Ah oui ! Mais rien ne l'annonce sur leur site...
C'est donc toujours une bonne idée pour des cadeaux de fin d'année... Une édition - très - soignée, à l'ancienne.
site Plein Chant a écrit : Bref rappel historique : ... l'aide financière enfin de quelques amis devaient permettre, en 1979, l'acquisition d'un matériel réduit mais, tous comptes faits, efficace : une petite photocomposeuse, une presse offset « de bureau », divers accessoires tels que chassis d'insolation, banc de reproduction rudimentaire (à taux de réduction et d'agrandissement limités et fixes), massicot manuel de faible ouverture, encolleuse, etc. ...nous pouvions nous-mêmes assurer composition, photogravure noir et blanc, impression, façonnage.
En 1979-80, ainsi équipés, nous imprimâmes plus de vingt publications de 72 à 384 pages, de 300 à 1200 exemplaires, réparties en livraisons de la revue et dans trois collections de livres : « Poétiques », « Voix d'en bas » et « Multigraphies »...
Un petit atelier d'une dizaine de mètres carrés avait été construit au sous-sol de la maison pour installer la presse et préparer les expéditions, le grenier abrita notre labo-photo. La composition, l'assemblage des feuilles imprimées, leur pliage, la couture, le routage de la revue étaient effectués dans la pièce commune, qui y suffisait de justesse. La totalité de ce matériel n'excédait guère les 500 kg. Le stock de papier et les livres finis étaient entreposés dans un bâtiment à l'écart...
...Devant cette montagne de papier, je décidai d'acquérir une couseuse mécanique (les perspectives de vente du cahier Guilloux m'y encourageaient par ailleurs). Mais il fallut trouver la machine, et c'est un domaine où les occasions sont rares (1), puis faire le voyage de Paris pour examen, enfin attendre la livraison. Bref, le cahier Guilloux qui aurait dû paraître fin décembre 1982 ne fut achevé, cousu machine, que fin février 1983, bien après son expédition aux abonnés... Depuis des mois je cherchais une presse de plus grand format et de meilleure qualité, la mienne m'abandonnant petit à petit et rendant à chaque fois les tirages plus laborieux. J'avais commencé au printemps de 1982 l'aménagement du bâtiment de stockage évoqué plus haut, destiné à devenir un atelier où seraient regroupés un maximum de postes de travail. Il avait fallu en déménager tout le contenu, en arracher les planchers pourris, abattre un mur qui en réduisait la surface. Une dalle de ciment fut coulée durant l'été, une ouverture nouvelle destinée à faciliter les livraisons fut pratiquée dans un mur aveugle, enfin la toiture fut consolidée par une poutre métallique (ces trois opérations furent exécutées par un professionnel).
...l'achat d'une presse « Aurelia 46 » permettant le tirage simultané de 8 ou 12 pages suivant le format du livre fini. Celle-ci arriva début avril, comme l'isolation du grenier venait d'être achevée. Un peu de temps fut pris alors pour imprimer le n° 13 de Plein Chant, celui de janvier-février. Puis ce fut, durant mai et juin tout entiers, la ronde autour de la nouvelle machine : toute l'installation électrique à faire sur deux niveaux en tâchant de prévoir l'alimentation de tous les postes du futur atelier au complet : la presse, le massicot qu'il faudrait trouver, le chassis d'insolation des plaques offset, la couseuse (provisoirement serrée près de l'ancienne presse dans l'ex-atelier), le labo-photo dont il avait fallu par ailleurs dresser les cloisons, les diverses prises, les points d'éclairage, etc. Ensuite l'installation de l'eau me transforma pour un temps en plombier : il fallait prévoir lavabo, sanitaires, bac de développement des plaques et de lavage des rouleaux mouilleurs, labo-photo de nouveau. Enfin, les murs étant largement décrépis, j'entrepris leur replâtrage.
Entre temps je trouvai, au petit bonheur, la plupart des accessoires manquants : chassis, bac, rayonnages métalliques, adressographe, etc. ...un sympathique imprimeur de Boigny, près de La Ferté-Alais, qui me donna plus qu'il ne me vendit une petite presse Gestetner (un meilleur modèle que l'ancienne) et un massicot semi-automatique de 82 cm d'ouverture, de quoi couper pratiquement tous les formats de papier que j'utiliserai à l'avenir...
Arrivé à ce point des opérations, j'aurais dû me remettre à la préparation et à l'impression de Plein Chant. Mais les caisses ayant été, malgré la vente honorable du cahier Guilloux, littéralement vidées par tous ces achats et travaux, il me fallut songer sérieusement à leur renflouement. Pour cela, je dus, outre des livres promis depuis des mois, imprimer divers travaux dits « alimentaires »... nous passâmes la troisième semaine de juillet à nous battre dans la bonne humeur avec les divers problèmes techniques de réglage et de mise au point que peuvent soulever près de trois tonnes de fonte, d'acier, de cuivre et de caoutchouc à celui ou à ceux à qui elles n'ont pas été présentées. Une semaine supplémentaire fut d'ailleurs nécessaire à cerner les derniers problèmes. Août était là. Mais toujours pas le numéro de mars-avril. Et août fut employé à la fabrication du premier livre d'Alain Wexler, à paraître aux éditions du Dé bleu...
J'exposerai sans doute une autre fois les aspects pratiques, rédactionnels, techniques et financiers de l'élaboration et de la fabrication d'un livre suivant ces successives et différentes possibilités matérielles, et à travers des conceptions bien personnelles de ce «métier» d'imprimeur-éditeur. Je n'ai voulu montrer ici que les péripéties qui ont retardé le travail habituel de la revue...