Catalogne

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Re: Catalogne - Référendum du 1er octobre

Message par bradley » 23 Nov 2017, 12:57

Ce que tu ne vois pas, Plestin, c'est que les comités de défense de la République ne sont pas cornaqués par la petite-bourgeoisie catalane, complètement capitularde comme on a pu le voir, mais par la classe ouvrière catalane qui intègre les revendications sociales dans son combat pour une république indépendante et sont donc un formidable creuset pour la construction d'un parti révolutionnaire ! je rappelle une fois de plus qu'à l'initiative de ces comités, formes autonomes d'organisation (anniversaire de février 1917, mais loin encore malheureusement d'octobre! ), l'équivalent de 7 millions de parisiens ont défilé dans les rues de Barcelone et organisé une grève générale!
Bien sûr que l'Espagne, même si elle est bien sûr "une société bourgeoise" (comme on aime les généralités à LO !) n'a pas fait son "1789", ni la réforme agraire et l'expropriation des grands propriétaires fonciers, ni la séparation de l'église et de l'Etat, ni l'instauration de la République (la monarchie franquiste n'a vraiment rien à voir avec la survivance des royautés norvégienne ou belge, Juan Carlos a été intronisé par Franco lui-même, avec l'appareil militaire et policier forgé par Franco et avec une constitution adoubée par le PSOE, le PCE, l'UGT, les Commissions ouvrières en 1977-1978), ni bien sûr l'unité nationale (c'est vraiment ton raisonnement, Plestin, qui est par étapes, le déroulement de la révolution russe est là justement pour le montrer confirmant "la révolution permanente" de Trotsky).
Seule la classe ouvrière, dans son mouvement de prise du pouvoir et de constitution d'un Gouvernement ouvrier, pourra régler cette question des revendications "démocratiques bourgeoises".
Et Lénine hier parlait bien de "l'union volontaire des peuples", comme le POID aujourd'hui "union libre des républiques de l'Etat espagnol", ce qui suppose donc à la fois d'abattre la monarchie franquiste tout en respectant la liberté de chaque peuple de pouvoir se séparer (comme la Russie avec l'Ukraine, après avoir abattu le tsar et avant la contre-révolution stalinienne).
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Re: Catalogne - Référendum du 1er octobre

Message par Plestin » 23 Nov 2017, 13:21

En réponse à Yannalan : oui c'est vrai, c'est une question de "ressenti"... Mais dans une région où on parle le Catalan partout, où on l'enseigne dans les écoles, où on le parle dans les administrations et les commerces, où les panneaux indicateurs sont en Catalan, l'oppression linguistique qui justifie ce ressenti appartient au passé, non ? Ce devrait normalement être le cas. Pourtant, non, et tu as raison, tout ça à cause de l'attitude du gouvernement de Madrid parce que le parti de Rajoy a toujours cherché à revenir sur l'autonomie de la Catalogne.

J'ai retrouvé ce vieil article de 2006 (déjà) du journal patronal Les Echos qui faisait le point sur la question de la langue (en se plaçant, bien entendu, du point de vue du "monde des affaires" comme ils disent, et en soupesant les avantages et les inconvénients de ce point de vue) à un moment crucial où la Catalogne s'apprêtait à bénéficier d'un régime d'autonomie plus favorable.

https://www.lesechos.fr/20/02/2006/lese ... 02-06-.htm

Et dans ce récent article de la Tribune de Genève, un retour très intéressant (qui montre que tu as raison) qui revient sur toute l'histoire du conflit entre la Catalogne et Madrid. Et là, on comprend mieux la question du conflit linguistique, je trouve...

https://www.tdg.ch/monde/europe/La-mont ... y/10430321

En réponse à Bradley : tu me dis que les comités de défense de la République sont "cornaqués" par la classe ouvrière catalane, j'aurais tendance à en douter et à considérer que l'analogie avec février 1917 est très, très exagérée mais bon, je ne suis pas sur place pour voir... (Une fois encore, si des camarades ont des éléments plus précis sur ces fameux comités, qu'ils les partagent !)

Par contre je suis d'accord quand tu dis que seule la classe ouvrière pourra régler la question des revendications "démocratiques bourgeoises". Du moins, elle le pourra si elle prend le pouvoir, et c'est peu probable que les forces bourgeoises l'aient déjà fait avant. C'est un principe de base concernant bien des problèmes de la société bourgeoise, même s'il n'est pas absolu (car enfin, on a bien vu les forces bourgeoises - aiguillonnées par la crainte d'une classe ouvrière combative - mettre fin à l'apartheid en Afrique du Sud, et à l'époque je me demande si on ne faisait pas le même genre d'analyse que seule la classe ouvrière pourrait régler ça).
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Re: Catalogne - Référendum du 1er octobre

Message par bradley » 23 Nov 2017, 13:27

Comme si le fond de l'apartheid n'était pas toujours en place, même si la forme prise par Mandela veut nous convaincre de l'inverse!
Le pouvoir à la majorité noire reste à construire.
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Re: Catalogne - Référendum du 1er octobre

Message par Plestin » 23 Nov 2017, 16:50

Oui, c'est comme aux Etats-Unis (et ailleurs) : l'apartheid social, lui, il est toujours là, et il est bien certain que ce problème-là, seul le pouvoir des travailleurs le résoudra.
Plestin
 
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Re: Catalogne - Référendum du 1er octobre

Message par Plestin » 24 Nov 2017, 08:27

Cette couverture de La Commune m'avait échappé : "La Monarchie, ce sont les exploiteurs / La République, ce sont les travailleurs" !

http://www.lacommune.org/Parti-des-trav ... i1719.html

Quelle confusion... alors que la monarchie et la république, ce sont les exploiteurs !

Mais nous devons certainement faire partie de ces "esprits chagrins" dénoncés par l'éditorial :

L’espoir que soulève ce vent de liberté à Barcelone réveille aussi toutes sortes d’esprits chagrins, tatillons, grands sceptiques mais très radicaux. Leur sentence est parfois sans appel : « les ouvriers catalans sont embarqués dans une aventure et se battent pour des intérêts qui leurs sont étrangers ». Ainsi, l’intérêt des ouvriers serait comprimé entre les quatre murs de leur « taule ». Ce qui revient à dire aux ouvriers : « mêlez-vous de vos affaires ». Or, c’est ce qu’ils font, ces centaines de milliers d’ouvriers, d’employés qui ont compris par expérience que « la question sociale » ne peut trouver de solution dans le cadre de contrainte et d’obéissance qu’est l’État espagnol avec son régime « néo » franquiste. Ces esprits chagrins qui considèrent qu’une révolution commence obligatoirement sous les drapeaux rouges et en chantant l’Internationale répètent à l’envi que les ouvriers catalans sont sous l’emprise de la « bourgeoisie catalane ». Cette bourgeoisie-là a vite choisi son camp, celui des gardiens de ses privilèges : la monarchie ! Quitte à sacrifier ses représentants politiques « locaux ».


Et plus loin :

Les « objectifs » du mouvement catalan ne seraient pas « assez clairs », préviennent les esprits chagrins. L’objectif actuel du mouvement n’est pas, un point de chute mais une position de départ qu’il appartient à tout révolutionnaire sérieux de défendre pour pouvoir ouvrir une perspective de transformation sociale digne de ce nom.


Une position de départ ? Peut-être. Mais pour cela il faudrait des militants pour défendre une politique indépendante pour la classe ouvrière. Certains esprits non chagrins mais prompts à s'enflammer confondent la critique d'une politique d'organisation révolutionnaire avec la critique de ce que font les travailleurs en l'absence d'organisation révolutionnaire... et nous placent d'emblée dans la deuxième catégorie !
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Re: Catalogne - Référendum du 1er octobre

Message par com_71 » 10 Déc 2017, 14:51

Dans LDC de décembre 2017. Discussion au congrès de LO :

Le nationalisme en Catalogne et ailleurs

Nous ne revenons pas ici sur le mouvement en Catalogne. Nous en avons déjà discuté, et nos camarades de Voz obrera en parlent dans leur intervention. Nous ne parlons pas non plus du courant indépendantiste en Écosse ou en Flandre, ni des tendances autonomistes en Italie du Nord, si ce n’est pour constater que tous ces morcellements croissants du continent européen font partie de l’évolution réactionnaire des choses. Et par les temps qui courent, il n’est pas inutile de rappeler que notre vision de l’Europe future, ce n’est certainement pas le morcellement croissant de ce continent déjà petit qui est passé de 25 États avant 1914 à 56 aujourd’hui !

Notre vision, c’est une fédération socialiste des peuples d’Europe libres et égaux, faisant partie de la fédération de tous les peuples de la planète. Comme le dit si bien une de nos banderoles à la fête : « Un seul pays, la terre ; un seul peuple, l’humanité ».

Ce sur quoi nous revenons à ce propos porte sur les désaccords politiques profonds qui nous séparent et nous opposent aux autres courants trotskystes, et en particulier avec celui qui a longtemps été représenté par la LCR. Ces désaccords ne portent pas sur l’idée que lorsqu’un peuple s’engage dans une lutte déterminée contre l’oppression, en particulier l’oppression nationale, ce combat recèle une dynamique qui peut déboucher sur la prise de conscience du prolétariat du pays et sur une révolution prolétarienne. Cette analyse, nous l’avons apprise, les uns et les autres, chez Trotsky. Mais, tout en évoquant la révolution permanente, les trotskystes du NPA en tirent comme conclusion, qui est à l’inverse des idées de Trotsky, qu’il s’agit d’une dynamique automatique, une « transcroissance » pour ainsi dire mécanique de la lutte contre l’oppression nationale en révolution prolétarienne. La LCR en avait tiré comme conclusion l’alignement derrière les organisations nationalistes qui, à un moment donné, ont pris la direction de la lutte : Ho Chi Minh au Vietnam, Ben Bella en Algérie, parmi bien d’autres. Ce qui a d’ailleurs conduit Pablo à devenir un conseiller de Ben Bella.

De la dynamique potentielle de la lutte contre l’oppression nationale, nous avons tiré la conclusion inverse, la conclusion révolutionnaire. Oui, le parti prolétarien doit tenter de prendre la direction de la lutte contre l’oppression nationale. Mais cela implique, non pas l’alignement derrière les courants nationalistes, mais au contraire une lutte décidée contre eux, au nom des intérêts de classe du prolétariat ! C’est précisément dans cette lutte que l’indépendance politique et organisationnelle rigoureuse du prolétariat est vitale.

Signe des temps, le NPA, héritier de la LCR, n’a même pas besoin de cette dynamique créée par la lutte d’un peuple qui se bat contre une oppression réelle, il se contente de l’inventer. À commencer par l’assimilation de ce qui se passe en Catalogne à ce qui s’est passé en Algérie et au Vietnam. Mettre sur le même plan la petite bourgeoisie aisée de la région la plus riche d’Espagne avec ses exigences de ne pas payer pour les plus pauvres, et les fellahs de l’Algérie colonisée, c’est ne rien comprendre à la lutte des classes. L’envie d’accrocher son wagon à n’importe quel train qui passe l’amène à dire n’importe quoi, en transformant au passage la théorie révolutionnaire de la révolution permanente en justification de la passivité.

Olivier Besancenot fait même mieux. Il réécrit, un siècle après, l’histoire de la révolution russe elle-même, pour l’adapter à la vision actuelle qu’en a le NPA. Par exemple, il minimise le rôle du Parti bolchevique. Entre juillet et octobre, explique-t-il, c’est la radicalisation naturelle du processus qui amène Octobre, mais nullement Lénine et le parti qui convainquent avec le mot d’ordre de « Tout le pouvoir aux soviets ». Reconnaissons cependant que Besancenot ne se revendique ni de Trotsky ni de Lénine.
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Re: Catalogne - Référendum du 1er octobre

Message par com_71 » 10 Déc 2017, 14:58

Dans LDC de décembre 2017. Discussion au congrès de LO :

Voz obrera (Espagne) a écrit :On ne peut pas séparer la crise catalane de la situation générale de toute l’Espagne, de l’aggravation de la situation de crise économique à l’échelle de tout le pays. Celle-ci a des conséquences pour les classes populaires dans toutes les autonomies, les grandes régions du pays. [...]

La crise catalane

La crise politique en Catalogne est devenue nationale et déchaîne les passions. Le gouvernement de Catalogne était composé de membres de la Gauche républicaine de Catalogne (ERC), le parti de ­­centre-gauche traditionnellement indépendantiste, et le Parti démocrate européen catalan (PDeCAT), parti de droite, nationaliste et maintenant indépendantiste. Ce gouvernement était appuyé par la Candidature d’unité populaire (CUP), gauche anticapitaliste. Il a décidé de suivre sa feuille de route vers l’indépendance, premièrement en organisant un référendum que l’État central avait interdit, et ensuite, au vu des résultats, en proclamant la République catalane. Le gouvernement catalan s’affrontait directement de ce fait au gouvernement central de Rajoy.

Ce dernier a envoyé en Catalogne des bateaux remplis de policiers et de gardes anti-émeutes, réussissant ainsi à étouffer le désir de larges secteurs de la population de choisir son avenir politique.

Le mécontentement populaire qui existe en Catalogne, du fait de la crise et de l’austérité, existe dans toute l’Espagne. En Catalogne il a été conduit vers le souverainisme par les manœuvres des uns et des autres, aussi bien les politiciens catalanistes que les politiciens dits espagnolistes ou unionistes. Un match entre voleurs, c’est ainsi que nous le résumons.

La conséquence, c’est la polarisation de la société catalane en deux moitiés et un appui généralisé au gouvernement de Rajoy dans le reste du pays. Cela a permis de faire passer au second plan la réalité sociale, la corruption et la politique antiouvrière des uns et des autres. Voilà pour résumer une situation qui a été très mouvante au jour le jour, avec une véritable hystérie d’accusations et de contre-accusations. Le discrédit de Rajoy a disparu ; il sort de cette crise renforcé, appuyé en plus par les socialistes et le parti de centre droit Ciudadanos.

Le pire est que l’indépendantisme a renforcé l’extrême droite qui, en raison de notre passé récent, des quarante ans de dictature, n’apparaissait pas ouvertement jusqu’à aujourd’hui, ce qui peut donner une idée de la droitisation qui s’est produite en Espagne. Pour la première fois depuis la mort de Franco on a vu des drapeaux monarchistes en quantité significative aux balcons des quartiers populaires. Y compris en Catalogne le conflit a permis à la droite espagnoliste et à certaines personnalités socialistes, d’organiser des mobilisations massives pour l’unité de l’Espagne et de créer un état d’esprit d’hostilité active à l’indépendance parmi la population catalane non souverainiste.

Il est certain qu’en dehors des manœuvres politiciennes des uns et des autres pour le pouvoir et le contrôle des institutions, il existe également une mobilisation populaire en faveur de l’indépendance qui répond et s’affronte à la politique antisociale qu’a menée le PP contre la population. Cependant le nationalisme est un piège qui ne peut mener qu’à une impasse les travailleurs et les classes populaires en Catalogne et dans le reste du pays. Les bénéficiaires de cette situation sont la bourgeoisie et ses partis politiques, qui s’affrontent pour le contrôle de secteurs de l’appareil d’État et des bénéfices qu’ils peuvent en retirer au travers des différents budgets. Le problème est que l’indépendantisme est appuyé en Catalogne par une fraction importante de la population.

Cette situation génère une tension, un antagonisme parmi les classes populaires. À la montée du catalanisme répond celle de l’espagnolisme. On disait souvent que Franco, par sa répression, avait fait plus que n’importe qui pour la montée du catalanisme ; c’est vrai aujourd’hui pour Rajoy.

Le capitalisme en Espagne comme en Catalogne a parié sur les sentiments patriotards pour imposer la même politique, la même exploitation au profit de la bourgeoisie. Son outil le plus efficace : dresser les travailleurs et les classes populaires les uns contre les autres et dévier la crise économique et sociale sur son terrain.

C’est précisément cette crise économique et sociale qui a déterminé, en dernière analyse, le virage de la droite catalaniste et de sa base petite-bourgeoise vers l’indépendantisme. Cette fuite en avant leur a permis de se mettre à la tête de la mobilisation et de se poser en victimes du vieil autoritarisme issu du franquisme de l’État espagnol et du gouvernement de Rajoy. Avec Puigdemont en Belgique, dans son exil d’opérette, et une partie de ses ministres en prison ou devant les tribunaux, le climat s’est dégradé. Ils sont déjà tous en campagne électorale, puisque Rajoy a convoqué des élections régionales en Catalogne pour le 21 décembre.

Le processus catalan n’aurait pas eu d’autre répercussion que les manœuvres politiciennes des partis s’il n’y avait pas eu une mobilisation réelle et massive, depuis plusieurs années, en faveur de l’indépendantisme. Cette orientation s’est concrétisée par une lutte pour le droit d’organiser un référendum dont le résultat aurait force de loi, puis par l’organisation du référendum du 1er octobre de cette année, la résistance aux tentatives de Rajoy d’empêcher ce référendum par la force, et l’opposition à l’article 155 de la Constitution, qui a permis de dissoudre le Parlement catalan, de convoquer de nouvelles élections et de mettre en prison une partie du gouvernement catalan.

Une mobilisation sur le terrain de la bourgeoisie

Cette mobilisation populaire pour l’organisation d’un référendum s’est faite au travers de Comités de défense du référendum, les CDR, transformés ensuite en Comités de défense de la République. Dans beaucoup de quartiers populaires, de petites villes et de villages, ces comités ont organisé le référendum, résisté à la police et participé aux grandes manifestations. Cela a donné un caractère populaire à l’organisation du référendum. Au cours de la dernière grève, mercredi 8 novembre, ils ont coupé des routes et des voies ferrées. Mais ces comités citoyens, qui regroupent des gens de sensibilités politiques diverses, ne sont pas allés au-delà des simples revendications démocratiques et indépendantistes, avec une absence totale de perspective de classe.

Le monde du travail est resté à la marge, dans sa grande majorité, en tant que classe. Cela ne signifie pas qu’il n’a pas participé, individuellement, aux mobilisations. Mais ses intérêts, ses nécessités et ses revendications propres ne sont pas apparus. On peut même dire qu’ils ont été masqués par toute la crise politique et la répression du gouvernement central... et catalan. Pour donner un exemple, dans quelques jours, six participants à un piquet de grève en 2012 seront jugés sur la demande de l’entreprise Starbook et des institutions catalanes, qui demandent six ans de prison. Pendant ce temps, tout ce qui apparaît dans les médias ce sont les prisonniers politiques catalanistes.

Le nationalisme n’est pas seulement une impasse pour le monde du travail, c’est décidément un poison très dangereux, qui n’hésite pas à recourir au mépris envers les autres et qui comprend y compris parfois un certain racisme dans bon nombre de ses arguments.

En tant que groupe politique nous sommes restés pratiquement seuls à défendre les idées communistes et internationalistes. La majorité des groupes d’extrême gauche se sont mis à la remorque des mobilisations indépendantistes en prétendant que la Catalogne est opprimée et que cette mobilisation populaire va affaiblir la droite espagnole, voire la monarchie. Des courants parlent même d’une révolution catalane. […]

Nous sommes certains que tôt ou tard le monde du travail se manifestera par ses luttes et mettra en échec les stratégies de la bourgeoisie avec ses nationalismes, ouvrant ainsi des perspectives de lutte pour le communisme. Bon courage dans votre travail militant, camarades, l’avenir appartient à notre classe, la classe ouvrière.
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Re: Catalogne - Référendum du 1er octobre

Message par bradley » 10 Déc 2017, 17:35

"Le monde du travail est resté à la marge, dans sa grande majorité, en tant que classe. Cela ne signifie pas qu’il n’a pas participé, individuellement, aux mobilisations. Mais ses intérêts, ses nécessités et ses revendications propres ne sont pas apparus"

Evidemment! L'ensemble des directions du mouvement ouvrier (PSC,PCE, Podemos, UGT, Commissions ouvrières....) étant toutes mobilisées
pour dénoncer le référendum du 1er octobre comme illégitime, aux côtés de Rajoy et de la monarchie franquiste, et pour combattre toute perspective d'une république catalane indépendante.
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Re: Catalogne - Référendum du 1er octobre

Message par Duffy » 21 Déc 2017, 23:55

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Re: Catalogne - Référendum du 1er octobre

Message par Plestin » 22 Déc 2017, 06:02

Les trois formations indépendantistes obtiennent 47,6 % des voix mais une courte majorité en sièges, grâce aux régions rurales sur-pondérées dans le calcul (donc, la région de Barcelone est moins indépendantiste). Pas grand chose de changé. Le fait notable c'est le laminage du PP de Rajoy, tandis que son rival Ciudadanos devient le premier parti en Catalogne et que le PS fait un bon score : comme si une grande partie des électeurs voulait dire à la fois "non à l'indépendance" et "non à la brutalité d'un Rajoy".

En tout cas on est loin des scores énormes du référendum du 1er octobre.


Huffington Post :

Par le jeu des pondérations de voix profitant aux régions rurales où ils sont bien implantés, les indépendantistes ont la majorité au parlement sans avoir la majorité des voix: 47,6 % des Catalans ont voté pour ces formations, mais 52 % contre. C'est un score semblable à celui de 2015.

Les électeurs catalans, qui ont battu avec près de 82% de votants le record historique de participation dans la région, ont toutefois désigné comme première force politique de la province le parti libéral anti-indépendance Ciudadanos, qui obtient 37 sièges.
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