
CITATION Contre les coupes budgétaires, ils manifestent à Berlin, harcèlent les hommes politiques ou animent les rues de Munich.
Par Olivier VERHAEGEN
jeudi 27 novembre 2003
Liberation
cinq mille étudiants (2.000 selon la police) ont manifesté jeudi, à Berlin, pour protester contre les coupes sombres dans les budgets universitaires de la capitale allemande, tandis que des mouvements similaires essaiment dans d'autres villes du pays. «Good bye Learning» (un jeu de mot sur le titre du film à succès «Good bye Lenin») ou «Berlin épargne au point de devenir stupide», pouvait-on lire sur les banderoles brandies par des étudiants issus des trois grandes universités berlinoises (Université Humboldt, Université technique et Université libre), sommées de faire des économies de 54 millions d'euros d'ici à 2006 et de 75 millions d'euros entre 2006 et 2009. Dans les jours à venir, d'autres manifestations, occupations ou happening sont prévus. Les étudiants prévoient par exemple d'organiser des cours et séminaires dans les transports en commun ou dans la coupole du Reichstag, et de repriser des chaussettes sur l'Alexanderplatz pour «combler le trou budgétaire».
Tous les Länder procèdent à des révisions à la hausse des frais de scolarité et à une diminution des budgets accordés aux universités. Tous les grands centres universitaires allemands sont touchés depuis quelques semaines par des grèves de grande ampleur. La grogne étudiante se fait donc aussi sentir depuis plusieurs semaines dans les autres principales villes universitaires allemandes, en Hesse (centre-ouest) à Francfort, Kassel et Marbourg, en Basse-Saxe (nord-ouest) à Goettingen et Hanovre, ou dans la riche Bavière (sud).
Le candidat malheureux de la droite à la chancellerie et ministre-président de la Bavière, Edmund Stoiber, a en effet annoncé la semaine dernière une réduction de 10% des dépenses allouées aux universités alors que les effectifs étudiants devraient bientôt augmenter de 7%. Jeudi dernier, près de 40.000 étudiants, soutenus par une grande partie de leurs professeurs, sont ainsi descendus dans les rues pour manifester leur opposition au projet de Stoiber. Depuis, mais avec moins d'éclat qu'à Berlin, les étudiants bavarois occupent l'espace urbain par d'importantes manifestations de rues, l'occupation des universités, des lectures sur les places publiques, dévoilant de grands panneaux de protestations sur les immeubles des villes. Dans le quotidien bavarois «Süddeutsche Zeitung», on peut ainsi lire le programmes d'actions des grévistes munichois pour chaque jour de la semaine comme un véritable programme de festivités culturelles.
Les hommes politiques en font parfois les frais. La semaine dernière, c'était le maire de Berlin, Klaus Wowereit, qui était poursuivi dans chacun de ses déplacements par des groupes d'étudiants contestataires. Mardi, le sénateur Thomas Flierl, en charge des questions d'éducation et de recherche, a subi un interrogatoire d'une vingtaine d'étudiants qui ont investi son bureau. Après de longues discussions, les étudiants, apparemment apaisés, ont mis fin à l'occupation du bureau du sénateur... pour occuper le siège de son parti, le PDS (ex-parti communiste) qui participe à la coalition rouge-verte au pouvoir, raconte le «Berliner Zeitung». Ils ont quitté les lieux dans la matinée.
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Par Olivier VERHAEGEN
jeudi 27 novembre 2003
Liberation
cinq mille étudiants (2.000 selon la police) ont manifesté jeudi, à Berlin, pour protester contre les coupes sombres dans les budgets universitaires de la capitale allemande, tandis que des mouvements similaires essaiment dans d'autres villes du pays. «Good bye Learning» (un jeu de mot sur le titre du film à succès «Good bye Lenin») ou «Berlin épargne au point de devenir stupide», pouvait-on lire sur les banderoles brandies par des étudiants issus des trois grandes universités berlinoises (Université Humboldt, Université technique et Université libre), sommées de faire des économies de 54 millions d'euros d'ici à 2006 et de 75 millions d'euros entre 2006 et 2009. Dans les jours à venir, d'autres manifestations, occupations ou happening sont prévus. Les étudiants prévoient par exemple d'organiser des cours et séminaires dans les transports en commun ou dans la coupole du Reichstag, et de repriser des chaussettes sur l'Alexanderplatz pour «combler le trou budgétaire».
Tous les Länder procèdent à des révisions à la hausse des frais de scolarité et à une diminution des budgets accordés aux universités. Tous les grands centres universitaires allemands sont touchés depuis quelques semaines par des grèves de grande ampleur. La grogne étudiante se fait donc aussi sentir depuis plusieurs semaines dans les autres principales villes universitaires allemandes, en Hesse (centre-ouest) à Francfort, Kassel et Marbourg, en Basse-Saxe (nord-ouest) à Goettingen et Hanovre, ou dans la riche Bavière (sud).
Le candidat malheureux de la droite à la chancellerie et ministre-président de la Bavière, Edmund Stoiber, a en effet annoncé la semaine dernière une réduction de 10% des dépenses allouées aux universités alors que les effectifs étudiants devraient bientôt augmenter de 7%. Jeudi dernier, près de 40.000 étudiants, soutenus par une grande partie de leurs professeurs, sont ainsi descendus dans les rues pour manifester leur opposition au projet de Stoiber. Depuis, mais avec moins d'éclat qu'à Berlin, les étudiants bavarois occupent l'espace urbain par d'importantes manifestations de rues, l'occupation des universités, des lectures sur les places publiques, dévoilant de grands panneaux de protestations sur les immeubles des villes. Dans le quotidien bavarois «Süddeutsche Zeitung», on peut ainsi lire le programmes d'actions des grévistes munichois pour chaque jour de la semaine comme un véritable programme de festivités culturelles.
Les hommes politiques en font parfois les frais. La semaine dernière, c'était le maire de Berlin, Klaus Wowereit, qui était poursuivi dans chacun de ses déplacements par des groupes d'étudiants contestataires. Mardi, le sénateur Thomas Flierl, en charge des questions d'éducation et de recherche, a subi un interrogatoire d'une vingtaine d'étudiants qui ont investi son bureau. Après de longues discussions, les étudiants, apparemment apaisés, ont mis fin à l'occupation du bureau du sénateur... pour occuper le siège de son parti, le PDS (ex-parti communiste) qui participe à la coalition rouge-verte au pouvoir, raconte le «Berliner Zeitung». Ils ont quitté les lieux dans la matinée.
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