Ile Maurice : licenciements dans le textile

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Ile Maurice : licenciements dans le textile

Message par Plestin » 15 Fév 2019, 19:24

Ci-dessous, un article de la version bimensuelle réunionnaise de LO, du 13 février 2019 :

MAURICE
Des milliers d'emplois menacés dans le textile


L'Etat mauricien a été présenté par le FMI comme un exemple à suivre pour le développement économique des pays pauvres. En une cinquantaine d'années, depuis son indépendance en 1968, la bourgeoisie mauricienne a transformé l'île vouée à la monoculture de la canne, en une zone franche attirant les capitaux en particulier dans le secteur du textile.

Des milliers de jeunes ouvriers et ouvrières s'y font exploiter pour des salaires de misère et des conditions de travail exténuantes pour le plus grand profit des capitalistes locaux et internationaux. François Woo, le patron d'une de ces plus importantes entreprises, la Compagnie Mauricienne du Textile, est l'un d'eux.

Il exploite des milliers d'hommes et de femmes dans ses ateliers de confection à Maurice (10 000), mais aussi à Madagascar (2 500) et au Bangladesh (7 500).

Depuis plusieurs années, il menace de fermer une partie de ses établissements à Maurice et de délocaliser ses productions "à bas coût" au Bangladesh et à Madagascar où les salaires sont 6 fois moins élevés qu'à Maurice.

Il a mis sa menace à exécution début février en annonçant le licenciement de 5 000 ouvrières dans les trois années à venir et le transfert de ses productions dans les deux autres pays. Ce redéploiement de sa production se ferait au détriment des ouvrières bangladeshis qui travaillent depuis des années à Maurice et constituent la moitié des effectifs des usines textiles de la CMT. Elles seraient donc renvoyées vers leur pays d'origine pour y exercer le même travail mais en étant payées 6 fois moins cher !

Cette opération permettra aux patrons et aux actionnaires de la CMT d'augmenter leurs profits qui s'élevaient en 2018 à 25 millions d'euros.

La CMT vise aussi à s'implanter au Mozambique où elle compte sur la complicité du gouvernement de ce pays pour y développer la culture du coton qui lui fournira une matière première à très bon marché pour son industrie de confection.

Le patron de la CMT sait qu'il peut compter sur la complicité du gouvernement mauricien.

En 2005 suite à la mort d'un ouvrier chinois dans son usine de la Tour Koenig à Port Louis, des milliers d'ouvriers chinois s'étaient mis en grève considérant que la mort de leur camarade était due aux journées de travail sans fin (de 7h à 23h) qui leur étaient imposées par la direction de la CMT. La police avait été envoyée mener la répression faisant de nombreux blessés parmi les manifestants.

Exploitation forcenée des travailleurs et des richesses des pays sous-développés, rien ne change sous le règne du capitalisme au 21ème siècle.

Mais que ce soit à Maurice, au Bangladesh, à la Réunion, en France ou aux Etats-Unis, c'est toujours la classe ouvrière qui fait les frais de la course aux profits au travers des fermetures d'entreprises, des réductions de salaires et de l'augmentation des cadences de travail. Partout elle a intérêt à mettre à bas ce système infernal !
Plestin
 
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