Re: Algérie, le "hirak" et sa suite

Dans le monde...

Re: Algérie : la contestation s'amplifie

Message par com_71 » 10 Juil 2019, 12:49

Gaid Salah, nouveau discours du 10 juillet, un chef-d'oeuvre :

Le Général de Corps d’Armée Ahmed Gaïd Salah a présidé, ce mercredi 10 juillet, la cérémonie de remise du Prix de l’ANP pour la meilleure œuvre scientifique, culturelle et médiatique pour l’année 2019. Il a prononcé un discours dont le contenu a été diffusé par le MDN.

« Comme vous le savez tous, le Haut Commandement de l’Armée Nationale Populaire maintient des positions constantes et sincères envers la Patrie et le Peuple depuis le début de la crise, en passant par toutes ses phases jusqu’à ce jour. Cette constance dans l’opinion et dans la position émane de la constance du principe national qu’adopte l’institution militaire et qui vise fondamentalement à prendre en considération les revendications du peuple et ses aspirations légitimes, lors du processus consistant à trouver les solutions constitutionnelles à cette crise politique. Tous les efforts qu’a consentis l’institution militaire jusque-là, sont des efforts qui respectent essentiellement l’intérêt suprême de la patrie. Cet intérêt suprême qui requiert nécessairement la fédération des efforts de tous les hommes de bonne volonté parmi les enfants de l’Algérie et la mobilisation de leurs déterminations afin de préparer de manière effective et sérieuse la tenue des prochaines élections présidentielles, dans les plus brefs délais, à travers l’adoption de la voie du dialogue national serein et constructif auquel ont fait appel les bonnes initiatives avec leurs contenus réalistes et raisonnables.

C’est dans ce contexte que s’inscrit l’approche raisonnable et sensée contenue dans le dernier message du Chef de l’Etat, concernant l’effort à consentir afin de sortir le pays de sa crise actuelle. Autant que nous encourageons et soutenons son contenu, nous considérons sa démarche comme une des étapes importantes à franchir sur la voie de la résolution appropriée de cette crise politique que traverse le pays. Nous considérons, au sein de l’Armée Nationale Populaire, que les prochaines élections présidentielles sont le premier fruit constitutionnel et légal de ces solutions. Nous considérons également qu’elles renferment ce qui nous permettra de poursuivre les avancées vers l’instauration des assises d’un Etat de droit où prévaudra le progrès économique, la prospérité sociale et la cohésion sociétale, et où règnera la sécurité et la stabilité.

Ces présidentielles que nous considérons réellement comme la clé pour accéder à l’édification d’un Etat fort avec des fondements sains et solides. Un Etat que le Commandement de l’Armée Nationale Populaire œuvre résolument à atteindre dans des conditions de sécurité et de stabilité, en dépit des embûches que sèment sur son chemin certains de ceux qui répugnent le bon déroulement de ce processus constitutionnel judicieux, à l’instar des slogans mensongers, aux intentions et objectifs démasqués comme réclamer un Etat civil et non militaire. Ce sont là des idées empoisonnées qui leur ont été dictées par des cercles hostiles à l’Algérie et à ses institutions constitutionnelles. Des cercles qui vouent une haine inavouée envers l’Armée Nationale Populaire, digne héritière de l’Armée de Libération Nationale, et envers son Commandement national qui a prouvé par la parole puis par les actes qu’il demeure au service de la ligne de conduite nationale du peuple algérien et qu’il nourrit un dévouement inébranlable au serment qu’il a fait devant Allah, le peuple et l’histoire. Tenir cet engagement sincère commence à effrayer les supplétifs et les inféodés de la bande, au point où ils ont commencé à mener des campagnes aux objectifs bien connus, pour remettre en cause toute action qu’entreprend l’institution militaire et son Commandement novembriste, ainsi que tout effort que consent chaque fils dévoué à cette patrie. Pour ce faire, ils ont adopté la voie des appels directs au rejet de toute action qui peut concourir à résoudre la crise, croyant qu’ils pourront échapper à l’emprise de la justice. Toutefois, nous leur adressons une sérieuse mise en garde, que l’Algérie est plus chère et plus précieuse pour qu’elle soit, elle et son peuple, victimes de ces traitres qui ont vendu leur âme et conscience et sont devenus des outils manipulables voire dangereux entre les mains de ces cercles hostiles à notre pays. »

« Cette mise en garde nous est dictée par la quintessence même des prérogatives qui nous sont dévolues et ce que requiert la nature des nobles missions sensibles, que l’Armée Nationale Populaire a l’honneur d’en porter le fardeau. Ces missions vitales considèrent la sauvegarde de la souveraineté nationale et la préservation de l’intégrité territoriale et l’unité populaire de l’Algérie, ainsi que la pérennité de sa sécurité et sa stabilité, comme étant sa pierre angulaire, et l’Armée Nationale Populaire, digne héritière de l’Armée de Libération Nationale est une forteresse aux fondements solides, fondée sur une base historique saine qui insuffle dans les cœurs qui accordent à l’histoire sa juste valeur tous les motifs de fierté et d’orgueil. Aussi, chaque bonne parole qu’on dit à propos de l’Armée Nationale Populaire ne la rendra que plus glorieuse encore. Chaque offense tendancieuse et mensongère à son égard ne diminuera guère de sa valeur, mais démasquera son ou ses auteur(s) et dévoilera leur vraie nature à eux-mêmes, au peuple et à l’histoire, et Allah avant et après tout. L’histoire nationale de l’Algérie est une histoire glorieuse et éternelle qui valorise le combat et l’élève aux rangs prestigieux qu’il mérite. Elle considère le vrai moudjahid comme un grain de bien et non pas un germe de mal, un outil pour construire et non pas pour démolir. Aussi quiconque se dissocie de ces véritables vertus de combat, se place systématiquement dans la case des corrupteurs, avec tout ce que cela implique, car comme on dit c’est dans les épreuves qu’on distingue la nature des hommes.

Il est grandement temps d’avoir une vision rigoureuse fondée sur la protection l’intérêt suprême de l’Algérie, quant à la prise de toutes les dispositions réglementaires envers les agissements de ces traitres contre l’avenir du peuple et le destin de la patrie. Il est certain que c’est l’appareil de la justice qui statuera sur ce qui adviendra de ces traitres et prendra toutes les dispositions équitables, mais dissuasives et rigoureuses au demeurant. Aussi, quiconque a l’audace d’attenter à l’Algérie, à l’avenir de son peuple et la pérennité de son Etat, ne pourra échapper à la sanction et la justice s’occupera de lui tôt ou tard. C’est là le dernier avertissement à l’égard de tous ceux qui marchandent avec l’avenir de la patrie et de son intérêt suprême.

Ceux-là qui considèrent le fait de porter atteinte à l’emblème national et manquer de respect au drapeau national, symbole des chouhada et source de fierté de toute la nation algérienne ; je dis que ceux-là mêmes qualifient ceux qui ont failli envers le peuple et la patrie de prisonniers politiques et de prisonniers de l’opinion. Est-ce raisonnable ? Se croient-ils aussi intelligents au point de pouvoir duper le peuple algérien avec ces inepties et ces manigances ? Croient-ils que le peuple algérien permettra à quiconque d’insulter son emblème national ? Ceux-là ne sont pas les enfants de ce peuple et ne savent guère sa vraie valeur, ni ses principes ou le degré de son attachement à son histoire nationale. C’est là la mentalité des corrupteurs, car un esprit impur génère une opinion impure et altérée, un comportement vicié et une attitude immorale. Telle est la nature des choses. »

« Du moment que nous parlons de dépravation et de déchéance, il nous appartient en cette agréable occasion et face à cette agréable audience de rappeler que le peuple algérien qui a combattu hier les pratiques abusives du colonialisme français et a réussi en compagnie de l’Armée de Libération Nationale de le vaincre après d’incommensurables sacrifices et triompher sur ces nombreuses abjections sur tous les plans, a pu également combattre le fléau du terrorisme avec ces monstruosités et ses comportements dangereux et abjects et a réussi en compagnie de l’Armée Nationale Populaire à le vaincre et l’éradiquer de cette terre bénie. J’ai dit, ce peuple qui a triomphé du colonialisme et vaincu le terrorisme, se trouve aujourd’hui face à un autre défi qui n’est pas moins périlleux que ses précédents, c’est la corruption sous toutes ses formes et il est certain que la démarche de l’Armée Nationale Populaire, dans ce sens, est un effort sans égal, basé sur l’éradication totale de tous les fiefs du colonialisme dans notre pays.

En effet, la corruption est une autre forme de colonialisme, car elle infeste les esprits et les pensées, qui frappent les consciences colonisables. La bande, dont les abjections inavouées ont été démasquées, possède encore des inféodés et des mandataires dans la société et elle œuvre encore de façon encore plus claire à infiltrer les rangs des marches populaires et impacter la nature des revendications populaires légitimes, voire, tenter d’orienter ces revendications selon les intentions abjectes de cette bande, ce qui requiert, et je le répète encore une fois, plus de vigilance et de prudence concernant l’encadrement de ces marches.

A cet effet, la poursuite l’assainissement du pays de ce dangereux fléau est une mission que l’Armée Nationale Populaire s’honore aujourd’hui d’entreprendre en compagnie de la justice et d’offrir toutes les garanties à même d’exécuter cette noble mission nationale. Nous la saluons d’ailleurs à partir de cette tribune et saluons également toutes avancées nationales réalisées à ce jour avec la force de la loi et l’équité du droit. C’est dans le talion que vous préserverez la vie.

Il nous appartient également d’exprimer notre reconnaissance envers les efforts assidus que ne cessent de consentir aujourd’hui les institutions de l’Etat et les initiatives diligentes et dévouées au service de la patrie et du peuple ; il s’agit d’efforts aux résultats fructueux que nul ne peut nier, qui méritent de notre part en ces circonstances particulières toute la considération et l’encouragement. »


https://www.tsa-algerie.com/document-no ... -integral/
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Re: Algérie : la contestation s'amplifie

Message par com_71 » 10 Juil 2019, 19:21

lutte ouvrière 10 juillet a écrit :Algérie : contre le pouvoir, un mouvement populaire toujours déterminé

Vingt semaines après son déclenchement, le mouvement populaire a fait une puissante démonstration de force vendredi 5 juillet, jour anniversaire de l’indépendance de l’Algérie. Des foules immenses ont parcouru les principales villes du pays, malgré les très fortes chaleurs et les intimidations du pouvoir.

Les manifestants exigent le départ des « 2 B » : Bédoui, le Premier ministre, et Bensallah, le président par intérim. Ce dernier a proposé qu’un panel de personnalités mette sur pied une instance électorale indépendante pour organiser un scrutin présidentiel. Les manifestants ont massivement rejeté sa proposition : « Pas de dialogue avec la issaba (bande) », « Pas d’élection, bande de mafieux ! » ou encore « Dégagez tous ! »

Cinquante-sept ans après la fin de la guerre contre les colonisateurs français, la population estime que les aspirations à vivre dans un pays libre et sans oppression, qui étaient celles du peuple algérien en 1962, ont été trahies. Depuis le début du mouvement, la population accuse les dignitaires du FLN, parti au pouvoir depuis 1962, les hommes du système et en particulier les généraux, de s’être arrogé les bénéfices d’une indépendance acquise au prix de lourds sacrifices.

Aussi les manifestants ont-ils été nombreux à arborer des portraits de celles et ceux qu’ils considèrent comme les véritables héros de la lutte pour l’indépendance. Sur une banderole on pouvait lire : « 1962 : indépendance confisquée. 2019 : Algérie indépendante. »

Les aspirations démocratiques qui s’expriment depuis le 22 février opposent les masses algériennes à un système politique qui, depuis 1962, repose sur une dictature militaire à peine voilée. Qu’elle ait été dans les coulisses ou sur le devant de la scène, c’est l’armée, véritable colonne vertébrale du régime, qui est à la manœuvre depuis l’indépendance.

Aujourd’hui, le bras de fer met face à face le mouvement populaire et Gaïd Salah, le chef d’état-major, nouvel homme fort du régime, cible principale des manifestants. Si son opération « mains propres », qui a conduit en prison des hauts dignitaires, des grands patrons, des ministres ou des officiers, a pu satisfaire une fraction de l’opinion populaire, elle n’a pas été suffisante pour faire refluer le mouvement. Par contre, ses tentatives de division entre berbérophones et arabophones, ses intimidations avec d’impressionnants dispositifs policiers, ont semble-t-il attisé la colère.

Ces dernières semaines, une trentaine de manifestants ont été arrêtés pour avoir brandi, ou simplement transporté, un drapeau berbère. Ils sont poursuivis pour atteinte à l’unité nationale. La mise en détention à la veille du 5 juillet de Lakhdar Bouregaa, ancien combattant de la guerre d’indépendance, pour atteinte au moral de l’armée, a particulièrement choqué. « Nous voulons un état civil, ni militaire ni policier ! », « Libération de tous les détenus » : ces slogans ont été scandés avec vigueur.

Les initiatives pour tenter de sortir le régime de l’impasse ne manquent pas. Elles sont l’expression de sensibilités politiques diverses. Ainsi une Conférence nationale de dialogue, qui regroupe, autour de l’ex-Premier ministre Ali Benflis, les dirigeants islamistes, Makri du MSP, Djaballah d’El Adala, se dit favorable à la proposition de dialogue de Bensalah. Elle concurrence d’autres initiatives comme celle baptisée Société civile, réunissant des associations, syndicats autonomes et collectifs, ou encore l’Alternative démocratique, constituée autour de partis qui s’affirment progressistes, comme le FFS ou le RCD.

Ces différents regroupements prétendent chacun offrir un débouché politique au mouvement populaire, mais aucun n’a à ce jour suffisamment de crédit pour pouvoir le représenter et parler en son nom. Et s’ils rivalisent entre eux, les solutions qu’ils préconisent auraient toutes pour résultat de préserver la domination de la bourgeoisie algérienne, de l’État et de l’armée sur lesquels elle s’appuie depuis 1962.

« Pour une seconde indépendance », pouvait-on lire sur les pancartes des manifestants.

Afin de ne pas voir leurs espoirs d’émancipation trahis, les travailleurs et les classes populaires doivent cultiver leur défiance vis-à-vis de tous ceux qui prétendent parler en leur nom.

Gaïd Salah prétend répondre aux aspirations du mouvement populaire en mettant derrière les barreaux quelques riches hommes d’affaires et des hommes autrefois au pouvoir.

Ces arrestations ne changeront rien au sort des classes populaires.

Pour changer leurs conditions d’existence, pour empêcher le pillage des richesses du pays, les travailleurs et les classes populaires ne peuvent compter que sur leur propre mobilisation, sur le contrôle qu’ils pourront exercer sur le pouvoir politique et sur l’économie.

Pour vivre libres dans un pays sans oppression, ils devront s’attaquer à ce qui est à la racine de cet ordre social injuste : la domination de la bourgeoisie et de l’impérialisme.

Leïla Wahda
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Re: Algérie : la contestation s'amplifie

Message par Gayraud de Mazars » 13 Juil 2019, 18:02

J'ai bien lu dans la "Tribune des Travailleurs", journal du POID, auquel je suis abonné, les déclarations du COSI qui ont été publiées...

Je pense que cette organisation en Algérie a raison sur sa ligne...

Fraternellement,
GdM
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Re: Algérie : la contestation s'amplifie

Message par com_71 » 15 Juil 2019, 10:35

Dans le florilège des déclarations "décalée", l'ambassadeur de France...

Sonia Lyes 15 Juil. 2019 a écrit :Xavier Driencourt : « L’Algérie écrit une nouvelle page de l’histoire du monde sous le regard ébahi de la planète »

Pour l’ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, l’Algérie est « revenue, en peu de temps, à sa vieille tradition de pays révolutionnaire ».

M. Driencourt s’exprimait lors d’une réception offerte ce dimanche 14 juillet à la villa des Oliviers, à El Biar, à l’occasion de la fête nationale française.


« On parlait souvent d’Alger comme la Mecque des révolutionnaires, par les nombreuses rencontres internationales qui s’y tenaient ; on dira peut-être bientôt qu’Alger est la Mecque des révolutions par l’exemple qu’elle donne à tous ceux qui, voulant transformer les vieux ordres et les systèmes anciens, refusent de payer le prix de la violence », a-t-il indiqué.

« En cela elle force le respect des autres nations, elle écrit une nouvelle page de son histoire et de l’histoire du monde sous le regard ébahi et admiratif de la planète », a-t-il ajouté.

Le diplomate a tenu à relever « le formidable enthousiasme que suscitent les révolutions pacifiques. Celles-ci demandent une vigilance constante, mais portent les fruits les plus sûrs. La révolution est un processus souverain qui obéit à ses propres règles, qui a son propre cheminement, qui répond à sa propre logique qu’il faut respecter. »

Toujours à propos des événements en cours en Algérie, l’ambassadeur a fait une sorte de mea culpa : « Nous autres diplomates, n’avons peut-être pas vu juste. Il faut l’avouer, nombre d’entre nous n’avions pas perçu la formidable force de changement qui sommeillait dans ce pays. En quelques jours, nous nous sommes retrouvés dans un monde transformé, aux horizons redéfinis, aux perspectives nouvelles et l’Algérie d’aujourd’hui n’est pas celle que j’ai connue durant mes années passées ici. »

« Lorsque les peuples donnent à leurs destinées un tour volontaire, la route qui s’ouvre est souvent semée d’embuches. Et les Français, comme aujourd’hui les Algériens, le savent : pour que ce processus révolutionnaire débute, il faut déjà – comme l’écrivait Kateb Yacine en 1946 – ‘laisser les vieilles espérances, et forcer la porte du doute’. Cette ‘porte du doute’, on la force de différentes façons, chacun à sa manière », a-t-il estimé.

Pour M. Driencourt, « les vieux pays révolutionnaires, n’ont certainement pas de leçon à donner ou de conseils à prodiguer », mais « peuvent seulement saluer ces évènements, exprimer leur sympathie et leur respect, ou dire leur dette à ces temps troubles mais libres dont ils sont eux-mêmes le produit, et saluer ceux, qui, à leur tour, décident de construire leur avenir autour d’un projet commun choisi démocratiquement ».

A l’adresse des Algériens, l’ambassadeur dira, en conclusion : « Quel que soit l’avenir que vous écrirez, une chose restera, c’est la relation entre la France et l’Algérie. Nous sommes unis dans nos différences. (…) Par les Instituts Français, les échanges entre universités, l’enseignement du français, nous œuvrons tous ici à développer cet héritage qui nous a été légué. C’est une opportunité pour l’Algérie, c’est une chance pour la France, qui a aussi tant à apprendre de l’Algérie ; c’est aussi une chance pour les Français qui, surpris comme ils l’ont été depuis ce mois de février, souhaitent mieux vous connaître. »


https://www.tsa-algerie.com/xavier-drie ... a-planete/
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Re: Algérie : la contestation s'amplifie

Message par Gayraud de Mazars » 15 Juil 2019, 11:40

Salut camarades,

Important à lire les lettres du COSI en Algérie, parues dans la Tribune des Travailleurs, journal du POID...

[admin] déplacées là : viewtopic.php?f=12&t=33223&p=334270#p334270 [/admin]

Fraternellement,
GdM
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Re: Algérie : la contestation s'amplifie

Message par com_71 » 15 Juil 2019, 13:19

Ces militants du Comité d’organisation des socialistes internationalistes (COSI) tentent de distinguer la convocation immédiate de l’Assemblée constituante souveraine, mise à l’ordre du jour selon eux, et ce que voudraient les tenants du « Pacte pour une véritable transition démocratique », pacte qui, rappelons-le, suggère un processus constituant.

Dans les circonstances présentes, il semble bien que, concrètement, cette distinction n'existe que peu, ou pas.
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Re: Algérie, le "hirak" continue

Message par com_71 » 15 Juil 2019, 20:17

Bulletin hebdomadaire N" 11 de Voie Ouvrière pour le Socialisme :

VOS 10 juillet a écrit :Feuilles de route pour la transition: partisans et opposants tous pour un dialogue sans le ''peuple''

Le vendredi 5 juillet, des millions de manifestants ont battu le pavé à travers les 48 wilayas du pays. La répression, les vagues d’arrestations et d’emprisonnements et la propagande médiatique n’ont pas dissuadé les algériens à sortir à l’occasion de ce 20ème vendredi pour célébrer l’anniversaire de l’indépendance nationale et réitérer leur revendication d’un changement réel du régime.

Le bal des partisans…

Le lendemain, au frais et à l’abri de la chaleur et des matraques qui ont cogné les têtes des manifestants, s’est tenu le bal des partis et des personnalités pour discuter des perspectives du hirak et de l’avenir du pays. Ce panel d’anciens responsables du régime, d’intellectuels, de patrons et de militants associatifs y ont tous salué le hirak et abordé à tour de rôle les nombreux aspects de la crise actuelle pour conclure à la fin par… un appel pour la tenue d’une «élection présidentielle dans les plus brefs délais».

Si certains participants à cette réunion se sont laissés tromper par les assurances de Ben Salah ou sont apeurés par l’impasse dans laquelle se retrouve le mouvement, les organisateurs de cette Conférence, dont les acteurs les plus en vue ne sont que les anciens ministres ayant servi le régime, visent à étouffer le mouvement.

… et l’hypocrisie des partis d’opposition et des notables

Ces politiciens savent que la profonde crise économique, politique et sociale soulevées par le Hirak ne sera pas résolue par l’élection d’un Président. Leur perspective vise, plutôt, à garantir la pérennité du régime et la continuité du règne des grands patrons algériens et étrangers sur le pays.

Cependant, cette démarche des partisans du pouvoir n’a rien à envier à «la transition» du conglomérat de la société civile et au «processus constituant» des partis dits d’opposition.

Si la feuille de route de Rahabi constitue le chemin le plus court pour étouffer le mouvement social, celles de ces partis et notables qui tentent de chevaucher le mouvement tendent à le conduire sur une voie de garage. Car, au-delà de leurs divergences formelles, ils sont tous d’accord, dans le fond, que le dialogue ne doit en aucun cas inclure «le peuple».

Face à cette opposition inconséquente et devant un mouvement sans direction politique révolutionnaire, le régime se sent de moins au moins menacé et agit pour reprendre l’initiative politique.

Maintenant que les nouveaux tenant du régime sont parvenus à la tête de l’Etat, à écraser leurs rivaux par l’opération «mains propres», à recomposer le bloc dominant et à maintenir sous perfusion une économie au bord de la faillite, ils passent, désormais, à la consécration constitutionnelle de leur prédominance politique sur la société.

La carotte pour les partisans et le bâton pour les manifestants

Le pouvoir se montre favorable au dialogue et approuve même l’exclusion des partis de l’alliance présidentielle de la Conférence de Rahabi. Mais ceci n’est qu’un écran de fumée qui cache les visées de l’Etat.

A travers sa politique consistant à tendre avec une main la carotte à ses partisans et à brandir avec l’autre le bâton contre les manifestants, le régime cherche à renforcer sa base populaire et à écraser toute velléité d’opposition. C’est le même régime qui se montre ouvert au dialogue, cède devant les requêtes des partis inféodés et concède des mesures à la mouvance nouvembria-badissia.

Par ailleurs, il ne ménage aucune manœuvre pour briser la lutte populaire, intimider les manifestants par la mobilisation d’un arsenal répressif.

Pour l’élection des représentants parmi nos semblables

Les travailleurs et les couches populaires ne doivent pas se laisser duper par ces perspectives du régime ni par le faux radicalisme des partis dits d’opposition. Ni le «coup d’Etat» en Egypte, ni le «processus constituant» en Tunisie n’ont aboutit à la fin de la misère, de l’exclusion, de l’exploitation et de l’oppression.

Les exploités qui ont intérêt à changer radicalement le régime ou du moins aspirent à améliorer leur situation doivent prendre leur sort en main et parler pour eux-mêmes. Ils peuvent s’imposer en s’organisant dans des Assemblées générales sur leurs lieux de travail, dans les quartiers et les universités pour élire leurs propres délégués.

C’est seulement en s’organisant entre eux et en portant leurs propres revendications que les travailleurs et les exploités peuvent se prémunir des coups de leurs ennemis et des manœuvres de leurs faux alliés.


https://www.facebook.com/Ennahdj/posts/ ... __tn__=K-R
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Re: Algérie, le "hirak" continue

Message par com_71 » 21 Juil 2019, 17:23

Sortie de crise : les Forces de l’Alternatives démocratique [FFS, RCD, PT, DMS, PST, PLD, UCP et Ligue algérienne de la défense des droits de l’Homme (LADDH)] détaillent leur vision :

https://www.tsa-algerie.com/sortie-de-c ... ur-vision/
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Re: Algérie, le "hirak" continue

Message par com_71 » 22 Juil 2019, 23:02

Texte de la déclaration du 21/07/2019 de "l’alternative démocratique" :

Les Forces de l’alternative démocratique appellent à un « Pacte politique pour une véritable transition démocratique »

https://www.dzvid.com/2019/07/21/les-fo ... ocratique/
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Re: Algérie, le "hirak" continue

Message par com_71 » 24 Juil 2019, 17:02

« CAN 2019 : l’Egypte ou le revers de la médaille »
La Voie ouvrière pour le socialisme (VOS) à propos de la CAN-2019, le 24 juillet 2019

Les nombreux jeunes Algériens qui se sont rendus en Egypte pour supporter l’équipe nationale de football ont été choqués par la situation sociale désastreuse dans laquelle vivent les couches populaires. Leurs vidéos montrant les mendiants qui jonchent les rues du Caire et les pauvres enfants qui cirent les chaussures des passants ont fait le tour des réseaux sociaux. Il y’a de quoi être choqué. Dans ce pays de 99 millions d’habitants, une minorité de riches baignent dans l’opulence tandis que la majorité de la population est condamnée à faire la manche pour quémander un dirhem ou contraindre ses enfants à faire de sales besognes pour se nourrir.

Selon les chiffres officiels, 28% d’Egyptiens vivent sous le seuil de la pauvreté et près d’un 1,6 millions d’enfants sont condamnés à travailler pour se nourrir dans ce pays où l’accès aux besoins élémentaires est réservé à une couche de privilégiés. Ce sont ces conditions qui avaient poussé, en 2011, les couches populaires à se révolter contre Moubarak qui les tenaient des années durant sous sa dictature. 8 ans après le soulèvement populaire, Moubarek et ses enfants sont balayés, mais le système qui produit ces injustices reste toujours en place.

Aucun pays n’est épargné et l’Algérie n’est pas à l’abri

Ces images révoltantes n’ont pas échappé aux soutiens du régime qui les ont vite intégrées dans leur propagande, comme ils ont à chaque fois instrumentalisé le drame Libyen et la catastrophe syrienne pour dissuader les Algériens de poursuivre leur lutte pour le changement du régime. Certains ont même expliqué que l’Algérie ne peut en aucun cas vivre une situation semblable à celle que traverse l’Egypte qui selon eux ne dispose pas des mêmes richesses et qui en plus, souffre de la surpopulation.

Ce qui est bien évidemment une absurdité, puisque l’Algérie a traversé une situation semblable à la fin des années 80 et durant les années 90 en dépit de sa production d’hydrocarbures et de sa population qui ne dépassait pas les 25 millions.
Le mal du capitalisme sévit partout

L’Egypte n’est pas un cas isolé, la même injustice sévit partout dans le monde. En plus de la mort qui pourchasse les couches populaires dans les zones en proie à des conflits armées, la misère, la famine, le chômage et l’exploitation condamnent des millions de personnes à travers le monde. Dans de nombreux pays sous-développés les rangs des pauvres grossissent. Dans son dernier rapport l’ONU compte 1,3 milliard de personnes vivant dans la pauvreté. Même dans les pays industrialisés, les couches populaires ne sont pas épargnées. En Grèce, 35% de la population vivent sous le seuil de la pauvreté, l’Espagne compte plus de 13% de chômeurs, les français pauvres représentent 17% de la population.

Dans tous les pays, les bourgeois et les Etats font payer la crise aux travailleurs et aux couches populaires. Partout, on prêche le même discours et on emploie les mêmes méthodes ; sauver les riches à coup de milliards et de subvention au nom du sauvetage de l’économie nationale, tandis qu’on exige des travailleurs et des populations de consentir des sacrifices et de renoncer à leurs droits acquis par les luttes héroïques de leurs ainés.

Par leur unité, les travailleurs peuvent vaincre et montrer la voie aux exploités du monde entier

Si les couches populaires Egyptiennes subissent cette crise c’est parce qu’elles n’ont pas réussi encore à vaincre le régime capitaliste dans leur pays. S’il y’a une leçon à en tirer, c’est justement de ne pas lâcher et surtout de ne pas confier notre sort à nos ennemis ou à nos faux alliés. En Algérie, la crise pointe déjà son nez et les gouvernants vont faire comme leurs prédécesseurs, c’est-à-dire défendre toujours les intérêts des patrons algériens et étrangers. C’est pour cela que les travailleurs algériens doivent éviter les erreurs de leurs frères égyptiens pour ne pas subir les mêmes conséquences. Ce n’est pas une fatalité, la classe ouvrière algérienne peut vaincre si elle s’organise pour défendre ses propres intérêts.

Cette voie permettra aux travailleurs algériens de se défendre et de montrer la voie l’ensemble des exploités de toute la région. Nos ainés avaient montré, par le passé, la force des damnés et leur capacité à abattre le colonialisme, nous pouvons, nous les travailleurs algériens défricher, aujourd’hui, le chemin de la lutte contre le capitalisme et redonner espoir aux exploités du monde entier.


https://www.dzvid.com/2019/07/24/la-voi ... -can-2019/
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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