a écrit :jeudi 29 janvier 2004, 23h17
Au moins cinq morts au second jour d'une grève générale qui paralyse la république dominicaine
SAINT DOMINGUE (AP) - Au moins cinq manifestants ont été tués par balles jeudi lors d'affrontements avec les forces de l'ordre, au second jour d'une grève générale qui paralyse la République dominicaine.
Parmi eux figure un responsable de la coalition syndicale ayant appelé à la grève, a précisé le coordinateur Ramon Perez Figuereo: Jose Vasquez Castro a été abattu d'une balle dans la tête lors d'une opération policière dans un quartier pauvre de Saint Domingue, la capitale. Les organisateurs font eux état de six morts et 35 blessés entre mercredi et jeudi.
Le porte-parole de la police, le colonel Ramon Francisco Rodriguez, a avancé pour sa part le chiffre de trois morts confirmés, et ajouté qu'une enquête était ouverte sur les circonstances des fusillades.
Les Dominicains manifestent contre la pire crise économique depuis des décennies, poussant à l'exode des milliers de boat people qui cherchent à gagner les Etats-Unis au péril de leur vie.
Selon les autorités américaines, 36 Dominicains ont été arrêtés jeudi au large de Porto Rico, territoire américain des Caraïbes tout proche de la République dominicaine. Et en un seul mois, plus d'un millier d'autres ont été interceptés.
La situation est extrêmement tendue dans toutes les villes du pays, qui partage avec Haïti l'île d'Hispaniola. La police a tiré des coups de feu en l'air et des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants, qui érigent des barricades enflammées dans les rues.
En 2003, l'inflation a dépassé 42%, le peso dominicain a perdu plus de la moitié de sa vaileur et le chômage dépasse les 16%. Egalement en jeu, l'avenir politique d'un pays qui n'a émergé qu'il y a dix ans de la dictature. Le président sortant Hipolito Mejia veut se représenter malgré le mécontentement populaire, mais également l'opposition au sein de son propre parti, qui l'accuse d'avoir truqué les urnes lors de la primaire du 18 janvier.
L'Union européenne a menacé de geler son aide (256 millions d'euros sur quatre ans) en cas de fraude lors de la présidentielle du 16 mai. AP