ores et déjà exclu une participation, à l’exception du parti prokurde de la démocratie des peuples (HDP). En remportant 13% des suffrages aux législatives de juin, le HDP avait mis un terme au règne sans partage des islamo-conservateurs.

Devenu la bête noire du régime, le HDP, par la voix de son jeune leader, Selahattin Demirtas, a une nouvelle fois appelé ce week-end le PKK à cesser «sans condition» les hostilités.

Mais Cemil Bayik, un commandant du PKK retranché dans le nord de l’Irak, lui a répondu que «tant que le problème kurde n’est pas réglé (...) personne ne peut nous faire déposer les armes». Lundi, deux soldats et un policier ont été tués dans de nouvelles violences dans le sud du pays.
AFP
Proculte
 
Message(s) : 50
Inscription : 25 Jan 2007, 23:14

Re: Legislatives en Turquie

Message par Proculte » 29 Août 2015, 10:12

Publié le 29-08-2015 Modifié le 29-08-2015 à 05:04
Turquie: deux ministres pro-kurdes dans le gouvernement intérimaire
Par RFI


REUTERS/Umit Bektas

La Turquie a enfin un gouvernement, près de 3 mois après l’élection législative du 7 juin dernier qui avait débouché sur une chambre introuvable et l’impossibilité de former un gouvernement de coalition. Des élections ont donc été convoquées pour le 1er novembre prochain, et un gouvernement intérimaire a été mis en place. Deux originalités dans ce cabinet : un ministre portant le voile, et deux ministres issus du parti pro-kurde HDP.



Le Premier ministre a beau s’en défendre, personne n’est dupe: c’est bien un nouveau gouvernement AKP que dirige Ahmet Davutoglu, ne fût-ce que pour seulement deux mois. Puisque 11 de ses ministres - et bien sûr vice-Premier ministres - restent en place, et que sur les 11 autres postes de ministres, seuls deux vont à l’opposition et un à un député nationaliste très proche du parti au pouvoir. Les autres revenant à des bureaucrates très proches de gouvernement.

Contrairement aux deux autres formations parlementaires - la kémaliste CHP et l’ultranationaliste MHP - le parti HDP pro-kurde avait toujours annoncé sa volonté de participer à un tel gouvernement d’union nationale. Histoire de montrer sa loyauté envers les institutions du pays, qu’on l’accuse souvent de vouloir bafouer voire transgresser, mais aussi de s’inscrire dans le processus politique particulièrement délicat du moment, où les Kurdes risquent d’être marginalisés par la reprise des hostilités.

En fait, les deux ministres issus du HDP ne sont pas Kurdes eux-mêmes, mais Alévis, ce qui minimise le risque de friction avec l’AKP au pouvoir. Une expérience inédite, donc, dans l’histoire de la Turquie, mais à la portée limitée, car les dés seront à nouveau jetés dans 2 mois à peine.
Proculte
 
Message(s) : 50
Inscription : 25 Jan 2007, 23:14


Retour vers Actualités internationales

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 12 invité(s)