Curaçao, la rigueur du petit impérialisme hollandais

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Curaçao, la rigueur du petit impérialisme hollandais

Message par com_71 » 25 Juil 2020, 20:32

combat ouvrier a écrit :Curaçao : Émeutes la population se révolte contre l’austérité

Le 24 juin, des manifestations spontanées ont éclaté à Curaçao, île proche du Venezuela qui dépend des Pays-Bas. Cette île qui compte 155 000 habitants était jusqu’alors relativement prospère, mais la crise des deux principales bases de l’économie, à savoir la raffinerie de pétrole et le tourisme, l’a plongée dans de grandes difficultés. Le gouvernement néerlandais dirigé par le Premier ministre de droite Mark Rutte, adepte de l’austérité (pour les pauvres) a aggravé la situation par des mesures drastiques. La raffinerie de la Isla était essentiellement approvisionnée par du pétrole vénézuélien. Du fait du blocus imposé par les États-Unis, renforcé sous la présidence de Trump, cette raffinerie a presque cessé de fonctionner.

Le contrat de la société PDVSA qui exploitait la raffinerie n’a pas été prolongé, et c’est le groupe américain Klesch qui devait reprendre l’activité. Aux dernières nouvelles, il semble se retirer. Ce sont des milliers d’emplois qui sont ainsi supprimés. Les dirigeants de l’île ont compté sur un statut de paradis fiscal pour attirer des capitaux, mais une telle activité ne profite guère à la population, et de plus, elle est en baisse. Ils se sont alors tournés vers le tourisme de croisière, qui a attiré près de 750 000 visiteurs les années précédentes. Mais la pandémie du coronavirus est passée par là : les touristes, pour la plupart américains, ne peuvent plus venir.

À cette crise de l’économie capitaliste s’ajoute celle due à l’austérité imposée par le gouvernement néerlandais. Celui-ci exige que Curaçao prenne des mesures drastiques, soi-disant pour équilibrer les comptes. C’est ainsi qu’il a imposé le non-remplacement de deux fonctionnaires sur trois partant à la retraite, et le gel des salaires. Le nombre des fonctionnaires a diminué, les taxes indirectes ont été augmentées, mais cela n’a pas suffi à contenter le gouvernement hollandais. Il exige maintenant en contrepartie d’un prêt de 370 millions d’euros, une baisse des salaires de 12,5 % et une diminution des effectifs.

Près de 21 % de la population est désormais au chômage, et près de la moitié de la population est dépendante de l’aide alimentaire. Lorsque le gouvernement autonome a décidé de baisser les salaires et les effectifs des éboueurs, des émeutes ont éclaté le 24 juin et une partie des manifestants a tenté de prendre d’assaut le siège du gouvernement, à Willemstad, la capitale. Des magasins ont été pillés et 36 incendies ont éclaté dans toute l’île. Le couvre-feu a été instauré. Pour seule réponse le gouvernement néerlandais a envoyé des renforts de troupes pour mettre fin à cette révolte de la population. Le cynique Premier ministre des Pays-Bas, qui en Europe se veut le chef de file de l’austérité, a dit que « Curaçao est une copie de l’Espagne et de l’Italie ». Il profite donc de cette situation pour démontrer qu’il est aussi rigoureux dans ses colonies qu’en Europe. Étant donné les terribles conditions que la population de Curaçao endure, il se pourrait bien que l’envoi de quelques troupes ne suffise pas à calmer sa colère. Mais là comme ailleurs, les travailleurs et les pauvres de Curaçao devront aller plus loin et s’organiser s’ils veulent se débarrasser de ce système pourri.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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com_71
 
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