Les provocations US en mer de Chine

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Les provocations US en mer de Chine

Message par Doctor No » 28 Oct 2015, 08:45

J'ouvre ce sujet afin de montrer les provocations permanentes de l'impérialisme US contre la Chine.

Le but, naturellement, est de contrer et finalement liquider son principal concurrent dans le monde.

La dernière provocation flagrante va de concert avec "l'apaisement" en Ukraine et en Syrie, quoique bien moindre celui-ci car les Secrétaire d'Etat de la Défense Ashton Carter vient d'annoncer que les US ne se priveront pas des actions militaires "au sol" (en flagrante contradiction avec des déclarations antérieures).

Sans voir la relation directe, dans la stratégie globale de l'impérialisme US, entre ses manoeuvres "à l'est" et ses actions "à l'ouest" (cela rappelle Tsun Tsu "faites du bruit à l'est et attaquez à l'ouest") on ne comprend rien aux conflict qui se passent en ce moment de par le monde.

Les centristes absurdes et confus qui voient "un affrontement de puissances" (afin d'exonérer le véritable agresseur) devraient réfléchir un peu plus devant les agissements dangereux de la seule vrai "puissance" au monde et de son bloc impérialiste.
source WSWS
Provocation militaire des États-Unis contre la Chine en Mer de Chine méridionale
Par Nick Beams
28 octobre 2015
En envoyant un navire de guerre à l'intérieur de la limite de 12 miles nautiques autour d'îles revendiquées par la Chine en Mer de Chine méridionale, les Etats-Unis ont lancé une provocation militaire irresponsable contre ce pays.
Lundi matin, le destroyer lance-missiles USS Lassen est entré dans la zone d'exclusion autour des récifs Subi et Mischief, dans l'archipel de Spratly, occupés et revendiqués par la Chine. La Chine y a effectué des travaux de poldérisation et construit des installations. L'USS Lassen était accompagné d'avions de surveillance P-8A et P-3. Selon des sources américaines, la Chine n'en a pas été informée et il n'y a pas eu d'incident.
Le fait qu'elle ait été entreprise en l'absence totale d'activité militaire de la Chine contre les États-Unis souligne le caractère insolent et agressif de l'opération. Celle-ci prend la forme d'une frappe préventive visant à humilier le régime chinois et à le mettre dans une situation où soit il affronte la marine américaine soit il se prosterne devant le rejet par Washington des revendications territoriales de la Chine, qui datent de plusieurs décennies, dans la région stratégique de la Mer de Chine méridionale. Ce n'est pas une coïncidence si l'opération a été annoncée au moment où une grande réunion du comité central du Parti communiste chinois au pouvoir se réunissait pour examiner la politique économique des cinq prochaines années.
Selon un responsable anonyme du Département américain de la Défense qui a donné un compte-rendu de l'opération, le déploiement de l'USS Lassen n'est pas une mesure ponctuelle mais la première d'une suite de provocations.
Ces actes augmentent fortement la menace d'un affrontement militaire avec la Chine et le danger d'une guerre entre puissances nucléaires où seraient entraînés tous les pays de la région, et au-delà. Un officier de haut rang de la marine chinoise a déclaré plus tôt ce mois qu’elle répondrait à toute force qui violerait la souveraineté chinoise par « un coup direct ». Le 9 octobre, le ministère chinois des Affaires étrangères a averti que la Chine «ne permettrait jamais à aucun pays de violer les eaux territoriales ou l'espace aérien de la Chine dans les îles Spratly au nom de la protection de la liberté de navigation et de survol».
L'incursion américaine dans la région est le produit d’une campagne soutenue de l'armée américaine menée sous la bannière bidon de la «liberté de navigation» et accompagnée de mensonges selon lesquels Washington fait respecter la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (UNCLOS). L'hypocrisie totale de cette affirmation est montrée par le fait que les États-Unis ne reconnaissent même pas l'UNCLOS.
Le porte-parole de la Maison Blanche Josh Earnest a refusé de répondre à des questions spécifiques sur les actions de la marine. Il a dit qu'elles seraient traitées par le Pentagone, ajoutant que les Etats-Unis avaient clairement averti la Chine de l'importance de la liberté de navigation en Mer de Chine méridionale.
« Il y a des milliards de dollars de commerce qui circulent dans cette région du monde. Garantir la libre circulation du commerce ... est critique pour l'économie mondiale », a-t-il dit.
Les remarques d'Ernest ont la même fonction que le ‘Grand mensonge’ sur l'existence d'« armes de destruction massive » utilisé pour justifier l'invasion de l'Irak en 2003 et celui des préoccupations «humanitaires» pour justifier, en 2011, le renversement du régime de Kadhafi en Libye.
L'assertion que les revendications territoriales chinoises en Mer de Chine méridionale et les projets de poldérisation de la période récente sont une menace pour la circulation du commerce est complètement absurde. La Chine ne peut avoir aucun intérêt à entraver une libre circulation des marchandises dans la région, qui est le poumon duquel dépend son économie.
La provocation des États-Unis est motivée par le calcul impérialiste que la croissance économique de la Chine ces trois dernières décennies est à présent la plus grande menace pour l'hégémonie mondiale de Washington. L'élite dirigeante américaine est incapable de proposer quoi que ce soit en fait de progrès économique – étant donné que sa propre économie ressemble de plus en plus à un casino géant où la spéculation et le parasitisme financier sont, plutôt que l'activité productrice, les formes dominantes de l'accumulation du profit, Washington est résolu à utiliser sa puissance militaire écrasante pour essayer de préserver sa domination mondiale.
Un ‘tweet’ récent du candidat républicain à la présidentielle, Ben Carson, donnait une idée des forces qui motivent les actions des Etats-Unis. Il y présentait la photographie d'un porte-avions américain accompagné de la légende: «Voilà comment il faut rivaliser avec la Chine ».
La vraie raison de l'opération n'est pas de défendre la liberté en mer et dans les airs, mais de faire valoir le droit inconditionnel des États-Unis d’organiser et de préparer des opérations militaires contre les établissements militaires de défense clés de la Chine sur le continent et sur ​l'île de Hainan au sud.
Il y a en outre des intentions politiques plus larges. Rappelant la diplomatie de la canonnière du 19e siècle, dont les guerres de l'Opium de l'impérialisme britannique et les ‘Black Boats’ de l'amiral américain Perry qui ont « ouvert » le Japon, la stratégie à long terme de l'impérialisme américain est de réduire une nouvelle fois la Chine au statut de pays semi-colonial.
L'opération vise également à démontrer aux pays de l’Asie du sud-est que quels que soient leurs liens économiques avec la Chine, les Etats-Unis sont résolus à exercer leur puissance militaire pour maintenir leur domination à travers l'Asie-Pacifique et au-delà.
Suivant de près la visite du président chinois Xi Jinping en Grande-Bretagne où il fut accueilli avec « le plus rouge des tapis rouges » par le gouvernement Cameron et l'Etat britannique, l'opération vise à envoyer un message clair aux autres puissances impérialistes qu’une opposition aux objectifs américains serait contrée, si nécessaire, par des moyens militaires.
Après des mois de pression de la part de l'armée, le gouvernement Obama a mis l’opération en œuvre après la visite de Xi aux Etats-Unis le mois dernier. Au cours de discussions privées avec Obama et publiquement, Xi a continué d’insister sur les prétentions de la Chine dans la région et sur son droit de construire sur les îles et les récifs – pratique menée par d'autres prétendants à des territoires contestés, comme les Philippines et le Vietnam. En même temps, il a déclaré que cette construction «ne ciblait aucun pays et n’aurait aucun impact sur ces derniers car la Chine n’a pas l’intention de poursuivre une militarisation ».
La position officielle chinoise est que là où sont mises des installations militaires elles sont nécessaires à la défense. Ceci dans des conditions où la marine et l’armée de l’air américaines conduisent des activités militaires quotidiennes dans la région et où le Plan de bataille air/mer de l'armée américaine envisage d’utiliser sa capacité à opérer en Mer de Chine méridionale pour lancer une attaque massive sur le continent chinois.
N’ayant pas obtenu de recul de Xi, Obama a déclaré lors d'une conférence de presse commune que les Etats-Unis « continueraient à naviguer, voler et opérer partout où le droit international le leur permet ». Selon un reportage de la revue Asian Nikkei, immédiatement après la réunion, «un Obama furieux a ordonné à un proche collaborateur de contacter Harry Harris, chef du Commandement US du Pacifique» et «a autorisé la marine américaine à démarrer une opération en Mer de Chine méridionale», opération pour laquelle la marine faisait pression au moins depuis juin.
Vu dans un contexte à long-terme, la provocation en Mer de Chine méridionale suit le schéma reproduit par le militarisme américain ces 25 dernières années. Après l'effondrement de l'Union soviétique en 1991, les États-Unis ont reconnu que pour maintenir leur position hégémonique, ils auraient besoin de conquérir et de recoloniser de vastes régions du monde qui leur avaient été rendues inaccessibles par les révolutions russe et chinoise.
La campagne militariste de Washington a produit une catastrophe après l'autre; il y a répondu par le lancement de nouvelles guerres et opérations de changement de régime. A la débâcle croissante de sa politique au Moyen-Orient, l'impérialisme américain a réagi en se lançant sur la voie d’une guerre avec la Chine.
Cette folie n’est pas le produit de la psyché dérangée de politiciens impérialistes individuels. La géopolitique impérialiste est plutôt une expression de la folie du système capitaliste mondial, résultant de la contradiction toujours plus profonde entre le développement d'une économie mondiale et la division du monde en Etats-nations et grandes puissances rivaux.
La réponse du régime de Pékin aux menaces de Washington est profondément réactionnaire. Il a cherché à répondre à l'impérialisme américain par des contre-menaces, un renforcement militaire et la promotion du nationalisme chinois. Représentant l'oligarchie bourgeoise chinoise, il est hostile à tout effort visant à unifier et mobiliser la classe ouvrière contre les dangers de la guerre.
Indépendamment de la tournure que prendront ces événements dans l’immédiat, ils signifient sans aucun doute une autre étape sur la route d’une Troisième Guerre mondiale. La classe ouvrière et la jeunesse doivent y répondre par le développement d'un mouvement anti-guerre mondial, fondé sur la perspective du socialisme international.


Le gouvernement chinois a mis en ligne deux communiqués sur l'incident, en voici un

Beijing convoque l'ambassadeur des Etats-Unis au sujet de la patrouille d'un navire américain
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BEIJING, 28 octobre (Xinhua) -- Le vice-ministre chinois des Affaires étrangères Zhang Yesui a convoqué, mardi, l'ambassadeur des Etats-Unis en Chine, Max Baucus, pour faire des "représentations solennelles" et exprimer "le fort mécontentement" à propos de la patrouille effectuée par un navire américain dans les eaux au large des îles chinoises de Nansha, en mer de Chine méridionale.

"Cette action des Etats-Unis constitue une menace pour les intérêts chinois en matière de souveraineté et de sécurité, tout en mettant en danger la sécurité des effectifs et des installations sur le récif. Ceci constitue une provocation sérieuse", a affirmé M. Zhang.

Plus tôt mardi, le navire américain USS Lassen était entré dans les eaux près du récif Zhubi, sans autorisation du gouvernement chinois.

M. Zhang a réaffirmé que la Chine était "fortement mécontente et fermement contre" cette action, qui a été effectuée sans attention portée à la dissuasion précédente de la Chine.

Le vice-ministre chinois a réitéré la souveraineté chinoise sur les îles Nansha et ses eaux adjacentes, sur la base du fait que la Chine avait découvert, nommé et développé ces zones.

"Le gouvernement chinois sauvegardera fermement sa souveraineté territoriale et ses intérêts maritimes légaux. La Chine fera tout le nécessaire possible pour s'opposer à la provocation délibérée par quelque pays que ce soit", a-t-il averti.

Niant que l'activité chinoise en mer de Chine méridionale limiterait la liberté de navigation et de survol en accord avec le droit international, M. Zhang a souligné que la Chine s'opposerait toutefois à toute enfreinte, par tout pays, à sa souveraineté et sa sécurité, sous prétexte de liberté.

M. Zhang a qualifié l'action américaine de "démonstration de force qui pourrait provoquer un accident, menaçant ainsi les droits de navigation et de survol partagés par tous les pays, et nuisant à la paix et à la stabilité en mer de Chine méridionale".

Les Etats-Unis doivent se rappeler leurs engagements de ne pas prendre position sur les différends territoriaux, a ajouté M. Zhang.

Mardi soir, le ministère chinois de la Défense nationale a également critiqué la patrouille du bâtiment naval américain USS Lassen, laquelle pourrait "nuire gravement à la confiance mutuelle" entre les deux forces armées.

http://french.xinhuanet.com/2015-10/28/c_134758365.htm
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Re: Les provocations US en mer de Chine

Message par Doctor No » 10 Nov 2015, 09:02

WSWS.
Le secrétaire d’Etat américain à la Défense menace la Russie et la Chine
Par Patrick Martin
10 novembre 2015
Dans une allocution lors d’un forum à la Reagan Library en Californie le 6 novembre, le secrétaire d’Etat américain à la Défense, Ashton Carter, a lancé un avertissement précis de guerres futures. Les cibles de ses rodomontades montre le caractère irresponsable et provocateur du discours du chef du Pentagone: la Russie qui détient le deuxième plus vaste arsenal d’armes nucléaires du monde et la Chine avec le troisième plus important.
Le thème du forum était la restructuration de l’appareil militaire et de renseignement pour faire face aux menaces prévues par les stratèges de l’impérialisme américain dans les années à venir. Comme le remarquait Carter, « Après 14 ans de contre-insurrection et de lutte contre le terrorisme – deux compétences que nous voulons conserver – nous nous trouvons au milieu d’une transition stratégique dans la réaction aux défis sécuritaires qui détermineront notre avenir. »
Ne mentionnant que brièvement les guerres menées actuellement par les Etats-Unis en Afghanistan et contre l’Etat islamique en Irak et en Syrie (EI), Carter a dit vouloir « concentrer cet après-midi ses remarques sur un autre genre d’innovation pour le futur, à savoir comment nous répondrons à la Russie, l’une des causes des turbulences actuelles, et à la montée de la Chine, qui motive une transition dans la région Asie-Pacifique. »
Carter a rendu hommage au bellicisme du gouvernement Reagan (1981-1989) pour lequel il avait travaillé la première fois au Pentagone comme assistant du secrétaire à la Défense Caspar Weinberger. Il attribua à Reagan le crédit d’avoir renforcé une présence militaire qui contribua à la chute de l’Union soviétique, et notamment « le soutien des Etats-Unis aux moudjahiddines en Afghanistan, » mais Carter garda néanmoins un silence diplomatique sur le fait que ce soutien fut à l’origine d’al Qaïda.
Il affirma que la Russie comme la Chine, mais de façons différentes, remettaient en cause les fondements de l’ordre international établi par des gouvernements américains successifs dans la période d’après-guerre. « Les principes sur lesquels sont basés les fondements de cet ordre, » a-t-il dit, « y compris le règlement pacifique des différends, la liberté face à la contrainte, le respect de la souveraineté d’Etat, la liberté de navigation et de survol – ne sont pas des abstractions et ne sont pas non plus assujettis aux caprices d’un pays quelconque. »
En fait, ces principes ont été systématiquement violés par les Etats-Unis lors de guerres successives durant le quart de siècle écoulé depuis l’effondrement de l’Union soviétique. Ce fut l’existence de l’URSS et non le respect des « principes » qui avait imposé des limites aux ravages causés par l’impérialisme américain.
Dès 1991, Washington s’était senti habilité – ses stratèges avaient publiquement évoqué un « moment unipolaire » de l’histoire mondiale – à recourir à la force militaire de manière de plus en plus incontrôlée et irresponsable. Suivirent des guerres et autres interventions militaires en Bosnie, au Kosovo, en Afghanistan, en Irak, en Libye, en Somalie, en Haïti, au Yémen et actuellement en Syrie, parallèlement au renforcement en cours des forces américaines aux frontières occidentales de la Russie et dans les eaux territoriales chinoises.
Vers la fin de son discours, Carter mentionna en passant les « plus de 450.000 hommes et femmes servant à l’étranger, dans tous les domaines, dans les airs, à terre et sur mer. » Cela dépasse le nombre total des troupes déployées en dehors de leurs frontières par tous les autres pays du monde. Ce chiffre en soi illustre la réalité fondamentale de la politique mondiale du 21ème siècle : l’impérialisme américain se considère comme le gendarme du monde en droit d’intervenir dans n’importe quel pays, de bombarder et de tuer à son gré pour contrer tout défi à sa domination.
Selon Carter, « La Russie semble déterminée à être un frein et à bafouer ces principes et la communauté internationale. Entre-temps, la Chine est une puissance montante qui devient plus ambitieuse quant à ses objectifs et ses capacités. »
Après avoir dénoncé la Russie pour avoir « violé la souveraineté de l’Ukraine et de la Géorgie » – des actions qui, si banqueroutières soient-elles, font bien pâle figure devant l’invasion de l’Irak et sa destruction par les Etats-Unis – et pour être intervenu récemment en Syrie, Carter a brandi la menace de ce qu’il a appelé « les bruits de sabre nucléaires de Moscou ». Cela dit-il, « soulève des questions sur l’engagement des dirigeants russes quant à la stabilité stratégique, sur leur respect des normes interdisant l’usage d’armes nucléaires et sur leur respect de la grande prudence montrée par les dirigeants de l’ère nucléaire concernant le recours aux armes nucléaires. »
Carter s’est servi de ce danger non existant pour justifier la vaste extension de l’arsenal nucléaire des Etats-Unis, de loin le plus important au monde, suite à une initiative du gouvernement Obama et maintenant estimée à plus de 300 milliards de dollars.
Il a ensuite parlé avec enthousiasme du potentiel des nouvelles armes à utiliser contre la Russie, dont « de nouveaux systèmes sans pilote, un nouveau bombardier à long rayon d’action, de l’innovation dans des techniques comme le canon électromagnétique (railgun), les lasers et les nouveaux systèmes pour la guerre électronique, l’espace et le cyberespace, dont certaines sont surprenantes, mais que je ne peux vraiment pas décrire ici. »
Il a réitéré l’engagement américain vis-à-vis de l’article 5 de la charte de l’OTAN qui exige une guerre totale de l’Alliance en cas de conflit entre la Russie et un des Etats baltes, Lituanie, Lettonie ou Estonie, qui possèdent des minorités russophones et sont gouvernés par des cliques viscéralement antirusse. Peu de citoyens aux Etats-Unis – en Grande-Bretagne ou en Allemagne, réalisent que leurs gouvernements se sont engagés à faire la guerre à une Russie dotée de l’arme nucléaire en cas de confrontation à la frontière avec l’Estonie.
Carter a aussi salué les récents exercices de l’OTAN comme Trident Juncture et auxquels participent 4.000 soldats américains, simulant une invasion russe de l’un des pays de l’OTAN en Europe de l’est. Il a précisé « [N]ous fournissons l’équipement et l’entraînement afin d’aider l’armée ukrainienne confrontée à des insurrectionnels soutenus par la Russie en Ukraine de l’est. » Ceci comprend la formation de forces issues des milices néonazies désormais intégrées à l’armée ukrainienne.
Sur la Chine, Carter a été moins ouvertement axé sur la confrontation et révéla avoir accepté une invitation du président chinois Xi Jinping à se rendre à Pékin en 2016. La rhétorique militariste était ici inutile car il rentrait tout droit d’une visite bien médiatisée à bord de l’USS Theodore Roosevelt. Le navire est l’un des porte-avions américains redéployé du Moyen-Orient vers le Pacifique dans le cadre du « pivot vers l’Asie » du gouvernement Obama et doit mettre la Chine face à une présence militaire accrue et massive.
La visite à bord du porte-avions eut lieu peu de temps après qu’un destroyer américain, l’USS Lassen a fait une incursion provocatrice dans les eaux chinoises entourant un îlot en Mer de Chine du sud, non loin du groupe opérationnel du porte-avions. Les Etats-Unis ont délibérément défié la limite des 12 miles nautiques que la Chine avait fixée autour des îlots, au motif qu’ils n’avaient pas été faits par l’homme ni soumis à une expansion artificielle.
Répondant aux questions des médias demandant si la marine américaine était engagée dans ce qui est techniquement appelé un « passage inoffensif » et reconnaîtrait les revendications territoriales chinoises ou dans un « exercice de liberté de navigation » qui affirme que les eaux sont internationales et pas chinoises, Carter a clairement signifié qu’il s’agissait bien de ce dernier cas.

Il a souligné le lien entre le repositionnement des moyens militaires américains dans le Pacifique, l’établissement du Partenariat Trans Pacifique (un bloc commercial antichinois dominé par les Etats-Unis et le Japon) et le renforcement des alliances des Etats-Unis dans la région. Il a ajouté, « Nous modifions aussi fondamentalement nos projets opérationnels et notre approche pour dissuader l’agression, remplir nos obligations statutaires vis-à-vis de Taïwan, défendre nos alliés et planifier un éventail plus large d’éventualités dans la région que nous n’en disposons traditionnellement. »
Tout aussi important que le militarisme déchaîné du discours de Carter était son caractère bipartite. Carter a toujours été démocrate et ses menaces visant la Russie et la Chine jouissent de l’appui total de l’aile libérale de l’élite dirigeante américaine. Ses observations ne sont pas des commentaires hâtifs mais font partie d’une réunion soigneusement planifiée et délibérément bipartite, une tribune ayant pour thème la « Force de l’avenir » et organisée par la Fondation Reagan qui gère la librairie présidentielle à Simi Valley, près de Los Angeles.
Le gouvernement Obama était représenté par Carter, son adjoint Robert Work et le secrétaire à la Sécurité intérieure Jeh Johnson. Le président de la commission des forces armées du sénat, John McCain, et le président de la commission des forces armées à la Chambre des représentants Mac Thornberry, représentaient les républicains du Congrès.
L’appareil permanent de sécurité, qui mène la barque, indépendamment du parti qui occupe la Maison Blanche, était représenté par trois des cinq membres du Comité des chefs d’état-major.
(Article original paru le 9 novembre 2015)
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Re: Les provocations US en mer de Chine

Message par Doctor No » 16 Nov 2015, 16:56

Les USA envoient des bombardiers à capacité nucléaire près des îlots chinois
Par Peter Symonds WSWS
16 novembre 2015
A l’approche de sommets de haut niveau en Asie la semaine prochaine, le gouvernement Obama a de nouveau accru les tensions avec la Chine au sujet de la mer de Chine méridionale. Le Pentagone a annoncé jeudi que deux bombardiers B-52 stratégiques à capacité nucléaire avaient, les 8 et 9 novembre, effectué des missions à proximité d’îlots réclamés par la Chine.
Ces vols provocateurs ont eu lieu deux semaines à peine après que le destroyer lance-missiles USS Lassen eut délibérément pénétré dans la limite territoriale de 12 milles marins de Subi Reef, contrôlé et administré par la Chine. La détermination de Washington à intensifier son défi militaire des prétentions maritimes de Pékin augmente considérablement le risque d'une erreur ou d’un mauvais calcul menant à un affrontement entre les deux puissances nucléaires.
Le porte-parole du Pentagone Bill Urban a confirmé que les pilotes des B-52 avaient reçu et ignoré deux avertissements des contrôleurs au sol chinois. Il a dit que les vols avaient eu lieu « aux environs » des îles contestées Spratly, mais que les bombardiers ne s’étaient jamais aventurés « à moins de 15 miles nautiques de toute installation ». Cela contredit les commentaires d'un responsable américain anonyme qui a dit au Hill que les avions étaient passés une fois à l’intérieur des 12 miles nautiques.
Urban a insisté pour dire que les B-52 effectuaient « une mission de routine » avec décollage et retour à Guam et «se comportaient à tout moment conformément au droit international ». Washington déclare régulièrement que les prétentions territoriales de la Chine en Mer de Chine méridionale sont illégitimes, bien que les États-Unis n'aient pas ratifié la loi internationale de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (UNCLOS).
Le ministère des Affaires étrangères a déclaré aux médias hier que la Chine respectait les droits des navires et aéronefs étrangers, mais « s’opposait fermement à la violation du droit international et à ce qu’on sape la souveraineté et la sécurité des intérêts chinois sous prétexte de liberté de navigation et de survol ». Des navires de guerre américains et des avions militaires ont déjà patrouillés près des côtes de la Chine et à proximité de bases militaires sensibles comme celles de l'île de Hainan voisine de la Mer de Chine méridionale.
Si les États-Unis critiquent régulièrement la récupération de sols « agressive » de la Chine en Mer de Chine méridionale, les actions de Pékin elles, sont le résultat de l'intervention grandissante de Washington dans les différends territoriaux opposant la Chine à ses voisins. Au sommet de l’Association des nations de l'Asie du Sud (ASEAN) en 2010, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton avait dit que les Etats-Unis avaient « un intérêt national » à «la liberté de navigation» en mer de Chine méridionale. Le ministre chinois des Affaires étrangères Yang Jiechi avait répondu dans un essai en accusant Clinton de mener «pratiquement une attaque contre la Chine ».
La mer de Chine méridionale est juste une des poudrières que le gouvernement Obama a délibérément enflammées dans le cadre de son «pivot vers l'Asie», une stratégie diplomatique, économique et militaire globale visant à assurer l'hégémonie américaine dans la région, par une guerre avec la Chine si nécessaire. Ces cinq dernières années, Washington a encouragé les pays d'Asie du Sud-Est, en particulier les Philippines et le Vietnam, à poursuivre plus agressivement leurs revendications envers la Chine. Les États-Unis ont renforcé leur présence militaire en Asie, obtenu de nouveaux arrangements de bases militaires avec les Philippines et l'Australie, et renforcé leurs liens militaires avec les pays de toute la région.
Le moment des vols de B-52 a été soigneusement placé à la veille du sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) à Manille qui mènera à la réunion des dirigeants les 18 et 19 novembre. La Chine a pressé le gouvernement philippin de veiller à ce que la Mer de Chine méridionale ne soit pas à l'ordre du jour du sommet qui est traditionnellement limité aux questions économiques et commerciales.
Le porte-parole de la Maison Blanche Josh Earnest a fortement suggéré que le président Barack Obama allait insister sur la question, contredisant ainsi le président chinois Xi Jinping qui sera présent à l'APEC. Earnest a dit qu'il ne savait pas si la Mer de Chine méridionale serait à l'ordre du jour officiel, mais a ajouté qu'elle serait « à l’esprit et sur les lèvres » des dirigeants qui y seront. Le sommet de l'APEC sera suivi par ceux de l'ASEAN et de l'Asie orientale à Kuala Lumpur.
L’agence Reuters a rapporté qu’Obama allait prendre part à ce que la Maison Blanche décrit comme « un événement mettant en valeur l’aide de sécurité maritime des USA aux Philippines ». Les responsables américains n'ont pas élaboré davantage. Les États-Unis ont fourni deux vedettes de garde côtes rénovées aux Philippines et aident à renforcer la surveillance maritime du pays. En vertu d'un accord sur les bases militaires signé en avril, l'armée américaine a un accès quasi illimité aux bases militaires philippines dont celles directement adjacentes à la Mer de Chine méridionale.
Washington a encouragé et aidé les Philippines à contester juridiquement les prétentions territoriales de la Chine sur lesquelles la Cour permanente d'arbitrage a décidé le mois dernier d'exercer sa compétence. Cette semaine, le ministre de la Sécurité de l'Indonésie Luhut Pandjaitan a suggéré que son pays pourrait emboîter le pas et lancer une affaire judiciaire, même si la Chine ne contestait pas la souveraineté de l’Indonésie sur ses îles Natuna.
Le Pentagone et les républicains de droite font pression sur le gouvernement Obama pour qu’il conteste encore plus agressivement les revendications territoriales de la Chine. Le sénateur John McCain, président de la commission sénatoriale des services armés, a écrit au secrétaire américain à la Défense Ashton Carter lundi appelant à une clarification publique de l'intervention de l'USS Lassen en Mer de Chine méridionale, pour répondre à des critiques qu'il avait effectué un « passage innocent » et non porté atteinte aux prétentions territoriales de la Chine.
Dans le quatrième débat présidentiel républicain, le candidat Chris Christie a dénoncé la politique étrangère d’Obama comme « faible » et « incapable ». Quant à la Chine il a dit: « Ils construisent ces îles artificielles en Mer de Chine méridionale et le président ne veut pas – ou jusqu’à récemment ne voulait pas envoyer un navire ou un avion dans les 12 miles qui les entourent. Je vous dis que la première chose que je ferais avec les Chinois est ... J’enverrais l’Air Force One [l’avion présidentiel] sur ces îles. Ils sauront que nous sommes sérieux ».
Obama est déjà en train de faire ce que McCain et Christie exigent – monter des actes délibérément provocateurs visant à forcer la Chine à reculer et finalement à accepter la domination de l'impérialisme américain en Asie. Ce chemin de plus en plus téméraire menace de plonger toute la région, et le monde, dans la guerre.
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