Un partenariat touchant

Dans le monde...

Re: Un partenariat touchant

Message par Doctor No » 10 Oct 2015, 07:50

contrairement à ce que certains croient , LO ne met pas sur un même plan , ne met pas dos à dos l 'impérialisme et ASSAD mais , au contraire, condamne formellement les bombardements de la FRANCE et pourtant nous persistons à dire tout autant qu 'ASSAD est un bourreau et que nous espérons que les masses syriennes se débarrasseront de lui et le plus tôt sera le mieux

Ce n'est pas tout à fait juste, la dernière déclaration s'aligne sur les positions du NPA, et l'argument de Spartacre c'est aussi une abstraction qui fait le jeu des impérialistes.

En ce moment, (un moment nécessaire que les dogmatiques perdent de vue avec une fréquence désolante) il faut soutenir le gouvernement syrien contre l'impérialisme.

Ceci d'abord et avant tout.

C'est un soutient critique, mais un soutient.

Pourquoi?

Parce que la défaite de l'impérialisme, comme l'a bien montré Logan, porterait un coup terrible à l'impérialisme US, Capo di Mafia de la réaction mondiale.
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Re: Un partenariat touchant

Message par Doctor No » 11 Oct 2015, 12:44

Je vous fait parvenir l'analyse marxiste sur la question.

Inutile de vous dire qu'il est aux antipodes des versions LO-NPA. Mais cel vous vous en doutais, non?
La "traduction" est ce qu'elle est, mais elle devrait se comprendre. Autrement vous me faites signe.

Déclaration de Socialist Fight sur les bombardements de la Syrie
10/10/15
http://socialistfight.com/2015/10/11/so ... -10-10-15/

Le président syrien Bachar al-Assad:
http://www.irishtimes.com/polopoly_fs/1 ... /image.jpg
Le ciblage de la Syrie montre que Moscou donne la priorité au renforcement de Damas contre les ennemis proches plutôt que de frapper l’État islamique. Photo: Sana via Reuters

Nous nous opposons sans équivoque au bombardement impérialiste de la Syrie et d'Irak pour soi-disant vaincre l'EI, défendre les Kurdes ou autres nationalités ou pour toute autre raison qu'ils pourraient donner. Nous reconnaissons, comme toujours que le principal ennemi se trouve chez nous, et nous sommes pour la défaite de notre propre classe dirigeante dans cette guerre. Nous savons que l'impérialisme mondial dominé par les États-Unis est l'ennemi de la classe ouvrière mondiale et des opprimés et que tout bénéfice "humanitaire" à court terme qui pourrait résulter des opérations de bombardement pour les droits des minorités kurdes ou autres, seule cache les objectifs stratégiques à long terme de l’impérialisme dans cette région et partout ailleurs.

Ce but est de renverser tous les gouvernements et les mouvements qui présentent la moindre opposition à la domination de leurs sociétés finances et de grandes compagnies transnationales mondiales qui leur sont alliées.

En ce moment, les objectifs stratégiques sont ceux d’un changement de régime pour prendre le contrôle de la Syrie, l'Iran, la région du Donbass de l'Ukraine, le Venezuela, les Etats ouvriers déformés de Cuba et de la Corée du Nord et, finalement, le changement de régime et la subdivision (break-up) de la Russie et de la Chine.

Mais la confusion monte dans une situation où l'évolution des situations est rapide et où les armées parrainées par les US ne parviennent pas à se comporter selon leurs plans. Cela provoque des «contrecoups» et l'allié d'hier devient l'ennemi d'aujourd'hui.
Cela a été, à plusieurs reprises, leur histoire avec les milices fondamentalistes parrainées par la CIA en Afghanistan, en Libye et ailleurs au Moyen-Orient et Afrique du Nord. Les alliés moudjahidines en Afghanistan contre les Soviétiques sont devenus les adversaires talibans et d'Al-Qaïda de la guerre américaine contre le terrorisme après le 9/11 2001. Les djihadistes US sponsorisés en Libye et la Syrie sont devenus les adversaires de l’EI là-bas et en Irak et en Syrie. Quand L’EI a émergé il a été initialement soutenue par les Etats-Unis et Israël pour renverser Assad, mais il a développé son propre ordre du jour. Il veut construire un Califat à l’échelle de la région, y compris la province riche en pétrole kurde de l'Irak et la Syrie kurde. Bien que soutenu par la Turquie, l'Arabie Saoudite et d'autres régimes réactionnaires du Golfe, il est venu tout de même en conflit avec les intérêts stratégiques et économiques américains dans la région.

https://latuffcartoons.files.wordpress. ... 1031&h=560
La montée du fondamentalisme islamique comme les talibans, Al-Qaïda et l’EI est fondamentalement causée par la nature réactionnaire de l'impérialisme lui-même et par ses méthodes de défense et par l'expansion de ses influences. Toutefois, la montée de la réaction islamique fondamentaliste en Afghanistan dans les années 1980 et dans le Moyen Orient et en Afrique du Nord -car c’est en partie une conséquence des méthodes bureaucratiques et réactionnaires de la lutte du stalinisme contre la réaction. Comme est apparu historiquement dans les états ouvriers dégénérés et déformés et dans les pays nationalistes bourgeois semi-coloniaux. Il n’existe pas de tentative politique pour libérer les paysans et les femmes opprimées de la domination des propriétaires terriens et de la misogynie des mollahs. Les bombardements de masse aveugles provoquent de grandes pertes civiles et consolident leur emprise sur eux.

Tant, historiquement, le stalinisme et nationalistes bourgeois sont «anti-impérialistes» par nécessité seulement quand ils sont attaqués économique ou militaire, soit directement par l'impérialisme lui-même ou par ses forces proches (proxy). Joseph Staline a lancé cette idéologie «anti-impérialiste» dont l'apogée fut le bloc "antifasciste » avec Roosevelt et Churchill lors de la guerre. L'essence de cette alliance de type du front populaire était d'empêcher la victoire des révolutions après la Seconde Guerre mondiale comme on l’a vu lors de la révolution russe, après la Première Guerre mondiale. L'objectif des luttes de ces forces est toujours d'éviter une lutte politique définitive avec l'impérialisme lui-même et de chercher le meilleur accord avec lui. Ils cherchent à persuader l'impérialisme qu'ils seront ses meilleurs représentants régionaux si seulement ils sont autorisés à:

1. avoir la latitude de profiter de leurs propres privilèges corrompus dans le cas des régimes staliniens restants, à Cuba et en Corée du Nord. Les frères Castro à Cuba et Kim Jong-un en Corée du Nord continuent de chercher un accord avec l'impérialisme qui puisse maintenir leurs privilèges tout en ne conduisant aucune lutte mondiale contre eux. Néanmoins, nous défendons les gains des travailleurs et des opprimés dans ces Etats ouvriers déformés et pour se battre pour des révolutions politiques et non sociales là bas.

2. La bourgeoisie semi-coloniale cherche aussi un accord avec l'impérialisme pour leur permettre d'exploiter leur propre classe ouvrière et les peuples opprimés à leurs propres conditions en alliance étroite avec l'impérialisme mondial. Assad, Poutine et les dirigeants du Donbass cherchent un accord avec l'impérialisme afin de vendre les luttes qui en ce moment pèsent sur eux.

Seulement le trotskisme révolutionnaire a un programme cohérent de lutte et une idéologie mondiale intégrale pour vaincre l'impérialisme à l'échelle mondiale; ce programme est la révolution permanente alliée avec le Front uni anti-impérialiste comme une seule stratégie cohérente. Notre anti-impérialisme n'a rien en commun avec l’anti-impérialisme stalinien, bourgeois et petit-bourgeois du tiers monde qui cherche seulement ses propres privilèges nationaux et régionaux. Ceci est fondamentalement opposé à la mobilisation de la classe ouvrière comme force mondiale capable de renverser le capitalisme par la révolution mondiale, qui est la seule solution ultime à tous les problèmes nationaux.

La révolution permanente que a été théorisé par Trotski après 1927 et le Front Uni anti-impérialiste tel qu'élaboré par le Kominterm révolutionnaire jusqu'à 1922, sont unis dans le Programme de Transition et la méthode qui en découle, comme indiqué par Trotski en 1938.
Il resort clairement de cette analyse que, si nous devons soutenir Assad et la Russie contre l'impérialisme et ses marionnettes, l'approche de l'intégrisme islamique est tellement bureaucratique et brutal qu'il n'y a aucun espoir que, en ce moment, Assad puisse gagner l’adhésion de la population sunnite rurale.
Quelle est la situation politique actuelle?

Le déploiement par la Russie des avions de guerre, des systèmes de missiles, des chars et des transporteurs de troupes blindés a radicalement changé la forme du conflit sur le terrain en Syrie et a intensifié la pression politique destinée à réconcilier les gouvernements occidentaux et arabes avec le président Bachar al-Assad.

Les frappes aériennes de la Russie ont modifié la situation parce qu'ils ont été faites contre les sites où les forces militaires syriennes sont sous la pression des insurgés anti-régime liés à Jabhat al-Nusra qui est en coopération avec al-Qaïda, ou les lieux d'hébergement et de concentration de combattants rebelles tchétchènes venant de Russie.

Ce ciblage stratégique montre que Moscou donne la priorité au renforcement de Damas contre ses ennemis proches plutôt que de frapper l’État islamique. En outre, en frappant al-Nusra et ses alliés, qui ont le soutien de la Turquie, l'Arabie saoudite et le Qatar, la Russie a clairement fait savoir que al-Qaïda n’est pas hors-limites (immune) et ne peut être considérée comme faisant partie du camp des «modérés».

Selon Michael Jansen dans le Irish Times le 5 octobre 2015:

La participation de la Russie coïncide avec des changements clés dans les positions des gouvernements arabes et occidentaux. Les purs et durs dans le camp anti-Assad sont la Turquie, l'Arabie Saoudite, le Qatar, la France, la Coalition nationale expatrié et des groupes d'insurgés. La semaine dernière, cependant, à la suite d'une réunion à Moscou avec le président russe Vladimir Poutine, son homologue turc Recep Tayyip Erdogan a concédé qu’Assad pourrait être impliqué dans les négociations de transition. Elle a été ensuite rejeté par le Premier ministre, Ahmet Davutoglu, architecte de la campagne anti-Assad de la Turquie, de plus en plus impopulaire, lancée en 2011.
Sous pression pour mettre fin à la guerre syrienne, devant la crise des réfugiés en Europe, les États-Unis, le Royaume-Uni et d'autres pays européens se sont déplacés du camp extrémiste. Les États-Unis et la Grande-Bretagne soutiennent que Assad ne peut pas "faire partie de l'avenir de la Syrie", mais n’est pas obligé de démissionner avant que les négociations sur une transition commencent.
La chancelière allemande Angela Merkel parle des pourparlers avec "beaucoup de protagonistes", y compris Assad, les Etats-Unis, la Russie, l'Iran et l'Arabie saoudite. Cela place l'Allemagne entre les États-Unis / Royaume-Uni affaiblis et le camp pro-Assad qui se compose de la Russie, l'Iran, le Hezbollah du Liban, l'Irak et l'Egypte. La semaine dernière, l'Irak a formé un centre de commandement conjoint avec la Russie, Syrie et l'Iran pour partager des données sur l’EI. [1]

1. Pas de appui au bombardement impérialiste de l'EI en Syrie!
2. Soutient critique à l'aide militaire russe à Assad!

Note

[1] Michael Jansen: l'Occident et les Etats arabes sont contraints de repenser Assad. L'action militaire de Moscou met la pression politique sur les autres intervenants, http://www.irishtimes.com/news/world/mi ... e077bfee23

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Re: Un partenariat touchant

Message par com_71 » 25 Oct 2015, 02:44

L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: Un partenariat touchant

Message par Doctor No » 26 Oct 2015, 08:58

On se demande quelle position prend LO, car dans le long article publié par com 71, on dit tout et son contraire. Et cela d'un point de vue de journaliste, mais on chercherait en vain une position politique quelconque autre que dire dans un paragraphe...le contraire de ce qu'on a écrit dans un autre...en oubliant carrément ses propres thèses sur la Russie...et en scotomisant complètement la Chine.

Un exercice de style épatant pour des gens qui lors du conflit des Malvinas avaient su trouver la position trotskyste juste. Mais, c'est vrai, cela date.

Il ressort de ce pensum que la Russie et les US se partagent la déstabilisation de la Syrie...on ne sait pas bien dans quelle but.

Les USA auraient aidé des bandes intégristes simplement parce qu'ils n'aimaient pas Assad et les Russes le soutiennent pour garder une base navale. A mon modeste avis c'est prendre trop de risques pour si peu...

Et comment ils présentent la question...c'est un modèle de noyade du poisson qui sort directement des écoles des journalisme ...bourgeois.

Voyons "Militairement et diplomatiquement, la puissance qui a renforcé son intervention en Syrie n’est pas la France mais la Russie. Alors si une nouvelle coalition, déclarée ou officieuse, se met en place et si l’on s’achemine vers un règlement politique de la question syrienne"

"La puissance"... ou "l'Etat Ouvrier Dégénéré" mes chers?
"qui a renforcé son intervention" géniale! Sa défense plutôt, non? Car la Russie ne fait que se défendre, en défendant son 'glacis' (même si en Ukraine cela ne l'a pas trop réussi) contre les plans stratégiques US d'encerclement et démembrement de l'ex-URSS (dont l'article ne dit pas un mot...naturellement)
La "puissance" russe est celle d'un grand pays du tiers monde qui ne peut absolument pas se comparer avec la puissance occidentale et qui ne peut absolument pas être au même plan ...sauf pour des escrocs politiques.

Quant à la "nouvelle coalition" imaginé par les auteurs ce n'est encore que la suite des discussions au sein de l'administration Obama sur ses priorités (dont la Chine prend une place prépondérante) et dont l'article ne dit pas un mot ...non plus.

Et le "règlement politique" (c'est à dire la fin de l'agression militaire) a été dès toujours la position de la Russie sur la question, position politique que lui permet de garder sa position stratégique et qui représente donc une défaite politique et militaire des US et que sera très difficile d'obtenir car la réunion de Genève récente sur la question a montré (même pour les aveugles ou ceux qui font semblant) que la conception "d'accord politique" était aux antipodes pour les uns et les autres.

Les Russes en ce moment sont partisans de "la loi internationale, de l'ONU, etc" car ils sont en très grande faiblesse économique et militaire et les USA s'en torchent avec tant qu'ils peuvent.
Les USA au mépris de tout ce "droit international" ont promu des "révolutions de couleur" et des "guerres par procuration" (Ukraine, Syrie entre autres) partout ou leur intérêt stratégique d'encercler et liquider la Russie et la Chine, leurs deux concurrents potentiels le plus dangereux (Les Européens ne perdent rien pour attendre).

L'agression en Syrie (que non "la guerre en Syrie") fait partie de ce vaste plan stratégique et tout analyse qui ne tient pas compte de cela n'est que de la foutaise sans aucune valeur.

La situation en Syrie est potentiellement très dangereuse et si l'on parle un peu partout des dangers d'une troisième guerre mondiale, c'est, aujourd'hui, là bas qu'elle pourrait être déclenchée si les neo-conservateurs qui ont perdu une bataille finissent par l'importer aux USA.
A tellement entendre les ministres et les commentateurs nous rassurer sur l'impossibilité d'une telle folie, on ne sort pas trop rassuré.

La réalité des conflits bien plus importants que ce qui se passe en Syrie, préfigurent un avenir assez sombre sans l'intervention des travailleurs et des gens épris de paix par le monde. La nécessité d'un Front Uni anti Impérialiste (contre les impérialistes occidentaux les seuls, aujourd'hui, réels) est le seul moyen de faire avancer la cause du prolétariat mondiale.
De là, un triomphe de la Russie en Syrie, est, objectivement, une défaite des impérialistes occidentaux et de leur chef, les USA.

Il doit donc compter avec notre appui critique.
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Re: Un partenariat touchant

Message par Doctor No » 26 Oct 2015, 11:17

En tout cas, comme analyse de la situation présente le WSWS fait bien mieux que LO.

Il y a, peut-être, une tendance à l'exagération chez eux, (et encore il faudrait voir) mais les choses apparaissent bien plus claires, logiques et conforme aux faits.

Des signes d’une escalade militaire US en Irak et en Syrie

Par Barry Gris
26 Octobre ici à 2015
Au milieu d'un débordement d'activité diplomatique concernant un possible règlement politique en Syrie, l'administration Obama signale son intention d'intensifier l'action militaire des États-Unis à la fois en Syrie et en Irak.
Le vendredi, le même jour que d'une réunion peu concluante à Vienne entre le secrétaire d'Etat américain John Kerry et les ministres des Affaires étrangères de la Russie, l'Arabie saoudite et la Turquie sur la guerre civile en Syrie, secrétaire à la Défense Ashton Carter a déclaré aux journalistes qu'il y aurait plus d'actions de combat américaines comme celui de la veille, qui avait entraîné la mort de la première des troupes américaines en Irak depuis 2011.
Le 22 Octobre, les forces spéciales américaines ont participé à une attaque conjointe avec des combattants peshmergas kurdes contre un l'installation de l’Etat islamique (EI) près de Kirkouk dans le nord de l'Irak. Le Sgt. Joshua Wheeler a été tué dans ce que le Pentagone a revendiqué comme une action réussie pour libérer 70 prisonniers détenus par l’EI. L'attaque a été la première opération de combat publiquement reconnue devant le public américain depuis que Washington a lancé sa nouvelle guerre en Irak, apparemment contre l’EI, en Juin 2014.
L’opération et la mort de Wheeler ont brisé les affirmations répétées du président Barack Obama que l'intervention américaine en Irak n’impliquerait pas des actions de combat américaines directes. Mais Carter, loin de présenter l'incident de Kirkouk comme une exception, a inconditionnellement défendu l'opération et s’est saisie d’elle comme une occasion d'affirmer l'intention de l'armée américaine d’intensifier ses opérations en Irak.
"Il y aura encore de raids", a déclaré Carter à la conférence de presse du Pentagone de vendredi. Confirmant les rapports qu'il avait personnellement autorisé le raid, il a ajouté que les forces américaines "seront dangereuses, il n'y a pas de question à ce sujet." Il a en outre déclaré que les Etats-Unis s’étaient "engagés à améliorer le soutien que nous fournissons" aux forces anti-EI en Irak.
Un porte-parole de la Maison Blanche a également défendu le raid, affirmant qu'il était «compatible avec notre mission de former, conseiller et assister les forces irakiennes."
La défense par Carter de l'opération de combat américaine de jeudi dernier est compatible avec d'autres développements pointant vers une intensification de l'engagement militaire des États-Unis en Irak au-delà de l'actuelle campagne de frappes aériennes contre les forces de l’EI. Le président de l'état-major conjoint, le général Joe Dunford, après avoir visité l'Irak la semaine dernière, a déclaré qu'il était temps «d'ouvrir l'ouverture" dans les opérations militaires.
Le mois dernier, Carter a installé le lieutenant-général Sean MacFarland pour superviser les opérations en Irak et en Syrie, prenant la place de trois officiers qui avaient été responsables de différents aspects de la campagne militaire dans les deux pays.
Sur le front syrien, le New York Times la semaine dernière portait un rapport basé sur des fuites de hauts fonctionnaires de l'administration Obama indiquant que la secrétaire d'État Kerry et d'autres font pression pour les Etats-Unis afin de mettre en place des zones d'exclusion aérienne en Syrie sous le prétexte de protéger la population civile. Selon le Times, secrétaire à la Défense Carter et le Pentagone résistent à une telle démarche, avertissant que cela impliquerait un déploiement important des forces américaines et pourrait facilement conduire à un conflit direct avec les jets russes qui effectuent des bombardements intensifs des forces " rebelles " anti-Assad dans le nord et l'ouest du pays.
Les manœuvres US qui poussent à intensifier son intervention militaire en Irak et en Syrie sont largement dictées par les inquiétudes sur l'influence croissante de la Russie dans les deux pays et aussi à travers le Moyen-Orient. Ils observent la décision de Moscou, de la fin Septembre, de commencer des bombardements sur les milices islamistes, y compris les forces d'Al-Qaïda soutenus par la CIA qui se battent pour renverser seul allié arabe de la Russie au Moyen-Orient, le président syrien Bachar al-Assad. La Russie est intervenue pour protéger sa seule base militaire en dehors des frontières de l'ancienne Union soviétique, sa base aérienne de Tartous, et les tracés des pipelines pétroliers et gaziers critiques pour les oligarques représentés par le régime du président Vladimir Poutine.
Pour les Etats-Unis, la guerre contre l'ISIS a toujours été subordonnée à sa détermination à renverser Assad et installer une marionnette à la tête du gouvernement syrien. Ceci est considéré comme essentiel pour l’agenda de l'impérialisme américain d'établir l'hégémonie américaine sur la région riche en pétrole du Moyen-Orient.
Après près de 25 ans, l’agression de l'armée américaine dans la région, à commencer par la première guerre du Golfe en 1991, n’a produit que des débâcles pour les États-Unis. Le régime fantoche afghan est assiégée par les talibans, obligeant Obama à revenir sur sa promesse de retirer toutes les troupes américaines d'ici la fin de cette année; La Libye s’est désintégrée à la suite de la guerre menée par les USA pour enlever et assassiner Mouammar Kadhafi; Washington a échoué jusqu'ici à déloger Assad; et le gouvernement installé en Irak est de plus en plus ouvertement aligné avec l'Iran et bascule vers la Russie.

L'ambassadeur d'Irak aux États-Unis, Lukman Faily, a récemment déclaré à CNN que le gouvernement dominé par les chiites à Bagdad donnerait la bienvenue aux efforts russes pour "compléter la lutte que nous avons contre l’EI." Le proéminent chef chiite irakien Hakim al-Zamili a déclaré à Reuters plus tôt ce mois-ci, "Au cours des prochains jours ou des semaines, je pense que l'Irak sera obligé de demander à la Russie de lancer des frappes aériennes, et cela dépends de leur succès en Syrie."
Il a ajouté, "Nous cherchons à voir la Russie jouer ont un rôle plus important en Irak. Oui, sans aucun doute un rôle plus important que les Américains ".
Aussi, le vendredi, la Russie a annoncé un accord avec la Jordanie, un allié clé des États-Unis, pour coordonner les opérations militaires en Syrie.
Le même jour, la Maison Blanche a officiellement annoncé le départ du général John R. Allen, nommé l'an dernier par Obama pour être son homme de pointe dans la guerre contre l’EI. L'officier de marine à la retraite et ancien commandant de la coalition sous commandement américain en Afghanistan va démissionner à la mi-Novembre et être remplacé par Brett McGurk, son adjoint du département d'Etat. Compte-rendu de l'annonce, le New York Times a noté d'un ton neutre qu'il existe des différences entre le Pentagone et le Département d'Etat sur la politique des États-Unis en Syrie.
Déjà des divisions existaient au sein de l'Etat américain et l'établissement d’une politique étrangère a été fortement aggravé par l'intervention militaire russe en Syrie. Les républicains du Congrès, tous les candidat républicain à la présidentielle de 2016, les fonctionnaires électoraux militaires et de renseignement à la retraite et une section de la direction démocrate ont dénoncé la politique de l'administration Obama comme insuffisamment agressif et exigé une escalade majeure dirigée à la fois contre Assad et la Russie. La plupart appellent à la création de zones d'exclusion aérienne en Syrie et certains exigent une expansion majeure de la présence des troupes américaines dans la région.
Parmi ces critiques figurent l'ancien commandant des forces américaines en Irak et ex-directeur de la CIA David Petraeus et les comités de rédaction des publications comme le Wall Street Journal et le Washington Post. Leur nombre comprend également l'actuelle candidate à l'investiture démocrate à la présidentielle, l'ancien secrétaire d'Etat Hillary Clinton, qui appelle à la création des soi-disant "zones de sécurité" en Syrie.
De l'autre côté, des personnalités politiques ont récemment imprimé des appels à l'administration pour renoncer à sa demande de destitution d'Assad et chercher une voie d’accommodement à la fois avec lui et le président russe Vladimir Poutine. Ceux-ci incluent l'ancien président Jimmy Carter, qui a publié une colonne dans le New York Times la semaine dernière en faveur d'un "plan quinquennal de la nation" pour mettre fin à la guerre civile syrienne qui impliquerait à la fois la Russie et l'Iran dans un processus de transition pour faciliter la sorti d’Assad du pouvoir et installer un successeur mutuellement acceptable.
Henry Kissinger a publié un commentaire similaire plus tôt ce mois, intitulé "Un chemin en dehors de l'effondrement du Moyen-Orient», qui appelle à un compromis avec la Russie et Assad.
La réunion de vendredi des États-Unis, des ministres des Affaires étrangères russes, saoudiens et turcs à Vienne a pris fin sans accord sur la question clé de l'avenir de Assad. Washington et Riyad continuent d'insister pour que tout règlement se fonde sur l’accord qu’Assad quitte ses fonctions, tandis que Moscou, sans exclure le départ d'Assad, refuse d'en faire une condition préalable.
Néanmoins, à la fois Kerry et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a qualifié les discussions de positives et ils ont convenu d'une nouvelle réunion, avec un plus grand nombre de participants, qui se tiendra dès cette semaine. La Russie, l'Irak et l'Union européenne insistent pour que l'Iran soit parmi les nations invitées, mais Kerry a pour l'instant décidé autrement.
Il y a aussi des signes que Moscou peut-être place une pression accrue sur Assad pour préparer une sortie éventuelle. La semaine dernière, Assad fut appelé à Moscou pour des discussions intensives, et depuis lors Lavrov et d'autres responsables russes ont appelé à des élections législatives et présidentielles anticipées en Syrie qui se tiendraient l'année prochaine.
Quelles que soient les manœuvres diplomatiques, cependant, l'impérialisme américain n’est pas prêt d’accepter de se faire déloger de sa position prééminente au Moyen-Orient. Sa politique militariste et criminel a produit des catastrophes pour les peuples de la région, avec des centaines de milliers voire des millions tués, et plusieurs millions d'autres transformés en réfugiés, sans garantir les objectifs prédateurs qui sont derrière les guerres de Washington.
Les prétextes mensongers utilisés pour justifier ces guerres-la prétendue guerre contre le terrorisme, la menace des armes de destruction massive, les droits de l’Homme, la démocratie-ont tous été soigneusement démasqués et discrédités. Aujourd'hui, Washington est ouvertement allié avec la branche d'Al-Qaïda en Syrie, le Front al-Nusra, dont le Département d'Etat américain a lui-même désigné comme une organisation terroriste étrangère, dans la guerre de l'Amérique pour le changement du régime d’Assad.
Laissée à ses propres intentions et moyens, la classe dirigeante américaine va inévitablement répondre par l‘aggravation de la crise au Moyen-Orient en redoublant la violence armée et la subversion, augmentant le danger d'une guerre avec la Russie qui possède l'arme nucléaire. D'autant plus urgent est le développement d'un mouvement international de la classe ouvrière contre la guerre impérialiste et le système capitaliste qui lui donne naissance.

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Message par com_71 » 29 Oct 2015, 02:07

lutte ouvrière 28 Octobre 2015 a écrit :Conférence sur la Syrie : impérialismes petits et grands à la manœuvre


Vendredi 23 octobre, les ministres des Affaires étrangères des États-Unis, de Russie, de Turquie et d’Arabie saoudite se sont réunis à Vienne pour discuter de la situation syrienne, dans le cadre de leur recherche d’une solution politique à la crise.

La Russie défend le régime du dictateur syrien et lui prête main-forte sur le plan militaire. Poutine a même invité Assad à Moscou quelques jours avant cette réunion, lui permettant pour la première fois depuis 2011 de sortir officiellement de Syrie. De leur côté, la Turquie et l’Arabie saoudite continuent de réclamer la tête d’Assad en soutenant et en alimentant en armes et en argent les milices djihadistes qui le combattent.

Le chaos en Irak et en Syrie, dont les interventions diplomatiques et militaires des puissances impérialistes, à commencer par celles des États-Unis, sont largement responsables, a abouti à une situation totalement incontrôlable, marquée par l’émergence de l’organisation État islamique (Daech). Les dirigeants américains ne voient maintenant pas d’autre moyen de se sortir de cette situation que de compter sur l’Iran et la Russie pour jouer un rôle stabilisateur. Cela implique d’une façon ou d’une autre de renouer le contact avec leur allié, le régime de ­Bachar Al-Assad. Cela implique aussi de lâcher progressivement les groupes djihadistes que les États-Unis ont soutenus jusqu’à présent contre Assad.

Dans ce début de négociations, les États-Unis n’ont pas souhaité associer officiellement la France. Pour l’instant, celle-ci continue de jouer sa propre carte en cherchant à rassembler les mécontents de la diplomatie américaine. Ainsi, en réponse à la réunion de Vienne, Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères français, a déclaré : « Il faut être clair sur le fait qu’une solution politique doit conduire à ce qu’il y ait une autre perspective que quelqu’un qui est un criminel contre l’humanité. » Et, comme pour désigner qui la diplomatie française oppose à ce « criminel contre l’humanité », il a immédiatement annoncé un dîner de travail mardi 27 octobre à Paris avec une belle brochette de représentants de dictatures monarchiques, religieuses et de régimes autoritaires comme l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Qatar, la Turquie et la Jordanie. Cependant, l’indépendance de l’impérialisme français vis-à-vis des États-Unis ayant des limites, Fabius a également invité à son dîner les représentants des États-Unis ainsi que d’autres puissances européennes comme l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Italie.

Les gesticulations de l’impérialisme français permettent à Bouygues, Dassault et d’autres d’étoffer leurs carnets de commandes. Il faut bien se répartir les rôles pour tenter de récupérer des marchés. Car si une solution politique finit par voir le jour sous l’égide de l’Iran et de la Russie, voire de la Turquie, sauvant en partie le régime d’Assad avec le consentement des États-Unis, ce seront les perspectives de marchés en Syrie et autour, ceux des matières premières, de la reconstruction et encore bien d’autres, qui s’éloigneront pour les capitalistes français.

Qu’à cela ne tienne, ils se rattraperont auprès des grands amis de la démocratie que sont les émirs du Golfe ou le roi d’Arabie saoudite qui, et cela ne gâte rien, sont pleins aux as !

Pierre ROYAN
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