Attentats de Bruxelles

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Attentats de Bruxelles

Message par Zelda_Zbak » 25 Mars 2016, 10:17

On peut difficilement faire l'économie d'un tel sujet.
Juste une anecdote pour lancer le sujet, pendant la minute de silence à la télé, une chaîne tout info, c'était I télé, on filmait les gens qui se recueillaient sur différentes places, et... devinez quoi ? I télé continuait de faire défiler les news à la c.. sur son bandeau et, pire encore, on voyait défiler les valeurs du CAC40...
Tout un symbole. Pas un blaireau responsable sur la chaîne pour dire "Ah nan, là quand même, on va faire une minute de silence télévisuel."
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Re: Attentats de Bruxelles

Message par Zelda_Zbak » 25 Mars 2016, 10:24

Ah non, une autre anecdote sur la palme de la remarque journalistique la plus bête de l'année : dommage, j'ai pas noté l'heure, le gars ni la chaîne, mais c'était genre le soir même des attentats :

question - Alors Jules-Edouard ? Peut-on imaginer que Adbeslam était au courant de ces attentats ?
réponse - Nan, Jean-Robert. C'est fort improbable, il n'en a pas touché mot pendant la garde à vue.

L'actualité a beau être sinistre, c'est le genre de bêtise qui me fait rire comme un bon épisode des Simpsons !
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Re: Attentats de Bruxelles

Message par com_71 » 27 Mars 2016, 15:39

Il nous faut - malheureusement - relativiser. Ces attentats, de Bruxelles, n'étaient pas une surprise. Les prochains le seront encore moins. Les attentats peuvent devenir le quotidien, ici, comme ils le sont en Israël depuis des dizaines d'années...

extrait dernière lutte de classe a écrit :
Et l’aggravation des tensions, même éloignées de 5 000 km ou 10 000 km, aura inévitablement des répercussions ici, c’est-à-dire y compris dans les pays impérialistes relativement riches où même les crises sont restées jusqu’à présent plus tolérables pour les masses exploitées elles-mêmes que la situation dite normale dans les pays pauvres.
Là aussi, sans accorder une importance excessive à cette répercussion des guerres au Moyen-Orient ici même, en France, dont les attentats terroristes de 2015 fournissent une illustration sanglante, les événements de l’année dernière ont montré avec quelle rapidité cela peut se produire. L’année dernière a également montré avec quelle rapidité cela change le climat politique à l’intérieur des États des riches démocraties impérialistes, avec quelle rapidité aussi les dirigeants politiques de la bourgeoisie peuvent se saisir de ce type de situations pour promouvoir un climat d’unité nationale, voire pour imposer l’état d’urgence.

un autre extrait a écrit :
Aujourd’hui, alors même que l’économie capitaliste s’enfonce dans la crise et interdit toute réforme sociale sérieuse et durable, les travailleurs sont profondément désarmés.
L’expression extrême de cette vague réactionnaire est l’attirance morbide que Daech exerce sur une fraction de la jeunesse. Si les mécanismes individuels débouchant sur un tel lavage de cerveau sont variés, on ne peut pas ne pas faire le lien avec l’affaiblissement des réseaux militants et le recul des idées révolutionnaires. Car il fut un temps où une fraction de cette jeunesse faisait des milliers de kilomètres, traversait des océans et des continents pour joindre ses forces aux révolutionnaires, à la Révolution russe, à la révolution espagnole ou encore aux différentes révolutions nationalistes ou tiers-mondistes. Le fait qu’une fraction de la jeunesse exprime son rejet de la société en regardant du côté de Daech, et le renforcement des pratiques religieuses, témoignent moins de la force d’attraction des religions que du vide sidéral laissé par le mouvement ouvrier révolutionnaire.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: Attentats de Bruxelles

Message par Gaby » 27 Mars 2016, 22:40

Merci d'avoir partagé ce dernier extrait. C'est un fort mauvais syllogisme à mon avis (la barbarie est le produit de l'absence de socialisme, A=A ...), mais j'apprécie d'apprendre la position de LO à ce sujet. "Avant les jeunes allaient se battre contre Franco, maintenant l'absence de ce mouvement fait qu'ils vont se faire sauter à travers le monde"...Ca n'explique rien, ça ne nous dit pas pourquoi le mouvement ouvrier se pète la gueule, ça ne dit pas l'histoire de l'Etat Islamique, et pour cause, plutôt que parler des faits, il suffit de dire que ce serait différent si l'Iraq était socialiste...
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Re: Attentats de Bruxelles

Message par com_71 » 27 Mars 2016, 22:54

Je regrette, mais pour un esprit scientifique, expliquer, c'est éclairer les faits en cherchant une chaîne de causalité qui y mène.

Le stalinisme, la perversion du mouvement ouvrier jusqu'à son extrême affaiblissement actuel, ne sont pas du tout hors-sujet...

Au début des années 20, une large fraction des exploités, partout dans le monde, dont de très nombreux croyants, regardaient du côté de la révolution russe...
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Re: Attentats de Bruxelles

Message par com_71 » 27 Mars 2016, 23:11

Gaby a écrit : ...j'apprécie d'apprendre la position de LO à ce sujet. "Avant les jeunes allaient se battre contre Franco, maintenant l'absence de ce mouvement fait qu'ils vont se faire sauter à travers le monde"...


Et ce n'est pas une position nouvelle. Témoin ce texte qui, s'il se trouve un peu dépassé, ce n'est que par l'approfondissement du processus décrit :

extrait du clt de sept. 1988 a écrit :...Le fascisme d'un côté, le stalinisme de l'autre, l'un de l'extérieur du mouvement ouvrier, l'autre plus efficacement encore de l'intérieur du mouvement ouvrier, plus la vague exterminatrice de la deuxième guerre impérialiste mondiale, auront en grande partie réussi à remplir leur fonction historique : placer entre les générations un no-man's land à travers lequel les vieilles expériences ne pourraient plus passer.

Aujourd'hui, la génération qui mène les différents combats politiques et sociaux du Chili à l'Afrique du Sud, de l'Argentine aux Philippines ou de la Pologne à l'Azerbaïdjan et l'Arménie... a beau être composée en grande partie de prolétaires, elle a perdu jusqu'au souvenir de ce que pouvait être l'internationalisme prolétarien, même à titre de référence abstraite !

Pratiquement, toute une expérience historique révolutionnaire a disparu de son univers mental. De ce point de vue, le mouvement ouvrier mondial actuel a reculé à un stade politique bien antérieur à celui d'il y a cinquante ans.

En réalité, le nationalisme de la génération militante actuelle n'est pas plus naturel ni spontané que ne peut l'être la prise de conscience prolétarienne. Le nationalisme ne devient le drapeau de tous ces militants que dans la mesure où les intellectuels nationalistes sont les seuls à leur en proposer un. Et dans la mesure aussi où, quand ils existent, les intellectuels qui se réclament de l'internationalisme prolétarien renoncent à défendre leurs idées en disant qu'on peut faire confiance à ces gens-là.

C'est ainsi, soit dit en passant, que quelqu'un comme Djibaou a pu conclure un accord avec l'impérialisme français sur un référendum en France trahissant la cause kanake, derrière le dos des Kanaks, parce que personne en Nouvelle Calédonie n'a jamais averti ouvertement le peuple kanak qu'il devait se méfier d'un nationaliste comme Djibaou, même pas les trotskystes de la LCR qui pourtant, à une époque, disaient avoir des relations privilégiées avec les militants du FLNKS

Ce ne sont pas les conditions d'existence dans les ghettos ou les bidonvilles qui prédisposent particulièrement les jeunes révoltés à se tourner vers des revendications nationalistes limitant leur univers aux frontières du pays où ils sont nés, eux-mêmes ou leurs parents.

Il y a 25 ans, Malcom X disait : « le Noir le plus redoutable de l'Amérique est celui des ghettos, parce qu'il n'a pas de religion, pas de notion de morale, pas de sens civique. Il n'a peur de rien. Eternellement frustré, c'est un être fébrile, impatient de passer aux « actes ». Et quoi qu'il entreprenne, il s'engage à fond » .

Malcom X, qui était un militant nationaliste noir, ne se doutait peut-être pas que sa description du Noir des ghettos recoupait largement la définition que Marx donnait du prolétaire.

Car justement, ces prolétaires des bidonvilles et des ghettos, prolétaires au sens propre du terme, à qui on a tout enlevé y compris la religion, la morale et les illusions sur la vie civique, et qui s'engagent à fond, pourquoi n'embrasseraient-ils pas la cause internationaliste, eux qui n'ont pas de patrie, que des chaînes à perdre, et un monde à gagner ?

Pourquoi seraient-ils moins réceptifs à l'éducation internationaliste qu'à l'éducation nationaliste ?

Pourquoi faudrait-il obligatoirement que les Noirs d'Afrique du Sud parqués dans les townships, croient que leur émancipation se réalisera à l'intérieur des frontières de la seule Azania (le nom africain que donnent les nationalistes à l'Afrique du Sud), comme si la transformation de l'Afrique du Sud en Azania pouvait résoudre les problèmes de la pauvreté, de la misère, et même de la domination blanche. Et ces mêmes Noirs Sud-africains voient bien que tout près d'eux les nationalistes noirs de l'ex-Rhodésie, après une longue lutte armée, n'ont pas réussi à résoudre tous ces problèmes, même s'ils ont réussi à transformer la Rhodésie en Zimbabwe.

En 1903, quand un jeune prolétaire juif à moitié illettré (et le plus souvent au chômage la moitié de son temps) d'un quartier misérable de Varsovie était remarqué pour ses qualités de courage et de dévouement révolutionnaire par le Bund, ou les Bolchéviks, ou le Parti Socialiste Polonais, ou tout autre tendance du mouvement socialiste de l'époque (et à la base, les jeunes ouvriers ne faisaient pas toujours la distinction...), on commençait naturellement à le faire assister aux cours ou aux conférences d'éducation politique que chaque groupe politique tenait à donner au sein du ou des syndicats qu'il influençait. Et la concurrence pour l'influence sur les syndicats était acharnée.

Là, on attachait une certaine importance à vous y apprendre la vie des autres organisations socialistes des autres pays. On y parlait beaucoup d'internationalisme. Ça faisait en somme partie de la morale militante de l'époque, à laquelle tout ouvrier conscient devait d'emblée être éduqué. Soupçonner un militant de n'être pas internationaliste frisait l'injure. S'en revendiquer, c'était faire acte de fierté.

Le reste de son éducation, généralement le jeune ouvrier socialiste la faisait en prison dans des conditions très variables. C'était là qu'on suivait ses universités révolutionnaires, comme on disait alors.

Et puis, quand on sortait de prison, et qu'il était difficile de reprendre le travail clandestin, il arrivait si on jugeait que ça en valait la peine, que le parti vous aide à passer dans l'émigration.

On vous faisait passer en France, en Angleterre, en Allemagne ou en Suisse, selon les opportunités, les filières et les contacts qu'on y avait. Là, c'était un peu à la bonne fortune de chacun. Mais l'ouvrier révolutionnaire pour peu qu'il en eût envie, avait l'occasion de terminer son apprentissage politique et de se lier aux organisations légales du reste de l'Europe de l'époque. Après avoir connu la pauvreté absolue, il était parfois déconcerté, avec des sentiments divers, quand il voyait pour la première fois des réunions de militants allemands, habillés comme des bourgeois (du moins comme les voyaient les militants-vagabonds polonais).

Puis, la surprise passée, on en profitait pour acquérir le maximum de savoir-faire au travers des réunions publiques, des campagnes électorales et de bien d'autres choses.

Il y avait bien des périodes de démoralisation, d'isolement, comme au sein de toutes les émigrations politiques. Mais globalement, de retour en Pologne et en Russie, son propre capital politique s'était considérablement enrichi.

Et comme disait Trotsky, l'internationalisme devenait la force motrice de sa vie...

Mais aujourd'hui, comment les choses se passent-elles pour les jeunes révolutionnaires des organisations nationalistes ?

Aujourd'hui aussi il arrive, même en Afrique du Sud, que les séjours en prison fassent office d'universités révolutionnaires. On n'y apprend pas les mêmes choses que les sociaux-démocrates révolutionnaires du début du siècle. Voilà tout. Mais le mouvement noir américain des années 70 a même en partie recruté de cette façon-là, dans les prisons, en donnant une culture politique aux jeunes Noirs incarcérés pour des délits de droit commun.

La vraie différence commence ailleurs. Quand un jeune Noir, militant syndicaliste dans un quartier pauvre de Johannesburg, surveillé par la police et contraint à une semi-clandestinité, échappe à la police à la suite d'une manifestation qui se termine mal, son parcours dans l'émigration ne ressemble plus du tout à celui des révolutionnaires du début du siècle.

Son seul recours le plus souvent, après avoir bénéficié de l'aide du réseau clandestin d'une organisation politique pour s'enfuir, c'est d'aller au Bostwana, en Angola ou au Zimbabwe, suivre un entraînement militaire dans l'un des camps de l'ANC ou d'une autre organisation, dont les moyens militaires et financiers sont fournis par l'URSS, la Chine, la Tchécoslovaquie ou les Cubains... Et ce qui se passe en Afrique du Sud pour les militants noirs, se passe à peu près de la même façon au Moyen Orient pour les militants palestiniens.

Même les jeunes Kanaks, en 1984, dont les cadres s'étaient pour leur part familiarisés aux idées gauchistes à la Sorbonne en 1968, n'eurent pour seule école de la révolution internationale que les camps d'entraînement de chez Kadhafi, avec Machoro. Il est vrai qu'en prime, certains d'entre eux bénéficièrent de conseils supplémentaires de la LCR, qui enseigna sans doute des tas de choses aux militants du FLNKS qu'elle avait en contact, y compris des discours sur l'autonomie culturelle kanake, sauf la meilleure façon de se défier de Djibaou et ses pareils...

Cette expérience-là de l'émigration politique, dans les camps d'entraînement militaire nationalistes, n'est certainement pas ce qui a la moindre chance de faire de l'internationalisme « la force motrice de la vie militante » de ces jeunes venus pourtant de tous les coins du monde.

Mais là n'est pas non plus l'objectif de ceux qui les entraînent. Car 1988 connaît les bureaucrates et les militaires professionnels internationaux de la lutte armée, mais la révolution internationale, elle, a disparu des idéaux révolutionnaires.

C'est à nous, trotskystes, tels que nous sommes, autant que nous sommes aujourd'hui, que revient la tâche de faire retraverser aux vieilles expériences révolutionnaires, c'est-à-dire au savoir-faire prolétarien et internationaliste, le no-man's land entre les générations militantes, pour permettre enfin au mouvement ouvrier mondial de redémarrer sur des bases politiques supérieures à celles des années 30.

Une gageure ? Oui, sans doute. Comme toutes les entreprises humaines qui valent la peine qu'on se batte pour elles. Mais une gageure en effet. Car cet héritage politique que nous a légué Trotsky avant son assassinat et dans lequel les différents groupes trotskystes ont puisé plus ou moins partiellement, n'est pas simplement une doctrine ou un programme de formules toutes faites à adapter au goût du jour.

Le bolchévisme, disait Trotsky pour son propre compte, « n'est pas une doctrine, mais un système d'éducation révolutionnaire pour l'accomplissement de la révolution prolétarienne » . Nous pouvons en dire tout autant du trotskysme...
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Re: Attentats de Bruxelles

Message par Gaby » 27 Mars 2016, 23:58

Mais il n'y a pas de chaîne de causalité démontrée là.

Il y a une "thèse" : la barbarie actuelle est le produit de l'absence de solution à la barbarie.

A = A

Dans le même genre : "les idées réactionnaires sont le produit du recul de la conscience de classe". Autrement dit, "le recul de la conscience de classe est le produit du recul de la conscience de classe".

Ce qui en plus se prête à des commentaires regrettables qu'on connaissait dans la bouche de ceux qui parlent d'islamogauchisme : "en l'absence de lutte ouvrière, les jeunes rejoignent daesh". Ce qui, faut-il le dire ?, n'est pas un raisonnement historique mais, performativement, au mieux un souhait, au pire un amalgame morbide.
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Re: Attentats de Bruxelles

Message par com_71 » 28 Mars 2016, 07:16

Oui, il faut expliquer, comprendre, "l'absence [actuelle] de solution à la barbarie". Pour rappelons-le, y remédier, avec notre classe sociale.

Et tu penses que l'histoire du développement du stalinisme "syphilis du mouvement ouvrier", est hors-sujet ?

C'est Dieu, peut-être, qui a agi ? Ou le capitalisme qui a surmonté ses contradictions ?
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Re: Attentats de Bruxelles

Message par Gaby » 28 Mars 2016, 10:25

com_71 a écrit :Et tu penses que l'histoire du développement du stalinisme "syphilis du mouvement ouvrier", est hors-sujet ?

Ce n'est pas ce qui est écrit. Ce qui est écrit c'est que les terroristes se dirigent vers le terrorisme parce qu'ils ne se dirigent pas vers autre chose, tiers-mondisme ou autre. Ce qui n'explique rien. Pas de cause.

Perso', je pense que pour comprendre le développement de cette forme de terrorisme, il faut partir des retombées de l'Iran en 1979, de la guerre en Afghanistan dans les années 1980 et pointer du doigt, très factuellement, l'implication de puissances dans la progression des terroristes (quand les Etats-Unis envahissent, quand la Turquie achète le pétrole, etc, ce sont des évènements spectaculaires et des transactions bien comprises). Mais je ne suis pas spécialiste et je ne prétends pas écrire cette histoire.

En tout cas j'aime beaucoup l'histoire. Et puisque tu prends le facteur du stalinisme comme raison du terrorisme (dans un paragraphe qui commence quand même en évoquant les questions "psychologiques" !), tu peux carrément remonter un peu la chaîne causale encore et écrire "les évènements du Bataclan sont le dernier résultat d'une évolution qui remonte à la victoire d'une drôle de coalition face au communisme de guerre de Lénine"... mais je ne pense que ce n'est pas très sérieux.

"Et si l'Allemagne était devenue une république socialiste après la première guerre mondiale" peut vite devenir la solution au mystère de tous les développements depuis, mais ce n'est pas une explication d'historien, c'est un soupir.
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Re: Attentats de Bruxelles

Message par com_71 » 28 Mars 2016, 12:04

Il ne s'agit pas, pour ceux qui se réclament des idées révolutionnaires, de raisonner en simples "historiens".
Tu écris :
pour comprendre le développement de cette forme de terrorisme, il faut partir des retombées de l'Iran en 1979, de la guerre en Afghanistan dans les années 1980 et pointer du doigt, très factuellement, l'implication de puissances dans la progression des terroristes (quand les Etats-Unis envahissent, quand la Turquie achète le pétrole, etc, ce sont des évènements spectaculaires et des transactions bien comprises).

Bien sûr, bien sûr, mais il ne faut pas se laisser submerger par les détails de la petite histoire. D'ailleurs tu commences par l'Iran, mais avant Khomeiny, il y a eu bien des choses, et entre autres les trahisons du Toudeh...

Il s'agissait de discuter de "périodes". Pour ce qui nous intéresse particulièrement il y a : l'apparition d'un mouvement ouvrier de masse (sociale-démocratie, surtout allemande), 1ère guerre mondiale, révolution russe et son influence, développement du stalinisme, luttes ouvrières des années 30 et, en même temps nazisme, 2ème guerre mondiale. La période de l'après-guerre a débouché sur un champ de ruines pour le mouvement ouvrier (à mettre largement au compte du stalinisme) et sur une crise durable du système capitaliste.
Voilà le décor dans lequel évoluent tous les acteurs de l'histoire (histoire des luttes de classes d'après Marx) aujourd'hui.
La conscience de classe des travailleurs n'étant pas ou peu présente, oui, ça laisse une large voie ouverte à tout le fatras réactionnaire, terroriste ou autre...
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