Catalogne

[Gayraud de Mazars]

Salut Bradley,

"Il ne s’agit pas pour nous, d’engager les Catalans et les Basques à se séparer d’Espagne, mais notre devoir est de militer pour que le droit à la séparation leur soit reconnu s’ils désirent en faire usage ". Léon Trotsky

En voilà une évidence pour tout marxiste, mais je serai plutôt d'accord avec toi, sur la citation proposée...

Fraternellement,
GdM

[bradley]

Une évidence pour tout marxiste? C'est vraiment loin d'être le cas, du moins chez beaucoup de ceux qui se réclament pourtant du Marxisme!

[Jacquemart]

J'espère que tous les marxistes pour lesquels il était évident (sic) qu'il fallait soutenir vent debout le nationalisme catalan vont célébrer comme il se doit la victoire (prolétarienne ?) des autonomistes lombards et vénétiens.

[bradley]

Encore une confusion entre l'Italie qui a réalisé, tout comme la France, son unité nationale et donc la constitution du peuple italien comme peuple unifié, et l'Espagne toujours confrontée à la non réalisation des tâches d'une révolution démocratique bourgeoise (unité nationale, réforme agraire contre les grands propriétaires fonciers, séparation de l'église et de l'Etat....) et composée de divers peuples ( catalan, basque, andalou,....) auxquels on doit reconnaître, comme le font Lénine et Trotsky, LE DROIT (et non l'obligation!) de se séparer. Mais sans doute la manifestation des 800000, puis des 500000 hier, la grève générale massive, les multiples comité de défense du référendum du 1er octobre constitués dans les quartiers, les villages ....sont-ils l'expression de la réaction pendant que Rajoy, le roi Felipe, l'appareil policier et militaire forgé par Franco, Trump, Merkel, Macron, l'Union européenne, les appareils bourgeois dirigeant les organisations ouvrières, Mélenchon, Vauquiez, Hollande, Le Pen.....représenteraient sans doute les intérêts du peuple catalan!

[com_71]

Espagne : Rajoy-Puigdemont, le bras de fer continue

Cela fait plusieurs mois que le problème du statut de la Catalogne est au centre de la vie politique en Espagne. Après le référendum du 1er octobre 2017 décidé unitairement par les partis indépendantistes catalans – ceux qui se situent à droite, comme ceux qui se situent à gauche ou à l’extrême gauche – et déclaré illégal par Madrid, le bras de fer continue.

Ni l’interdiction de ce référendum ni le déploiement des forces de police n’avaient empêché que deux millions de Catalans se déplacent pour voter, exprimant à la fois leur mécontentement face à la politique du pouvoir central et se prononçant pour l’indépendance. Comme il fallait s’y attendre, le résultat a été déclaré nul et non avenu par Madrid.

Aujourd’hui, avec la crise économique qui a touché l’Espagne, comme le reste du monde, et tiré la société en arrière, la croissance des courants indépendantistes est l’expression des tensions sociales multiples. Mais leur politique n’offre aucune perspective positive pour les classes populaires.

Les partis et organisations indépendantistes catalanistes ont un langage radical qui ne s’adresse nullement au monde du travail, ni en Catalogne ni ailleurs. Les travailleurs continuent à subir les bas salaires, le chômage et une exploitation de plus en plus forte. Dans les usines, les services publics, les commerces, le secteur bancaire, le tourisme ou l’agriculture, il faut filer droit que l’on soit d’origine catalane ou andalouse, ou que l’on vienne d’un autre pays. Et croire que l’on peut avoir droit à un meilleur traitement parce qu’on est né en Catalogne ou que la famille est catalane est un leurre. C’est pourquoi ce repli sur l’origine de chacun divise les exploités, ceux qui pourtant ont de plus en plus besoin de s’unir pour faire valoir leurs droits.

C’est le piège dans lequel sont tombés actuellement en Catalogne ceux qui croyaient qu’ils pouvaient trouver des alliés dans le camp de leurs exploiteurs parce qu’ils sont de la même nationalité. Aujourd’hui il est clair que ceux qui font confiance à Puigdemont, ce leader indépendantiste catalaniste, politicien bourgeois affirmé s’il en est, se mettent à la remorque d’une politique antiouvrière et se rangent derrière un ennemi prêt à négocier tout et son contraire pour participer au pouvoir. Et il ne faut pas oublier que son prédécesseur, Arthur Mas, est un escroc de la haute finance qui a trempé dans des scandales largement connus et qui veut lui aussi conduire la colère des exploités dans des impasses.

Il faut, et c’est vrai dans toute l’Espagne, lutter contre la politique du pouvoir en place à Madrid, cette monarchie réactionnaire, et dénoncer ses violences policières commandées par Rajoy avec la complicité du Parti socialiste PSOE. Mais il ne faut pas en rester là.

La répression qu’organisent Rajoy et les siens aujourd’hui contre ceux qui s’opposent à sa politique sur le terrain de l’indépendantisme servira aussi contre ceux qui se battent pour défendre les droits du monde du travail. Alors c’est de tous ces problèmes qu’il faut débattre, ceux liés aux coupes budgétaires, ceux liés aux privatisations des secteurs publics, ceux liés aux attaques contre les retraités.

Les Puigdemont d’un côté, les Rajoy de l’autre, se disputent pour mieux servir telle ou telle fraction de la bourgeoisie, mais ils sont prêts les uns comme les autres, chacun à sa façon et sur son territoire, à matraquer le monde du travail.

Henriette MAUTHEY

[bradley]

"Les partis et organisations indépendantistes catalanes ont un langage radical qui ne s’adresse nullement au monde du travail, ni en Catalogne ni ailleurs".
Par contre, le monde du travail, lui, s'exprime clairement par une grève générale massive, par d'énormes manifestations à 800000 puis 500000 dans les rues de Barcelone, par la constitution de multiples comités de défense du référendum du 1er octobre, dans les quartiers, les villages...( au moment même où on "fête" les soviets d'octobre 1917!), par plus de deux millions de voix ( 90% des suffrages exprimés), pendant que le monde du capital (Trump,l'Union européenne, Rajoy, le roi Felipe, nombre de capitalistes catalans, les banque les premières- tiens, comme c'est bizarre!-) combattent toute perspective d'une république catalane indépendante, de même que les agents de ce monde du capital que sont les appareils bourgeois des organisations ouvrières (PSOE,PCE,Podemos, UGT, Commissions ouvrières...) ainsi que plusieurs organisations d'extrême gauche qui parlent toutes les semaines de socialisme ou de communisme tout en restant aveugles à la puissance du mouvement ouvrier en même temps que fascinés par des politiciens bourgeois catalans qui occupent le devant de la scène, mouvement ouvrier qui justement ouvre une brèche contre la monarchie franquiste pour toute la classe ouvrière en Espagne et ailleurs.

[artza]

Bref, dans tout ce que tu dis il n'y a aucune politique pour la classe ouvrière!

Si, courir derrière le drapeau national (la bourgeoisie) et sait-on jamais les choses vont bien évoluer toutes seules...sous notre direction .

modération ...l'histoire de la mouche du coche?

[bradley]

modération....les gros capitalistes catalans sont contre l'indépendance et ce ne sont pas eux qui ont fait une grève générale massive, ni manifesté à 800000 puis 500000, ni créé nombre de comité de défense du référendum du 1er octobre, ni voté à 90% pour l'indépendance....ça fait beaucoup!! A l'inverse, des centaines d'entre eux, les banques en tête,délocalisent leurs sièges sociaux! Doit-on être contre... ou avec la classe ouvrière catalane et tendre la main aux autres classes ouvrières des autres peuples ( basque, andalou...) composant l'Espagne.
Je te rappelle simplement que pour Lénine et Trotsky, à l'époque de l'impérialisme, les revendications démocratiques bourgeoises (notamment l'unité nationale quand elle n'a pas été réalisée comme en France, la séparation de l'église et de l'Etat, la réforme agraire par l'expropriation de grands propriétaires fonciers, la république....) doivent être prises en charge par le prolétariat et ses organisations (même si la petite bourgeoisie peut être contrainte d'aller plus loin qu'elle ne le voudrait)...or les appareils bourgeois de ces organisations ( Psoe, Pce, Podemos, Ugt, Commissions ouvrières), aux côtés de Rajoy, du roi Felipe, de Trump, deMerkel, de Macron.....combattent le droit à la séparation du peuple catalan ......et toi , de quel côté te situes-tu ? Et LO ? Et les amis de LO ?

[bradley]

modération : copié-collé du post précédent

[bradley]

modération