Brexit or not Brexit, that is (not) the question

Dans le monde...

2e référendum le 26 mai en Gde Bretagne !

Message par com_71 » 01 Avr 2019, 09:34

Agora Vox a écrit :Brexit : vote parlementaire surprise en faveur d’un 2e référendum le 26 mai par Sylvain Rakotoarison

« L’accord que nous avons obtenu avec les parlementaires vise à trouver une issue démocratique à la paralysie et à la confusion qui règnent depuis quatre mois. Je suis fière de rendre le peuple une nouvelle fois acteur souverain du destin britannique. Je suis fière de l’avoir servi. Je souhaite que nos amis européens prennent la mesure des difficultés de notre situation politique et acceptent les deux demandes que je leur adresserai dès demain lundi. » (Theresa May, le 31 mars 2019 à Londres).

On pensait que la vie politique britannique était relativement facile à comprendre quand on la comparait à celle en Italie, en Israël, et même en Allemagne, voire en France, mais ce n’était qu’illusion. Avec le Brexit, le paysage politique britannique est totalement éclaté. Non seulement l’électorat est divisé en deux moitiés à peu près égales (pour ou contre le Brexit), mais le clivage se retrouve aussi, à des proportions différentes, à l’intérieur des deux grands partis, les travaillistes et les conservateurs qui sont au pouvoir. Depuis la signature du Deal (accord) avec les Européens, le 25 novembre 2018, la Premier Ministre Theresa May n’a cessé d’essuyer une série de désaveux parlementaires de la part de ses propres troupes, les plus humiliants les uns que des autres.

Le vote de ce dimanche 31 mars 2019 à 21 heures (heure de Paris), in extremis, a de quoi éloigner de quelques mois le risque catastrophique du hard Brexit, à savoir du Brexit sans Deal (je garderai ici le terme anglais d’accord). Heureusement que le Conseil Européen du 21 mars 2019 a reporté la date théorique du Brexit du 29 mars 2019 au 12 avril 2019 ! Que prévoit ce vote ? C’est nouveau en tout cas et la chronologie que j’ai proposée précédemment montre à quel point le cheminement de la Chambre des Communes du Royaume-Uni est tortueux. En gros, on sait ce que les députés ne veulent pas (à savoir rien !) mais on ne sait pas encore ce qu’ils veulent.

En décidant finalement de recourir aux urnes, les députés se sont dit que c’était la dernière issue possible, et en plus, une issue par le haut, selon le vieil adage que ce que le peuple a fait, seul le peuple peut le défaire. Le peuple britannique va donc revoter, et pas n’importe quand, le jour des élections européennes, le dimanche 26 mai 2019, ce qui est nouveau car généralement, c’est plutôt en semaine (la date elle-même a fait l’objet d’une longue discussion et la date du jeudi 23 mai 2019, initialement proposée, a été remplacée par celle du 26 mai 2019 dans le but de ne pas influencer les élections européennes des autres pays européens).

La question du référendum également a été très délicate à formuler. Il a été décidé de proposer trois options possibles, laissant toutes les portes ouvertes : 1/ le Brexit avec le Deal négocié avec l’Union Européenne ; 2/ le Brexit sans Deal (hard Brexit) ; 3/ l’annulation du Brexit par la révocation de l’article 50 du Traité sur l’Union Européenne, et donc, le maintien du pays au sein de l’Union Européenne. Comme il y a un risque qu’aucune majorité absolue ne se dégage à l’issue du scrutin, il a été décidé de rendre victorieuse l’option ayant obtenu le plus grand nombre de voix, même sans atteindre la majorité absolue des suffrages exprimés, comme c’est déjà le cas dans l’élection des députés, au scrutin majoritaire uninominal à un tour.

Si Theresa May a accepté cette dernière solution, elle qui a toujours refusé le retour en arrière (le 26 mars 2019, elle martelait encore : « Ce gouvernement ne révoquera pas l’article 50. Nous honorerons le résultat du référendum de 2016 et travaillerons avec le Parlement pour parvenir à un accord garantissant que nous quittons l’Union Européenne. »), c’est parce qu’elle a pensé qu’avec ce référendum à trois options, très particulier, les partisans du Brexit vont tous se regrouper derrière le Deal qu’elle a négocié avec l’Union Européenne.

Les partisans du retour en arrière et de l’annulation du Brexit ont fait valoir, eux, que l’intérêt économique des Britanniques n’était pas dans le Brexit. Ils ont également rappelé qu’on ne transforme pas ainsi la vie de dizaines de millions de personnes avec une simple majorité des voix, car en 2016, plus de 48% des électeurs britanniques étaient opposés au Brexit et on ne les a jamais écoutés depuis trois ans, comme l’a rappelé l’ancien Vice-Premier Ministre pro-européen Michael Heseltine. D’ailleurs, le 23 mars 2019, une manifestation de plus d’un million de participants est venue montrer l’importance de cette voix, ainsi qu’une pétition pro-européenne qui a obtenu en une semaine plus de six millions de signataires.

Quant aux hard-brexiters opposés à l’accord de Theresa May, ils ont trouvé dans ce second référendum la voie institutionnelle indiscutable pour faire un Brexit dur qui, selon eux, a des chances de remporter la majorité relative des votes. Pour l’instant, aucun sondage n’a encore été réalisé mais dans quelques jours, ils seront nombreux à évaluer les intentions de votes.

Il faut rappeler que depuis le début de la crise politique en novembre 2018, opposant Theresa May à sa majorité parlementaire, l’Union Européenne a répété inlassablement qu’il n’était pas question de renégocier un nouvel accord, que c’était à prendre ou à laisser, et qu’il était temps d’en finir avec ce sujet qui a monopolisé l’énergie et l’agenda de l’Union Européenne pendant trois ans.

Dans tous les cas, Theresa May n’est pas vraiment encore au bout de sa peine. En effet, si le 27 mars 2019, elle a confirmé qu’elle démissionnerait très prochainement (elle a annoncé qu’elle quitterait le 10 Downing Street probablement au milieu de juillet 2019), elle a encore quelques missions périlleuses à remplir, et la première, ce sera de convaincre le Conseil Européen qui se tiendra le 10 avril 2019 à Bruxelles d’accepter les changements britanniques sur l’adoption du Deal.

Ainsi, la première chose à faire, c’est de permettre de repousser la date du Brexit au 12 juillet 2019 afin d’être prêt à toutes les éventualités du scrutin. En cas de victoire du Brexit avec Deal, il faudrait en effet que la Chambre des Communes vote une série de lois pour se conformer aux consignes de l’accord, un mois et demi ne serait pas de trop. Pour les deux autres options possibles, la date du Brexit ou non Brexit ne changerait pas particulièrement l’évolution des affaires. En cas de victoire de l’une des deux options du Brexit (hard ou avec Deal), le fait de fixer la date du Brexit après le 30 juin 2019 ne doit pas obliger le Royaume-Uni à élire des députés européens pour seulement quelques jours. C’est là une difficulté juridique et constitutionnelle importante.

La deuxième condition pour mener à bien ce nouveau calendrier, c’est effectivement de convaincre l’Union Européenne qu’il ne faut pas obliger les Britanniques à faire élire des députés européens même si leur pays est encore membre de l’Union Européenne. En cas de victoire du Bremain, l’option 3 (le Royaume-Uni restant dans l’Union Européenne), le gouvernement britannique s’engagerait alors à faire élire leurs députés européens (73 sièges) avant la fin de l’exercice des députés européens sortants, c’est-à-dire avant le 30 juin 2019 (les nouveaux députés européens élus le 26 mai 2019 prennent leurs fonctions à Strasbourg le 2 juillet 2019). La date du jeudi 20 juin 2019 a même déjà été fixée, ce qui obligerait à une campagne électorale extrêmement courte, moins de quatre semaines. En revanche, le dépôt de candidature devrait avoir lieu comme si le scrutin européen avait lieu le 26 mai (c’est-à-dire que les candidatures devront être déclarées avant le 3 mai 2019).

En cas de victoire de l’une des deux options du Brexit (hard ou avec Deal), Boris Johnson, qui s’était rangé le 27 mars 2019 derrière le Deal pour assurer la réalité du Brexit, a déjà déclaré qu’il se porterait candidat auprès de ses amis conservateurs pour être désigné Premier Ministre et qu’il proposerait rapidement de nouvelles élections, probablement au début de l’année 2020. Il serait alors le premier Premier Ministre du Brexit et en serait fier. En revanche, en cas de victoire de la révocation de l’article 50, Boris Johnson a annoncé qu’il quitterait la vie politique.

Pour l’instant, presque aucun responsable européen n’a encore réagi à cet accord, mais les déclarations devraient fuser au début de cette semaine. Seul, le Président de la Commission Européenne Jean-Claude Juncker, en déplacement à Londres pour participer à un colloque sur l’avenir de la City après le Brexit, a salué le « sursaut des parlementaires britanniques » et va tenter de convaincre le Conseil Européen de ratifier l’accord des parlementaires britanniques. Avec cependant une réserve, celle de la date du 12 juillet 2019. Pour Jean-Claude Juncker, la date ne devrait pas dépasser le 30 juin 2019, date de la fin de la huitième législature européenne (c’était d’ailleurs la date initialement proposée par Theresa May le 20 mars 2019).

En effet, d’un point de vue juridique, il serait impossible d’imaginer qu’un État membre de l’Union Européenne entre le 1er et le 12 juillet 2019 ne puisse pas disposer de députés européens renouvelés et élus, même s’il quittait l’Union Européenne le 12 juillet 2019. Cette aberration institutionnelle pourrait être attaquée devant la Cour de Justice de l’Union Européenne par n’importe quel citoyen européen et ainsi provoquer l’annulation des élections européennes pour l’ensemble des vingt-sept États membres restants.

Le texte complet de la mention votée par les parlementaires britanniques ce 31 mars 2019 (traduite en français par Patrick MacGussy) est disponible à ce lien [cf. ci-dessous], où est également reproduite la déclaration de Theresa May qui s’est sentie « soulagée d’avoir trouvé enfin un accord parlementaire et soulagée également de la perspective prochaine de quitter le 10 Downing Street qui fut une charge exaltante, mais exténuante et épuisante ». La réaction bienveillante du Président de la Commission Européenne devrait rassurer la Premier Ministre britannique sur l’état d’esprit des dirigeants européens.


Gageons que ce coup de théâtre déstressera au moins ceux dont la vie dépend de la pêche dans les eaux poissonneuses de la mer du Nord...

http://rakotoarison.over-blog.com/artic ... chips.html
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Re: Brexit or not Brexit, that is (not) the question

Message par com_71 » 04 Avr 2019, 00:39

Résumé en direct, the guardian 04/04/2019 01h 22 a écrit :
Je vais conclure maintenant.

Voici les derniers développements clés en un coup d'œil :

Le projet de loi déposé par la députée travailliste, Yvette Copper, a été adopté à la majorité des voix à la Chambre des communes. Si elle est approuvée par la chambre des Lords [aujourd'hui], la loi stipulera que Theresa May devra demander une longue prolongation aux dirigeants européens si elle ne parvient pas à faire approuver son accord par le Parlement avant le 12 avril, ce qui exclurait un Brexit sans accord - à condition que Bruxelles approuve une extension plus longue de l'article 50.
Theresa May et Jeremy Corbyn se sont rencontrés plus tôt pour discuter d'un éventuel compromis sur l'accord de retrait. La réunion aurait été «constructive» et de nouvelles discussions sont prévues.
La ministre des Affaires étrangères, Emily Thornberry, a écrit une lettre au cabinet fantôme [pseudo "gouvernement" de l'opposition travailliste] avant sa réunion d’urgence ce soir, indiquant aux membres du cabinet que "ne pas insister" pour un second référendum constituerait une "violation" des engagements pris par le parti travailliste à la conférence du parti.
Jeremy Corbyn a quant à lui déclaré qu'il avait évoqué "l'option" d'un référendum de confirmation lors de sa rencontre avec le Premier ministre, ce que certains experts ont interprété comme un désaccord potentiel entre le leader travailliste et les premiers rangs de son parti.

C’est tout pour moi, bonsoir.


lo 03 Avril 2019 a écrit :Grande-Bretagne : vers un Brexit “d’Union nationale” ?

Malgré les promesses faites depuis deux ans par la Première ministre conservatrice Theresa May, la Grande-Bretagne n’est pas sortie de l’Union européenne (UE) à la date prévue du 29 mars.

Par trois fois, May aura tenté de faire ratifier par le parlement britannique son accord de divorce avec l’UE. Mais par trois fois elle a échoué, face aux factions favorables à un Brexit « dur » de son propre parti. Du coup, pour éviter le choc d’un départ sans accord, choc dont le grand capital ne veut pas, ni d’un côté ni de l’autre de la Manche, May a dû se résoudre à quémander un sursis auprès de Bruxelles.

Les échéances ont donc été repoussées par l’UE en fonction de divers scénarios : si le parlement britannique adoptait l’accord de divorce avant le 12 avril, la Grande-Bretagne aurait jusqu’au 22 mai pour quitter l’UE sur cette base ; dans le cas contraire, la Grande-Bretagne devrait quitter l’UE sans accord, dès le 12 avril.

Plus ou moins officiellement, un troisième scénario fut envisagé, dans lequel May aurait bénéficié d’un sursis plus souple à condition de pouvoir présenter un aménagement de l’accord de divorce ayant assez de soutien en Grande-Bretagne, tout en étant acceptable par l’UE, pour justifier une reprise des négociations.

Mais il ne fallut pas longtemps à May pour réaliser qu’elle n’avait aucune chance de faire voter son accord de divorce en l’état, en tout cas, pas sans l’aide de l’opposition travailliste de Jeremy Corbyn contre les ultras de son propre parti ! Et c’est le sens de sa déclaration du 2 avril, dans laquelle May a annoncé son intention de débloquer la situation en faisant appel à Corbyn pour réaliser l’« Union nationale » derrière son projet de divorce, sur la base d’un « accord mutuellement acceptable », l’aménagement auquel faisait référence le troisième scénario de l’UE.

Reste à savoir ce que May entend par là. Pendant quinze jours, elle a donné la possibilité aux députés de se prononcer à titre indicatif sur les futures relations entre la Grande-Bretagne et l’UE et sur la façon d’y parvenir. De ces votes il ressort qu’aucune option ne dispose d’une majorité, mais que certaines disposent de nettement plus de soutien que d’autres : en particulier l’inclusion de la Grande-Bretagne dans l’union douanière de l’UE et l’organisation d’un deux­ième référendum pour confirmer ce choix, le fameux People’s Vote (Vote populaire) pour lesquels près d’un million de manifestants ont envahi les rues de Londres, le 23 mars. De nombreux commentateurs s’attendent donc à ce que May offre à Corbyn une version de ces deux options.

S’agissant de Corbyn, tout est possible. D’un côté le leader travailliste, qui offre depuis longtemps ses services à la bourgeoisie pour négocier un Brexit conforme à ses désirs, réclame des élections anticipées, ce que May veut à tout prix éviter. De l’autre, Corbyn pourrait considérer que le fait de se prêter à l’« Union nationale » prônée par May pour mettre fin à la paralysie des institutions politiques face au Brexit, serait un moyen de faire ses preuves en tant qu’homme d’État responsable.

L’avenir dira quels choix Corbyn fera à cet égard, quelle forme prendra l’« Union nationale » prônée par May et comment tout cela sera reçu par les travailleurs. Mais pour l’instant, c’est avec un mélange d’impatience excédée et d’incompréhension totale que la plupart d’entre eux regardent ce qui se passe du côté du Brexit.

C’est tout particulièrement vrai des quelque 17 000 ouvriers qui ont été mis en chômage technique pour deux à quatre semaines à compter du début avril, dans les usines de Jaguar-Land-Rover, BMW et Vauxhall-PSA, au motif que ces compagnies avaient prévu d’arrêter la production pour se protéger des à-coups d’un Brexit qui n’a finalement pas eu lieu à la date annoncée ! Et c’est sans parler de milliers d’autres ouvriers chez Honda, Nissan, Toyota ou Ford, auxquels les patrons ont annoncé des baisses de production, voire une fermeture complète des sites, comme dans le cas de Honda.

Ces travailleurs à qui le patronat dit, d’ores et déjà, que ce sont eux qui feront les frais du chaos du Brexit, auront bien des comptes à demander aux politiciens conservateurs qui en ont pris l’initiative et qui s’apprêtent à en assurer la gestion et aux patrons qui cherchent à profiter de ce chaos pour aggraver l’exploitation. En tout cas, dès aujourd’hui, ils ont toutes les raisons de se méfier de cette nouvelle tentative d’« Union nationale » comme de la peste.

François ROULEAU
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Re: Brexit or not Brexit, that is (not) the question

Message par com_71 » 06 Avr 2019, 09:47

Éditorial des bulletins d'entreprise "Workers fight", 3 avril 2019

Non à leur "unité nationale" derrière le Brexit ! Oui à l'unité de la classe ouvrière contre le système du profit !

Dans le monde réel, le jour B [comme Brexit] (29 mars) est venu et reparti, sans le moindre bruit. Oui, dans ce monde réel, dans lequel nous luttons pour gagner notre vie et payer nos factures, tout en produisant toute la richesse de la société, le B-day n'était qu'un événement ordinaire.
Mais dans le monde de Westminster - et face à la pantomime du Brexit, à la Chambre des Communes, de plus en plus farfelue , May n’a eu d’autre choix que de rechercher un répit pour l’UE et que de trouver une autre voie. Sinon, comment mettre fin à la paralysie que les factions rivales de son parti ont imposée à son gouvernement et au Parlement, à la suite du vote du Brexit ?
Il semble qu'elle ait finalement décidé de déplacer les postes d'objectif du Brexit, à en juger par l'appel qu'elle a lancé après une réunion de 7 heures du Cabinet, mardi.
Quoi qu’il en soit, le fait que, lors de cette réunion, les ministres aient reçu l’ordre d’éteindre leur téléphone pour les empêcher de causer d’autres ravages non désirés sur les médias sociaux, en dit probablement long.
Ce n’était pas une réunion de "cabinet de guerre", comme l’ont décrit certains commentateurs. Il s'agissait plutôt d'une tentative ultime d'organiser une conférence de paix au parti conservateur entre des opposants en guerre civile . Et, comme on pouvait s'y attendre, cette tentative s'est soldée par un nouvel échec pour May, tout comme la réunion qu'elle a eue quelques jours auparavant aux Checkers avec les députés de premier plan de son parti.
C'était prévisible, car les mêmes causes produisent généralement les mêmes résultats. Depuis qu'elle a sauté dans les bottes de Cameron, May a suivi son exemple en concédant tout aux membres de la droite de son parti, dans le but de les maintenir à bord à tout prix et de maintenir une sorte d'ordre dans le parti. Mais, à partir du moment où cette politique s'était retournée contre Cameron et avait fini par provoquer sa chute, May devait subir le même sort, à moins qu'elle ne trouve de nouveaux alliés contre ses durs Brexiteers.
Et c’est précisément le sujet de son appel de mardi. N'ayant pas réussi à amener les factions de son parti à accepter un cessez-le-feu jusqu'à la fin du processus du Brexit, elle semble maintenant avoir décidé que sa seule option est de faire appel à Corbyn et à ses députés travaillistes pour obtenir de l'aide.

Encore une fois, l’unité nationale

Bien sûr, May n’a pas juste lancé un appel ordinaire au Parti travailliste. Elle a demandé à Corbyn de se joindre à elle pour manifester "l'unité nationale nécessaire à la réalisation de l'intérêt national" en soutenant une "approche unique et unifiée". Cela impliquerait de soutenir son accord de retrait avec éventuellement l'ajout d'une sorte d'édulcorant en direction du parti travailliste, qui devrait être négocié.
Jusque-là, Corbyn a réagi en accueillant favorablement les discussions avec May et en soulignant qu'il se sentait "responsable" de représenter les personnes qui ont soutenu le parti travailliste lors des dernières élections et ceux qui ne l'ont pas soutenu, mais qui souhaitent néanmoins des certitudes et sécurité pour leur propre avenir ". De manière significative, même les discours antérieurs de Corbyn sur un "Brexit protégeant les emplois" ont soudainement disparu. Et il ne fait toujours aucune référence aux intérêts des travailleurs.
Cela ne doit pas surprendre, bien sûr. Corbyn a toujours insisté sur sa volonté de reprendre les négociations sur le Brexit afin de défendre "l'intérêt national" et "l'économie britannique", autrement dit les intérêts des entreprises opérant en Grande-Bretagne !
Et c'est précisément là que réside le piège derrière "l'unité nationale de May pour la défense de l'intérêt national". Il ne peut y avoir aucun intérêt commun possible et aucune "unité" possible - nationale ou autre - entre les maîtres capitalistes de May et les travailleurs dont ils exploitent le travail.
Dans les jours à venir, nous saurons à l'évidence si Corbyn choisit de jouer au ballon avec May et de s’associer à son projet nationaliste de Brexit. Mais, avec ou sans Corbyn à bord, la classe ouvrière n'a rien à attendre de ce désordre du Brexit et a toutes les raisons de refuser son "unité nationale"!

Mettre en avant nos intérêts de classe

Cela est en fait illustré de manière frappante par ce qui se passe cette semaine dans un certain nombre d’usines automobiles qui avaient prévu des arrêts pour éviter les ruptures de stock attendues après le B-Day.
Malgré le report du Brexit, ces sociétés ont respecté leurs plans. Ainsi, à partir de lundi dernier, les travailleurs de BMW, Vauxhall-PSA et Jaguar-Land-Rover ont tous été confrontés à des fermetures de 2 à 4 semaines. Peu importe les perturbations bien réelles que ces arrêts pourraient causer à leur vie. Les profits viennent en premier, dans cette société capitaliste, Brexit ou pas.
C'est-à-dire tant que la classe ouvrière ne s'organise pas pour riposter. Contre les plans des patrons d'utiliser le Brexit pour «réorganiser» leur production sur notre dos et contre les gouvernements qui tenteront de nous faire payer la facture du Brexit avec plus d'austérité, nous devrons être prêts à réagir. Nous devrons les affronter, en tant que classe unie. C'est pourquoi nous avons besoin de notre propre organisation politique indépendante - un parti ouvrier - pour que la voix distincte de la classe ouvrière puisse être entendue haut et fort !
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Message par com_71 » 06 Avr 2019, 10:58

Côté extrême-gauche, c'est pas bien brillant... Le ton est surtout "un Brexit socialiste... ou ouvrier..."

Extraits d'un article paru le 3/4 sur le site de Socialist Appeal, l'organisation soeur de la Riposte en Gde-Bretagne :

traduction automatique a écrit :...Questions de classe

Labour-Brexit. Le Parti travailliste, sous la direction de Jeremy Corbyn, peut toutefois offrir une autre alternative : une alternative socialiste radicale qui s'attaque aux vrais problèmes de la classe ouvrière, au lieu de les blâmer pour les musulmans ou les migrants.

Cette stratégie a déjà eu du succès. De nombreux autres partis sociaux-démocrates traditionnels sont confrontés à un oubli électoral, en raison de leur incapacité à rompre avec la politique ratée du «blairisme». En revanche, le parti travailliste est désormais le plus grand parti d'Europe occidentale, en raison de son intérêt pour les questions de classe.

Lors de l'élection de 2017, le parti travailliste a enregistré la plus forte augmentation de sa part des voix depuis 1945. Cela a complètement miné l'influence de l'UKIP, qui a vu sa part des voix chuter de 12,6% à seulement 1,8%, perdant ainsi son seul siège. Cela est dû au fait que les travaillistes ont combattu lors des élections sur des questions de classe et non sur la base des relations futures entre la Grande-Bretagne et l’UE...


https://www.socialist.net/labour-brexit ... threat.htm
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Message par com_71 » 06 Avr 2019, 11:15

Extrait d'un article du 5/4 de Socialist Worker :

Au milieu de ce chaos, il doit exister un appel à voix claire pour relier le Brexit à d’autres problèmes de classe. Il s’agit notamment de la destruction du NHS, du niveau de vie sous pression, du régime brutal du crédit universel, de la montée du racisme, du manque d’action face au changement climatique et de bien d’autres choses encore.

Mais ni les dirigeants syndicaux ni les syndicats ne le font. Au lieu de cela, Corbyn s’inscrit dans un processus dédié à la production d’un Brexit au service des grandes entreprises.


https://socialistworker.co.uk/art/48152 ... exit+talks
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Message par com_71 » 10 Avr 2019, 22:21

édito de Workers fight, 8 avril 2019 :
Contre le chaos et la politicaillerie de leur Brexit.
Sans avoir une boule de cristal, personne ne peut deviner (au moment où nous écrivons), où va la saga du Brexit, ni même si elle va quelque part ! May a tout essayé pour que les députés approuvent son accord. Elle a essayé le chantage et des pots de vin - et a même offert sa démission en échange des votes des durs-Brexiteers. Rien n'a fonctionné. À trois reprises, son accord de retrait a été repoussé - 'du fait de l’opposition des factions belligérantes de son parti. Alors maintenant, elle fait la démonstration de «l'unité nationale» en discutant avec Corbyn pour trouver ce qu'elle appelle un «accord de compromis». Plus de jeux politiques "Compromis"? Comme si ce mot avait jamais été dans le vocabulaire de May - sauf quand il signifiait céder du terrain à ses durs fanatiques du Brexit. Alors qu'est-ce qu'elle prépare ? Veut-elle convaincre les dirigeants européens qu’elle n’a pas entièrement perdu son temps au cours des deux dernières années de négociations ? Qu'en lui accordant une prolongation plus longue et «flexible» du Brexit, elle aura peut-être le temps de présenter un plan alternatif crédible qu'elle pourra persuader le Parlement d'adopter ? Ou bien s’agit-il simplement de protéger l’avenir électoral de son parti, en renvoyant la responsabilité du tohu-bohu des Tories sur le Brexit sur le parti travailliste ? Après tout, il ne serait pas difficile pour May d’accuser Corbyn de bloquer le Brexit et de causer davantage de chaos, si elle n’offrait aucune concession au parti travailliste. Ainsi, elle veillerait à ce que ces pourparlers n'aboutissent à rien - ce qui est exactement ce qu'elle semble avoir fait jusqu'à présent. En fait, May poursuit probablement ces deux objectifs, ainsi que quelques autres, notamment la protection de sa position pour le moment. En tout état de cause, aucun de ces objectifs n’a rien à voir avec les «intérêts du peuple britannique», auxquels May se réfère à ad nauseam, comme si c'était un sortilège. Quant à «l’intérêt national», que les politiciens de toutes les partis continuent d’invoquer - c’est un non-sens absolu dans un monde capitaliste défini par des intérêts de classe opposés ! Il est temps d'arrêter leurs dégâts ! Pour la classe ouvrière, le Brexit était un piège, dès le début. Le référendum visait à préserver les sièges des députés après la montée subite de l’UKIP, à laquelle ils ont choisi de s’adapter plutôt que de la contester. Aujourd'hui, le Brexit est toujours un piège. Il nous trompe avec de faux espoirs en un monde par ailleurs de plus en plus sombre ; et, plus que jamais, il sert la carrière et les ambitions de ses promoteurs, principalement conservateurs ! Après trois ans de discours de la part de ministres et de députés, il est clair que les dégâts causés par le Brexit ne peuvent être arrêtés par le Parlement. Les opposants au Brexit, qui ont signé des pétitions en ligne et rejoint des manifestations, ont eu raison d’exprimer leur opinion. Mais amener les politiciens à écouter, sans parler de les faire céder à leur demande, c'est une autre affaire. À cet égard, la classe ouvrière a un avantage qu'aucune autre couche sociale de la société ne possède : elle produit toute la richesse. Sans son travail, il n'y a pas de transport, pas d'électricité ; il n'y a pas de marchandises dans les supermarchés, pas de véhicules fabriqués. Avec un tel levier, il n’y a aucune limite à ce que la classe ouvrière pourrait réaliser, simplement en utilisant sa force collective. Face à la crise politique actuelle et à la menace que représente le Brexit pour les emplois et le niveau de vie, la classe ouvrière est la seule force qui ait la capacité et la force nécessaires pour mettre fin collectivement à la folie chaotique des politiciens et aux plans des patrons d'utiliser la situation induite par le Brexit pour attaquer les emplois et les conditions de travail. Mais avoir la capacité de le faire est une chose, l’utiliser en est une autre. Pour cela, la classe ouvrière a besoin d’une organisation politique - son propre parti, un parti ouvrier, qui vise à utiliser sa force collective pour construire un monde meilleur.
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Re: Brexit or not Brexit, that is (not) the question

Message par Plestin » 19 Avr 2019, 05:58

A l'occasion d'un article sur Jim Ratcliffe, milliardaire britannique (1ère fortune britannique, patrimoine 21 milliards de livres = 24,5 milliards d'euros) qui dirige la multinationale chimique Ineos et en possède 60%, la revue spécialisée InfoChimie donne cette précision savoureuse :

Et, bien qu'il soit un fervent défenseur du Brexit, Jim Ratcliffe n'éprouverait pas de rancoeur envers l'Europe continentale - il habite d'ailleurs à Monaco.
Plestin
 
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Re: Brexit or not Brexit, that is (not) the question

Message par com_71 » 09 Mai 2019, 11:51

édito de Workers Fight, 8 mai 2019 :
traduct. automat. a écrit :Assez de leur chaos de Brexit !

Quelle conclusion tirer des résultats des élections locales du 2 mai ?
Comme on s'y attendait, les 3 dernières années de la pantomime du Brexit orchestrée par May et son gouvernement ont clairement fait des victimes : les conservateurs ont perdu un quart des sièges qu'ils défendaient.
Mais que disent ces résultats ? Qu'une majorité d'électeurs souhaite que le Brexit ait lieu le plus tôt possible ? C'était la réponse immédiate de May. Mais, bien sûr, elle avait son propre agenda. D'abord, elle espérait détourner l'attention de la débâcle de son parti ! Et deuxièmement, elle voulait essayer de tordre le bras du parti travailliste en lui concédant suffisamment de terrain pour permettre aux députés de faire passer un accord de Brexit à temps pour éviter la tenue des élections européennes, qui risquent de se transformer en une catastrophe encore plus grave pour son parti.
Cependant, ce qui semble beaucoup plus probable, c’est que de plus en plus d’électeurs, en particulier de la classe ouvrière, veulent simplement que la saga du Brexit et le chaos qui l’accompagne s’achèvent ; qu'ils veulent qu'elle cesse d'être au centre de l'attention, comme si il n'y avait rien d'autre ; et, oui, ils pensent qu'il est grand temps de s'attaquer aux problèmes urgents auxquels ils sont confrontés, au lieu qu'ils soient ignorés au nom du Brexit - que ce soit l'augmentation du coût de la vie et les salaires insuffisants, les suppressions d'emplois et la hausse continue des emplois occasionnels , ou la crise du logement et l'effondrement du NHS [service public de santé], etc.

La voix que les travailleurs n'ont pas

Mais quel parti a-t-il soulevé ces questions au cours des trois dernières années, tout en exposant le Brexit pour ce qu'il est réellement : non seulement une diversion aux problèmes rencontrés par les travailleurs à la suite de la crise capitaliste, mais aussi un tremplin pour des politiciens intéressés à promouvoir leur carrière et à servir leurs ambitions.
Le fait est qu'aucun parti n'a jamais exprimé les intérêts de la classe ouvrière concernant le Brexit. Ni les différentes factions du parti conservateur, bien sûr, ni leur nombre croissant de clones, de UKIP et du parti du Brexit, jusqu'à Change UK. Quelle que soit la justification donnée par ces clones pour leur scission, ils représentent les intérêts des grandes entreprises, tout autant que les Tories eux-mêmes.
Quant au parti travailliste, il prétend être une force unificatrice, "le seul parti qui représente à la fois ceux qui ont soutenu le Brexit et les partisans de "rester". Sauf que cette position ambiguë est uniquement dictée par la propagande électorale - et certainement pas par une détermination quelconque à cimenter les rangs des travailleurs sur la base de leurs intérêts communs.
Le fait est que le parti travailliste est si disposé à accepter le Brexit qu'il ne trouve rien de mal à négocier avec May en vue de former un "partenariat" pour mettre en œuvre conjointement le Brexit !
Surtout, les travaillistes prétendent qu'un "bon" Brexit profiterait aux travailleurs.
Mais c’est un mensonge, tout comme comme de prétendre que l’adhésion de la Grande-Bretagne à l’UE profite aux travailleurs. De toute façon, le capitalisme reste. Et sous le capitalisme, les seuls avantages que la classe ouvrière peut obtenir sont ceux que les capitalistes se sentent obligés de concéder, que ce soit sous la pression directe des luttes collectives des travailleurs ou de la peur que des combats éclatent.

S'unir autour de nos intérêts de classe

Bien sûr, comme McDonnell a déclaré avec fierté que le parti travailliste avait désormais pris le relais des conservateurs en tant que "parti des entreprises", la tentative de ce parti de convaincre les travailleurs de soutenir un soi-disant "bon Brexit" ne devrait pas surprendre ! Corbyn et McDonnell répondent maintenant aux attentes des patrons, tout comme Blair l’a fait avec tant de cynisme au cours de ses 13 années au pouvoir !
Cependant, du point de vue des intérêts de la classe ouvrière, l’affaire du Brexit est claire. Cela va à l'encontre de leurs intérêts car il affaiblit leur classe : en plus de causer des ravages économiques, elle ne peut que diviser les rangs des travailleurs (en imposant un statut de second ordre aux travailleurs étrangers) et les isoler de leurs frères et sœurs de classe à l'étranger (en renforçant le système britannique de frontières) !
La classe ouvrière a besoin d'un parti qui unit ses rangs - mais uniquement sur la base de ses propres intérêts de classe. Il n'a pas besoin d'un parti comme le parti travailliste qui sollicite les faveurs des patrons et qui soit disposé à concevoir sa politique en fonction de leurs besoins.
Au contraire, la classe ouvrière a besoin d'un parti qui, contrairement au parti travailliste, est prêt à dire la vérité sur la menace que représente le Brexit pour les travailleurs, quelles que soient les conséquences en termes de vote.
Il a besoin d’un parti qui, contrairement au Parti travailliste et à ses amis modérés au sein de la direction du TUC, est déterminé à renforcer sa force collective et à mener sa lutte contre les attaques de la classe capitaliste.
En fait, il lui faut un parti qui, contrairement au Parti travailliste, cherche à contester la loi du capital et non à gérer ses profits en gérant ses institutions politiques en décomposition : un parti ouvrier qui vise à libérer la société de toutes ses entraves existantes, du profit aux frontières nationales !
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: Brexit or not Brexit, that is (not) the question

Message par com_71 » 18 Mai 2019, 22:55

Conclusion de l'édito de cette semaine, sur les élections européennes, de Socialist Worker (UK) :

...Socialist Worker appelle les lecteurs de toute la Grande-Bretagne à voter pour le Labour.
Beaucoup de candidats travaillistes sont des gens de droite pourris.
Mais plus haut sera le vote pour le parti travailliste, plus grande sera la crise pour les conservateurs.
Et plus il sera facile de plaider la cause des luttes dans les rues et dans les entreprises, luttes dont nous avons désespérément besoin.


https://socialistworker.co.uk/art/48346 ... ies+crisis

La crise des Tories est un encouragement pour les luttes... Donc en toute logique aussi la montée électorale du parti du Brexit de Nigel Farage, qui tond la laine sur le dos des Tories, est positive... :o
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Re: Brexit or not Brexit, that is (not) the question

Message par com_71 » 30 Mai 2019, 09:56

workers fight a écrit :Après les élections européennes, retour à la case départ !
29 mai 2019

Le temps semble s'être arrêté au cours des 3 dernières années. Ou peut-être même les 5 dernières années ? Parce qu'aujourd'hui, nous sommes de retour au début, en 2014 - lorsque le one-man show de Nigel Farage, alors sous sa marque UKIP, a remporté les élections européennes et a envoyé 24 députés au parlement européen qu'ils ont dit détester. Et en conséquence, Farage a occasionné au Premier ministre Cameron une telle frayeur qu’il a organisé le référendum de 2016 sur la sortie de l’UE.
Cette fois-ci, relancé sur son nouveau front avec le parti du Brexit, Farage a remporté 29 sièges de députés, soit +5.
Les députés conservateurs qui se chamaillaient et qui n'avaient pas respecté leur promesse de sortie de la Grande-Bretagne au cours des trois dernières années, ont joué pour lui, contre leur camp. Et il les a remis en cause, comme en 2014, obligeant les (jusqu'à présent) 11 conservateurs candidats pour endosser le costume [enfiler les chaussures à talons] de May à essayer de le surpasser sur le terrain du Brexit.

Fausse solution

Bien sûr, Farage, ex-trader de la City et capitaliste «populaire», est un politicien très expérimenté, à l'instar de tous ceux dont il se moque ! Il est juste un peu plus bien huilé et plus droitier qu'eux.
Et donc, il a présenté son «Brexit !» comme la «grande évasion» qui résoudrait tous les maux - les maux causés par le même vieux système capitaliste dont il est lui-même un fan patriotique de premier plan ! Mais il fait la réclame d'une rustine pourrie, comme un camelot louche...
Bien sûr, il n'a pas repris, cette fois-ci, ce qu'il défend vraiment. Par exemple, que la Grande-Bretagne devrait rivaliser avec Singapour en tant que réserve de main-d'œuvre bon marché pour attirer les investissements. Oui, et avec des travailleurs captifs, coincés derrière ses frontières, ne pouvant plus se déplacer librement sur le continent européen, sans aucune règle ni recours de leur côté pour empêcher les patrons d'exploiter leur travail à un niveau sans précédent.
Dans ce sens aussi, Farage est bien pire que certains hommes politiques qu'il accuse d'appartenir à «l'élite» et d'ignorer «l'homme du peuple».
Le groupe étrange et bigarré qu'il a réuni pour les élections européennes veut tout dire : la bigote archaique Ann Widdecombe et la soeur réactionnaire du grand bourgeois Rees-Mogg, qui n'a pas réussi à faire progresser les Tory, ou le conservateur ancien d'extrême-droite Brian Monteith, désormais député européen du Brexit Party, contre l'UE tout en vivant confortablement chez lui sous le soleil européen du sud de la France !
Pour eux, tous les droits de la classe ouvrière (et, d'ailleurs, les droits des femmes !) sont au mieux des «maux nécessaires» et devraient, dans la mesure du possible, être supprimés.

Des raisons d'être joyeux ...

Cependant, pour ceux qui ne croient pas au le conte du Brexit, sur le fait que quitter l’UE serait la solution à tous les maux (et quelle solution «facile», qui n’exige rien de nous, seulement un vote), les résultats de cette élection européenne laissent quelques raisons d'être joyeux.
Cette «victoire» de Farage n’est guère un «séisme», comme nous le répètent continuellement les médias. Malgré tout le battage publicitaire autour du Brexit-party, celui-ci n'a réussi à mobiliser que 11,66 % des électeurs inscrits. Ou, autrement dit, leurs 5 248 533 voix ne représentent que 30% du vote «Leave» [Quittons !] du référendum de 2016.
Autrement dit, à certains égards, toute la longue saga du Brexit aurait pu être un bien, en révélant beaucoup plus que jamais auparavant, à quel point le régime politique et électoral britannique est vraiment une farce - et à quel point il reflète peu la "volonté des gens".
Et bien sûr, que les mêmes «gens» n’ont aucune influence sur la fermeture d’un hôpital, sur une réduction du budget de l’école ou sur un service local qui laisse les personnes âgées démunies pourrir, sans soins sociaux ou infirmiers appropriés.

... et des raisons de se battre !

Quoi qu’il en soit, nombreux sont ceux qui ont estimé qu’il n’y avait aucun intérêt à voter, même s’ils avaient déjà soutenu le Brexit auparavant, et ce en dépit de la confusion et du talent de Farage. Le taux de participation n’a été que de 36,9%, soit 1,5 % de plus qu’en 2014.
Si on additionne tous les votes pour les partis du "hard-Brexit", on obtient 5,928 millions, soit 13,2 % de tous les électeurs inscrits, à comparer à ceux qui votent pour les partis du "hard-Remain" [le "on reste !" dur] qui totalisent 6,954 millions, soit 15,4 % des électeurs inscrits. (En excluant les votes conservateurs et travaillistes, aucun des deux n’ayant une position claire). Il n’y a donc pas de majorité pour le Brexit.
Mais les politiciens n'apprennent jamais. Les mêmes vieux combats et rivalités personnels se déroulent actuellement autour de la candidature à la direction du parti conservateur. La plupart des futurs successeurs de May font un grand cas, avec l'aide des médias, d'un séisme politique inexistant vers le "parti du Brexit", pour justifier leur propre soutien à la politique ignorante, xénophobe et surtout anti-classe ouvrière de Farage.
Alors maintenant, une nouvelle saison de surenchères politiques a commencé, cette fois-ci ouvertement au nom des ambitions des prétendants Tory. Mais après 3 ans de saga du Brexit, nous savons très bien où cela mènera. Il nous appartient donc de mettre un terme à cela, en exprimant nos intérêts de classe, en mettant les vrais problèmes à l'ordre du jour et en luttant pour les résoudre sur le terrain de la lutte de classe.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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