Guerre au Proche-Orient : réaction de R.P.

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Re: Guerre au Proche-Orient : La 1ère réaction de R.P.

Message par com_71 » 21 Oct 2023, 14:51

L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: Palestine - Israël : nouvelle guerre

Message par Nero » 31 Oct 2023, 09:51

Un article polémique de RP, qui met LO et le NPA-Révolutionnaires dans le même sac...
https://www.revolutionpermanente.fr/Lutte-ouvriere-le-NPA-C-et-la-lutte-pour-l-auto-determination-de-la-Palestine
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Re: Palestine - Israël : nouvelle guerre

Message par Sinoue » 31 Oct 2023, 10:36

A l'inverse, on peut reprocher à RP de trop mettre l'accent sur la résistance Palestinienne, et pas assez sur la nécessité de l'union entre les deux classes travailleuses... bref, comment chercher un angle d'attaque afin de justifier sa propre existence. J'ai même pas lu l'article jusqu'au bout, la polémique pour la polémique... je laisse ça à d'autres.
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Re: Palestine - Israël : nouvelle guerre

Message par com_71 » 31 Oct 2023, 17:45

Sinoue a écrit :J'ai même pas lu l'article jusqu'au bout, la polémique pour la polémique... je laisse ça à d'autres.

Je crois plutôt que l'examen des positions en présence est important, et que Lutte Ouvrière y consacrera la place qu'il faut, loin de toute polémique pour la polémique. Songeons que Trotsky, pour armer la IVe Internationale à une période où la 2e guerre mondiale se profilait dans un avenir proche, a écrit des centaines de pages sur ces sujets, internationalisme contre nationalisme, impérialisme et émancipation nationale des peuples, fascisme et "démocratie", etc. et que tous les militants trotskystes ont prétendument fait leur cette tradition, ce qui n'a pas empêché de lire, peu après, qu'il s'agissait de "tendre la main aux bourgeois pensant français".

Pour l'instant je poste la traduction automatique de la position du PO argentin, que RP qualifie de "organisation trotskyste qui soutient ouvertement le Hamas", mais dont je pense qu'elle constitue "simplement"un développement extrême mais somme toute logique de la position de RP :
Pablo Heller, PO, 19/10/2023 a écrit :Quelle devrait être la position de la gauche concernant la stratégie et les méthodes du Hamas ?

À la lumière du nouveau chapitre du conflit en Palestine , il est nécessaire de préciser une caractérisation de l'action déployée par le Hamas.

Le Hamas est à la tête de la résistance nationale palestinienne, une cause qui dépasse même la Palestine puisque sa lutte conditionne tout le paysage politique du Moyen-Orient, depuis les actions d'Israël, qui est l'État gendarme du Moyen-Orient, jusqu'à celles des bourgeoisies arabes, en commençant par par ses principaux acteurs régionaux comme l’Arabie Saoudite, l’Iran ou la Turquie. Et cela conditionne aussi l'intervention des grandes puissances mondiales, à commencer par les États-Unis, mais cela a aussi un impact sur l'action de la Russie, acteur majeur en perte d'influence, notamment depuis la guerre en Ukraine, et de la Chine, qui, à l’inverse, a gagné en importance dans la région.

Le Hamas est une organisation confessionnelle qui fait partie du mouvement international des Frères musulmans et soutient le régime théocratique iranien et le gouvernement réactionnaire d'Erdogan. Mais cette circonstance ne peut pas nous faire perdre de vue que c’est néanmoins l’organisation qui dirige la résistance nationale du peuple palestinien. Qui est celle qui a canalisé politiquement la rébellion de la deuxième Intifada contre les accords d’Oslo, qui ont légitimé l’État d’Israël et confiné la Palestine à une caricature d’État national !

Cette imposture de deux États s’est effondrée assez rapidement parce qu’Israël n’a pas arrêté sa politique expansionniste de nettoyage ethnique et de colonisation. Un modus vivendi , une coexistence amicale, est impossible à réaliser car il entre en collision avec la nature de l'État d'Israël, dont l'existence, depuis sa fondation, est basée sur l'expulsion de ses terres et la persécution du peuple palestinien. L’État sioniste est une force d’occupation majeure en Palestine et, en tant que tel, ne peut survivre que grâce à un système de guerre permanente.

Dans ce contexte, la politique de collaboration mise en place par l'Autorité palestinienne, dirigée par l'OLP et son actuel président Mahmud Abbas, échouait et avec elle son ascendant sur le peuple palestinien. L’Autorité palestinienne s’est transformée au cours de la dernière décennie en une sorte de police, avec le clin d’œil et l’aval de l’État hébreu, contre l’opposition croissante aux avancées et aux abus du sionisme. Le discrédit de l’Autorité palestinienne a atteint un point tel que le Hamas l’a déplacée, a pris le contrôle de Gaza et a assumé son gouvernement, remporté à la majorité lors d’élections libres. Le déclin de l’Autorité palestinienne est également évident en Cisjordanie, alors que le mécontentement et l’insurrection grandissent au sein de la population, notamment dans les rangs de la nouvelle génération.

Il convient de noter que la soi-disant Autorité palestinienne n’a pas convoqué – sous diverses excuses – d’élections depuis 2006 en Cisjordanie, de peur d’être balayée par le Hamas et d’autres groupes palestiniens qui élèvent des positions de lutte contre l’État sioniste oppressif.

Malgré cette situation, le Hamas a oscillé entre résistance armée et collaboration avec l’Autorité nationale palestinienne, ce qui s’est produit (même avec un cabinet commun) avant l’intervention sioniste à Gaza en 2014 et qui a été une perspective promue par Erdogan ces dernières années. D’un point de vue doctrinal, la charte fondatrice du Hamas de 1988 encadrait cette résistance armée comme faisant partie d’une idéologie djihadiste, c’est-à-dire de lutte religieuse, et promouvait l’élimination de l’État d’Israël. Mais en 2006, le Hamas a accepté la formation d'un État palestinien basé sur les frontières de 1967 et a exprimé cette nouvelle orientation dans une nouvelle lettre programmatique en 2017. Dans le même temps, il faisait une distinction entre le sionisme et le peuple juif et déclarait que son opposition était dirigée contre les projets sionistes d'occupation du territoire et d'expulsion de la population palestinienne. Le sionisme, cependant, fait la propagande de la lettre de 1988 en affirmant qu’il s’agit d’une tendance politique qui promeut l’élimination du peuple juif. Depuis son arrivée au pouvoir en 2006, le Hamas évolue vers une position d’engagement en faveur de la politique des « deux États ». Et elle a même été alimentée par le sionisme lui-même contre Al Fatah pour diviser le camp palestinien.

Il convient de noter qu’au cours de la dernière période, l’offensive sioniste contre le peuple palestinien s’est intensifiée. Il faut y inclure l’implantation de colons et l’expulsion des familles palestiniennes des terres qu’elles occupent, ce qui est conforme à la tentative d’annexer la Cisjordanie à Israël et de transformer Jérusalem en sa capitale. Parallèlement à ces projets en Cisjordanie, nous assistons à une avancée du siège de Gaza dans lequel Israël a accru les contrôles et l’étouffement économique, de telle sorte que Gaza était déjà un ghetto mais la situation est devenue insoutenable. La brutale attaque aérienne israélienne contre l'hôpital Al-Ahli à Gaza, qui a fait près de 500 morts, montre la volonté du sionisme de perpétrer le massacre du peuple palestinien.

Organisation terroriste ?

Tous ces facteurs doivent être pris en compte car les territoires palestiniens sont devenus une cocotte minute destinée à exploser et qui a explosé. Le climat d'hostilité et de belligérance envers le régime sioniste se retrouve particulièrement parmi les jeunes, d'abord dans la bande de Gaza mais aussi en Cisjordanie, qui ont appelé à l'action. « Plus de 56%, dans un sondage réalisé, soutiennent le retour d'une Intifada ou d'un soulèvement contre Israël. L’année dernière, de nombreux nouveaux groupes militants ont émergé dans les villes de Naplouse et de Jénine, au nord de la Cisjordanie, remettant en question la légitimité des forces de sécurité de l’Autorité palestinienne » ( BBC News , 4/7). Cette affirmation n'était pas seulement un doigt accusateur contre l'Autorité Palestinienne, mais remettait également en question le Hamas lui-même, mis en doute pour son certain accommodement avec le statu quo avec le gouvernement israélien. Le tournant pris par le Hamas a probablement un rapport avec cette question.

L’action du Hamas, qui a agi dans cette affaire à la tête d’un large front de coordination des organisations de résistance palestinienne, y compris celles qui se réclament d’origine « marxiste-léniniste », ne peut être dissociée de ce contexte. Contrairement à la méthode utilisée depuis des années par l'organisation, les « attentats-suicides », il ne s'agit pas d'un acte individuel mais plutôt de l'une des expressions d'une tendance à une rébellion populaire violente qui prend déjà racine au sein du peuple palestinien et qui se reflète dans une colère, un épuisement et un désespoir devenus de plus en plus insoutenables.

Cette rébellion populaire s’est exprimée de différentes manières tout au long de l’histoire. Lors de la première Intifada (qui a débuté en 1987), la rébellion non armée des masses palestiniennes a été violemment réprimée par l'État d'Israël. La deuxième Intifada (2000) a impliqué une participation massive, avec des grèves générales et des mobilisations en Palestine et en Israël, menées par des Palestiniens même possédant la citoyenneté israélienne. Depuis lors, Israël a renforcé les mécanismes d'enrégimentation du peuple palestinien, les points de contrôle, la répression et compte pour cela sur la collaboration de l'Autorité Nationale Palestinienne.

L’action actuelle n’est pas une action d’appareil avec des épées et étrangère au peuple. Le déploiement des forces, la logistique déployée démontrent les liens forts et les vases de communication qui unissent le Hamas aux habitants de la bande de Gaza, sans lesquels cette opération militaire aurait été impossible.

La classification de terroriste est promue par l’impérialisme et le sionisme pour criminaliser et persécuter différentes organisations populaires, et en Argentine, elle a été utilisée par Sergio Massa lorsqu’il a promu l’inclusion du Hamas sur la liste des organisations « terroristes » reconnue par l’Argentine. Cela dissimule le fait qu’il s’agit d’actions bénéficiant d’un soutien populaire massif et sert la rhétorique de l’establishment visant à discréditer et à isoler la cause palestinienne. L’une des variantes actuelles consiste à parler de terrorisme des deux côtés, ce qui tend à placer un signe d’égalité entre l’État génocidaire et le Hamas et la lutte palestinienne. De là à la « théorie des deux démons », il y a un pas.

À propos des méthodes

Il ne suffit pas de condamner Israël comme responsable du bain de sang. Il ne suffit pas non plus de déclarer son soutien à la cause palestinienne tout en disant des « non »... pour justifier l'action du Hamas, accusé de vouloir se cacher derrière des divergences irréconciliables. Dans deux sections d'un discours au Congrès, Del Caño [du PST, lié à RP] a répété « nous ne partageons pas les méthodes du Hamas, ni son programme, ni sa stratégie politique ». L’indépendance de classe est utilisée comme prétexte pour ne pas s’engager dans la résistance de chair et de sang alors qu’elle se déroule. Affirmer que « nous soutenons le peuple palestinien » « devient une abstraction car la lutte du peuple palestinien aujourd’hui est largement canalisée à travers les actions du Hamas » (voir « Les positions de la gauche concernant les actions du Hamas et la campagne sioniste » , 10 /14).

L'initiative, cependant, de démolir les murs de la plus grande prison à ciel ouvert de la planète, du plus grand ghetto contemporain, et de défier et réussir à achever l'opération contre l'une des armées les plus puissantes, pour contourner ses services d'espionnage et ses dispositifs de défense est un coup dur porté au sionisme et à l’impérialisme. La reconnaissance de ce fait est le point de départ d'une politique révolutionnaire.

Ce problème est clairement exposé dans une note récente publiée dans La Izquierda Diario [quotidien en ligne du PTS] : « tout en s'opposant à l'occupation sioniste, [le Hamas] parie sur des alliances avec des gouvernements musulmans bourgeois, comme l'Iran ou le régime du Qatar, qui ont constitué l'avant-garde contre-révolutionnaire contre l'occupation. le Printemps arabe, pour qui le mouvement palestinien est une monnaie d’échange dans leurs transactions commerciales avec l’impérialisme. Le programme du Hamas visant à construire un État islamiste est un projet politique réactionnaire » ( Opinion. « Soutenir la résistance palestinienne signifie-t-il soutenir la stratégie et les méthodes du Hamas ? » , 10/14). Si l’on s’en tient à ce qui a été dit, le conflit consisterait en une confrontation entre deux projets réactionnaires, qui finit par dissoudre les frontières qui séparent un pays oppresseur d’un pays opprimé et la confrontation historique qui s’élève entre l’oppression sioniste et le peuple palestinien. . .

Ce comportement du PTS n’est pas nouveau. Cela s'est déjà produit, par exemple, à propos du Hezbollah en 2006, lorsque cette organisation libanaise a mené une action militaire depuis le sud du Liban en solidarité avec la lutte palestinienne sous le feu des sionistes. Nous étions en présence d'un acte révolutionnaire, sans précédent. Les divergences stratégiques qui existent bien sûr ne peuvent servir de paravent pour extraire la substance de l’action du Hezbollah. C’est une obligation révolutionnaire élémentaire que de soutenir inconditionnellement – ​​c’est-à-dire sous sa direction actuelle – la guerre de libération libanaise et palestinienne. Une victoire dans cette guerre serait une défaite de l’impérialisme mondial. Au Partido Obrero, en revanche, nous soutenons, avec nos propres politiques, cette lutte nationale ; nous souhaitons ardemment son triomphe.

Bien entendu, nous avons une différence stratégique avec le Hamas et le Hezbollah. Le nationalisme clérical ne réunit pas les conditions nécessaires pour parvenir à une défaite définitive du sionisme et de l’impérialisme. Nous rejetons le djihadisme en tant que méthode, car il tend non seulement à isoler les causes de la libération nationale et à diviser les exploités, mais constitue également un mécanisme phénoménal d’enrégimentation interne des masses arabes. Nous sommes partisans de l’unité internationale de la classe ouvrière et du peuple pour lutter contre l’impérialisme. Mais le développement d’une stratégie et d’une direction révolutionnaires prolétariennes qui ouvrent la voie à une réorganisation globale de la région sur de nouvelles bases sociales – c’est-à-dire une Palestine laïque, unique et socialiste dans le cadre des États socialistes unis du Moyen-Orient – ne peut pas se développer dans le domaine de l'abstention des affrontements mais en participant au combat réel contre les oppresseurs du peuple palestinien et des masses de la région.

Ce que le PTS appelle « indépendance de classe » n’est rien d’autre qu’une proclamation d’abstention de la lutte des classes et des guerres internationales, qui sont un facteur de l’énorme accélération de la lutte des classes à tous les niveaux. En opposition à cette orientation, nous soutenons jusqu’à la mort la lutte armée du Hezbollah et du Hamas, ainsi que de toutes les organisations de résistance palestinienne et moyen-orientale contre l’agresseur sioniste, avec notre politique, c’est-à-dire en intervenant au service de la révolution socialiste internationale. Cette abstention est transférée sur le terrain national lorsque cette force ne promeut pas et tourne le dos au mouvement combattant le plus vigoureux de la dernière décennie comme le mouvement piquetero.

Les mêmes qui parlent aujourd'hui de divergences irréconciliables, ont appelé à soutenir Saddam Hussein dans la perspective qu'il devienne le leader de la révolution prolétarienne au Moyen-Orient (Stratégie internationale, Bulletin n° 1, février 1991) (voir aussi Prensa Obrera , 22 mars 1991).

Commentaires finaux

Concernant les méthodes, il faut faire une réflexion. Les différences qui nous séparent du Hamas en termes de stratégie et de méthodes ne peuvent pas nous conduire à condamner à la légère et superficiellement les méthodes du Hamas dans l'opération militaire actuelle. Il ne faut pas se laisser guider par une idée préconçue, mais avoir une approche concrète de ce qui s’est passé. Par exemple, la prise d’otages est-elle légitime ? De nombreux analystes affirment que l'un des objectifs de l'opération est d'échanger les détenus contre les prisonniers qui sont actuellement soumis à des abus brutaux dans les prisons israéliennes et qui sont au nombre de plus de 5 000. La prise d'otages est une méthode couramment utilisée par les forces belligérantes pour faire prisonniers leurs propres prisonniers capturés par le camp adverse. Il n’y a rien d’original ou de nouveau dans cette pratique.

D’un autre côté, divers reportages révélant des atrocités telles que la décapitation de 40 bébés se sont révélés être de fausses nouvelles . La gauche ne peut donc pas se prêter à l’achat des dénonciations allègrement lancées par les usines d’information du grand capital. Concernant les victimes civiles, le Hamas n'admet pas cette accusation, affirmant que les objectifs et cibles de l'opération étaient militaires. Cependant, différentes tendances et organisations ont participé à l'action : les déclarations d'un survivant israélien viennent de paraître, accusant les troupes sionistes d'avoir mitraillé leurs propres civils et reconnaissant le traitement respectueux réservé aux combattants palestiniens au milieu des incidents. Cela contraste avec les nombreux récits de massacres dans la campagne israélienne pendant l'action.

Il est légal pour les opprimés - et cela vaut également pour la lutte palestinienne - de faire appel à tous les moyens à leur disposition. La violence des opprimés ne peut être jugée selon les mêmes critères que la violence de l’oppresseur. Bien entendu, dans ce contexte, il est nécessaire de sélectionner les actions en fonction de leur mérite et de leur opportunité. Les tirs à bout portant sur des civils lors d'une fête nuisent à la cause palestinienne en aliénant l'opinion des travailleurs qu'il faut gagner. Comme nous l’avons soutenu, le djihadisme est négatif pour la cause de la libération des peuples du Moyen-Orient.

Mais lorsqu’il s’agit de dresser un bilan global, il ne faut pas perdre de vue que la violence et la terreur n’ont pas manqué dans l’histoire contemporaine. Et surtout dans les principaux événements qui ont marqué les grandes transformations sociales, à commencer par les révolutions anglaise, française et américaine, suivies par la guerre civile américaine, la Commune de Paris et la révolution russe elle-même. Lorsque les antagonismes sont exacerbés et maximisés, la lutte devient plus violente, plus féroce et plus amère. Il ne faut donc pas s’étonner que la guerre, dans ses formes les plus extrêmes, fasse son apparition.

https://prensaobrera.com/internacionale ... s-de-hamas
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Re: Palestine - Israël : nouvelle guerre

Message par com_71 » 31 Oct 2023, 19:11

Constatons ensuite, contrairement à ce que prétend RP, que les prises de position écrites de l'UC (VO puis LO) se sont maintenues dans la durée :
extraits du CLT du 20/11/1967, La crise permanente du Moyen-Orient a écrit :...Car la victoire d'Israël devait être - et a effectivement été - une victoire de l'impérialisme. C'est-à-dire une victoire de ceux qui exploitent - d'une manière ou d'une autre - les peuples, tous les peuples, du Moyen-Orient et du monde entier, une victoire des vrais responsables de la misère des nations arabes, et aussi des persécutions dirigées contre les Juifs du monde entier.

Dans cette guerre, donc, les révolutionnaires, contrairement à la position adoptée par certains groupes se réclamant du trotskysme, dont l'OCI, ne pouvaient être neutres, ni renvoyer les deux camps dos à dos. Partout et toujours aujourd'hui, ils sont dans le camp opposé à l'impérialisme quels que soient ceux qui le composent, et quel que soit le régime politique qui les représente, sa nature sociale.

Cela ne veut pas dire d'ailleurs qu'ils doivent accepter, soutenir ou faire leur, toute la politique des gouvernements arabes, y compris toute leur politique vis-à-vis d'Israël.

Pour les nationalistes arabes, la lutte doit aboutir à la destruction d'Israël. Puisque les Juifs se sont établis en Palestine aux dépens dès Arabes, - ce qui est incontestable - puisque l'État d'Israël mène depuis sa création une politique au service de l'impérialisme et au détriment des peuples du Moyen-Orient - ce qui est aussi incontestable. Il faut, disent-ils, au nom de la lutte des peuples arabes et de la lutte anti-impérialiste, éliminer cet État israélien. Il est même difficile souvent, de savoir, à travers leurs déclarations, s'il s'agit de la destruction de l'État israélien ou des Israéliens eux-mêmes...

La politique des dirigeants arabes est doublement fausse.

D'abord, parce que le but qu'ils prétendent se donner, la destruction de l'État d'Israël, même s'il était atteint, ne règlerait rien. Ensuite parce que par leur chauvinisme, ils n'ont fait que rendre la lutte anti-impérialiste dans cette partie du monde encore plus difficile.

Le peuple juif de Palestine - quelle que soit l'histoire de son implantation dans cette région - forme maintenant une nation. Que cette nation en opprime d'autres, d'une manière ou d'une autre, est certainement intolérable et toute lutte contre cette oppression est justifiée.

Mais la négation du droit de la nation israélienne à l'indépendance n'aboutirait, mise en application, qu'à créer dans cette région, une nouvelle oppression. Celle des Arabes par les Juifs serait remplacée par celle des Juifs par les Arabes et, peut-être, un million de réfugiés israéliens remplacerait le million de réfugiés palestiniens. Que gagneraient au change les peuples du Moyen-Orient ? L'antagonisme Juifs-Arabes n'en continuerait pas moins, toujours exploitable, comme il l'a été jusqu'ici, par l'impérialisme pour ses fins propres...

...les nationalistes arabes se privent d'une des meilleures armes qu'ils pourraient avoir dans la lutte anti-impérialiste : la possibilité de s'adresser au peuple israélien, aux ouvriers et aux paysans juifs, de les dissocier de leurs dirigeants sionistes. Mais pour cela il faudrait qu'ils s'attachent à montrer où sont les véritables intérêts de ceux-ci et non à nier leurs droits nationaux.

Certes le peuple israélien tout entier - y compris la classe ouvrière - a suivi jusqu'ici aveuglément les dirigeants sionistes. Mais pas plus que les dirigeants israéliens n'ont le droit d'invoquer certaines attitudes racistes de leurs adversaires pour justifier leur politique, parce qu'ils n'ont jamais tenu compte des intérêts des peuples arabes, et n'ont jamais essayé de s'adresser à eux, pas plus les gouvernements arabes n'ont le droit d'invoquer l'attitude actuelle du peuple juif pour le rejeter en bloc, puisque eux non plus n'ont jamais tenté de le mettre de leur côté.

Mais les dirigeants nationalistes arabes sont incapables d'une autre politique. Car malgré leurs prétentions progressistes ou socialistes, ils ne sont que les représentants de la bourgeoisie nationale quand ce n'est pas ceux des féodaux.

Les intérêts de cette bourgeoisie peuvent s'opposer à ceux de l'impérialisme, et ses représentants politiques lutter, en conséquence, contre ce dernier. Mais ils sont au moins autant opposés aux intérêts des masses populaires. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle cette bourgeoisie est incapable de mettre en place un État démocratique, mais doit faire appel à des dictatures, les plus souvent militaires, pour la représenter.

Comment ces régimes, qui vivent dans la peur constante de leur propre peuple, pourraient-ils donc concevoir une politique capable de s'adresser au peuple israélien et de se le concilier ?

...la seule solution, du moins la seule solution qui ne soit pas une catastrophe pour tout ou partie des peuples de cette région, est celle des révolutionnaires socialistes.

Certes, leur but, une « Fédération socialiste du Moyen-Orient » paraît actuellement du pur domaine de l'utopie.

Ce serait pourtant la seule solution qui permettrait à la fois l'expulsion de l'impérialisme de cette région du globe, le libre développement de toutes les nations qui y vivent, et leur coexistence, sans oppression de l'une par l'autre.

...Et c'est dans cette direction que se construiront là-bas de véritables partis ouvriers révolutionnaires, qui sauront, eux, nous n'en doutons pas, trouver l'appui des masses de leur propre État comme de celles des États voisins.

Alors effectivement l'emprise de l'impérialisme pourra être balayée du Moyen-Orient, et par la même occasion celle des classes et des régimes bourgeois ou féodaux, juifs ou arabes, par lesquels, directement ou indirectement, l'impérialisme maintient son emprise sur tous les peuples de cette région.

Encore une fois, ni les nationalistes arabes, ni encore moins les sionistes, n'ont de véritables solutions pour le Moyen-Orient.

...Le Moyen-Orient, comme le monde entier, mais d'une manière encore plus évidente, n'a, lui aussi, que le choix entre socialisme ou barbarie.
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Re: Palestine - Israël : nouvelle guerre

Message par com_71 » 31 Oct 2023, 20:39

Remarques sur le texte de RP.
Ce texte cite un texte de Marx sur l'Irlande. Un passage du texte :
...la principale raison d'être de l'Association internationale des travailleurs est de hâter le déclenchement de la révolution sociale en Angleterre. La seule façon d'accélérer ce processus, c'est de rendre l'Irlande indépendante.

La tâche de l'Internationale est donc en toute occasion de mettre au premier plan le conflit entre l'Angleterre et l'Irlande, et de prendre partout ouvertement parti pour l'Irlande. Le Conseil central à Londres doit s'attacher tout particulièrement à éveiller dans la classe ouvrière anglaise la conscience que l'émancipation nationale de l'Irlande n'est pas pour elle une question abstraite de justice ou de sentiments humanitaires, mais la condition première de leur propre émancipation sociale.

Mais on lit par ailleurs :
Ce qui est primordial, c'est que chaque centre industriel et commercial d'Angleterre possède maintenant une classe ouvrière divisée en deux camps hostiles : les prolétaires anglais et les prolétaires irlandais. L'ouvrier anglais moyen déteste l'ouvrier irlandais en qui il voit un concurrent qui dégrade son niveau de vie. Par rapport à l'ouvrier irlandais, il se sent membre de la nation dominante et devient ainsi un instrument que les aristocrates et capitalistes de son pays utilisent contre l'Irlande. Ce faisant, il renforce leur domination sur lui-même. Il se berce de préjugés religieux, sociaux et nationaux contre les travailleurs irlandais. Il se comporte à peu près comme les blancs pauvres vis-à-vis des nègres dans les anciens États esclavagistes des États-Unis. L'Irlandais lui rend avec intérêt la monnaie de sa pièce. Il voit dans l'ouvrier anglais à la fois un complice et un instrument stupide de la domination anglaise en Irlande.

Cet antagonisme est artificiellement entretenu et développé par la presse, le clergé et les revues satiriques, bref par tous les moyens dont disposent les classes dominantes. Cet antagonisme est le secret de l'impuissance de la classe ouvrière anglaise, malgré son organisation. C'est le secret du maintien au pouvoir de la classe capitaliste, et celle-ci en est parfaitement consciente.


Dans le texte cité de Trotsky sur le Brésil :
Je prendrai l'exemple le plus simple et le plus évident. Il règne aujourd'hui au Brésil un régime semi-fasciste qu'aucun révolutionnaire ne peut considérer sans haine. Supposons cependant que, demain, l'Angleterre entre dans un conflit militaire avec le Brésil. Je vous le demande : de quel côté sera la classe ouvrière ? Je répondrai pour ma part que, dans ce cas, je serai du côté du Brésil « fasciste » contre l'Angleterre « démocratique ». Pourquoi ? Parce que, dans le conflit qui les opposerait, ce n'est pas de démocratie ou de fascisme qu'il s'agirait. Si l'Angleterre gagnait, elle installerait à Rio de Janeiro un autre fasciste, et enchaînerait doublement le Brésil. Si au contraire le Brésil l'emportait, cela pourrait donner un élan considérable à la conscience démocratique et nationale de ce pays et conduire au renversement de la dictature de Vargas. La défaite de l'Angleterre porterait en même temps un coup à l'impérialisme britannique et donnerait un élan au mouvement révolutionnaire du prolétariat anglais. Réellement, il faut n'avoir rien dans la tête pour réduire les antagonismes mondiaux et les conflits militaires à la lutte entre fascisme et démocratie. Il faut apprendre à distinguer sous tous leurs masques les exploiteurs, les esclavagistes et les voleurs !

On lit aussi dans le même article de Trotsky :
Au cours de la première période de la guerre, la position des pays faibles peut s'avérer très difficile. Mais les camps impérialistes s'affaibliront et s'essouffleront de mois en mois. La lutte mortelle qu'ils se livreront permettra aux pays coloniaux et semi-coloniaux de relever la tête. C'est également vrai, naturellement, pour les pays latino-américains. Ils pourront réaliser leur libération complète si, à la tête des masses, se trouvent des partis et des syndicats authentiquement révolutionnaires anti-impérialistes. On ne peut échapper aux tragiques circonstances historiques par stratagèmes, des phrases creuses et de petits mensonges. Il nous faut dire aux masses la vérité, toute la vérité, et rien que la vérité.

L'article de RP dit :
...Lutte ouvrière explique qu’en Israël « des travailleurs palestiniens et israéliens travaillent souvent ensemble. » La situation est loin d’être celle-là dans le régime d’apartheid qui caractérise Israël, où, notamment pour des raisons de sécurité depuis la seconde Intifada, la possibilité pour les Palestiniens de travailler en Israël a été considérablement réduite. Dans le même temps, en 2022, les 140 000 travailleurs palestiniens en Israël, venant essentiellement de Cisjordanie, occupaient très majoritairement des emplois dans l’agriculture ou le bâtiment, où leurs relations avec les Israéliens au travail sont surtout marquées par des rapports de subordination, et où leurs collègues viennent d’Inde, de Chine ou d’Asie du Sud-Est.

Malgré les "rapports de subordination", les israéliens côtoyés au travail ne font-ils pas partie de la classe ouvrière ? Et remarquons que ce passage ignore les travailleurs arabes israéliens.

Quant au texte de PO plus cohérent que RP en ce sens qu'il se met plus ouvertement à la remorque du nationalisme religieux arabe j'en recite la conclusion :

Il est légal pour les opprimés - et cela vaut également pour la lutte palestinienne - de faire appel à tous les moyens à leur disposition. La violence des opprimés ne peut être jugée selon les mêmes critères que la violence de l’oppresseur. Bien entendu, dans ce contexte, il est nécessaire de sélectionner les actions en fonction de leur mérite et de leur opportunité. Les tirs à bout portant sur des civils lors d'une fête nuisent à la cause palestinienne en aliénant l'opinion des travailleurs qu'il faut gagner. Comme nous l’avons soutenu, le djihadisme est négatif pour la cause de la libération des peuples du Moyen-Orient.

Mais lorsqu’il s’agit de dresser un bilan global, il ne faut pas perdre de vue que la violence et la terreur n’ont pas manqué dans l’histoire contemporaine. Et surtout dans les principaux événements qui ont marqué les grandes transformations sociales, à commencer par les révolutions anglaise, française et américaine, suivies par la guerre civile américaine, la Commune de Paris et la révolution russe elle-même. Lorsque les antagonismes sont exacerbés et maximisés, la lutte devient plus violente, plus féroce et plus amère. Il ne faut donc pas s’étonner que la guerre, dans ses formes les plus extrêmes, fasse son apparition.


Malgré son ton déclamatoire hors de propos (il est écrit par ailleurs : "nous soutenons jusqu’à la mort la lutte armée du Hezbollah et du Hamas, ainsi que de toutes les organisations de résistance palestinienne et moyen-orientale contre l’agresseur sioniste..."), cette conclusion concède que "les tirs à bout portant sur des civils lors d'une fête nuisent à la cause palestinienne en aliénant l'opinion des travailleurs qu'il faut gagner" et que "le djihadisme est négatif pour la cause de la libération des peuples du Moyen-Orient". C'est l'évidence, comme il est évident que des militants prolétariens internationalistes militant actuellement en Palestine, auraient bien d'autres choses à faire que d'expliquer qu'ils soutiennent le Hamas. D'ailleurs puisqu'il est question d'aller "jusqu’à la mort", soyons sûrs que leurs vies mêmes seraient menacée par le Hamas, cette organisation qui, selon PO, "dirige la résistance nationale du peuple palestinien". Tout comme les trotskystes vietnamiens furent pourchassés et massacrés par les nationalistes.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: Palestine - Israël : nouvelle guerre

Message par com_71 » 07 Nov 2023, 09:37

Sur RP, une critique "pabliste" du "pablisme" :
Les moyens et les fins : à propos de la position des révolutionnaires sur la stratégie du Hamas
https://www.revolutionpermanente.fr/Les ... e-du-Hamas


On notera le drapeau palestinien en tête de la manifestation, "pablisme" quand tu nous tiens...
et la comparaison utile entre les sentiments nationalistes "blancs" dans la classe ouvrière américaine et ceux "juifs (ou pas ?)" dans la classe ouvrière israélienne.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: Guerre au Proche-Orient : La 1ère réaction de R.P.

Message par com_71 » 27 Déc 2023, 00:05

Un nouveau texte de RP
"La farce de la « solution à deux États » et la perspective socialiste pour la Palestine" :
https://www.revolutionpermanente.fr/La- ... -Palestine
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: Guerre au Proche-Orient : La 1ère réaction de R.P.

Message par XXL » 31 Déc 2023, 14:56

Dans RP appel pour une manif :
'PALESTINE
Nouvel an : Urgence Palestine appelle à participer aux festivités avec des drapeaux palestiniens'
Avec la participation de RP.
Quels sont les drapeaux mal vus ?
Le rouge par exemple ?
XXL
 
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Re: Guerre au Proche-Orient : réaction de R.P.

Message par artza » 31 Déc 2023, 18:21

Curieux cette manie de mettre son drapeau dans sa poche pour brandir un drapeau national même si c'est celui d'une nation opprimée.

Une protestation de soutien au peuple palestinien derrière le drapeau des nantis palestiniens est de peu de poids aux yeux des travailleurs de France, du monde , d'Israël et de Palestine .
artza
 
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