Espagne - Impasse électorale...

Dans le monde...

Espagne - Impasse électorale...

Message par Gayraud de Mazars » 25 Juil 2023, 13:55

Salut camarades,

On peut lire dans L'Humanité cet article qui résume un peu les résultats des élections en Espagne de dimanche...

Après les élections en Espagne : coupé en deux, un pays sans majorité absolue
Publié le mardi 25 juillet 2023
Par Christophe Deroubaix
Dans L'Humanité

Le scénario d’une victoire de la droite et de l’extrême droite a été déjoué après les législatives. Pour autant la gauche, qui fait mieux que résister, n’est pas certaine de pouvoir constituer un nouveau gouvernement. Pedro Sanchez assurera néanmoins l'interim.

Le PP (Parti populaire) a gagné, mais pas vraiment. Le PSOE (Parti socialiste) a perdu, mais pas vraiment. Une soirée électorale particulière pour une peu banale configuration politique.

Le scénario annoncé comme le plus probable par les derniers sondages – une victoire du parti conservateur aidé par la formation d’extrême droite Vox – a été déjoué par un surplus de mobilisation d’électeurs de gauche. Mais pas suffisamment pour que le gouvernement de coalition sortant puisse être à coup sûr reconduit.

Alberto Nuñez Feijoo ne sera pas premier ministre. Pedro Sanchez pourrait le rester après cinq ans d’exercice du pouvoir. En cas de majorité introuvable, les Espagnols seraient, comme en 2019, de nouveau appelés aux urnes, en novembre ou décembre. Décryptage d’un scrutin aux résultats inattendus.

Deux Espagne face à face

45,4 % des suffrages pour l’alliance PP-Vox, 44 % pour la coalition sortante, PSOE-Sumar. Le cru 2023 s’inscrit dans la lignée des scrutins depuis 2015 où, comme le rappelle Mathieu Gallard, directeur de recherches à Ipsos, « les blocs ne bougent pas. La gauche oscille entre 43 % et 46,5 %, la droite entre 42,5 % et 46 %. Au sein des blocs, en revanche, cela change beaucoup ».

Le PP a bénéficié d’un vote utile, au détriment de Vox. Avec 33 % des voix et 136 députés, le premier améliore largement son score de 2019 (20 % et 89 sièges), au détriment du second qui recule à 12,4 % % et 33 députés (contre 15 % et 52 sièges.)

À gauche, le PSOE du premier ministre, Pedro Sanchez, réalise, avec 31,7 %, un score bien meilleur qu’en 2019 (28 %) et au-delà des projections des derniers sondages. Cela lui permet de sortir de ce scrutin avec le même nombre de sièges qu’il y a quatre ans (122 contre 120).

Avec 12,3 % des voix (soit l’équivalent du score de Podemos en 2019, 12,86 %), Sumar, la nouvelle coalition emmenée par la ministre communiste du Travail, Yolanda Diaz, obtient 31 sièges au Congrès des députés (quatre sièges de moins que Podemos). « Le PSOE a plus pris sur les indépendantistes, notamment catalans, que sur Sumar », analyse Mathieu Gallard.

Le vote de dimanche reflète une bipolarisation comme l’expliquait dans nos colonnes Jean-Yves Dormagen, professeur de science politique et fondateur de Cluster 17 : « Ce pays est très profondément divisé sur de nombreux clivages : préférence pour la République contre soutien à la monarchie, progressisme contre traditionalisme, redistribution économique contre libéralisme, sans oublier la place de la religion dans la société et le clivage très profond autour des nationalismes périphériques, en particulier basque et catalan. Mais ce qui fait la différence avec la France ou l’Italie, c’est que ces clivages tendent à se superposer. Ils vont globalement dans le même sens et donc se renforcent mutuellement.  » En résumé, dans le cadre de deux blocs presque identiques numériquement, la clé réside dans la mobilisation de ses électeurs naturels.

Le pari gagné de Pedro Sanchez

Lorsque, fin mai, le premier ministre en exercice a annoncé l’organisation d’élections anticipées en plein été, l’aiguille des prédictions sondagières penchait très nettement à droite et à l’extrême droite. La gauche au pouvoir venait de subir un revers d’ampleur lors des élections locales et municipales.

Le chemin vers le palais de la Moncloa semblait rectiligne pour Alberto Nuñez Feijoo. Erreur de calcul de la trajectoire dès le début ? « Il y a eu une mauvaise lecture de ces élections. Certes, la droite a remporté de nombreuses victoires mais, en nombre de voix, la différence n’était pas si massive que cela », argumente Mathieu Gallard.

Le leader du PP entendait transformer le scrutin du 23 juillet en « référendum sur le sanchisme ». Il s’agissait à la fois de congédier le responsable politique et sa personnalité, mais surtout son bilan, dont les principales mesures demeurent populaires auprès des Espagnols : augmentation du salaire minimum de 47 %, instauration d’un revenu minimum vital, indexation des pensions de retraite sur l’inflation, réforme du marché du travail faisant reculer la précarité, loi sur l’euthanasie.

Pour Feijoo, cela permettait de flatter sa base et ainsi de la consolider. Mais depuis l’éclatement du bipartisme en 2015, le PP doit compter avec Vox, fondée par certains « dissidents », qui prône une idéologie d’extrême droite totalement décomplexée : négation du phénomène de la violence machiste et de la réalité du changement climatique, culture la haine de l’immigration, ultracentralisme au point de vouloir revenir sur les autonomies négociées après la chute de la dictature de Franco.

Tout en reconnaissant que le scénario n’est pas « idéal », le leader du PP a pourtant joué à fond cette carte. À commencer par les régions où l’on a voté en mai. La campagne électorale pour le Parlement se déroule aussi au rythme des accords passés dans les provinces entre les deux formations, et surtout des reniements du PP. Exemples : une catholique anti-avortement est portée à la tête du Parlement de la région valencienne, tandis qu’en Estrémadure le PP renonce à toute référence à la violence machiste pour complaire à son partenaire ultra.

Or, 65 % des Espagnols sont défavorables à ce type d’alliance, dont 51 % « très défavorables ». La puissance du rejet est beaucoup plus forte que celle s’opposant à la reconduction de la coalition de gauche. « La perspective d’une victoire de PP et Vox a amené une mobilisation de l’électorat de gauche », souligne Mathieu Gallard. Bien que se déroulant en pleine période estivale, cette élection générale a plus mobilisé que le précédent scrutin de novembre 2019 : 70,4 % de participation, contre 66,23 % en novembre 2019.

Donné comme perdant tout au long de la campagne, Pedro Sanchez a pu apparaître dès dimanche soir face aux militants socialistes amassés devant le siège du PSOE, à Madrid, dans la posture du rempart : « Le bloc rétrograde du Parti populaire et de Vox a été battu. »

Mais le bloc progressiste va-t-il pour autant être en capacité de poursuivre son œuvre ? Dès dimanche soir, Yolanda Diaz qui, a elle aussi réussi son pari d’une nouvelle organisation incarnant la gauche de transformation sociale après l’effondrement de Podemos, appelait à des négociations pour former une nouvelle majorité et un gouvernement progressiste, une ligne politique qu’elle a défendu tout au long de sa campagne.

Nouveau gouvernement de gauche ou nouvelles élections ?

C’est ici que l’on retrouve la mathématique des sièges. Le bloc de droite dispose de 169 députés pour une majorité absolue qui s’établit à 176. Le bloc de gauche compte 153 députés, mais peut potentiellement s’appuyer sur une partie des élus indépendantistes, notamment catalan et basque.

Il faudra d’abord convaincre les gauches nationalistes, donc les six élus basques de Bildu et les sept députés de la Gauche républicaine catalane (sept élus), et ensuite s’assurer d’une abstention de Junts, la formation nationaliste catalane de centre droit de Carles Puigdemont, organisateur du référendum interdit par la justice sur l’indépendance de la Catalogne, auto-exilé à Bruxelles et objet d’un mandat d’arrêt européen.

La responsable de cette organisation a d’ores et déjà annoncé qu’elle demanderait des contreparties, un prix certainement trop élevé à payer pour Pedro Sanchez. « Les résultats des indépendantistes sont tellement moyens (en Catalogne, leur score cumulé est le plus faible depuis 1992 – NDLR) qu’ils vont peut-être vouloir éviter une nouvelle élection », souligne le directeur de recherche d’Ipsos. De son côté, la droite va tenter de convaincre le PNV, le parti nationaliste basque de centre droit, de constituer une majorité en compagnie de Vox qui qualifie les partis indépendantistes d’ « ennemis de l’Espagne »…

L’investiture du premier ministre se déroulant à la majorité absolue lors du premier tour puis à la majorité relative dès le deuxième, la possibilité que la coalition de gauche garde les rênes du pouvoir demeure. À défaut, de nouvelles élections auraient lieu en novembre avec une configuration plus favorable à ceux à qui l’on promettait la défaite et qui l’ont esquivée.


Fraternellement,
GdM
Dernière édition par Gayraud de Mazars le 25 Juil 2023, 14:07, édité 1 fois.
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
Avatar de l’utilisateur
Gayraud de Mazars
 
Message(s) : 2494
Inscription : 23 Avr 2014, 12:18

Re: Espagne - Impasse électorale...

Message par Gayraud de Mazars » 25 Juil 2023, 14:02

Salut camarades,

Pour faire le tour de ces élections espagnoles, voici l'éditorial du 24 juillet 2023 de Voz Obera, l'organisation soeur de Lutte Ouvrière en Espagne (UCI). [traduction rapide]

Après avoir stoppé la droite dans les urnes, préparons les luttes ouvrières !
24/07/2023
Editos

https://vozobrera.org/periodico/tras-fr ... s-obreras/

Le résultat des élections législatives du 23 juillet a signifié la réaction de millions de personnes contre la possibilité d'un gouvernement de droite. Surtout, la peur de Vox et la réaction de droite ont poussé de nombreux électeurs à les arrêter en votant pour la gauche. Cette réaction positive contre la droite devra également se manifester dans les mobilisations populaires et ouvrières pour empêcher les atteintes aux conditions de vie qui se poursuivront par les grands patrons et les grandes entreprises qui dominent le pays. La détérioration de la santé et des services publics, les actions de l'oligopole électrique avec des millions de bénéfices et la coupure de l'électricité dans les quartiers populaires, les bas salaires, la précarité, etc., doivent être stoppés par la mobilisation et la lutte ouvrière.

Avec deux millions d'abstentions en moins et une participation de 70% - largement supérieure aux dernières élections municipales et régionales - le PSOE a obtenu plus de 7,7 millions de voix, remportant un million par rapport à celles de 2019 ; ADD 3,01 millions, perdant environ cent mille, ce qui signifie pratiquement récupérer le vote perdu lors des élections municipales et régionales susmentionnées. L'extrême droite, Vox, a perdu plus de 650 000 voix et le PP, absorbant les voix de Ciudadanos et celles de Vox, en a obtenu plus de 8 millions, une victoire à la Pyrrhus.

Pedro Sánchez et Yolanda Díaz sont sortis renforcés en agissant comme un frein à droite et à l'extrême droite. La stratégie de Pedro Sánchez en convoquant des élections après la débâcle des élections du 28 mai a permis à la population de présenter le fait accompli des gouvernements PP-Vox dans les conseils municipaux et les autonomies et de mettre l'avenir devant le marteau et l'enclume : soit les boules de naphtaline franquistes et dictatoriales du PP/Vox, soit la gauche réformiste que lui et Díaz représentent. Et une majorité de la classe ouvrière a exprimé ce que personne ne veut : revenir à des gouvernements réactionnaires aux racines franquistes. Ce vote ne doit pas être un chèque en blanc pour la gauche, ce serait une grave erreur de le penser.

Il est essentiel de rappeler que le cahot électoral aux élections municipales et régionales du gouvernement de progrès, a été le résultat de la désaffection de millions de travailleurs envers la gauche car, comme nous le disions dans un article précédent : « Cette gauche réformiste au gouvernement est en dehors du quotidien des familles ouvrières et a vendu de la fumée quand elles parlent des merveilles de ce que le gouvernement a réalisé parce qu'elles vivent loin de la réalité des quartiers populaires et populaires. L'idée qu'ils véhiculent que s'ils n'étaient pas là la situation serait pire n'est tout simplement pas perçue. Cette gauche a complètement abandonné les questions les plus pertinentes de l'exploitation de classe et capitaliste, comme si elle n'existait pas."

Et cette situation n'a pas changé, car les problèmes pressants de la classe ouvrière demeurent et un vote a été organisé pour arrêter la droite. La grève spontanée il y a quelques jours des travailleurs des sous-traitants Navantia à Cadix face à 4 collègues licenciés et pour le respect des salaires convenus, ou la grève des métaux en Galice montrent la voie et la réalité. Ils ont voté le code du « ils ne passeront pas », pour stopper l'extrême droite. Désormais, le « ne passera pas » doit être dirigé contre les attaques subies par le monde du travail. Pour cette raison, une fois de plus, nous voyons la nécessité de regrouper les travailleurs dans des entreprises, dans des quartiers, autour d'un programme de lutte qui permette d'avancer vers une organisation politique de la classe ouvrière.

Dans ces élections, cette réaction positive des classes ouvrières et populaires contre la droite, devrait se matérialiser dans les rues, dans les entreprises, dans les fosses et lutter pour arrêter les attaques contre les conditions de vie des travailleurs. Il faut enrayer la précarité des emplois, les bas salaires et la perte de pouvoir d'achat. Le vote pour la gauche ne suffira pas à stopper les attaques de la droite, et de tous les patrons. Et il n'y aura pas d'autre alternative : la lutte et la mobilisation ouvrière.


Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
Avatar de l’utilisateur
Gayraud de Mazars
 
Message(s) : 2494
Inscription : 23 Avr 2014, 12:18

Re: Espagne - Impasse électorale...

Message par Sinoue » 25 Juil 2023, 15:18

" Cette réaction positive contre la droite"

Que peut-on considérer de positif dans le fait de vouloir maintenir cette alternance gauche-droite au service des capitalistes? Le fait de ne pas en avoir totalement rien à faire de la montée de l'extrême droite? Comment ça se fait que ces élections se déroulent en plein coeur de l'été?
Sinoue
 
Message(s) : 142
Inscription : 25 Déc 2008, 13:10

Re: Espagne - Impasse électorale...

Message par com_71 » 31 Juil 2023, 14:05

Il s'agissait pour GdM de "faire le tour" ? soyons plus modeste et contentons-nous de quelques pas de plus :
LO, 26 Juillet 2023 a écrit :Espagne : Sanchez, faux rempart contre l’extrême droite

En Espagne, le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez avait convoqué des législatives anticipées juste après la débâcle de son parti aux élections locales, fin mai, pour freiner la « remontada » de la droite.

Avec plus de 8 millions de voix et 136 députés (47 de plus qu’aux dernières élections législatives), le Parti populaire (PP), de droite, est sorti vainqueur des urnes le 23 juillet. En face, le Parti socialiste (PSOE), actuellement au gouvernement, obtient 7,8 millions de voix et 122 députés (+2). La droite reprend ainsi une bonne partie du terrain perdu en 2019, lorsqu’une motion de censure, en plein scandale de corruption, l’avait éjectée du pouvoir. Le PP reste cependant loin de la majorité nécessaire pour gouverner, même en y ajoutant les 33 sièges du parti d’extrême droite Vox, son allié.

Vox, parti nostalgique du franquisme, issu d’une scission du PP, reste troisième mais perd 19 députés, tandis que le regroupement Sumar, qui intègre Podemos, le PC et quelques autres partis de la « gauche de la gauche », perd 700 000 voix. Dans cette situation, sans majorité claire, la coalition actuelle autour du PSOE et de Sumar tente de se maintenir au pouvoir.

Le principal atout de Sanchez est sa capacité à obtenir pour l’investiture le soutien des partis nationalistes basques et catalans. Bien qu’ils ne se situent pas tous à gauche, les régionalistes, comme le Parti nationaliste basque ou Junts en Catalogne, sont en conflit avec le PP sur leurs prérogatives locales. Le découpage électoral donne un bonus à ces partis locaux qui peuvent, avec trois ou quatre cent mille voix, faire et défaire des majorités appuyées sur plusieurs millions d’électeurs, en imposant leurs conditions politiques. La droite ne se prive d’ailleurs pas, depuis quatre ans, d’accuser Sanchez d’être l’otage d’indépendantistes voulant détruire l’unité de l’Espagne. Il est également possible que les négociations avortent et qu’un blocage prolongé aboutisse à de nouvelles élections, comme en 2015 et en 2019.

Bien des travailleurs ont sans doute poussé un soupir de soulagement à l’annonce des résultats, en voyant qu’ils échappaient à une majorité absolue de la droite et de l’extrême droite. La forte mobilisation électorale, avec une participation en hausse, à plus de 70 % même en période de vacances, traduit cette inquiétude d’électeurs de gauche déçus, qui s’étaient abstenus aux élections précédentes, et qui ont craint de voir Abascal, le leader de Vox, devenir vice-président du gouvernement. Ce sentiment est d’autant plus compréhensible que, dans les villes et les régions où Vox est arrivé aux responsabilités aux côtés du PP, leurs élus ont multiplié les déclarations réactionnaires et les mesures symboliques sexistes et homophobes.

Penser que les électeurs auraient ainsi « arrêté le fascisme » ou freiné l’extrême droite est cependant une illusion dangereuse, entretenue par Sanchez et ses alliés de gauche. Ils ont instrumentalisé le danger pour mobiliser leurs électeurs et ont aujourd’hui l’indécence de crier victoire. En effet toute leur politique au service des classes possédantes ne peut qu’entraîner l’écœurement des classes populaires et contribuer à faire monter l’extrême droite. Cette coalition de gauche n’a pas hésité non plus à flatter les préjugés réactionnaires. Sanchez a assumé – et ses alliés de Podemos et du PC avec lui, qui gesticulent mais sont restés au gouvernement – le massacre de dizaines de migrants à Melilla en juin 2022. Il est ensuite allé afficher son accord avec Meloni, la Première ministre italienne d’extrême droite sur la question de l’immigration.

Loin de protéger les classes populaires de l’extrême droite, la gauche de gouvernement aggrave le danger en démobilisant les travailleurs. Le programme du prochain gouvernement, quelle que soit sa couleur, est déjà clair : il présentera aux classes populaires la facture de l’augmentation du budget militaire et du « quoi qu’il en coûte » à l’espagnole, qui a, comme ailleurs, surtout profité aux grandes entreprises, tout en différant ses conséquences sociales. Il continuera et aggravera la chasse aux migrants. Il maintiendra une politique étrangère atlantiste et impérialiste, soutenant la guerre de l’OTAN en Ukraine et participant au réarmement général.

Laura Samos
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 6006
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Re: Espagne - Impasse électorale...

Message par Gayraud de Mazars » 31 Juil 2023, 17:41

Salut camarades,

Sur le site du NPA on peut lire cette analyse de Izquierda Anticapitalista Revolucionaria...

Élections générales du 23 juillet : un premier bilan
Publication le 29 juillet 2023
Articles, International

https://nouveaupartianticapitaliste.fr/ ... ier-bilan/

Nous publions ci-dessous une analyse des récentes élections législatives espagnoles de l’organisation trotskiste Izquierda Anticapitalista Revolucionaria (Gauche anticapitaliste révolutionnaire) de l’État espagnol, membre de la Tendance pour une Internationale révolutionnaire (TIR) de la Quatrième Internationale (Comité international, ancien Secrétariat unifié), dont sont membres des camarades du NPA.

Le vote contre l’extrême droite empêche Alberto Núñez Feijóo1 d’atteindre la Moncloa2

Il y a quelques semaines, tout le monde pensait que Vox3 serait la clé pour que le Parti populaire (PP) de A. N. Feijóo atteigne la Moncloa. Finalement, c’est le contraire qui s’est produit. Vox a été le catalyseur qui a encouragé la mobilisation des électeurs de gauche, qui préféraient rester chez eux et ne pas voter le 28 mai [lors des élections locales]. La crainte de la formation d’un gouvernement PP-Vox au niveau national4, comme cela s’est produit dans les communautés [autonomes] de Valence et d’Estrémadure, a été l’élément central qui a renversé tous les pronostics qui faisaient de Feijóo le prochain président du gouvernement.

Le PSOE5 de Pedro Sánchez6 avait été clair dans ses intentions dès le début. C’est, entre autres, la raison pour laquelle les élections avaient été avancées. Faire coïncider la campagne électorale avec la formation des gouvernements régionaux et donc avec la mise en place d’alliances de gouvernement entre le PP et Vox. À partir de là, l’idée était de désigner A. N. Feijóo comme le candidat qui acceptait de blanchir l’extrême droite en nommant Santiago Abascal7 à la vice-présidence. C’est en partie ce qui explique l’augmentation de la participation de 5,34 %, qui atteint la barre des 70 % (702 611 voix de plus que lors des précédentes élections de 2019) et de 6,5 % (2 millions de voix de plus) par rapport aux élections municipales tenues moins de deux mois plus tôt (63,9 % de participation).

Ainsi, bien que le PP ait été la première force en suffrages et en sièges (33,05 %, 8 091 840 voix et 136 députés), augmentant son score de plus de 3 044 806 (+ 47 députés), il n’a pas réussi à atteindre, avec Vox, la majorité de 176 députés8. Un échec patent si l’on s’en tient aux prévisions des sondages les plus médiatisées de ces dernières semaines, qui annonçaient clairement le contraire. Au final, A. N. Feijóo ne pourra pas gouverner. Ni seul, ni avec Vox. C’est déjà un fait. Il est plus que probable que la crise interne que tout le monde prévoyait [rue] Ferraz9 dès le 24 juillet se déplacera finalement à la rue Genova10 sous l’œil vigilant d’Isabel Diaz Ayuso11.

Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse

Pedro Sánchez résiste. Il augmente ses voix de près d’un million par rapport à 2019, atteignant 31,7 % (7 760 970 voix) et 122 députés (2 de plus que dans la législature précédente). En moins de deux mois, le PSOE a augmenté, par rapport aux élections municipales, de près de 1,5 million de voix. L’élément central qui explique ce changement, qui n’avait été perçu par aucun sondage, est le caractère déterminant du vote anti-Vox et le caractère concret de la mise en place récente des gouvernements PP-Vox qui venaient d’être constitués dans de nombreuses localités et communautés autonomes [lors des élections de mai].

En ce qui concerne Sumar12. Pour Yolanda Díaz [sa présidente], le sentiment est celui du soulagement. La possibilité de rééditer la coalition gouvernementale avec le PSOE cache des résultats qui continuent à baisser. Ainsi, Sumar perd près de 700 000 voix et 7 députés par rapport à 2019 et plus de 2 035 728 par rapport à 2016 (−40 députés). Dans son cas, la nouvelle marque, associée au vote anti-droite, a permis de stopper l’hémorragie pour le moment et de gagner 3 014 006 voix (12,31 %) et 31 députés.

Bien que le bloc PSOE-Sumar n’ait pas remporté les élections, son candidat, Pedro Sánchez, est le seul à pouvoir candidater pour la présidence du gouvernement. Soit Pedro Sánchez est investi Président avec l’abstention des Junts13 et le soutien d’ERC14, EH Bildu15, et du Parti nationaliste basque (PNV), soit nous nous dirigeons tout droit vers de nouvelles élections à l’automne. Il n’y a pas d’autre solution.

Si l’investiture de Pedro Sánchez est confirmée, le PSOE et Sumar auront évité un tir au but du PP et de Vox. Mais que personne ne se fasse d’illusions. Ces élections n’ont pas mis fin à l’extrême droite, qui continue de gagner 3 033 744 voix (12,39 % et 33 sièges ; bien qu’elle perde 623 235 voix par rapport à 2019), augmentant de près de 1,5 million ses voix par rapport aux élections municipales du 28 mai. Tant que la dégradation des conditions matérielles – qui alimentent la xénophobie, l’homophobie, le sexisme, l’inégalité sociale et le nationalisme espagnol – continueront d’exister, il y aura un terrain propice au renforcement de l’extrême droite à l’intérieur et à l’extérieur des institutions. En ce sens, les politiques antisociales mises en œuvre au cours de la dernière législature par le gouvernement de coalition PSOE-UP16 sont largement responsables du développement actuel de la droite. Le fait qu’ils ne puissent pas gouverner à cette occasion ne signifie pas qu’ils ne pourront pas le faire lors d’une nouvelle élection ou dans quelques années. Ils le font déjà dans des conseils municipaux et des communautés autonomes. Il faut enfin répondre aux problèmes d’urgence comme : le problème du logement (expulsions, hausse des loyers et des taux d’intérêt), du pouvoir d’achat en augmentant les salaires au niveau de l’index des prix à la consommation (IPC, [sorte d’index du coût de la vie]) et non en dessous, des services publics dont les budgets sont inférieurs aux dépenses militaires qui ne cessent d’augmenter en raison d’une escalade guerrière qui ne sert que les intérêts de ceux qui nous gouvernent, de l’âge de la retraite qui reste à 67 ans alors que le ministre des Finances du PSOE n’hésite pas à envisager la possibilité de le porter à 70 ans, de la facilitation des licenciements ou encore de la loi liberticide qui continue de réprimer le droit d’expression de ceux qui se mobilisent au quotidien. Attention, car la prochaine fois, il ne suffira peut-être pas d’appeler à voter contre l’extrême droite pour éviter un gouvernement PP-Vox. À force de tirer sur la corde… elle casse.

Le bipartisme continue de se renforcer dix ans après sa pire crise

Il y a à peine deux mois, lors des dernières élections municipales, le bipartisme, [addition de la gauche et de la droite], a obtenu son meilleur résultat depuis 2007, avec 59,65 % des voix. Lors des élections législatives du 23 juillet, le PSOE et le PP ont continué à progresser (64,75 % des voix). Leur meilleur résultat depuis 2011. Les mobilisations du 15 mai et la crise du régime de 197817 ont frappé le système politique institutionnel espagnol, qui reposait sur une alternance entre le PSOE et le PP. Alors qu’entre 2000 et 2008, ils représentaient en moyenne 80 % des voix, ce pourcentage a complètement changé entre 2015 et 2019, avec une moyenne d’à peine 50 %.

La crise économique qui a débuté en 2008 et ses conséquences dramatiques pour les travailleurs et les jeunes ont conduit à un cycle de mobilisations massives qui a commencé avec la grève générale de 2010 contre la réforme du travail de Zapatero et s’est poursuivi avec l’occupation des places en 2011, les marées blanche et verte pour la défense des services publics et contre les privatisations, les deux grèves générales contre la réforme du travail de Mariano Rajoy et la mobilisation massive des Marches de la dignité du 22 mars 2014 pour réclamer du pain, du travail, un toit et de la dignité.

L’orientation des organisations de gauche et des secteurs sociaux influents dans la classe ouvrière a été alors de choisir de mettre fin aux mobilisations. Il était temps, disaient-ils, de transférer le mécontentement de la rue pour aller à l’« assaut » des institutions, arguant que la vie des gens est changée par la publication de lois au BOE (Journal officiel). Le temps a montré le contraire. Il n’est pas possible de changer la vie de la majorité sans affronter les intérêts des plus riches, et il n’est pas possible de le faire sans l’imposer par la mobilisation et la grève. Tous les acquis sociaux arrachés aux patrons et aux capitalistes ont toujours été le résultat d’une pression soutenue des travailleurs et des jeunes. Jamais le résultat d’un programme électoral ou d’un débat parlementaire. C’est pourquoi les augmentations salariales sont inférieures à l’IPC, c’est pourquoi l’âge de la retraite reste à 67 ans, c’est pourquoi les services publics continuent de se dégrader et les privatisations sont encouragées, c’est pourquoi les dépenses militaires explosent, c’est pourquoi les expulsions se poursuivent en même temps que les loyers augmentent et c’est pourquoi le prix du gaz et de l’électricité continue d’augmenter alors que les compagnies d’électricité, comme les autres entreprises de l’Ibex 3518, continuent de faire des milliards de profits par an (52 milliards en 2022).

Pourtant, loin d’en prendre la mesure, les directions des organisations syndicales et politiques de la gauche subalterne du PSOE restent attachées à leur politique de concertation sociale, qui ne favorise en pratique que la démobilisation des travailleurs et de la jeunesse. Dix ans plus tard, ceux qui étaient venus pour mettre fin au bipartisme en sont devenus aujourd’hui les meilleurs défenseurs, assumant pleinement la politique du moindre mal imposée par les entreprises de l’Ibex 35. Dix ans plus tard, ce n’est pas seulement le bipartisme qui est renforcé, mais aussi ses politiques.

Le vote indépendantiste catalan est en baisse, la gauche nationaliste est en hausse : le Pays basque et la Catalogne continuent d’être une digue contre l’extrême droite

S’il est vrai qu’aux élections catalanes, les organisations indépendantistes ne sont pas descendues en dessous de 47,5 % des voix lors des trois derniers scrutins (2015, 2017 et 2021), atteignant 50,77 % en 2021, les résultats du 23 juillet constituent néanmoins un revers majeur pour ces partis. En effet, la somme d’ERC, Junts et CUP19 représente 27,12 % (954 311 voix et 14 sièges, laissant la CUP sans aucune représentation) alors qu’en 2019 ils représentaient à eux trois 42,92 % des voix (1 652 055 et 23 sièges, dont 2 pour la CUP).

Si, pour les indépendantistes, une élection catalane n’est pas comparable à une élection générale, et si un débat interne a eu lieu dans une partie du mouvement indépendantiste sur l’opportunité de se présenter ou de s’abstenir, les raisons de ce recul électoral combinent nécessairement d’autres éléments, puisque l’abstention n’a progressé « que » de 100 000 voix quand les indépendantistes en ont perdu près de 700 000.

Certes, comme dans le reste de l’Espagne, le vote utile pour le Parti socialiste de Catalogne afin d’empêcher un éventuel gouvernement PP-Vox au niveau de l’État central a eu un impact. Il ne fait aucun doute qu’une partie de l’électorat non indépendantiste, qui s’était abstenu en d’autres occasions, a décidé de voter cette fois-ci et vice-versa. Cependant, l’élément central semble avoir plus à voir avec l’orientation politique de la gauche indépendantiste représentée par l’ERC. Le vote indépendantiste a sanctionné électoralement le retour à la voie de la négociation avec l’État, qui ne vise qu’à obtenir plus d’autonomie et plus de pouvoirs en écartant de facto la question du droit à l’autodétermination. Ainsi, ERC est passé de 22,73 % des voix en Catalogne en 2019 à 13,16 % en 2023. La CUP semble récolter les fruits d’une politique qu’elle a semée ces dernières années et n’a pas réussi à se démarquer d’ERC et de Junts en termes de feuille de route pour la lutte pour le droit de décider [de l’indépendance]. Il passe de 6,42 % des voix en 2019 à 2,8 % en 2023. Quant à la Junts, elle semble résister un peu plus que l’ERC, bien qu’elle perde également des voix (de 13,77 % à 11,16 %). Le rapprochement de l’ERC avec le gouvernement espagnol semble faire des ravages en Catalogne. Au total, près de 700 000 voix de moins pour ces trois formations par rapport aux élections générales [législatives] de 2019 et 1 125 029 voix de moins par rapport aux élections catalanes de 2017, quelques mois après le référendum du 1er octobre.

Au Pays basque, le PNV et EH Bildu ont obtenu le même nombre de sièges (5) et des résultats très similaires (275 782 voix pour le premier et 274 676 voix pour le second), bien que le PNV soit passé de 32,19 % à 23,95 %, tandis qu’EH Bildu est passé de 18,78 % à 23,95 %. Le parti d’A. Otegi20 a gagné un député supplémentaire en se présentant également en Navarre. Contrairement à la Catalogne, l’électeur abertzale [patriotique en basque] n’a pas pénalisé électoralement EH Bildu pour son soutien au gouvernement central. Le fait que la lutte pour le droit à l’autodétermination soit moins aiguë au Pays basque qu’en Catalogne explique probablement cette différence.

Les résultats du Parti socialiste catalan et du Parti socialiste basque – les deux principales forces en Catalogne et au Pays basque respectivement – montrent un certain renforcement des positions autonomistes qui se traduisent par une politique de négociation de plus de compétences avec l’État espagnol.

Enfin, le Pays basque et la Catalogne restent des territoires peu favorables à l’extrême droite. Vox n’a aucun siège au Pays basque, passant de 2,46 % à 2,65 % des voix, tandis qu’en Catalogne il a le même nombre de sièges (2), passant de 6,33 % à 7,76 %. Quant au PP, bien qu’il ait progressé, il reste bien en deçà de sa moyenne nationale (33,05 %) : 11,49 % au Pays basque et 13,34 % en Catalogne, soit respectivement la quatrième et la cinquième force. Lorsque la question démocratique du droit à décider des deux peuples est mise sur la table et que beaucoup disent que leur lutte est réactionnaire, il serait bon de ne pas oublier qu’ils sont aujourd’hui une digue très importante pour contenir le nationalisme espagnol et l’extrême droite. Le fait qu’il y ait des secteurs de la bourgeoisie en Euskadi (Pays basque) et en Catalogne qui défendent le droit à l’autodétermination ne signifie pas que cette lutte ne puisse pas avoir une feuille de route indépendante de ces bourgeoisies et encore moins que cette feuille de route ne puisse pas combiner la question démocratique du droit à l’autodétermination avec la défense d’un programme d’urgence sociale qui s’oppose aux intérêts des capitalistes en Euskadi et en Catalogne.

Une alternative anticapitaliste fait toujours défaut

C’est une très bonne nouvelle que des millions d’électeurs se soient mobilisés pour affronter l’extrême droite. Cependant, la confusion n’est pas de mise. L’extrême droite est toujours là et, plus inquiétant, certaines de ses politiques continueront à se développer. Son influence ne disparaîtra pas, quelle que soit la formation d’un nouveau gouvernement de coalition Sánchez-Díaz (PSOE-Sumar). Même si Vox perd 19 députés, il continue à recueillir trois millions de voix et attire une grande partie du vote des jeunes. En même temps, il obtient ses meilleurs résultats dans la partie la plus pauvre de la population (10-20 %), loin devant Sumar, une organisation qui obtient ses meilleurs résultats dans les secteurs les plus aisés de la classe ouvrière.

Par conséquent, après ces élections, nous devrons continuer à nous mobiliser contre l’extrême droite, contre son influence sur les lieux de travail, dans les quartiers et dans les écoles, et en même temps nous devrons être intransigeants contre les politiques antisociales qui la nourrissent, quel que soit le gouvernement dont elles sont issues. Nous devons transformer le « no pasarán » des urnes en un « no pasarán » quotidien en affrontant les politiques qui finissent par renforcer l’extrême droite.

La Commission européenne l’a déjà annoncé. Le prochain gouvernement devra réduire les dépenses publiques de 20 milliards en deux ans. Encore une fois ce sont les mêmes recettes d’une Union européenne taillée pour les plus riches, qui se réunira à Grenade les 5 et 6 octobre dans le cadre du semestre de la présidence espagnole du Conseil européen. Face à ces prévisions, nous n’aurons d’autre choix que d’affronter de nouvelles politiques d’austérité quel que soit le gouvernement. Comme nous l’avons dit lors des manifestations du 15 mai : que les capitalistes paient pour la crise, c’est-à-dire ceux qui ont continué à s’enrichir de manière indécente pendant et après la pandémie. Les Amancio Ortega21, les Botín et autres entreprises de l’Ibex 35 sont ceux qui doivent payer cette fois-ci.

Cependant, il est fort probable qu’un nouveau gouvernement de coalition de gauche ne sera pas en mesure de mettre en œuvre une politique qui résistera aux intérêts de l’Ibex 35 et des patrons. S’il est finalement formé, il sera encore plus coercitif que le précédent et ses recettes économiques se heurteront à la même limite que le précédent : celle de ne pas nuire aux intérêts de ceux qui ont le plus. Bien que l’extrême droite ait été momentanément freinée, les politiques antisociales appliquées par un gouvernement de gauche renforceraient encore ses idées.

Il est donc urgent de se préparer dès maintenant à ce scénario possible. Et il est fort probable que nous ne pourrons pas compter sur les directions des organisations politiques et syndicales attachées à la paix sociale et à la politique du moindre mal. Si le 23 juillet nous a donné une autre leçon, c’est que la gauche domestiquée par le PSOE n’est pas une alternative. Mais l’alternative existe, même si elle est faible et atomisée au niveau national. La tâche de tous ceux qui font ce même diagnostic doit donc être de regrouper l’ensemble de cette gauche anticapitaliste conséquente. Il y a beaucoup d’activistes, de syndicalistes et de militants qui ont continué à se mobiliser pour défendre leurs intérêts au cours de la législature précédente. Il s’agit maintenant de la rendre visible au niveau national et de lui donner une cohérence afin de renforcer l’idée qu’il est possible d’agir pour construire une gauche qui affronte les intérêts des capitalistes par l’organisation, la mobilisation et la grève des travailleurs et de la jeunesse, seule garantie pour mettre fin à un système qui ne génère qu’inégalités, misère, sexisme, homophobie, guerres et destruction de la planète.

27 juillet 2023


1 Leader de la droite le Parti populaire (PP).
2 Siège du gouvernement de ce système, rappelons-le, de monarchie parlementaire. À la suite des législatives, les députés du parti majoritaire (ou de la coalition majoritaire) désignent le président du gouvernement. Ce sont donc des élections présidentielles dans un cadre législatif.
3 Vox, « voix de l’Espagne libre », ainsi que se présente cette organisation d’extrême droite nationaliste, qui, par bien des traits, ressemble au courant de Zemmour en France.
4 L’Espagne, ou l’État espagnol comme le nomme l’extrême gauche, est un État central que dirige un gouvernement national avec des communautés autonomes qui ont des prérogatives plus importantes qu’en France sur les budgets, mais aussi des dispositions légales et réglementaires.
5 Parti socialiste ouvrier espagnol, le parti social-démocrate.
6 Pedro Sánchez, leader du PSOE et dernier président du gouvernement central espagnol.
7 S. Abascal est le président de Vox.
8 Il lui manquait 7 députés.
9 Siège du PSOE à Madrid.
10 Siège du Parti populaire à Madrid.
11 I. D. Ayuso est la présidente de droite (PP) de la communauté de Madrid.
12 Parti politique de gauche – en castillan sumar veut dire additionner – issu de Podemos, l’ancienne coalition réformiste issue du mouvement des places, dit des Indignés du 15 mai 2011. Sumar désigne aussi l’actuelle coalition, dont Podemos, avec également 19 partis et formations dont Izquierda Unida, la gauche unie regroupée autour du Parti communiste.
13 Junts, abréviation de Junts per Catalunya (Ensemble pour la Catalogne), est une organisation indépendantiste catalane.
14 ERC, gauche républicaine catalane.
15 Euskal Herria Bildu (Réunir le Pays basque), parti basque de gauche, issu de la gauche patriotique (abertzale).
16 UP : Unidas podemos (Unies, nous pouvons), coalition de gauche formée en 2016, incluant Podemos et Izquierda Unida. Aujourd’hui remplacée par la coalition Sumar.
17 1978 marque la mise en place du régime actuel, avec un pacte entre la droite et les partis réformistes PSOE et PCE après la période de la dictature militaire du général Franco pour empêcher une crise sociale et politique, et même la mise en place du retour de la République.
18 Le CAC 40 de Madrid.
19 CUP (Candidature d’unité populaire), parti politique catalan classé à l’extrême gauche par la presse espagnole.
20 Dirigeant de la formation indépendantiste basque EH Bildu.
21 Patron du textile.


Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
Avatar de l’utilisateur
Gayraud de Mazars
 
Message(s) : 2494
Inscription : 23 Avr 2014, 12:18

Re: Espagne - Impasse électorale...

Message par com_71 » 23 Oct 2023, 09:11

GDM ouvrait le fil sur les impasses électorales en... Espagne.
Je ne crois pas être trop hors-sujet en lui demandant ce que lui suggère le post ci-dessous sur facebook, à lui dont je me souviens qu'il cite souvent la fédération de Côte d'Or du PCF.
"Une nouvelle coalition «de la gauche et des écologistes»" ne pourrait être les les travailleurs qu'une n-ième impasse électorale, le programme d'un nouveau gouvernement de gauche au service de la grande bourgeoisie !
Pièces jointes
COPCF.jpg
COPCF.jpg (31.82 Kio) Consulté 2938 fois
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 6006
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Re: Espagne - Impasse électorale...

Message par Gayraud de Mazars » 23 Oct 2023, 11:26

Salut camarades,

Oui, c'est la déclaration du PCF de Côte-d'Or dans le média Dijon Infos, inspirée de la nationale, que j'ai relayé de la page FB de la Fédération 21... Pour l'instant à titre personnel je n'en avais pas parlé. Comme je reste co-secrétaire fédéral dans le 21, alors cela n'est pas si simple et à ce titre c'était surtout à signifier la fin de la Nupes 21 vers autre chose. Mais rien n'est clair sur les contours de la nouvelle union qui voudrait se profiler, personne à part les devins, peut être une énième édition du Front Populaire, un nouveau gouvernement de gauche au service de la bourgeoisie ?

Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
Avatar de l’utilisateur
Gayraud de Mazars
 
Message(s) : 2494
Inscription : 23 Avr 2014, 12:18

Re: Espagne - Impasse électorale...

Message par com_71 » 24 Oct 2023, 10:23

Gayraud de Mazars a écrit : Mais rien n'est clair sur les contours de la nouvelle union qui voudrait se profiler, personne à part les devins, peut être une énième édition du Front Populaire, un nouveau gouvernement de gauche au service de la bourgeoisie ?

Pas besoin d'être devin, ni de point d'interrogation.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 6006
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Euskal Herria - Elections au Pays Basque espagnol.

Message par Gayraud de Mazars » 22 Avr 2024, 15:08

Salut camarades,

Le dimanche 21 avril 2024, c'étaient les élections en Euskal Herria (Pays basque espagnol) pour renouveler le parlement régional.

L’affrontement entre les deux grandes familles indépendantistes du Pays basque espagnol s’est soldé dimanche 21 avril par un match quasi nul : la droite nationaliste sortante du Parti nationaliste basque (PNV) et la gauche indépendantiste de Euskal Herria Bildu (EH Bildu : « Rassembler le Pays basque ») qui est héritière de ETA, ont toutes deux obtenu 27 sièges au Parlement régional...

Désormais EH Bildu en nette hausse menace désormais les acquis électoraux du PNV, qui est en chute partout, mais devrait encore rester au pouvoir, jusqu'à quand ?

Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
Avatar de l’utilisateur
Gayraud de Mazars
 
Message(s) : 2494
Inscription : 23 Avr 2014, 12:18


Retour vers Actualités internationales

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 29 invité(s)