Catalogne

Dans le monde...

Re: Catalogne - Référendum du 1er octobre

Message par Patrocle » 27 Oct 2017, 17:27

Le Parlement catalan vient de voter pour l’indépendance. Les réactions sont immédiates : Madrid obtient le soutien de l'Europe, de l'Allemagne, de la France...
Patrocle
 
Message(s) : 271
Inscription : 28 Fév 2017, 13:57

Re: Catalogne - Référendum du 1er octobre

Message par bradley » 27 Oct 2017, 18:01

La réaction mondiale contre le peuple catalan....qui pourrait en être surpris ? Plus que jamais, les travailleurs et leurs organisations, quels que soient les sentiments des uns et des autres, doivent tout faire pour empêcher Rajoy, Felipe et leur appareil de répression formé à bonne école, de briser l'aspiration légitime à une république catalane indépendante.
bradley
 

Re: Catalogne - Référendum du 1er octobre

Message par bradley » 27 Oct 2017, 18:32

prise de position du POID a écrit :Ce n’est pas à Madrid, ni à Paris, ni à Bruxelles ou Washington que doit se décider le sort du peuple catalan !

OUI au droit du peuple catalan à disposer de lui-même !

OUI au droit du peuple catalan à proclamer maintenant, comme il l’a décidé, la République catalane !

OUI au droit des peuples d’Espagne à proclamer, s’ils le décident, la République !

À bas la répression franquiste !

Libération immédiate des emprisonnés politiques !

Rajoy, Macron, Union européenne : bas les pattes devant le peuple catalan !

Vive l’unité des travailleurs et des peuples de l’État espagnol et de toute l’Europe !

Le Parti ouvrier indépendant démocratique appelle ses comités et ses militants à être prêts à répondre à tout appel à se rassembler sur ces mots d’ordre.

17 octobre, 13 heures
bradley
 

Re: Catalogne - Référendum du 1er octobre

Message par Jacquemart » 27 Oct 2017, 18:47

modération, il s'agit d'éviter que des mises en cause personnelles n'enveniment l'atmosphère
Avatar de l’utilisateur
Jacquemart
 
Message(s) : 203
Inscription : 16 Déc 2003, 23:06

Re: Catalogne - Référendum du 1er octobre

Message par bradley » 27 Oct 2017, 19:27

modération : réponse à un post supprimé par la modération
bradley
 

Re: Catalogne - Référendum du 1er octobre

Message par Patrocle » 27 Oct 2017, 19:40

modération : réponse à un post supprimé par la modération
Patrocle
 
Message(s) : 271
Inscription : 28 Fév 2017, 13:57

Re: Catalogne - Référendum du 1er octobre

Message par Patrocle » 27 Oct 2017, 20:28

un bon article dans Mediapart :
6 octobre 1934: cette si brève indépendance catalane
27 octobre 2017 Par Romaric Godin

Le 6 octobre 1934, le président catalan Lluís Companys proclame l’existence d’un État catalan coupé de l’Espagne. Une histoire qui a marqué les esprits indépendantistes en Catalogne.

C’était un jour d’octobre particulièrement doux, même pour Barcelone. Vers 20 heures, sur la place Sant Jaume, une foule se masse devant le palais de la Generalitat, le gouvernement catalan. Le président de ce dernier, Lluís Companys, s’avance sur le célèbre balcon qui trône au-dessus de l’entrée du bâtiment. Ses mots résonnent : « La Catalogne lève aujourd’hui son drapeau et appelle chacun à l’accomplissement de son devoir et à l’obéissance absolue au gouvernement de la Generalitat qui, à partir de ce moment, rompt toute relation avec les institutions faussées », comprenez celles de l’Espagne.

Et le président catalan de poursuivre : « En cette heure solennelle, au nom du peuple et du Parlement, le gouvernement que je préside assume l’intégralité du pouvoir en Catalogne et proclame l’État catalan dans la République fédérale espagnole. » Cette république fédérale restant alors à construire, ce 6 octobre 1934, Lluís Companys vient de proclamer l’indépendance de fait de la Catalogne, qui est détachée du reste de l’Espagne.

Soixante-treize ans plus tard, au cours d’un autre mois d’octobre très doux, un autre président de la Generalitat, Carles Puigdemont, a suspendu provisoirement la proclamation de la « République catalane ». Et malgré ces sept décennies d’écart, la figure de Lluís Companys – réfugié en France après la guerre civile, livré aux franquistes par les Allemands et fusillé en 1940 – reste omniprésente dans les esprits.

Quelques heures avant le discours que l’actuel président catalan a prononcé le 10 octobre, Pablo Casado, le porte-parole du parti populaire (PP) de Mariano Rajoy, a menacé Carles Puigdemont de subir le même sort que Companys, précisant ensuite qu’il évoquait 1934 et non pas 1940. Quelques jours plus tard, le 15 octobre, Carles Puigdemont a rendu un hommage appuyé à Lluís Companys, précisant qu’il fut victime de « l’ordre et de la légalité établies ».

La proclamation du 6 octobre 1934 présente, dans un contexte très différent de celui d’aujourd’hui, des ressemblances étonnantes, qui sont encore renforcées par la persistance du souvenir dans les mémoires catalanes. Même si cette proclamation d’indépendance n’est que partielle, dans le cadre de la « République fédérale espagnole » et, même si elle est la troisième de l’histoire de la Catalogne après celles de 1640 et de 1931, elle reste une date marquante pour les indépendantistes d’aujourd’hui.

Comment en est-on arrivé à cette indépendance, au soir du 6 octobre 1934 ? À cette date, le nationalisme catalan est relativement jeune. Il est né dans les années 1880 et s’est greffé sur le mouvement fédéraliste du politicien catalan Francesc Pi i Margall, brièvement président de la première République espagnole, entre juin et juillet 1873. Politiquement, il a émergé dans les années 1900 et a obtenu en 1914 la création d’une structure régionale, la Mancomunitat. Celle-ci est abolie par la dictature de Diego Primo de Rivera, soutenue par le roi Alphonse XIII, en 1923. La répression du catalanisme par ce dernier développe les courants républicains et de gauche du nationalisme catalan et débouche, en mars 1931, après la chute du dictateur, sur la création de la Esquerra republicana de Catalunya (ERC), la gauche républicaine de Catalogne.

L’ERC comporte plusieurs courants, mais est dominée par les indépendantistes d’Estat Català, fondé par son président Francesc Macià. Avant les élections municipales d’avril 1933, ce dernier signe avec les républicains espagnols le pacte de Saint-Sébastien, afin de constituer un front antimonarchique. Une stratégie qui se traduit par une large victoire républicaine, le 12 avril 1931. Deux jours plus tard, Alphonse XIII abdique et Francesc Macià proclame la « République catalane dans la fédération des États ibériques », dont il devient président. Cette proclamation d’indépendance est d’abord un mouvement stratégique, destiné à arracher aux républicains espagnols un statut d’autonomie large pour la Catalogne. La tactique se révèle payante. Pour éviter l’indépendance, le gouvernement provisoire de Madrid accorde le rétablissement de la Generalitat, institution supprimée en 1714 après la chute de Barcelone aux mains des Bourbons. Un statut d’autonomie large est accordé, non sans mal, par les Cortes espagnols en 1932. Mais la question catalane n’est pas close. La gauche et le centre-gauche, au pouvoir à Madrid, voient leur étoile rapidement pâlir. La droite cléricale et nationaliste redresse la tête et s’unit au sein de la Confédération espagnole des droites autonomes (CEDA), profitant précisément du mécontentement causé par les autonomies basque et catalane, de l’influence de l’Église et de la crise économique, qui frappe le pays dans le sillage du krach boursier de 1929 et de la crise bancaire britannique de 1931. Cette crise renforce par ailleurs les tensions sociales et l’influence du syndicalisme anarchiste de la CNT, particulièrement forte en Andalousie et en Catalogne.

En septembre 1933, la droite et le centre remportent les élections aux Cortes, dans un contexte de forte abstention (33 % de l’électorat). Dans un premier temps, le centre radical laïc tente de former un gouvernement avec le soutien sans participation de la CEDA. Mais les tensions avec la Catalogne s’enveniment rapidement, alors que Lluís Companys a remplacé Francesc Macià, décédé en décembre 1933, à la tête de la Generalitat et a été confirmé en janvier 1934 par la victoire de l’ERC aux élections catalanes. La Catalogne et l’Espagne font alors des choix politiques divergents. Dans un contexte de tensions sociales et de pression de la CNT, la Generalitat fait adopter par le Parlement catalan, en avril 1934, une loi sur les contrats agricoles qui favorise les journaliers au détriment des propriétaires.
Une brève indépendance

Ces propriétaires décident d’en appeler au tribunal des garanties constitutionnelles de Madrid, qui constate que la Constitution attribue la législation sociale à l’État central et, le 10 juin, censure la loi catalane. Mais Lluís Companys ne peut accepter de revenir en arrière et de laisser à la gauche et aux anarchistes le monopole du progrès social. Le 12 juin, le Parlement catalan vote à nouveau la même loi que celle que le tribunal constitutionnel avait censurée, sortant ainsi ouvertement de la législation espagnole. Le premier ministre Ricardo Samper est tenté par un dialogue avec les Catalans et les Basques, qui ont emboîté le pas. Mais la CEDA refuse tout compromis et déplore, du reste, la « faiblesse » de Samper face au mouvement social. Son dirigeant, José María Gil Robles, exige, le 1er octobre, la démission du premier ministre, qu’il obtient sans difficulté. Le 4 octobre, les radicaux d’Alejandro Lerroux acceptent de former un gouvernement dirigé par ce dernier avec des membres de la CEDA.

Hommage de Carles Puigdemont, Ada Colau et Carme Forcadell à Luís Companys © Reuters Hommage de Carles Puigdemont, Ada Colau et Carme Forcadell à Luís Companys © Reuters

Ce nouveau gouvernement est considéré comme une déclaration de guerre par la gauche, les nationalistes catalans et les anarchistes. Des insurrections ouvrières commencent, notamment dans les Asturies. En Catalogne, il semble évident que le gouvernement de Madrid va tenter de réduire l’autonomie et de briser les tentations sociales de la région. Les partis de l’Alliance ouvrière et une partie de l’ERC considèrent désormais que la seule solution pour échapper à la réaction cléricale et sociale est l’indépendance, du moins en attendant la chute de la droite espagnole. Les syndicats et les partis de gauche déclenchent, le 5 octobre, une grève générale, qui paralyse Barcelone et la Catalogne. Le soir, une manifestation se dirige vers le palais de la Generalitat, derrière la banderole : « Nous exigeons la proclamation de la République catalane », et sous les cris d’appel aux armes. Dans plusieurs villes catalanes, on proclame déjà l’indépendance.

Lluís Companys est hésitant. Il se méfie de sa gauche. Il n’est pas un indépendantiste convaincu (il est membre de la fraction fédéraliste de l’ERC, le Partit Republicà Català) et reste attaché à la légalité républicaine espagnole. Pour lui, si indépendance il y avait, elle ne pourrait être que provisoire. Il ignore aussi sa force réelle, alors qu’une partie de la société catalane est clairement espagnoliste, à commencer par la CNT, qui s’appuie sur les immigrants andalous et ses ennemis de la haute bourgeoisie catalane de la Lliga catalana. Sur qui peut-il compter ? Politiquement, le soutien des socialistes est incertain. Militairement, son ministre de l’intérieur, Josep Dencàs, détesté par les anarchistes, contre lesquels il a mené une guerre féroce, a constitué une milice catalane, les Mossos d’Esquadra (dont le nom sera donné en 1980 à la police catalane), mais ne peut compter que sur une centaine d’hommes face à l’armée espagnole du général Domingo Batet.

Le président catalan tente de convaincre Batet de le soutenir. En vain. Lluís Companys ne peut cependant pas résister longtemps à la demande de séparation qui s’amplifie en Catalogne. Le 6, la grève se poursuit et débouche sur de nouvelles manifestations en faveur de la République catalane. Le soir, il décide de couper la poire en deux par sa proclamation d’un « État catalan dans la République fédérale espagnole ». Mais, concrètement, la Generalitat sort de l’orbite espagnole.

Le gouvernement madrilène le comprend immédiatement ainsi. Domingo Batet proclame rapidement « l’état de guerre » en Catalogne. La Generalitat se montre incapable d’organiser une résistance forte. La proclamation d’indépendance ne conduit à aucune mobilisation de l’ensemble des Catalans. La CNT, notamment, refuse de s’associer au « bourreau » Dencàs, mais c’est aussi le cas des socialistes. Quelques combats ont lieu dans la nuit, faisant 80 victimes. À 6 heures du matin, le 7 octobre, le gouvernement catalan est aux arrêts et transféré à la prison de Puerto de Santa Maria, près de Cadix. L’autonomie catalane est suspendue. Elle retrouvera progressivement ses compétences en 1935, mais Lluís Companys ne recouvrera la liberté qu’après la victoire du Front populaire espagnol, en février 1936. Durant la guerre civile, il restera fidèle à la République espagnole, tout en continuant à s’opposer à une partie de sa gauche, le Parti ouvrier d’unité marxiste (POUM) et la CNT, écrasés en 1937 avec l’appui des communistes du PSUC.

Cette brève indépendance rappelle certes par bien des aspects la situation actuelle, mais elle n’est guère comparable. L’Espagne d’alors est bien plus isolée et rurale que celle d’aujourd’hui, industrialisée et européenne. Sa démocratie est encore balbutiante et l’armée y joue un rôle beaucoup plus important. La situation catalane est également différente : Carles Puigdemont est un indépendantiste convaincu, bien plus que l’hésitant Companys, et il peut s’appuyer sur une mobilisation populaire plus forte, mais aussi beaucoup plus pacifique. Reste que ce 6 octobre 1934 demeure un souvenir marquant pour l’indépendance catalane : celui d’une tentative fondée sur un accord fédéral, réduite à l’échec par la brutalité de la réponse espagnole au nom de la légalité.
Patrocle
 
Message(s) : 271
Inscription : 28 Fév 2017, 13:57

Re: Catalogne - Référendum du 1er octobre

Message par artza » 28 Oct 2017, 05:40

L'article rappelle le caractère profondément anti-ouvrier de Companys et de son gouvernement (mai 1937).
artza
 
Message(s) : 2404
Inscription : 22 Sep 2003, 08:22

Re: Catalogne - Référendum du 1er octobre

Message par bradley » 28 Oct 2017, 08:02

Le problème c'est de savoir si, comme Trotsky, nous devons faire nôtre le Droit (et non pas l'obligation!) à la séparation, à l'indépendance, le droit à une république catalane indépendante même si cette république n'a (encore!) rien de bolchevique! Ou si, face aux aspirations du peuple catalan, on répond "oui" à condition que vous proclamiez votre accord préalable avec le communisme! Il faut être capable d'analyser la profondeur de l'attachement de la classe ouvrière à une république catalane, de distinguer la puissance de la vague par rapport à l'écume de la représentation (temporaire) petite bourgeoise de cette aspiration légitime (les capitalistes catalans, tout comme l'ensemble du capitalisme financier et de ses institutions refusent massivement cette indépendance).
La seule position correcte, c'est de soutenir publiquement le combat pour une république catalane indépendante tout en combattant pour une république ouvrière, donc tout en construisant un parti révolutionnaire marchant donc sur ses deux pieds!
bradley
 

Re: Catalogne - Référendum du 1er octobre

Message par bradley » 28 Oct 2017, 08:17

Extrait d'un article de "20 minutes"....Plus loin, Perez, estellada (drapeau des indépendantistes à connotation plus partisane) autour de la tête, est bien plus tranchant : « D’où Madrid va nous donner des leçons de démocratie ? On a le parlement le plus ancien, eux, ce sont des descendants de Franco au pouvoir. »
Comme beaucoup à Barcelone, il regrette le manque de soutien de l’Europe. Sans s’en étonner. « L’Europe est une fédération d’empires. L’époque des empires, c’est fini. Ici, on crée l’Europe des peuples, et ça leur fait peur ! »
bradley
 

PrécédentSuivant

Retour vers Actualités internationales

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 15 invité(s)