haiti

Dans le monde...

haiti

Message par com_71 » 19 Nov 2019, 17:38

AFP • 19 novembre 2019 a écrit :Haïti : la commémoration de la bataille d'indépendance émaillée de violences

Quatre personnes ont été blessées par balle lundi à Port-au-Prince lors d'une manifestation de l'opposition à l'occasion de l'anniversaire de la bataille qui a mené Haïti à l'indépendance, événement fêté a minima par le président, conspué par une large partie de la société.

Deux manifestants ainsi qu'un journaliste d'une radio locale et un policier ont été blessés alors que plusieurs centaines de sympathisants de l'opposition défilaient sur un des axes majeurs de la capitale, ont observé les journalistes de l'AFP. De nombreux tirs ont été échangés sans que leurs auteurs ne puissent être identifiés.

Des manifestations répétées exigent la démission du président Jovenel Moïse depuis plus de deux mois. Début novembre, les partis d'opposition et des groupes de la société civile sont parvenus à un accord visant à organiser une transition politique : ils voudraient choisir dès que possible le futur président parmi les juges de la Cour de cassation et le prochain Premier ministre au sein des partis de l'opposition.

Première République noire de l'histoire
Dans la matinée, Jovenel Moïse a commémoré la bataille qui a mené le pays à l'indépendance, depuis la capitale et sous haute protection policière, sans se rendre sur le site historique. "Des soldats, des va-nu-pieds, des esclaves se sont révoltés et se sont donnés leur indépendance mais, après 216 ans, je pense que la bataille pour l'indépendance économique doit commencer et c'est pour ça qu'il faut détruire ce système exploiteur", a déclaré Jovenel Moïse lundi matin sur le parvis du musée du panthéon national haïtien.

Chaque 18 novembre, Haïti célèbre la bataille de Vertières qui, en 1803, a vu la victoire de l'armée de l’île sur les troupes napoléoniennes, prélude à l'indépendance de la première République noire de l'Histoire le 1er janvier 1804. Situé à 240 km au nord de Port-au-Prince, le site de Vertières est traditionnellement le lieu des commémorations mais Jovenel Moïse n'a pas fait le déplacement et a simplement procédé à un dépôt de gerbe de fleurs au musée qui jouxte le Palais national, où s'est tenu un défilé militaire.

Manifestations populaires
La place du Champ de Mars, où se situent musée et palais, a été interdite d'accès au public le temps des cérémonies. Ses accès étaient gardés par un lourd dispositif policier. Plusieurs manifestations populaires exigeant le départ du pouvoir de M. Moïse ont également été organisées dans les villes de province lundi.

Majoritaires dans les manifestations, les habitants des quartiers les plus pauvres exigent d'autant plus la démission du chef de l'État que des entreprises qu'il dirigeait avant son entrée en politique ont été épinglées par la Cour supérieure des comptes comme étant "au coeur d'un stratagème de détournement de fonds".


https://la1ere.francetvinfo.fr/haiti-co ... 72937.html
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 6006
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Re: haiti

Message par com_71 » 19 Nov 2019, 17:42

Dans le dernier Combat Ouvrier :

Haïti : la bataille de Vertières

Le 18 novembre 1803, à Vertières, les troupes de l’armée des esclaves en révolte remportent une bataille décisive contre les troupes du général Rochambeau. Cette victoire met fin à l’expédition de Saint-Domingue envoyée par Bonaparte pour rétablir l’esclavage et permet l’aboutissement de la révolution anti-esclavagiste en Haïti.

Les débuts de l’insurrection

Des bandes d’esclaves marrons se sont organisées, libérant des territoires pour vivre en société libre, faisant des descentes sur des plantations pour se ravitailler et recruter d’autres marrons. En août 1791 eut lieu un grand rassemblement et cérémonie vaudou à « Bois Caïman », l’appel du nègre marron Boukman. Ce dernier lance la révolte. Les Noirs esclaves entrent dans la bataille. À la mort de Boukman, d’autres esclaves révoltés comme Jean Jacques, Biassou, Jean Noel prennent le relais, ils sont rejoints par Toussaint Louverture. Sous son impulsion ils transforment des bandes armées en une armée disciplinée qui mène la guerre contre les colons. C’est ainsi qu’il met cette armée au service des Espagnols contre les colons français.

Les jacobins noirs

En septembre 1792, le gouvernement révolutionnaire français envoie un émissaire, Sonthonax, pour octroyer quelques droits aux affranchis et mulâtres et pour mater les esclaves révoltés. Mais l’Angleterre attaque la colonie française et, pour préserver les biens de la bourgeoisie, Sonthonax fait appel à l’armée de Toussaint Louverture. Le 29 août 1793, Sonthonax annonce l’abolition de l’esclavage. Il distribue aux esclaves libérés des armes au nom de la république pour défendre la « France généreuse » face à l’envahisseur anglais. Toussaint rallie alors la France le 18 mai 1794 et l’armée des Noirs insurgés est victorieuse et contrôle l’île pendant des années. Toussaint se proclame gouverneur général de l’île le 8 juillet 1801. Il doit gérer l’économie, il appelle les anciens esclaves à retourner sur les plantations en tant qu’ouvriers agricoles pour relancer l’économie sucrière. Il instaure le « caporalisme agraire » en militarisant le travail. Pour les ex-esclaves, retourner sur les plantations c’est retourner en esclavage. Cela éloigne les anciens esclaves de Toussaint, qui perd en partie leur confiance.

Bonaparte veut rétablir l’esclavage

En France, les dirigeants de la révolution changent de politique après avoir guillotiné le roi. Ils demandent à Bonaparte de ramener l’ordre à Saint-Domingue en rétablissant l’esclavage. Une armada commandée par le général Leclerc, 82 bateaux, 21 000 hom-mes, est envoyée à Saint-Domingue. Tout en combattant les hommes de Leclerc, Toussaint veut lui faire confiance en négociant. Il est arrêté et déporté en France au fort de Joux où il meurt le 7 avril 1803. La nouvelle que le général Richepanse avait rétabli l’esclavage en Guadeloupe sur ordre de Bonaparte relance les actions des bandes armées, elles se coordonnent pour faire face à l’armée de Leclerc. Les paysans sur les plantations avaient gardé les armes distribuées par Sonthonax, ils désertent les plantations et rejoignent les bandes insurgées. Alors les officiers noirs Christophe, Dessalines, qui avaient été un temps du côté de Leclerc, rejoignent le camp des insurgés. Ils sont rejoints par les généraux mulâtres qui comprennent que le retour de l’esclavage ne les épargnerait pas non plus. Au congrès de l’Arcahaie du 15 au 18 mai 1803 l’unité de commandement est signée et Dessalines nommé chef de l’armée.

Victoire de l’armée des Noirs

Les soldats de l’armée « indigène » attaquent les armées de Leclerc dans des embuscades, des groupes mobiles connaissant le terrain harcèlent les divisions. Les troupes françaises ne sont pas adaptées au climat de Saint-Domingue, elles sont victimes de la malaria, de la dysenterie et autres fièvres. La plaine de Léogane, la plaine des Cayes, l’Artibonite sont conquises. Et l’étau se resserre sur la capitale, le Cap Haïtien. Leclerc, malade, est remplacé par Rochambeau avec tous pouvoirs pour mater les Noirs insurgés. Avec ses hommes, le général Capois s’illustre en prenant l’île de la Tortue après la ville de Port-de-Paix. Il reste alors un fort qui verrouille la route vers le Cap, c’est celui de Vertières. Les troupes de Rochambeau sont bloquées au Cap. Elles ne peuvent s’enfuir par la mer car la rade est bloquée par des bateaux anglais, et sur terre elles font face à l’armée indigène. Le 18 novembre 1803 Capois reçoit l’ordre de prendre le fort de Vertières. Après une journée de bataille, des assauts répétés, des milliers de morts chez les anciens esclaves, Rochambeau capitule le 19 novembre. La route du Cap est ouverte et amène à la signature de l’acte d’indépendance le 1er janvier 1804 par Dessalines, aux Gonaïves. Saint-Domingue redevient Haïti, son nom amérindien, la première république noire libre. La révolution haïtienne par son ampleur, sa durée, sa profondeur est une des plus grandes révolutions des temps modernes. C’est une des premières révolutions anticoloniales de l’histoire. Ayant chassé les colons, les anciens esclaves sont indépendants, mais trouvent en face d’eux le capitalisme. En 1826, le royaume de France ne reconnaît pas cette indépendance acquise contre la république française. Le roi Charles X réclame à Haïti une indemnité de 150 millions de « francs or » pour que la France reconnaisse son indépendance.


Capois-La-Mort

François Capois est né en 1766 près de Port-de-Paix. Ancien esclave, il rejoint Toussaint Louverture et l’armée qui lutte contre l’esclavage en 1793. Il se fait remarquer par ses initiatives, son audace. Il gagne ses galons jusqu’à devenir le général Capois et participe à la prise de l’île de la Tortue en traversant avec son régiment sur des radeaux.

Il s’illustre à la tête de ses soldats le 18 novembre 1803 lors de la bataille de Vertières. La première vague qui monte à l’assaut du fort est balayée par les canons et se replie. Capois relance un nouvel assaut, puis un troisième, sous la mitraille de l’artillerie française. Haranguant ses hommes « grenadiers à l’assaut, sa ki mouri zafè a yo, pa gen manman pa gen papa » (grenadiers à l’assaut, ceux qui meurent c’est leur affaire, nous n’avons ni maman ni papa), il repart à l’attaque.

Ses soldats tombent autour de lui, Capois continue d’avancer. Un boulet de canon terrasse son cheval, Capois se relève, repart et crie « en avant, en avant ». Son épée à la main il avance vers le fort. Un deuxième boulet lui enlève son chapeau, il continue à la tête de ses soldats en criant plus fort « en avant ! en avant ! ». Le général Rochambeau arrête alors la bataille et envoie un messager vers Capois. Il lui crie : « Le général Rochambeau envoie ses compliments à ce général qui vient de se couvrir de gloire ». Il s’en retourne et la bataille recommence. Après une journée les troupes des esclaves ont le dessus.

Le lendemain matin, un officier français se rend aux sentinelles de Capois sur un cheval et porte le message suivant : « Le général Rochambeau offre ce cheval comme une marque d’admiration pour l’« Achille noir » pour remplacer celui que son armée française regrette d’avoir tué ». Depuis ce jour il est devenu « Capois-La-Mort ». Après l’indépendance Henri Christophe, qui voyait en Capois un probable rival politique, le fait assassiner le 19 octobre 1806, deux jours après l’assassinat de Jean-Jacques Dessalines.


http://www.combat-ouvrier.net/pageLibre ... #I00050d1e
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 6006
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Re: haiti

Message par com_71 » 19 Nov 2019, 17:45

Et dans le précédent Combat Ouvrier :

Haïti : les ouvriers manifestent, un premier pas

Après sept semaines de l’opération pays lock (pays bloqué), les ouvriers de la zone industrielle se font entendre. Ils étaient plusieurs centaines d’ouvrières, d’ouvriers à prendre la rue le lundi 28 octobre sur la zone industrielle de Port-au-Prince. Venus de plusieurs entreprises ils ont convergé vers l’entrée du parc Sonapi à l’appel des syndicats.

Les deux principaux syndicats, avec des camions sonorisés, lançaient des slogans pour la démission de Jovenel Moïse « à bas Jovenel, Jomo dòmi dèyò » (Jovenel va dormir dehors). Certains ouvriers lançaient des revendications pour une amélioration des conditions de travail et la mise en place par le gouvernement de logements sociaux et des mesures d’accompagnement social.

Un groupe d’ouvriers et camarades de l’OTR (organisation des travailleurs révolutionnaires) a rejoint le cortège, avec leurs drapeaux rouges et leur banderole réclamant le réajustement du salaire journalier en dollars américains ou en gourdes au taux du jour. En croisant le cortège des manifestants des politiciens de l’opposition, le cortège des ouvriers s’est disloqué. Une partie a continué en direction du siège de l’Office national d’assurance vieillesse (ONA), où sont rassemblées les cotisations retraites des ouvriers.

Les sommes sont prélevées chaque mois par les patrons sur la paye des ouvriers pour être versées sur un compte épargne retraite à l’ONA. Mais quand les ouvriers réclament leur dû, ils ne trouvent rien sur le compte, l’argent n’a pas été versé ou a été dilapidé dans des spéculations. Les dirigeants syndicaux ont appelé à ne plus payer la cotisation à l’ONA. Les camarades de l’OTR ont appelé les ouvriers ne pas se laisser entrainer par des troupes qui servent les intérêts de politiciens.

Oui pour renverser la dictature de Jovenel et de ses sbires mais en même temps pour abattre la dictature des patrons et des politiciens qui sont à leur service. Oui pour se regrouper ensemble avec leur propre organisation et des mots d’ordre qui défendent leurs intérêts. La manifestation a été dispersée par les policiers à coup de grenades lacrymogènes. Sur le chemin du retour, des ouvriers avec un drapeau ont été pris à partie par des hommes en armes sous prétexte de contrôle. Pendant la semaine, d’autres manifestations sont programmées par les politiciens et les syndicats en vue de déchouquer Jovenel. Les manifestants en majorité suivent les politiciens. Ceux-là ne sont pas aujourd’hui du côté de la défense des intérêts des travailleurs.

Pour ces derniers, cette manifestation où ils ont pu apparaître avec leurs propres revendications est un premier petit succès. Dans cette bataille politicienne, l’opposition entraine les masses pauvres dans la rue. Mais ce que mettent les pauvres derrière la revendication de démission de Jovenel Moïse, est bien différent de ce qu’y mettent les politiciens et certains bourgeois. Les premiers signifient qu’ils en ont marre de l’exploitation et de la misère, les seconds qu’ils veulent le pouvoir pour continuer à piller les caisses et aider les bourgeois à opprimer les pauvres. La nécessité pour les travailleurs est donc de prendre leur propre indépendance de classe dans les manifestations actuelles, de se rassembler autour de leurs propres revendications, de leur propre organisation.

C’est la voie vers la création d’une force ouvrière indépendante sur la scène politique, d’un parti ouvrier révolutionnaire des travailleurs. Car aucun autre parti, politicien, ou syndicat, personne d’autre qu’eux-mêmes, travailleurs, ne se chargera de la défense de leurs intérêts.


http://www.combat-ouvrier.net/pageLibre ... #I00061be9
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 6006
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14


Retour vers Actualités internationales

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 41 invité(s)