Mouvement de 2020 aux Etats-Unis

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Mouvement de 2020 aux Etats-Unis

Message par Zelda_Zbak » 31 Mai 2020, 19:15

J'espère que le peuple des Etats-Unis nous montre la voie.
Ca semble profond. L'étincelle est d'une violence inouïe, la période est explosive, licenciements de masse dus au Covid. Allez-y ! Le monde vous regarde.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Mort_de_George_Floyd

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Re: Emeutes aux Etats-Unis

Message par Proculte » 01 Juin 2020, 08:12

Desole dire ca mais LO ne comprend pas la situation,depuis 50 ans jamais vu ca aux usa et la revolte et colere extrêmement fortes.
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Re: Emeutes aux Etats-Unis

Message par Ottokar » 01 Juin 2020, 08:25

Et qu'est-ce que LO ne "comprend pas" dans cette colère et cette révolte ?
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Re: Emeutes aux Etats-Unis

Message par artza » 01 Juin 2020, 08:32

L'histoire est à la fois successivement ou simultanément lièvre ou tortue.

Chevaucher le lièvre impose d'éviter la chute.
Suivre la tortue c'est courir le risque de l'impatience ou de l'ennui.
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Re: Emeutes aux Etats-Unis

Message par Gayraud de Mazars » 01 Juin 2020, 09:02

Salut camarades,

Dans Le Bulletin [Lutte Ouvrière] du (dé)confinement en Bourgogne et Jura, du samedi 30 mai 2020 - n°48

USA : l’arrestation et la mort d’un Noir se transforment en émeutes

Le meurtre révoltant d’un Noir américain à l’origine d’une explosion de colère Aux Etats-Unis, le gouvernement a envoyé 500 soldats de la Garde Nationale pour essayer d’enrayer les manifestations qui se déroulent depuis mardi à Minneapolis, au nord du pays. Là-bas,l’assassinat de George Floyd, un Afro-Américain de 46 ans, par un policier blanc qui l’a étouffé pendant 5 minutes, a provoqué un scandale. La vidéo de ce meurtre a fait le tour du pays et provoqué des émeutes à Minneapolis, une ville qui n’est pourtant pas parmi les plus pauvres de la région. Depuis hier, les manifestations ont lieu dans d’autres grandes villes comme New York et Los Angeles. A Louisville, dans le Kentucky, la même colère s’est exprimée pour réclamer justice pour Breonna Taylor, femme noire tuée elle aussi par la police en mars dernier.

Les autorités craignent que la révolte se répande

Les autorités ont réagi très vite, comme si elles étaient particulièrement inquiètes. Les 4 policiers responsables ont été limogés, mais l’un d’entre eux, enfin, a été arrêté, ce qui alimente la colère des manifestants.

Trump, qui s’était d’abord déclaré « indigné », est très vite passé à la menace, mobilisant la Garde Nationale en annonçant : « Au moindre problème, quand on commence à piller, on commence à tirer. » Il n’est pourtant pas rare aux Etats-Unis que l’assassinat d’un Noir par la police provoque des émeutes dans une ville : cela se produit presque chaque année. Mais parfois, cela peut dégénérer en véritable guerre civile, comme en 1992 à Los Angeles, quand le tabassage de Rodney King par des policiers avait déclenché 6 jours d’émeutes dans la ville, faisant 55 morts et des milliers de blessés. La rapidité des autorités à vouloir étouffer la colère laisse penser que l’administration Trump craint plus que tout que dans le contexte actuel de crise sanitaire et sociale, les choses dégénèrent de la même manière.

Les Etats-Unis peut-être au bord d’une explosion sociale

En effet, l’épidémie a fait ressortir toutes les inégalités de la société américaine, les rendant plus criantes que jamais. Arrivée par les quartiers résidentiels comme à New York, elle a surtout fait des ravages dans les quartiers pauvres, notamment parmi les Noirs. Ceux-ci sont les plus touchés, d’abord parce que ce sont des travailleurs particulièrement exposés (aides-soignants, livreurs…), ensuite parce qu’ils n’ont pratiquement pas de couverture santé et qu’ils ont été victimes d’une absence totale d’information au début de l’épidémie. Mais le sentiment d’injustice touche certainement bien au-delà des limites de la communauté noire, et ce sont tous les travailleurs et les pauvres américains qui doivent être en colère aujourd’hui. En plus des victimes du Coronavirus, plus de 40 millions d’entre eux ont perdu leur emploi en deux mois, perdant en même temps leur assurance santé en pleine épidémie. La tension sociale est sans doute très forte dans tout le pays. Et c’est bien une révolte généralisée que craignent les autorités, pas simplement face à un crime raciste de plus, mais contre des injustices sociales qui sont devenues, avec la crise actuelle, plus insupportables que jamais.


Dans Le Bulletin [Lutte Ouvrière Bourgogne et Jura] du (dé)confinement, du dimanche 31 mai 2020 – n°49

Vague de manifestations aux États-Unis après l’assassinat de George Floyd : La colère est contagieuse

Les manifestations de colère se sont multipliées dans plusieurs villes américaines pour réclamer l’inculpation des quatre policiers présents sur la vidéo de l’arrestation de George Floyd. Derek Chauvin, le policier meurtrier n’a pour l’instant été inculpé que pour « homicide involontaire ». Ses trois complices ont seulement été licenciés.

Les déclarations de policiers pour dénoncer cet acte et défendre leur vision de la police américaine n’y font rien, les manifestations continuent et se propagent. De très nombreux travailleurs noirs savent que pour la police américaine, le racisme est un principe, et l’assassinat de noirs, une habitude.

À Washington, Brooklyn, Manhattan, Los Angeles, Atlanta, Detroit, Saint-Paul et Minneapolis, des dizaines de milliers de manifestants ont défilé pacifiquement au cri de « No justice, no peace » (pas de justice, pas de paix), et des émeutes et affrontements avec la police ont éclaté à la tombée de la nuit. La brutalité policière, les arrestations et les bavures s’y multiplient : une journaliste de Louisville qui filmait une de ces manifestations a été touchée par des tirs de balles au poivre. Un jeune de 19 ans a été tué par balle hier à Detroit en marge de la manifestation, victime de ce qui ressemble fort à une attaque d’un groupe d’extrême droite.

Face à la montée des inégalités sociales et du chômage, qui touchent en priorité les populations ouvrières, où les Noirs sont très nombreux, les autorités américaines sont tendues. Ils savent que la situation est explosive, qu’elle résonne probablement aux oreilles de bien des travailleurs américains, et pourrait embraser tout le pays en dépassant les revendications « raciales ». Les crises, sanitaire, puis économique ont décapé le vernis de la société américaine, et en ont révélé toutes les injustices.

Alors les officiels multiplient les stratégies pour limiter l’impact de cette vague de colère : les déclarations du procureur qui dit « réfléchir à l’inculpation des trois autres », celles des «gentils policiers », les appels au calme des associations de défense des noirs américains sont là pour endormir les manifestants.

Trump est même revenu sur ses menaces d’envoyer l’armée. La police militaire reste mobilisée, mais les troupes restent discrètes pour essayer d’éviter les affrontements.

La rapidité avec laquelle ce mouvement s’est développé laisse tout de même penser qu’il y aura encore bien d’autres manifestations.


Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
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Re: Emeutes aux Etats-Unis

Message par Cyrano » 01 Juin 2020, 09:13

Oui, l'embrasement aux Etats-Unis est d'importance - surtout avec la participation d'une pârtie blanche.
Mais Proculte, tu dois avoir accès à des discussions qu'on n'a pas, car je n'ai pas trouvé de réaction officielle de LO? Ou alors, c'est une conclusion suite à des discussions locales - à prendre avec une «distanciation sociale»?

Les deux articles mis en ligne par Gayraud de Mazars ont peut-être un ton trop journalistique - un constat un peu froid d'un moment explosif?

Que faudrait-il dire? pasque, hum, euh, je, j'avoue, je ne comprends pas non plus l'histoire du lièvre et de la tortue appliquée à la situation? Artza, svp?...
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Re: Emeutes aux Etats-Unis

Message par com_71 » 01 Juin 2020, 09:15

Il y a 53 ans VO avait titré "Vive la violence révolutionnaire des noirs américains". Des affiches placardées, autant que possible, en divers endroits, disaient la même chose. Un tel titre est-il à l'ordre du jour ?
Au lendemain des révoltes de 67 de nombreuses lignes de production étaient quasiment à l'arrêt dans l'automobile aux USA. Faute d'ouvriers. La situation semble bien différente. Pas vraiment du côté des organisations révolutionnaires, toujours très faibles.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: Emeutes aux Etats-Unis

Message par Cyrano » 01 Juin 2020, 09:36

Vive la violence révolutionnaire des noirs américains!
Un tel titre, oui, serait à l'ordre du jour, mais faudrait peut-être enlever le mot "révolutionnaire"? Il n'y a plus le parti Black Panthers ni Rap Brown et quelques autres.
Du coup, Vive la violence des noirs américains! ça ferait bizarre - et ça serait un peu vide.

Finalement, que dire: Vive la révolte, sire! ce n'est pas une révolution - mais ça peut toujours ourdir une révolution, sait-on jamais.
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Re: Emeutes aux Etats-Unis

Message par com_71 » 01 Juin 2020, 09:37

L'éditorial de Spark, trad. automatique :
1er juin 2020 a écrit :Minneapolis a fait exploser le bâton de dynamite

«Le système est brisé» - C'est les paroles d'un jeune homme noir à Minneapolis regardant des flammes détruire un poste de police que les manifestants avaient incendié.

Brisé ? Oui, il l'est ! Que pourriez-vous dire d'autre à propos d'un système dont la police s'est agenouillée nonchalamment pendant neuf minutes sur le cou d'un homme noir, regardant jusqu'à ce qu'il cesse de respirer - puis, tout aussi nonchalamment, a signalé que l'homme était décédé des suites d'un «incident médical»? S'il n'y avait pas eu la vidéo d'un spectateur, il ne s'agirait que d'un autre rapport de police mensonger, rangé dans un tiroir poussiéreux.

George Floyd a payé le prix de ce système brisé de sa vie. Il n'est pas le premier Noir à payer ce prix à Minneapolis-St. Paul, seulement le plus récent. Venant peu de temps avant lui, il y avait Thurman Blevins, et avant lui, Philando Castile et Jamar Clark.

Et Minneapolis n'est pas la seule ville à avoir un meurtre d'un flic exposé par vidéo, un meurtre qui autrement aurait été enterré avec le cadavre de la victime. C'est pourquoi nous connaissons les noms de Breonna Taylor à Louisville et Brandon Webber, Antonio Smith et Darrius Stewart à Memphis et Eric Garner à Staten Island, parmi tant d'autres. C'est pourquoi nous connaissons le nom d'Ahmaud Arbery du comté de Glynn, en Géorgie, qui a été assassiné par un ancien enquêteur du département du shérif et procureur local.

Non, ce n'est pas seulement un lynchage barbare, et pas seulement une ville. C'est le système et il est brisé.

Né dans l'esclavage, ce système capitaliste, basé sur l'exploitation du travail, est encore marqué par ses débuts. Presque à partir du moment où les chaînes de l'esclavage ont été déchirées en 1863, la population noire autrefois réduite en esclavage a été condamnée à occuper les derniers rangs du «travail libre» : chassée et enchaînée par des gangs au travail pénitentiaire ou dans les champs du Sud ; poussée dans le métayage ; plus tard canalisée dans l'armée de réserve des chômeurs par la capitale du Nord.

En général, le travail Noir occupe toujours cette place, absorbant le pire chômage en période de crise, remplissant temporairement les créneaux ouverts dans les périodes d'expansion toujours plus courtes. Ce rôle pour la population noire était la création d'un système capitaliste portant encore les marques de sa naissance dans l'esclavage. C'est ce qui conduit aujourd'hui à des taux de pauvreté plus élevés chez les Noirs ; elle sous-tend les pires soins médicaux et les pires systèmes scolaires, les pires niveaux d'emprisonnement.

Cette oppression explique la violence qui a été systématiquement dirigée sur la population noire par les autorités. La violence officiellement sanctionnée est ce que le capitalisme a utilisé pour empêcher les opprimés de se révolter - tous les opprimés, en noir et blanc.

Oui, il y a beaucoup de blancs, de pauvres blancs, tués par un flic. Les travailleurs blancs sont également exploités. Mais les travailleurs blancs - y compris tous les groupes d'immigrants, l'un après l'autre, qui ont été canalisés dans la classe ouvrière au fil du temps - ont reçu le petit privilège de leur couleur de peau, ce qui signifie un salaire pas si bas, un peu moins de pauvreté, un accès un peu meilleur à l'éducation et aux soins médicaux, etc. Mais un peu mieux ne veut pas dire bien. Les travailleurs blancs peuvent partager leur couleur de peau avec la classe capitaliste qui siège au sommet de cette société, mais ils ne partagent pas la richesse.

Chaque partie de la classe ouvrière a des raisons de se révolter contre ce système capitaliste qui produit une grande richesse pour ceux qui sont au sommet, créant une pauvreté croissante parmi ceux qui font le travail dont la société a besoin. Aujourd'hui, ce système nous expose à des milliers de morts indicibles directement liées à la façon dont il a géré le virus. Il nous entraîne dans le terrier du lapin de sa propre économie. Et il faut de la violence pour se maintenir.

Maintenant quoi ? Une femme noire un peu plus âgée à Minneapolis, regardant le poste de police brûlé, a déclaré: "C'est comme une couche et une couche et une couche de poudre à canon qui se forment sur une longue période et quand vous devenez adulte, c'est ce bâton de dynamite."

La semaine dernière, à Minneapolis, la dynamite a commencé à exploser. Et, comme cela s'est produit si souvent auparavant, les jeunes noirs ouvraient la voie.

Il y aura des explosions. Mais au-delà des explosions - si cette fois elles doivent produire le changement dont la population a besoin - il doit y avoir un objectif clair pour la lutte. Nous devons nous battre pour nous débarrasser du système qui est brisé, ce système capitaliste, qui a créé l'oppression, l'exploitation et la violence pesant plus lourdement sur la population noire, mais pesant toujours sur l'ensemble de la classe ouvrière. Il faut qu'il y ait des gens ayant cet objectif parmi les opprimés qui veulent riposter.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: Emeutes aux Etats-Unis

Message par Zelda_Zbak » 01 Juin 2020, 10:38

Le premier article de LO me laisse pantoise sur plusieurs passages.
Je lis celui de Spark après en espérant qu'il ne soit pas aussi désinvolte.

La vidéo de ce meurtre a fait le tour du pays


du monde

Les 4 policiers responsables ont été limogés, mais l’un d’entre eux, enfin, a été arrêté, ce qui alimente la colère des manifestants.

Gné ? la phrase dit le contraire de ce qu'elle veut dire.

et la nouveauté ? Majorité de blancs dans les manifs ? Ca, c'est l'espoir. Ce ne sont pas des émeutes "raciales" comme disent les Américains.

Et c’est bien une révolte généralisée que craignent les autorités, pas simplement face à un crime raciste de plus,


C'est d'une maladresse incroyable !!! discours implicite : les crimes racistes, c'est de la petite bière.
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