L'info est intéressante, il y aurait une partie de la population ayant une forme d'immunité contre le SARS-CoV-2 responsable de la Covid-19, sans avoir jamais côtoyé le virus, parce qu'elle aurait été en contact avec d'autres coronavirus animaux non encore identifiés (différents des coronavirus provoquant certains rhumes ordinaires). Merci Duffy !
Sur les vaccins, les annonces se multiplient actuellement à propos de résultats encore très préliminaires mais "prometteurs". Ce qui est sûr c'est que quelques grands laboratoires pharmaceutiques britanniques, français et américains (GSK, AstraZeneca, Sanofi, Pfizer, Johnson & Johnson) et quelques sociétés plus petites comme Moderna, Valneva ou CureVac se garantissent un débouché auprès des autorités américaines, européennes ou britanniques, avec même des systèmes de pré-achat de vaccins. Mais autour de tout ça il peut y avoir beaucoup de bluff car cela peut jouer sur le cours des actions de la société en question lorsqu'elle est cotée en bourse, augmenter son prix de vente au cas où elle serait convoitée par un groupe plus gros, et favoriser une pluie d'aides publiques. Il faut donc rester prudent.
Voici quelques articles récents, parmi d'autres, d'une revue spécialisée (industriepharma.fr) :
Covid-19 : Des résultats positifs pour le vaccin de Moderna et une phase III pour fin juillet
Publié le 15/07/2020
Le candidat-vaccin à ARNm de Moderna a montré des résultats encourageants lors d'un essai de phase I. La biotech américaine prévoit un essai clinique de phase III de grande ampleur, dès la fin du mois de juillet.
Crise sanitaire oblige, le calendrier de Moderna pour son candidat-vaccin s’accélère.
Alors que les résultats d’une étude de phase I viennent de paraître et qu’une phase II est en cours, Moderna Therapeutics a donné plus de détails sur son essai clinique de phase III, prévu pour démarrer à la fin du mois de juillet.
Un essai avec trois doses différentes de vaccin
Le candidat-vaccin de Moderna, un vaccin à ARNm appelé mRNA-1273, induit une réponse immunitaire « forte et rapide », selon les résultats intermédiaires d’une étude clinique dont les conclusions ont été publiées dans The New England Journal of Medicine.
L’essai de phase I comportait un schéma avec deux injections du vaccin, à 28 jours d’écart et évaluait trois doses de vaccin différentes (25, 100 et 250 µg).
L’échantillon reste relativement modeste, puisqu’au total 45 adultes en bonne santé, âgés de 18 à 55 ans, ont été intégrés à l'étude avec un suivi allant jusqu’à 57 jours suivant la première injection.
Tous les participants ont développé des anticorps capables de se lier à la protéine de pointe (protéine Spike) du SARS-CoV-2, après la première injection. Une réponse qui est allée grandissante selon la dose de vaccin injectée et le nombre d’injections réalisées.
Au 43e jour, tous les participants présentaient une activité neutralisante envers le nouveau coronavirus. Un taux d’anticorps qui a été comparé à un groupe témoin de 38 patients diagnostiqués positifs au Covid-19 et qui a montré une réponse plus forte avec le vaccin de Moderna. L’ensemble des participants sera par ailleurs suivi pendant un an pour analyser la durée d’efficacité du vaccin.
L’essai a également permis de constater une plus forte réponse immunitaire avec une dose de 100 µg par rapport à la dose de 25 µg. La dose de 250 µg n’a augmenté l'efficacité du vaccin que de façon « minimale », selon l’étude. Moderna mènera ainsi la suite des essais cliniques avec cette dose de 100 µg, d’autant plus qu’il faut pour la biotech tenir compte des effets indésirables qui sont survenus lors de l’essai.
Des effets secondaires bien présents mais « modérés et temporaires »
« Le mRNA-1273 a été généralement sûr et bien toléré avec aucun effet indésirable sérieux durant ces 57 jours », a souligné Moderna Therapeutics dans un communiqué. Les effets indésirables les plus conséquents ont eu lieu à la dose de 250 µg, ce qui justifie d’autant plus la décision de Moderna de poursuivre ses essais à la dose de 100 µg.
La biotech souligne cependant que l’ensemble des participants à la dose de 100 µg a connu des effets indésirables après la seconde injection. De la fatigue, des frissons, des maux de tête et une fatigue musculaire ont été souvent décrits, alors que l’ensemble des participants a souffert d'une douleur sur la zone d’injection du vaccin. Des effets décrits comme systématiquement temporaires et d’intensité faible à modérée.
Un essai de phase II est actuellement en cours, portant sur 300 personnes de 18 à 55 ans et 300 personnes de plus de 55 ans. L’essai, qui porte sur des doses de 50 et 100 µg de vaccin, visera à approfondir les connaissances sur l’efficacité du candidat-vaccin, particulièrement chez les personnes âgées, considérées comme étant les plus à risque face au Covid-19.
Mais Moderna n’attendra pas d’avoir les résultats de cet essai en cours pour avancer vers la phase III, un essai clinique de grande ampleur pour lequel la biotech a obtenu l’autorisation de la FDA.
Un essai clinique de phase III sur 30 000 personnes
Cet essai, qui se déroulera aux États-Unis, est prévu pour inclure environ 30 000 personnes réparties entre un groupe qui recevra le vaccin à une dose de 100 µg et un groupe témoin qui se verra administrer un placebo.
L’essai visera à comparer, entre les deux groupes, la survenue de Covid-19 dans des formes symptomatiques. Le second aspect analysé sera la survenue de formes sévères de Covid-19 nécessitant une hospitalisation. Moderna procèdera à des analyses intermédiaires, mais n’a pas communiqué plus de détails sur le calendrier pour des résultats définitifs concernant cet essai.
Une production déjà débutée
Sans attendre les résultats de cette phase III, Moderna annonce par ailleurs avoir déjà produit l’ensemble des doses nécessaires pour évaluer son candidat-vaccin.
La biotech américaine a multiplié, ces dernières semaines, les partenariats pour augmenter sa cadence de production. Moderna Therapeutics a ainsi noué un partenariat avec Lonza ainsi qu’avec la CDMO américaine Catalent. Plus récemment, Moderna a annoncé s’associer avec Rovi pour effectuer le remplissage et le conditionnement de son futur vaccin dans l’usine de Madrid (Espagne) de Rovi.
Moderna Therapeutics ambitionne de pouvoir fournir 500 millions de doses de son vaccin par an. Une capacité qui pourrait atteindre 1 milliard de doses, dès 2021. Reste maintenant au candidat-vaccin à démontrer son efficacité sur un plus grand nombre de personnes.
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Covid-19 : Tesla va fabriquer les imprimantes à ARNm pour le vaccin de CureVac
NICOLAS VIUDEZ
Publié le 03/07/2020
Elon Musk a annoncé que Tesla allait travailler sur une technologie destinée à rendre plus accessible un futur vaccin contre le nouveau coronavirus.
Elon Musk et Tesla sont décidément sur tous les fronts, même les plus inattendus. Le magnat américain a annoncé, dans une série de tweets, que Tesla allait travailler avec la biotech allemande CureVac. Un partenariat destiné à la production du futur vaccin au moyen de « micro-usines à ARNm » que le site allemand de Tesla Grohmann va fabriquer, a annoncé Elon Musk.
L'objectif de ces « imprimantes à ARNm » est de pouvoir produire le futur vaccin de CureVac avec des équipements plus petits et moins onéreux qu'un site de production traditionnel. Le recours à ces « imprimantes » faciliterait la disponibilité d'un futur vaccin, encore à l'essai.
Un vaccin à ARNm en cours d'évaluation
Si, comme de nombreux laboratoires, CureVac anticipe la production de son futur vaccin contre le nouveau coronavirus, celui-ci est encore au tout début de son évaluation. En juin, la biotech a reçu le feu vert de l'Allemagne pour démarrer un essai clinique de phase I.
Le candidat-vaccin de CureVac repose sur une technologie d'ARNm couplée à une nanoparticule lipidique. Le fragment d'ARNm, une fois à l'intérieur des cellules, va coder pour des fragments de protéines virales du coronavirus qui vont, dans un second temps, développer une réponse immunitaire de l'organisme.
La biotech allemande dresse volontiers un parallèle entre sa technologie de vaccins à ARNm et la programmation informatique. « Nous utilisons les séquences d'ARNm pour écrire un nouveau code qui va être traduit dans le corps en une protéine correspondante », souligne CureVac.
Une technologie innovante qui nécessite un site de production adapté. C'est ce process que souhaite simplifier CureVac en développant des « imprimantes à ARNm ».
Des « imprimantes » financées par le CEPI
Si CureVac ne détaille pas la technologie utilisée, le laboratoire décrit son équipement comme un prototype « transportable, automatisé, capable de produire plusieurs grammes d'ARNm associé à une nanoparticule lipidique, c'est-à-dire plusieurs centaines de milliers de doses en quelques semaines ». L'imprimante à ARNm de CureVac pourrait ainsi trouver sa place directement dans les hôpitaux, au cœur des pays et régions les plus touchés par une épidémie.
Des caractéristiques techniques qui pourraient faciliter l'accès à la vaccination dans les pays en voie de développement.
Au point d'intéresser le CEPI, la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies, qui a octroyé un financement de 34 M$ (30 M€) à CureVac, en février 2019. Avec cette somme, l'organisme, notamment financé par la Fondation Bill & Melinda Gates, a souhaité encourager le développement de l'imprimante à ARNm de Curevac. À l'origine, le projet concernait la production d'un vaccin contre la fièvre de Lassa, contre la fièvre jaune ainsi que le vaccin contre la rage.
« Une maladie X pourrait émerger soudainement et avoir des conséquences mortelles - nous l'avons vu avec Ebola, le coronavirus MERS, Zika et d'autres maladies. C'est pourquoi nous nous efforçons de développer des plateformes de production de vaccins à réponse rapide - comme la technologie à ARNm de CureVac - pour se défendre contre ces agents pathogènes inconnus », avait déclaré Richard Hatchett, le p-dg de CEPI, au moment de la conclusion de cet accord.
Conçue initiallement pour d'autres vaccins, l'imprimante à ARNm de CureVac pourrait ainsi être à l'avenir déployée pour le futur vaccin contre le nouveau coronavirus. Et constituer une réussite technologique de plus pour Elon Musk.
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Covid-19 : GSK s'associe au vaccin de la biotech québécoise Medicago
NICOLAS VIUDEZ
Publié le 08/07/2020
Le laboratoire va combiner son adjuvant au vaccin en cours de développement de Medicago. Un essai clinique de phase I est programmé pour la mi-juillet.
Après une alliance nouée en avril 2020 avec Sanofi, c'est avec un autre laboratoire que GSK va combiner ses adjuvants. Le groupe britannique a en effet annoncé un partenariat de développement avec la biotech québécoise Medicago. Cet accord concerne le candidat-vaccin développé par Medicago, qui repose sur des particules pseudo-virales. Ces particules reproduisent l'organisation du virus et sont ainsi reconnues par le système immunitaire.
Ce partenariat intervient après des résultats précliniques encourageants. Le candidat-vaccin de Medicago, associé à un adjuvant, a généré une forte réponse immunitaire après l'administration d'une dose unique.
Un essai clinique de phase I devrait démarrer à la mi-juillet. Son objectif sera d'évaluer si le candidat-vaccin est sûr et s'il provoque une réponse immunitaire suffisante. Trois doses différentes seront testées et le candidat-vaccin sera administré en combinaison avec l'adjuvant de GSK, et en parallèle, avec l'adjuvant d'un autre laboratoire. Un schéma de vaccination en une ou deux doses, avec 21 jours d'écart entre les deux injections, sera également testé.
Dans un communiqué, GSK souligne que l'utilisation de son adjuvant pourrait rendre le vaccin plus efficace à une faible dose et permettrait ainsi de le rendre accessible à un plus grand nombre de personnes.
Un vaccin produit par des plantes
L’originalité de l’approche de la biotech québécoise Medicago repose sur sa plateforme de production qui fait appel à des plantes vertes.
Medicago exploite les feuilles des plantes comme autant de petites usines qui vont produire les protéines du coronavirus. Ces particules pseudo-virales vont être ensuite utilisées dans le candidat vaccin de Medicago.
La biotech assure que cette technologie est capable de produire une grande quantité de vaccins dans un temps réduit. GSK et Medicago ambitionnent de produire 100 millions de doses d’ici à fin 2021. En cas d’efficacité et d’ici à fin 2023, ce serait près d’un milliard de doses qui pourraient sortir, chaque année, d’une usine en cours de construction.
Jusqu’ici, la technologie de production de Medicago a été utilisée pour produire un vaccin contre la grippe saisonnière, actuellement en cours d’examen par les autorités réglementaires canadiennes.
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