Porto-Rico après le passage de Maria

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Porto-Rico après le passage de Maria

Message par com_71 » 07 Oct 2017, 14:24

Maria a frappé Porto Rico le 20 sept. 2017
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ouragan_Maria_(2017)

30/09/2017 à 20h08 BFMTV a écrit :Ouragan Maria:
le ton se durcit entre Trump et Porto Rico sur la gestion de l'aide


Donald Trump a durci le ton ce samedi à l'égard des autorités de Porto Rico qui mettent en cause sa gestion de l'aide pour l'île frappée par l'ouragan Maria, fustigeant des responsables qui "veulent que l'on fasse tout pour eux".
Ajoutant à une polémique qui enfle depuis plusieurs jours aux Etats-Unis sur la lenteur des secours et de l'Etat fédéral, le président américain a accusé "certains à Porto Rico" d'être "incapables de mettre leurs employés au travail pour aider".

"Ils veulent que l'on fasse tout pour eux, alors que ce devrait être un effort de toute la communauté. 10.000 employés fédéraux en ce moment sur l'île font un travail fantastique", s'est-il exclamé sur Twitter, depuis son golf de Bedminster dans le New Jersey (nord-est) où il passe le week-end.

"Aidez-nous. Nous sommes en train de mourir"


Le président américain a nommément cité la maire de la capitale de Porto Rico, Carmen Yulin Cruz, à laquelle il reproche de faire preuve d'un "leadership médiocre". Cette dernière a été particulièrement virulente dans ses critiques de la réponse mise en oeuvre par l'Etat fédéral. Elle arborait vendredi sur les chaînes de télévision américaines un tee-shirt noir avec l'inscription "Aidez-nous. Nous sommes en train de mourir".

"Je ne peux pas comprendre que la plus grande nation du monde ne puisse pas organiser la logistique pour une petite île", avait-elle lancé lors d'une conférence de presse.


"J'ai en assez d'être polie. J'ai en assez d'être politiquement correcte. Je suis folle de rage", avait-elle ajouté. L'édile a également partagé sur son compte Twitter un article du Washington Post sur "le week-end perdu" de Donald Trump et de la Maison Blanche pendant plusieurs jours la semaine dernière, au plus fort de la crise, alors que le président résidait dans son golf de Bedminster.

Des dégâts immenses

À Porto Rico, des habitants désespérés et dépassés par l'ampleur considérable des dégâts causés par Maria se languissent d'une aide qu'ils disent ne pas voir arriver. À San Juan, la capitale, dans le nord de l'île, de longues files d'automobilistes se sont formées devant les stations-service. Il faut parfois attendre six ou huit heures pour faire le plein, sous la surveillance de gardes de sécurité armés.

L'ouragan Maria a causé des dégâts immenses sur les infrastructures, avec notamment des coupures de routes, d'eau, d'électricité et des télécommunications pendant plusieurs jours. Les premières cargaisons d'aide - vivres, eau, carburant, générateurs - ne sont pas parvenues aussi vite que pour le Texas et la Floride, touchés respectivement par les ouragans Harvey et Irma fin août et début septembre.

5.000 soldats et 10.000 personnels civils déployés sur l'île

Le gouvernement américain a toutefois levé pour dix jours des restrictions sur l'acheminement maritime des secours, ce qui doit permettre d'accélérer les opérations, placées sous le commandement d'un militaire, le général Jeff Buchanan. Près de 5.000 soldats et 10.000 personnels civils ont été déployés sur l'île. L'armée va de son côté déployer des hélicoptères et des hôpitaux mobiles, a indiqué vendredi le général Buchanan. Mais les détracteurs de Donald Trump l'accusent de négliger Porto Rico, un territoire administré par les Etats-Unis et dont les habitants sont des citoyens américains.

Le président a prévu de s'entretenir samedi par téléphone avec plusieurs officiels de Porto Rico, dont le gouverneur Ricardo Rossello, et le directeur de la Fema, a indiqué la Maison Blanche. Il doit également se rendre mardi sur l'île avec son épouse Melania.
M.P avec AFP


Huffington Post 04/10/2017 a écrit :L'ahurissant discours de Trump à Porto Rico, dévasté par l'ouragan Maria
Enfin de passage sur l'île dévastée, il a félicité les autorités pour les "seize victimes" et singulièrement manqué de tact.


ÉTATS-UNIS - Voilà qui ne risque pas d'arranger l'image de Donald Trump à Porto Rico. Attendu depuis des semaines et les dommages dramatiques causés par l'ouragan Maria, le président américain s'est enfin rendu sur l'île ce mardi 3 octobre. Et il s'est évidemment adressé aux autorités locales, dans une discussion retransmise sur Facebook.

Un discours marqué par le manque de tact et le vocabulaire employé par Donald Trump. D'emblée, le président des États-Unis a ainsi comparé le passage dévastateur de l'ouragan Maria à ce qu'il considère comme "une vraie catastrophe", à savoir l'ouragan Katrina en 2005.

Et de se féliciter -après avoir tenu à dénoncer le fait que Porto Rico a coûté de l'argent à l'État américain à la suite du drame- que "16 personnes soient décédées", contre des milliers douze ans plus tôt. "Vous pouvez être fiers de ce qui vient de se passer à Porto Rico", a-t-il lancé.


Courrier international - 04/10/2017 a écrit :Porto Rico. Pire que l’ouragan, le passage de Trump

Deux semaines après la catastrophe causée par l’ouragan Maria à Porto Rico, le président américain, en visite sur l’île ce mardi 3 octobre, s’est félicité pour sa gestion de la crise, aggravant la pluie de critiques au sujet de son action.

“La visite de Trump à Porto Rico est un désastre politique”, titre sans ambages le mensuel The Atlantic. Très attendu après une gestion de crise extrêmement critiquée, le discours du président américain deux longues semaines après le passage de l’ouragan Maria sur l’île des Caraïbes n’a pas réussi à apaiser la situation. Loin de là.

Si la visite à Porto Rico cherchait à changer l’impression que Trump n’avait pas pris [l’ouragan] Maria au sérieux et ne ressentait pas d’empathie pour ses victimes, le discours de mardi n’a pas servi cette cause”, constate le magazine de Washington.

Un nombre de morts minime

Le président s’est, en effet, déclaré “très fier” que l’île n’ait pas connu de “véritable catastrophe” comme lors du passage de l’ouragan Katrina en Louisiane et à La Nouvelle-Orléans en 2005. Pour appuyer ses propos, il a comparé le nombre de morts entre deux tempêtes.

"Chaque mort est une horreur, mais si vous regardez une vraie catastrophe comme Katrina, et les centaines et centaines de personnes qui sont mortes, et que vous comparez ce qui s’est passé ici et votre nombre de morts ? Seize personnes contre des milliers. Vous pouvez être très fiers.”


Une comparaison “qui a peu de sens et minimise la souffrance de Porto Rico”, dénonce The Atlantic. Qui rappelle que “Katrina est à la fois l’ouragan le plus meurtrier de l’histoire américaine depuis 1928 et un exemple de choix d’un désastre mal géré”.

Pour le journal, ce discours ne fait que renforcer l’impression que Donald Trump traite la catastrophe de Porto Rico “davantage comme une séquence politique que comme histoire humaine”. Sans parler du fait que les chiffres avancés par le président sous-estimaient le bilan humain. Le nombre de morts à la suite de l’ouragan Maria a été relevé à 34 dans la journée de mardi.

Aucun réconfort pour les victimes

Le président a également tenté une plaisanterie sur le coût financier des destructions sur l’île.
“Je suis désolé de vous le dire, mais vous avez un peu chamboulé notre budget, parce que nous avons dépensé beaucoup d’argent pour Porto Rico”
, rappelle le président. Une blague à laquelle n’avaient pas eu droit le Texas et la Floride après les ouragans Harvey et Irma, remarque The Atlantic.

Cette réaction deux poids deux mesures est également dénoncée par The New Yorker qui s’interroge : “Si les Portoricains pouvaient voter auraient-ils été aussi mal servis ?” Les habitants de l’île sont, en effet, citoyens américains mais ne peuvent pas voter pour élire le président puisque Porto Rico a le statut d’État libre associé aux États-Unis.

L’hebdomadaire new-yorkais résume en un titre la visite du président des États-Unis de mardi : “Trump explique aux Portoricains qu’ils ont été chanceux”. Et d’ajouter :

À Porto Rico, Trump n’a offert aucun réconfort, aucun engagement concret pour des secours ou des projets de reconstruction de grande ampleur qui sont nécessaires de toute urgence. À la place, à Guaynabo, il a jeté des rouleaux d’essuie-tout à la foule et a dit à une famille ‘Passez un bon moment’”.

Maïder Gérard


Radio Canada 4 octobre 2017 a écrit :Porto Rico, une île dévastée
reportage de Christian Latreille

L'île de Porto Rico se relève très lentement du passage de l'ouragan Maria. Les habitants manquent de tout et certains attendent toujours que l'aide arrive.

Maria a laissé le long de sa route à Porto Rico un tunnel de désolation. L'ouragan a brisé, comme des allumettes de bois, des arbres et des pylônes en béton.

Presque toute l'île est sans électricité depuis deux semaines.

Rachel Ayala, 70 ans, est née à Loiza, à l'est de la capitale San Juan. Elle n'en peut plus d'attendre de l'aide. Sa maison est ravagée et le toit arraché. La cour arrière est une zone de guerre. Elle a tout de même réussi à s'enfuir, dit-elle, 15 minutes avant l'arrivée de Maria.
Une heure plus tard, tout était détruit.

Les dégâts sont pires encore chez son voisin Luis. Un arbre s'est écrasé sur sa demeure. Il n'en reste plus rien.
« Je me sens mal, je suis triste. Moi, ma femme et mes trois enfants devons habiter chez ma grand-mère dans une petite chambre », explique Luis Alvarez

Sans électricité, sans climatisation à Loíza, le barbier Juan Pablo Quiñones, offre ses services à l'extérieur pour la première fois. Dix-sept clients se sont assis dans sa chaise, une très bonne journée pour un lundi, dit-il. Il continuera dehors jusqu'à ce que le courant soit rétabli.
Sans électricité, sans climatisation à Loíza, le barbier Juan Pablo Quiñones, offre ses services à l'extérieur pour la première fois. Dix-sept clients se sont assis dans sa chaise, une très bonne journée pour un lundi, dit-il. Il continuera dehors jusqu'à ce que le courant soit rétabli.

La vie à Porto Rico est devenue, pour ses 3,5 millions d'habitants, une longue file d'attente. Les gens attendent pour de l'essence, pour de l'argent à la banque, pour de la glace, une denrée rare sur l'île.

Le propriétaire de l'usine en fabrique 165 000 kilos quotidiennement. Il aurait besoin de 2 millions de kilos par jour.
À la station service, Rachel Gutierrez se trouve chanceuse de n'avoir qu'à attendre une heure pour de l'essence. La veille les gens ont patienté six heures. Sa voiture est à sec, dit-elle. « J'attends pour remplir le bidon. Puis je devrai attendre encore pour remplir le réservoir de ma voiture. Et puis j'attendrai pour de la glace. »

« Je suis incapable de faire assez de glace pour tout le monde et ça me rend triste », explique le propriétaire de Las Flores Ice Nelson Gutierrez.
Sans courant dans une grande partie de l'île, il y a un manque criant de glace. À Rio Grande, les gens attendent des heures pour un ou deux sacs de glace de sept kilos chacun. Le propriétaire de la fabrique dit ne pas pouvoir fournir à la demande. Et cela cause parfois des tensions dans les longues files d'attente.
Sans courant dans une grande partie de l'île, il y a un manque criant de glace. À Rio Grande, les gens attendent des heures pour un ou deux sacs de glace de sept kilos chacun. Le propriétaire de la fabrique dit ne pas pouvoir fournir à la demande. Et cela cause parfois des tensions dans les longues files d'attente.

Porto Rico vit le pire désastre naturel de son histoire après une grave crise économique.

On commence à peine à remonter les lignes électriques.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: Porto-Rico après le passage de Maria

Message par com_71 » 06 Déc 2017, 09:57

Leila MACOR,AFP•6 décembre 2017 a écrit :Porto Rico: rétablir l'électricité, une tâche titanesque après l'ouragan

Ponce (Porto Rico) (AFP) - Poteau arraché après poteau arraché, les électriciens travaillent sans relâche à Porto Rico pour rétablir le réseau dévasté lorsque l'ouragan Maria a frappé, le 20 septembre. Exténués, sous la pression d'habitants sinistrés depuis des semaines, ils puisent leur force dans ce cri de joie: "La lumière est revenue!"

Au petit matin, une brigade de six électriciens équipés de deux grues s'attaque à l'ascension d'un chemin de terre escarpé, qu'ils ont ouvert quelques jours plus tôt dans une région montagneuse, près de Ponce, dans le sud de l'île caribéenne. Leur but: accéder à l'enchevêtrement de câbles, poteaux et branches laissé dans le sillage de l'ouragan meurtrier.

"C'est dur, mais c'est comme ça qu'on se donne du courage, en se fixant des objectifs", explique Daniel Velez, 42 ans, chargé de rétablir les lignes électriques au sein de cette équipe.

"Tout le monde scrute ce que l'on fait et beaucoup sont très reconnaissants", ajoute-t-il, casque jaune vissé sur la tête comme ses collègues, tous en sueur sous le dur soleil de la mi-journée tropicale.

Débroussailler, démêler le tout, percer le sol, planter le nouveau poteau et installer les câbles leur prend presque toute la journée. Et il leur en reste encore 50.000 à installer.

"La première fois qu'on a rétabli l'énergie dans un quartier, ça a été impressionnant", se souvient Daniel Velez. "Ça remplit de fierté de voir une telle joie, et que tout le monde t'applaudisse, et les gens qui pleurent. C'est émouvant."

- Plongés dans le noir -

Comme eux, plus de 3.300 personnes travaillent au rétablissement de l'électricité sur ce territoire américain, entre employés de l'Autorité publique de l'énergie électrique (AEE) de Porto Rico, du Corps des ingénieurs de l'armée américaine et de plus de 60 entreprises locales.

Les ouvriers de l'AEE travaillent six jours de suite, plus de 12 heures ou plus par jour, depuis que l'ouragan a soufflé sur l'île ses vents dévastateurs de plus de 250 km/h.

"D'où pensez-vous que viennent ces cernes?" ironise une employée de l'entrepôt de Ponce.

La tâche est si vaste qu'une bonne partie des 3,4 millions habitants de Porto Rico sont toujours privés de réfrigérateurs et de ventilateurs dans la chaleur suffocante, et plongés dans le noir la nuit. À la fin de la semaine dernière, la production d'électricité n'atteignait que 58% de ses capacités.

"Notre système était très ancien", explique à l'AFP Justo Gonzalez, directeur intérimaire de l'AEE. "Aucun système électrique du monde n'aurait pu supporter" un tel choc, poursuit l'homme, qui lui non plus n'a toujours pas d'électricité chez lui.

Si des soupçons de corruption ont entravé les réparations, pour les techniciens sur le terrain, les obstacles sont bien plus tangibles. Face au manque de matériel, ils recyclent comme ils peuvent ce qu'il reste des poteaux et câbles détruits.

"On n'a pas de poteaux, on n'a pas d'isolant, on n'a pas de câbles, on n'a pas de personnel, ni de grue", énumère Angel Figueroa Jaramillo, président du principal syndicat de l'AEE.

"Il y a des endroits où on a trois grutiers pour une seule grue. Et une grue qu'il faut traiter avec beaucoup de soin parce qu'elle est vieille", poursuit-il.

Un manque de matériel qui s'explique notamment par le fait qu'un premier ouragan, Irma, était déjà passé tout près de l'île deux semaines avant Maria, selon Justo Gonzalez. Puis, quand le puissant ouragan s'est abattu sur Porto Rico, les autorités ont donné la priorité aux livraisons d'aliments, d'eau et de médicaments.

- 'Quel beau transformateur' -

Vingt jours après le passage de Maria, le Corps des ingénieurs américains a ordonné la livraison de 50.000 poteaux et de 10.460 kilomètres de câbles pour Porto Rico. Selon Justo Gonzalez, 6.000 poteaux commenceront "bientôt" à arriver chaque jour.

À Gurabo, une zone urbaine du centre-est de l'île, une autre brigade s'affaire. La nuit tombée, les habitants sont assis sous leurs porches et regardent, avec une impatience mêlée de nervosité, les électriciens travailler.

"Aïe, merci mon Dieu, ce transformateur a l'air magnifique! Qu'il est beau!" s'exclame Maria Carrion, une retraitée de 64 ans.

La première chose qu'elle fera quand le courant sera revenu? "Laver le linge." Ses mots se précipitent. "Et couper l'herbe", dit-elle, avant de se raviser: "En fait, de nuit, non. Je mettrai plutôt le ventilateur en marche, et toutes les bouteilles d'eau dans le congélateur et j'aurais beaucoup, beaucoup de glaçons", rêve-t-elle à haute voix.

"Et après, je regarderai la télévision. Je ne vais pas dormir."
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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