WWF le panda n'est pas un bisounours

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WWF le panda n'est pas un bisounours

Message par Plestin » 06 Mars 2019, 19:33

Dans Le Monde du mardi 5 mars 2019 :

Le WWF accusé de financer des factions paramilitaires violentes en Asie et en Afrique


Selon « BuzzFeed », des milices soutenues par le Fonds mondial pour la nature se seraient rendues coupables d’exactions barbares dans leur lutte contre le braconnage.

Ce sont des allégations extrêmement graves contre l’ONG écologiste. D’après BuzzFeed, le Fonds mondial pour la nature (WWF) aurait financé des milices paramilitaires violentes au titre de la protection de l’environnement.

Dans une enquête-fleuve basée notamment sur plus de cent entretiens, le site d’information américain recense une série d’exactions barbares commises sur des populations locales par des membres de WWF. Torture, viols ou meurtres, ces violences auraient été observées dans au moins six pays d’Asie et d’Afrique, notamment l’Inde, le Népal, le Cameroun et la République centrafricaine. En rétribuant ces hommes et en leur fournissant de menus équipements – couteaux, jumelles de nuit, matériel antiémeute –, l’ONG au logo à l’effigie d’un panda est accusée d’avoir « financé des raids dans des villages ».

Créées à l’origine pour lutter contre le braconnage, ces unités se seraient progressivement transformées en milices ultra-violentes, abusant de leurs prérogatives dans et en dehors de leurs fonctions. Selon Buzzfeed :

« Le personnel de terrain de l’association en Asie et en Afrique a organisé des missions de lutte contre le braconnage avec des troupes de choc connues pour leur brutalité et a approuvé une proposition visant à tuer des intrus, rédigée par un directeur de parc qui a présidé à l’assassinat de dizaines de personnes. »

Agissements criminels

Au Népal, où le personnel WWF était accusé d’avoir torturé un homme suspecté de braconnage, la fondation aurait même fait pression auprès de la justice pour faire disparaître les accusations.

Le site américain recense une kyrielle d’autres dérives présumées, qualifiant l’ONG de « maître espion mondial », entouré d’un « réseau d’informateurs motivés par un sentiment de vengeance ».

En 2009, rapporte encore le site, l’antenne centrafricaine du WWF aurait participé à l’achat de fusils d’assaut auprès de l’armée du pays. Une formation tristement célèbre pour son mépris des droits humains, « notamment pour avoir paradé dans les rues du pays avec des têtes de civils décapités », précise BuzzFeed.

Installé dans plus de quarante pays et bénéficiant d’un important capital de sympathie, le WWF a immédiatement réagi. Dans un communiqué, la fondation a annoncé la création d’une commission d’enquête indépendante composée de spécialistes des droits de l’homme chargée de faire la lumière sur ces accusations. Elle y précise en sus que nombre des informations de BuzzFeed « ne correspondent pas à sa compréhension des événements. »

Contexte tendu

En 2017 déjà, l’Organisation de coopération et de développement économiques avait jugé recevable une plainte déposée contre le WWF, mis en cause pour « violations des droits de l’homme » au Cameroun. Concrètement, le WWF était accusé par l’ONG internationale Survival de subventionner des activités bafouant les droits des Pygmées au Cameroun. Certaines tribus du bassin du Congo avaient notamment rapporté des sévices corporels pratiqués à leur endroit par des équipes de lutte contre le braconnage. A l’époque, l’organisation avait invoqué l’impératif de lutte contre la chasse illégale.

Ces dernières révélations viennent s’ajouter à un contexte particulièrement tendu pour les ONG. En janvier 2018, le scandale d’abus sexuels commis par des membres de l’ONG Oxfam en Haïti a conduit à une mise sous surveillance renforcée de ces organisations.

Victor-Isaac Anne


Peut-être que la lumière pourra être faite sur ces agissements présumés de l'organisation "humanitaire" WWF (Fonds Mondial pour la Vie Sauvage), qui s'inscriraient dans la lignée de la plainte déposée l'an dernier à l'OCDE par l'ONG Survival International contre son rôle au Cameroun (financement de "gardes" formant des milices punitives pratiquant des exactions contre les Baka, alias Pygmées, sous prétexte de protection des éléphants).

En tout cas, ce qui est certain, c'est que le WWF malgré son emblématique panda est loin d'être une gentille fondation pour la protection de la nature.

Il a été fondé en 1961 par 4 biologistes britanniques, dont Julian Huxley qui prônait des idées eugénistes, quoique se démarquant du courant eugéniste raciste et des nazis.

Il a très rapidement trouvé le soutien de la classe dirigeante et de la noblesse britannique et néerlandaise, les héritiers du colonialisme et de la chasse au tigre ou à l'éléphant (ou de la chasse à courre).

Son président de 1962 à 1976 était Bernhard de Lippe-Biesterfeld, alias le prince Bernhard des Pays-Bas, ex-étudiant en Suisse puis à Berlin où il fut membre du parti nazi de 1933 à 1936. Il devint pilote de la Royal Air Force après sa fuite en Angleterre consécutive à l'invasion des Pays-Bas par l'Allemagne. Plus tard, il fut mouillé dans une affaire de corruption impliquant la firme américaine Lockheed sur un contrat d'avions de chasse.

De 1976 à 1981, le président du WWF fut John H. Loudon, ex-patron de la compagnie anglo-néerlandaise Shell.

De 1981 à 1996, le président fut Philip Mountbatten qui fut aussi le prince Philip d'Edinbourg (Ecosse), le prince Philip de Grèce et de Danemark et accessoirement le mari de la reine d'Angleterre Elizabeth II. Il a été (comme Bernhard des Pays-Bas) président de la Fédération Equestre Internationale.

De 1996 à 1999, le président fut le Pakistanais Syed Babar Ali, homme d'affaires et ex-ministre des finances par intérim du Pakistan. Il est le fondateur d'un fabricant d'emballages pakistanais ainsi que d'une société laitière qui deviendra Nestlé Pakistan.

En 2000, la présidence du WWF revient à Ruud Lubbers, ex-Premier ministre des Pays-Bas et membre d'un parti centriste démocrate-chrétien néerlandais, qui fut aussi Haut-commissaire des Nations-Unies pour les Réfugiés (les pauvres...) Selon sa fiche Wikipédia :

Considéré comme ayant un tempérament politique très conservateur, il est qualifié par certains d'« héritier » de Margaret Thatcher. L'un de ses slogans électoraux les plus connus est « Plus de marché, moins d'État » (« Meer markt, minder overheid »).


A son départ, toujours en 2000, la présidence "par intérim" est provisoirement assurée par Sara Morrison, déjà responsable de la branche britannique du WWF et ex-vice-présidente du parti Conservateur britannique, passée à la direction de plusieurs sociétés dont General Electric.

De 2001 à 2009, Eleazar Chukwuemeka Anyaoku, un Nigérian ex-secrétaire général du Commonwealth, la remplace.

De 2010 à 2017, il est relayé par l'ex-ministre de l'environnement d'Equateur, Yolanda Kakabadse.

Enfin, depuis 2018, la présidence du WWF est tenue par Pavan Sukhdev, un économiste indien judicieusement domicilié en Suisse, promoteur de "l'économie verte" (il y a du pognon à se faire avec l'écologie) et intervenant en ce sens au forum économique mondial de Davos.


Le WWF a une façon parfois originale de protéger la nature sauvage. Ainsi, on le retrouve comme caution de nombreux groupes capitalistes souhaitant montrer une image verte, de Carrefour à Lafarge et du Crédit Agricole à Unilever (ah, l'huile de palme durable, comme elle respecte bien la nature et comme elle lutte bien contre la déforestation dans les régions tropicales !)

Mais je crois qu'une de ses meilleures blagues, c'est encore la passion de certains présidents du WWF ou de ses antennes nationales pour la chasse ! Selon Wikipédia :

Présidents du WWF et chasseurs

Le roi d'Espagne Juan Carlos Ier, président d'honneur du WWF-Espagne depuis la création de cette branche en 1968, est un fameux passionné de chasse. Ceci n'a pas empêché sa nomination alors que dès 1962, il était invité par le baron allemand Werner von Alvensleben dans la réserve de chasse Safarilandia, au Mozambique, pour y chasser le buffle. Au cours de son mandat au WWF, certaines de ces parties de chasse ont fait scandale. En mars 2004, le gouvernement polonais lui a permis de tuer un bison d'Europe dans la forêt de Białowieża, bien que cet animal appartenait à une espèce classée en danger par l'UICN. En octobre 2004, il a participé à une chasse dans les Carpates, en Roumanie au cours de laquelle il a tué, légalement, un loup et neuf ours bruns, dont une femelle pleine. Cette partie de chasse fut critiquée par une porte-parole du WWF-Roumanie. En 2006, il a également été accusé par un fonctionnaire régional russe d'avoir chassé un ours brun élevé en captivité et préalablement rendu ivre, suscitant une controverse dans plusieurs pays. Une dernière affaire a éclaté en avril 2012, lorsque la participation du roi dans une chasse à l'éléphant au Botswana a été découverte à la suite d'une fracture et de son rapatriement d'urgence en Espagne. En réponse, de nombreuses personnes, des groupes écologistes et des partis de gauche ont critiqué le passe-temps du monarque. Face à l'importante médiatisation internationale de ce scandale, le WWF-Espagne a supprimé en juillet 2012 le poste de président d'honneur, destituant de fait le roi de son poste après 44 ans, dans une assemblée approuvant la décision avec 94 % des voix.

Le prince Philip, quelque temps avant de fonder le WWF-Royaume-Uni, a chassé un tigre du Bengale dans le parc national de Ranthambore en Inde, c'était selon lui sa seule participation à ce genre de chasse.

Son fils, le prince Charles, président du WWF-Royaume-Uni depuis 2011, est aussi un passionné de chasse. Il est connu pour aimer la chasse traditionnelle britannique mais s'oppose ouvertement à la chasse d'espèces menacées.

Le roi de Suède Charles XVI Gustave, président du WWF-Suède depuis 1988, chasse régulièrement l'élan, et a encouragé la chasse au loup pour éviter que ceux-ci ne fassent diminuer le nombre d'élans.
Plestin
 
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