J'ai pensé 2M en pensant 1M par candidat principal à la fin. (c'est un peu le rythme jusque-là, on est passés de 600 à 800 en gros etc). C'est une erreur effectivement, parce qu'en plus en raison de Citizens UnitedvFEC, un arrêt de la cour suprême, les entreprises peuvent donner à foison. Là on en est à des centaines de millions pour l'instant (150 Clinton, 75 Sanders, etc). Mais dans un article qui dénonce le financement, et bien il faut dire la réalité, à savoir que Sanders ne s'est pas vendu. Ce n'est pas anecdotique. Mais que faire de la vérité quand on peut préférer la grossièreté ?
Je ne suis plus impressionné par les éléments de langage en prêt-à-penser. "ennemi du monde du travail", le patronat va se servir de lui, etc. Dans le monde réel, on peut procéder avec des faits, pas des slogans. Dans les faits, Goldman Sachs s'attaque publiquement à Sanders. Dans les faits on parle d'un militant des années 1960, toujours socialiste, du genre à défendre les sandinistes dans les années 80, devenu maire indépendant puis sénateur, et qui a certes voté avec le centre (dans ses votes avec les démocrates, LO en aurait voté plein aussi évidemment), et qui est certes une sorte de social-démocrate admiratif du confort européen, mais qui s'attaque à une montagne, pas pour "défendre les acquis", mais pour transformer la société américaine. Ses financements sont connus, et ils sont syndicaux ou des poches des travailleurs. Nous sommes nombreux ici à penser que la lutte communiste, la révolution russe, les luttes syndicales, sont pour beaucoup dans les "acquis", et bien lui il y va façon conquête, pas défense. Il n'est pas dans le rôle de Blum qui arrête la grève. Le climat pour discuter politique est incroyablement différent. On ne peut pas regarder Sanders comme on regardait Bill Clinton en 1996, avec les mêmes mots et la même analyse, c'est, pardonnez-moi la franchise, idiot. "Tous bourgeois !". Littéralement, ça résume votre réflexion. Votre religion était faite avant d'avoir la moindre connaissance du terrain, sans chercher à savoir si ça bougeait dans les syndicats. Un marxisme transformé en récitation.
"Il s'agit de la jeunesse petite-bourgeoise", quelle ridicule attaque. D'abord c'est faux, et quand bien même ladite jeune petite bourgeoisie, elle a peut-être des raisons de voter pour un candidat qui fait campagne contre le racket dont ils sont de plus en plus victimes, il s'agit de personnes endettées et dans une insécurité qu'aucun français ne peut connaitre. De deux, les travailleurs américains votent assez bien pour les Républicains. De trois, les africain-américains votent pour Clinton pour l'instant. Alors quid ?