En Italie, la double vie des Brigades rouges

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Message par faupatronim » 09 Jan 2004, 15:58

(Libération @ vendredi 09 janvier 2004 a écrit :
En Italie, la double vie des Brigades rouges

Les nombreuses arrestations, ces derniers mois, de membres du groupe terroriste permettent de mieux cibler ce mouvement peu lié à celui des années 70.
 
Par Eric JOZSEF



Le 22 décembre, a été arrêtée sur le littoral romain Diana Blefari Melazzi, l'une des dernières activistes en fuite des Brigades rouges.    Rome de notre correspondant


    Pour la police, elle était l'une des dernières activistes en fuite liées aux Brigades rouges-Parti communiste combattant (BR-PCC). Très recherchée, Diana Blefari Melazzi a été appréhendée le 22 décembre sur le littoral romain. Seule, sans armes mais en possession d'une forte somme d'argent provenant d'un hold-up et de sept faux papiers d'identité. Un revers de taille pour le groupuscule terroriste des Brigades rouges à l'origine des assassinats du conseiller ministériel Massimo D'Antona, en 1999, et de l'économiste Marco Biagi, il y a deux ans. «Il ne manque plus à l'appel que des figures marginales de l'organisation», a indiqué le préfet de Rome, Nicola Cavaliere.

Se revendiquant comme la responsable du mouvement, Nadia Desdemona Lioce, 43 ans, avait déjà été appréhendée le 2 mars, dans le train faisant la liaison entre Rome et Arezzo après un échange de coups de feu qui a coûté la vie à un policier et au terroriste Mario Galesi. Les enquêteurs pensent être désormais en mesure de tracer le cadre de la structure terroriste, en particulier les objectifs et les méthodes des nouvelles BR, les signes de rupture et de continuité avec l'ancienne organisation des années 70, à l'origine de l'assassinat du leader démocrate-chrétien Aldo Moro.

Phraséologie identique

Après la fusillade de mars, quelques irréductibles terroristes des BR de la première génération, encore incarcérés, ont rendu publiquement hommage au «camarade Mario Galesi» et revendiqué «la responsabilité politique de l'entière activité de [leur] organisation». Mais à vingt-cinq ans de distance, les liens entre les deux groupes semblent peu substantiels. Même si la phraséologie et les objectifs visés, des personnalités au coeur du dialogue et de la réforme sociale, restent les mêmes. Massimo D'Antona, l'ancien syndicaliste et conseiller du ministre (démocrate de gauche) du Travail Antonio Bassolino, aurait été assassiné pour frapper «la négociation néocorporatiste Etat-partenaires sociaux, en tant que pivot du projet politique de restructuration globale et de réforme du système économique et social et de la redéfinition relative des formes de l'Etat». De même, à travers l'économiste Marco Biagi, conseiller du ministre du Travail du gouvernement Berlusconi, les BR auraient «attaqué le projet politique de la fraction dominante de la bourgeoisie impérialiste».

Tout juste les BR nouvelle manière insistent-elles dans leurs communiqués sur les «masses populaires arabes» qui conduisent une guerre contre cette même «bourgeoisie impérialiste» et l'Amérique. A tel point que l'ancien juge antiterroriste Ferdinando Imposimato estime que «de multiples éléments laissent à penser qu'il existe des contacts entre les Brigades rouges et des groupes liés à Ben Laden depuis 2002». «Les thèmes des BR-PCC évoquent ceux du passé, détaille l'ancien magistrat. Les syndicats sont comme toujours accusés de révisionnisme et l'impérialisme américain est attaqué, le 11 septembre étant perçu comme un tournant. Idéologiquement, les points de contact avec le passé sont donc multiples, même si les parcours personnels des membres, notamment en raison de leur âge, sont différents.»

Sur les sept militants arrêtés, il y a un mois et demi, un seul aurait entretenu des rapports avec les membres de l'ancienne organisation. Même Nadia Desdemona Lioce n'avait été qu'une fois inquiétée dans les années 80, après l'assassinat du maire de Florence. Ce sont des figures marginales du terrorisme qui auraient maintenu en vie le sigle des BR ainsi que ses filiales (Noyau prolétarien révolutionnaire, Noyaux territoriaux anti-impérialistes, etc.). A la différence des années 70, la plupart des membres des nouvelles BR ne vivaient pas dans la clandestinité. Employée modèle, Diana Blefari Melazzi, 35 ans, se levait chaque matin à 5 heures pour se rendre dans l'un des deux kiosques à journaux de sa famille. Elle n'a pris la fuite qu'il y a trois mois, alors que les filets de la police se resserraient autour de l'organisation.

Serveuse dans un bar, employée dans une entreprise de blanchisserie, employé des Postes, radiologistes dans des hôpitaux... hormis Nadia Desdemona Lioce et Mario Galesi, entrés en clandestinité, tous les membres présumés ne se consacraient que ponctuellement à la lutte armée. Ils ne renonçaient pas non plus à une vie familiale. Après l'arrestation de Simone Boccacini en octobre, sa compagne a ainsi expliqué aux enquêteurs : «Je n'ai jamais soupçonné qu'il puisse être impliqué dans des affaires criminelles. En général, nous sortions seuls, chacun de son côté avec ses amis. Il m'a toujours dit qu'il allait boire une bière ou qu'il allait au centre social autogéré de Florence où nous nous sommes connus il y a huit ans. Il rentrait parfois à 2 ou 3 heures du matin mais jamais il n'a passé la nuit dehors.»

Démentis altermondialistes

C'est d'ailleurs à travers les centres alternatifs que les nouvelles Brigades rouges auraient trouvé de nouvelles recrues. Comme Mario Galesi et trois autres membres présumés des nouvelles BR, Diana Blefari Melazzi avait par exemple fréquenté le Blitz, l'un des principaux centres alternatifs romains à la fin des années 80.

Sergio Segio, l'un des fondateurs de Prima Linea (organisation d'extrême gauche créée en 1976), va plus loin : «Les BR, bien que de manière ultraminoritaire, coexistent dans le mouvement altermondialiste et ont infiltré les syndicats de base.» Et de préciser : «Dans les années 70, l'option armée était majoritaire dans le mouvement ; aujourd'hui, par chance, elle est isolée et numériquement infime, mais elle est présente». Côté altermondialistes, on rejette vigoureusement cette «thèse démentielle» et on refuse tout rapprochement avec les BR. Les syndicats rappellent qu'ils ont toujours été en première ligne contre les terroristes. Au-delà de la polémique, les nouvelles BR, en voie de démantèlement, n'ont visiblement pas réussi à obtenir comme elles l'espéraient un réel soutien dans les mouvements contestataires.


faupatronim
 
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Message par p'tit chose » 21 Jan 2004, 19:25

c'est quand même plutot bien que des terroristes soient arretés une fois de temps en temps. ça prouve au moins que les gouvernements ne font pas que dormir. :annieleid:

il est chouette votre forum :wavey:

p'tit chose
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Message par Fan_Bizet » 21 Jan 2004, 21:30

[quote=" (p'tit chose @ mercredi 21 janvier 2004 à 19:25"]
c'est quand même plutot bien que des terroristes soient arretés une fois de temps en temps. ça prouve au moins que les gouvernements ne font pas que dormir. :annieleid:

il est chouette votre forum :wavey:

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Par contre Georges W Bush court toujours!
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