Re: Algérie, le "hirak" et sa suite

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Re: Algérie, le "hirak" continue

Message par com_71 » 26 Sep 2019, 19:32

Communiqué LO 26/09/2019 a écrit : Condamnation de Louisa Hanoune : un règlement de comptes politique

Lutte ouvrière tient à affirmer son opposition à la condamnation qui vient de frapper Louisa Hanoune, dirigeante du Parti des Travailleurs d'Algérie. La peine de quinze ans de prison ferme a été prononcée, après un procès expéditif tenu à huis clos par le tribunal militaire, pour “atteinte à l'autorité de l'armée” et “complot contre la sûreté de l'État” pour la simple raison qu'elle a participé à une rencontre avec d'autres hommes politiques ou des militaires poursuivis par l'actuel pouvoir algérien. Elle apparaît sans aucun fondement. Sous la pression du mouvement populaire, le dirigeant de l'armée veut donner l'illusion qu'il met fin à la corruption dans l'appareil d'État et en même temps il procède à des réglements de comptes politiques. En y mêlant abusivement Louisa Hanoune, dirigeante d'un parti qui se réclame des travailleurs, il veut aussi montrer qu'il s'en prend à toutes les tendances.

Tout en désapprouvant la politique menée par le Parti des Travailleurs d'Algérie, et notamment ses compromissions politiques avec le régime d'Abdelaziz Bouteflika et avec certains clans qui cherchaient à en prendre le relais, Lutte ouvrière dénonce cet amalgame et affirme que cette condamnation n'a pas lieu d'être.

Lutte ouvrière
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: Algérie, le "hirak" continue

Message par com_71 » 26 Sep 2019, 19:37

article LO 25 Septembre 2019 a écrit :Algérie : le chef de l’armée veut resserrer l’étau

Sept mois après le début de la contestation en Algérie, le chef de l’état-major Ahmed Gaïd Salah, nouvel homme fort du pays depuis la démission d’Abdelaziz Bouteflika, use de la force et de l’intimidation pour tenter d’imposer l’élection présidentielle du 12 décembre et en finir avec le mouvement.

Les restrictions aux libertés d’expression et de manifestation sont accompagnées d’une vague d’arrestations. Elles se sont multipliées en particulier à Alger, où la police procède à chaque manifestation à des interpellations. Rien qu’à la prison d’El Harrach à Alger, une centaine de personnes seraient en détention pour attroupement sans autorisation ou atteinte à l’intégrité du territoire. En une semaine, trois personnalités politiques connues ont été arrêtées : Karim Tabbou, dirigeant de l’UDS, pour entreprise de démoralisation de l’armée, ainsi que Samir Benlarbi et Fodil Boumala, pour atteinte à l’unité du territoire national.

Dans ce contexte, l’ordre donné à la gendarmerie par le chef de l’armée, d’empêcher l’accès à la capitale aux manifestants venant des autres régions du pays, n’a fait qu’attiser la colère. Pour justifier cet interdit, il n’a pas hésité à affirmer que ces manifestants agissaient pour le compte de « la bande », c’est-à-dire les voleurs qui ont pillé les richesses du pays !

Si cela fait déjà des mois que l’accès à la capitale le vendredi est rendu difficile par la suppression des trains de banlieue et les barrages filtrants des gendarmes, ce bouclage d’Alger revendiqué et médiatisé a été vécu comme une menace et une provocation.

Vendredi 20 septembre, la réponse des manifestants a été cinglante. Malgré les menaces, ils ont défilé massivement à Alger et dans une quarantaine de villes. Dans la capitale, les familles, les jeunes des quartiers populaires de Belcourt, Bab El Oued et la Casbah étaient présents en nombre, affichant leur fierté d’être toujours mobilisés, accueillant les manifestants des autres villes au cri de « Bienvenue aux autres wilayas ! ». Certains étaient venus en voiture la veille, d’autres par la mer, d’autres à pied en suivant les voies de chemin de fer. Par défi, des jeunes portaient des tee-shirts avec les matricules d’autres wilayas inscrits au dos. Avec détermination, ils ont répondu à Gaïd Salah : « Une démocratie, pas une caserne ! », « Gaïd Salah dégage ! », « Pas d’élection avec le gang ! »

La décision de placer un ex-ministre de Bouteflika à la tête de l’autorité « indépendante » chargée de superviser les élections nourrit le sentiment que le système se protège pour que rien ne change. Ce sentiment est renforcé par un quotidien dégradé par la hausse du chômage et une inflation galopante qui touche de plein fouet les classes populaires. Ces dernières semaines, le phénomène des harragas a repris de plus belle. Empruntant des embarcations de fortune, de nombreux jeunes sont morts en mer, laissant des familles dans le désarroi.

Pour défendre leurs droits démocratiques, comme leur droit à une existence digne, les travailleurs et les classes populaires sont conscients qu’ils n’ont d’autre choix que de s’organiser et d’amplifier leur mobilisation.

Leïla Wahda
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Re: Algérie, le "hirak" continue

Message par Simon Bolivar » 16 Oct 2019, 08:54

Ce que vous semblez oublier, à propos de Louisa Hanoune, c'est qu elle souhaite que l'Algerie lache le peuple sahraoui, qui se bat pour son droit à l autodétermination. le Sahara occidental est le dernier territoire à décoloniser de l Afrique, selon l ONU.
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Re: Algérie, le "hirak" continue

Message par com_71 » 16 Oct 2019, 10:00

La politique de Louisa Hanoune est critiquable. Concernant les saharaouis, a-t-elle exprimé publiquement qu'elle "souhaite que l'Algérie lâche le peuple sahraoui" ?
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: Algérie, le "hirak" continue

Message par Simon Bolivar » 16 Oct 2019, 10:32

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Re: Algérie, le "hirak" continue

Message par Duffy » 16 Oct 2019, 11:28

Tiré du facebook de VOS.
https://www.facebook.com/Ennahdj

Les revendications du "Pôle de l'alternative ouvrière et populaire" :

Image

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Le dernier éditorial (le dernier disponible en ligne en tout cas) de "Voie ouvrière pour le socialisme" (24 septembre) :

Crise politique sur fond de crise économique et sociale : quelle est la solution ?

Après une rentrée sociale marquée par les protestations pour le logement, l’eau et l’électricité ainsi que par des grèves ouvrières des entreprises de patrons emprisonnés, les marches populaires du vendredi et du mardi ont connu un renforcement notable. Au cours des deux dernières semaines, des centaines de milliers de personnes ont battu le pavé à travers le territoire national. Beaucoup parmi ceux qui n’avaient pas participé aux marches des 3 mois précédents sont revenus dans l’arène avec beaucoup de détermination.

Combien même les perspectives restent, toujours, flous pour le groupement hétérogène de manifestants, ils ont, cependant ceci de commun ; la feuille de route imposée par les nouveaux tenants du pouvoir ne va en rien changer leur sort, mais tend, plutôt, à reproduire les mêmes politiques répressives et antisociales des gouvernants précédents.

Outre, le recyclage du personnel politique ayant servi durant la période de règne de Bouteflika, à l’instar de Mohamed Charfi, le désormais, président de l’autorité nationale d’organisation des élections présidentielles prévues pour le 12 décembre prochain, la répression qui s’est abattue sur les manifestants du hirak sans distinction ou l’assassinat des jeunes d’Oued Rhiou (Ghelizane) ont dévoilé au grand jour la volonté du régime de museler toutes les libertés. L’interdiction d’accéder à la Capitale décrétée par Gaid Salah a été l’électrochoc qui a révélé le risque de balancer aussitôt sous un Etat totalitaire.

Sur le plan économique et social, le tableau ne fait que noircir. Si les médias et les représentants de la bourgeoisie tentent désespérément de cacher la crise économique, les travailleurs et les masses populaires l’ont ressentie dans leur chaire. La flambée des prix de plusieurs produits, le chômage de plus en plus important, avec notamment, l’arrêt de plusieurs entreprises du BTPH (plus grand employeur), l’érosion du pouvoir d’achat, la stagnation voir le recul du commerce et de l’industrie, autant d’éléments qui rendent la vie de plus en plus dure pour les masses.

Le projet de Loi de Finance 2020, qui tout en retardant l’attaque contre les subventions et le monde du travail, promet des facilités aux patrons alors qu’elle ne comporte aucune nouvelle mesure en faveur des couches populaires hormis la dérisoire augmentation de la prime des personnes handicapées. La baisse des budgets d’équipement et de fonctionnement envisagée par le gouvernement Bedoui ne fera qu’aggraver la crise et l’intention de recourir au financement extérieur nous renvoie au macabre souvenir du plan d’ajustement structurel appliqué durant les années 90 dont les conséquences sociales ont été dramatiques pour les travailleurs et les couches populaires. A noter, par ailleurs que l’absence de programme de logements ou d’investissement sape les espoirs des mal-logés et des nouveaux arrivés sur le marché de l’emploi. Par ailleurs, les inondations qui avaient menacé plusieurs villes du pays et surtout l’incendie qui a ravagé la maternité d’El Oued soldé par la mort de 8 nouveau-nés rappelle le drame de la destruction des services publics que leurs nouvelles lois aggraveront davantage.

Les émeutes de fin août et début septembre, la reprise du phénomène de «Harraga» qui a déjà son lot de 8 morts et autres jeunes disparus, sont les expressions qui traduisent la non-adhésion des masses à la feuille de route du régime. En effet, l’opération «mains propres» menée, avec l’arrestation de quelques grands patrons mafieux et d’hommes politiques corrompus et célébrée à ses débuts par des manifestations de joie n’a plus d’effet sur les Algériens. Ils constatent à leurs dépends que la 3issaba est toujours aux commandes et les responsables locaux (maires, walis, directeurs d’entreprises…), toujours en poste, n’ont plus la peur au ventre, bien au contraire, ils sont confortés dans leurs pouvoirs.

La surenchère nationaliste ayant servi de bouclier et d’identité idéologique pour les nouveaux tenants du pouvoir, s’est, aujourd’hui, ramollie avec la généralisation de la répression et les concessions promises aux multinationales et autres investisseurs étrangers.

Aujourd’hui, force est de constater que le mouvement s’est renforcé et parvient à atténuer l’arrogance du régime et sa dérive répressive. Dans son dernier discours, Gais Salah, qui maintient le cap des élections et dénonce «la bande», marque un grand pas en arrière comparativement à ses interventions incendiaires et menaçantes. Cette donne, qui nous réjouit tant, ne doit pas nous faire oublier que pour le moment le mouvement n’a pas retrouvé sa force qui a destitué Bouteflika et ébranlé le régime. Une grande partie des couches populaires et de nombreux travailleurs se sont installés dans l’attentisme.

L’absence de perspectives clairs pouvant motiver ces masses à revenir dans le hirak ou à s’engager dans des batailles locales pour leurs propres revendications est à prendre en considération. Ce ne sont pas les groupements de partis et de personnalités qui peuvent leurs donner des raisons de se battre, puisqu’ils ont à chaque occasion montré leur peur d’une mobilisation populaire consciente qui pourrait remettre en cause leur projet limité, au-delà de leur faux radicalisme, à changer le personnel politique du régime et non le régime lui-même.

Donc, c’est aux militants se réclamant de la classe ouvrière et luttant pour un changement radical du système d’offrir une perspective aux exploités. Montrer une autre voie que celles voulues par les deux pôles qui se disputent la direction des affaires, est une tâche rude. Mais il n’existe pas de raccourcis. Le retour des luttes en Egypte contre Sissi et l’abstention record du 1er tour des élections en Tunisie montrent à ceux qui veulent voir, que ni l’élection présidentielle ni l’élection d’une assemblée constituante ne peuvent changer le sort des travailleurs et des couches populaires. Seule une mobilisation des travailleurs organisés derrière des mots d’ordre clairs représentants leurs aspirations peut imposer un vrai changement.


Un appel à manifester Vendredi 18 octobre à 14h, place du 1er Mai à Alger :

En plus de la remise en cause de nos droits démocratiques et syndicaux, le régime a adopté :
- un projet de loi sur les hydraucarbures qui prévoit le bardage de nos richesses,
- et une loi des finances prévoyant des facilités et des cadeaux pour les patrons algériens et étrangers, tandis que le texte ne contient aucune mesure pour interdire les privatisations, augmenter notre pouvoir d'achat, créer de l'emploi, supprimer l'impôt qui pèse sur nous (TVA, IRG...), construire des logements, améliorer la santé, l'éducation ou les autres services publics.
Les travailleurs, les retraités, les chômeurs, les petits commerçants, les petits fellahs doivent s'exprimer sur le changement dont ils rêvent.
C'est par leur adhésion massive au Hirak qu'ils peuvent faire entendre leur voix.
Rejoignez-nous au carré de l'Alternative Ouvrière et populaire pour faire entendre notre camp.
Construisons ensemble le pôle des exploités pour ne pas subir les exploiteurs, les corrompus et les profiteurs.
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Re: Algérie, le "hirak" continue

Message par Simon Bolivar » 18 Oct 2019, 20:12

sans accabler Louisa Hanoune,elle a eu d autres propos douteux,mais occultés france-irak-actualite.com/2019/04/louisa-hanoune-l-algerie-n-appartient-pas-au-monde-arabe.html observalgerie.com/politique/louisa-hanoune-algerie-monde-arabe/
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Re: Algérie, le "hirak" continue

Message par Simon Bolivar » 18 Oct 2019, 20:19

selon l'un des liens, le PT est membre de la Quatrième Internationale, lambertiste, représenté en France par le Parti Ouvrier Indépendant. début mars, en tentant de s imposer dans une manifestation du vendredi, elle a été huée en raison de son soutien à Bouteflika, encore au pouvoir à l époque, et a du précipitamment quitter le défilé.
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Re: Algérie, le "hirak" continue

Message par com_71 » 20 Oct 2019, 10:31

Simon Bolivar a écrit :sans accabler Louisa Hanoune,elle a eu d autres propos douteux,mais occultés france-irak-actualite.com/2019/04/louisa-hanoune-l-algerie-n-appartient-pas-au-monde-arabe.html observalgerie.com/politique/louisa-hanoune-algerie-monde-arabe/


Simon Bolivar a écrit :selon l'un des liens, le PT est membre de la Quatrième Internationale, lambertiste, représenté en France par le Parti Ouvrier Indépendant. début mars, en tentant de s imposer dans une manifestation du vendredi, elle a été huée en raison de son soutien à Bouteflika, encore au pouvoir à l époque, et a du précipitamment quitter le défilé.


S'il faut être précis...

"membre de la Quatrième Internationale"... Il faut savoir que de nombreuses (peut-être plusieurs dizaines) organisations internationales se réfèrent à la Quatrième Internationale, certaines prétendant l'être, d'autres se prononçant pour sa reconstruction, refondation, etc.

Le PT semble être en solidarité politique avec le POI en France lequel, en tant qu'organisation, publiquement, ne se réfère pas à la IVe Internationale mais dont des [probablement la majorité] membres appartiennent au Courant communiste internationaliste (CCI) adhérant à la "4e Internationale" (reproclamée en 1993 ?)...

Quant à Louisa Hanoune elle partage avec beaucoup la tendance à préférer promouvoir des perspectives politiques bourgeoises plutôt que de se placer résolument dans le camp des travailleurs. Ce qui ne rend pas moins scandaleux son maintien en détention par Gaid Salah.
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