
Publié :
11 Déc 2002, 20:58
par Andreas
Chavez semble être un dirigeant nationaliste autortitaire et démagogique mais bénéficier d'un réel soutien de la poplation des bidonvilles de Caracas.
Je crois me rappeler que l'Huma. et le monde diplo. lui ont même consacré des articles très complaisants l'assimilant à un Fidel du point de vue de sa résistance à l'impérialisme US.
Dans la crise actuelle il semble que se soit le patronat en s'appuyant sur une partie de la petite-bourgeoisie et avec le soutien des USA ( qui s'étaient empressés de prendre acte de sa destitution lors du coup d'Etat raté) qui soit à la manoeuvre.
La situation vu d'ici semble inextricable et ce d'autant plus que les informations données par les médias ne sont pas du tout fiable. Est-ce qu'il y a des camarades qui pourraient éclairer ma lanterne sur ce qui se passe actuellement au Vénézuela ou au moins émettre quelques considérations générales sur la situation du pays ?

Publié :
11 Déc 2002, 21:44
par Screw
Apparemment l'armée et la police n'ont pas basculé et la majorité de la population continue de soutenir le président qu'elle a élu.
Par contre la compagnie pétrolière PDVSA qui fournit 50% des revenus de l'Etat est paralysée par ses dirigeants qui ont fermé les raffineries et n'affrètent plus de tankers.
Une fois de plus Reporters sans frontières a montré sa curieuse conception de la liberté de la presse en omettant de préciser que les medias étaient partie prenante de ce coup d'état rampant.

Publié :
11 Déc 2002, 22:30
par Screw

Publié :
11 Déc 2002, 23:32
par Andreas
Merci, j'ai pas tout lu/compris mais c'est très intéressant.
Chavez semble avoir tenu jusqu'à présent grâce au soutien des masses pauvres mais en même temps il ne leur donne absoluement pas les moyens notamment en les armant d'exercer un pouvoir de contrôle pour écarter les menaces de coups d'Etat.
Si j'ai bien compris c'est cette intervention des masses populaires que l'Asamblea Popular Revolucionaria cherchent à développer. Pour autant leur seule référence semble être le maintien de la "República Bolivariana" du Vénézuela. Ils défendent en quelques sorte la démocratie bourgeoise existante contre la bourgeoisie elle-même ou au moins l'une de ses fractions.
Or dans la situation du Vénezuela il semle que la seule défense est l'attaque : le statu quo paraît bien fragile.
A force de tirer sur la corde (du pétrole) et de plonger le pays dans le chaos, la fraction de la bourgeoisie hostile à Chavez (certainement un parvenu de son point de vue de surcroit dangeureux parce qu'il s'appuie en partie sur les masses pauvres) risque de remporter le morceau et de retourner l'armée.
A ce moment, j'espère que les masses pauvres seront prêtes faute de quoi risque de se produire un Chili-bis même si la comparaison est toute relative.
J'ai aussi retrouver cet article dans la lo (grâce au super moteur de recherche) qui explique bien comment la petite bourgeoisie est instrumentalisée par la grande :
ici

Publié :
14 Déc 2002, 09:05
par conformistepote
Sur la situation Vénézuélienne, une déclaration d'Alain KRIVINE et Roseline VACHETTA
A l'offensive depuis plusieurs mois, promotrices d'une tentative d'un coup d'état avorté qui avait reçu les félicitations de l'administration Bush, les forces conservatrices et bureaucratiques emmenées par la fédération patronale "fedecamaras" ont déclenché, depuis quelques jours, des mouvements de grève visant à renverser le Président Chavez, démocratiquement élu.
A la tête de tous les médias vénézuéliens, cette "opposition", réactionnaire et pro-impérialiste, ferme les usines, les commerces et utilise son pouvoir de nuisance dans la principale industrie nationalisée du pays, le pétrole en payant les grévistes !
C'est cette même coalition qui, au pouvoir pendant des décennies, a mené le pays, potentiellement le plus riche de l'Amérique latine, à une situation d'extrême pauvreté pour 80 % de la population. Hugo Chavez et son gouvernement se heurtent donc, non pas à une opposition démocratique mais à des putschistes résolus, par tous les moyens, à reprendre leurs privilèges.
La LCR exprime sa solidarité au mouvement populaire qui continue, malgré une incroyable campagne de déstabilisation, à soutenir le processus en cours au Venezuela.
Le 10 décembre 2002.

Publié :
18 Déc 2002, 19:58
par Screw
Venezuela : Le tribun, le pétrole, l’impérialisme... et le prolétariat
La grève du secteur pétrolier au Venezuela entrait lundi dans sa troisième semaine. Depuis le 2 décembre elle paralyse la production de brut (80 % des exportations du pays), avec l’objectif de renverser le président Hugo Chavez. D’autres catégories s’y sont jointes : marine marchande, banques, commerçants, toute une partie de l’administration etc.
Les organisateurs de la grève, autoproclamés « société civile », regroupent la direction de la compagnie pétrolière nationale PDVSA, le syndicat patronal Fedecamaras, les grands groupes de presse et la hiérarchie catholique, mais aussi la très corrompue Confédération des travailleurs du Venezuela (CTV). Les massives manifestations anti-Chavez, qui l’accusent d’imposer une dictature « castro-communiste », mobilisent d’abord la petite bourgeoisie. Mais le mouvement semble également suivi par nombre de travailleurs. Il faut dire que les patrons leur paient les jours de grève… Et le porte-parole des grévistes du pétrole est un des dirigeants de la compagnie pétrolière nationale ! En face, les manifestations de soutien à Chavez sont comparables en nombre, mais nettement plus populaires.
Un des arguments des « chavistes » est que leur leader a été démocratiquement élu. C’est vrai, mais ça n’est pas tout à fait sa faute : en 1992, c’est par un coup d’Etat – raté – que le lieutenant-colonel de parachutistes Chavez avait voulu prendre le pouvoir. Emprisonné puis libéré, il est finalement arrivé à ses fins par les urnes en décembre 1998, surfant sur les espoirs de la population d’un pays où 80 % vivent en dessous du seuil de pauvreté, tout en profitant du discrédit des deux partis traditionnels ayant à leur actif plus d’une répression sanglante d’émeutes de la faim. Réélu depuis avec des scores quasi chiraquiens, Chavez contrôle fermement l’Assemblée. Et surtout l’armée, du moins jusqu’à présent. Depuis quatre ans, développant une rhétorique populiste, il a non seulement inféodé les partis classés à gauche ou à l’extrême gauche, mais il bénéficie du soutien de « cercles bolivariens » dans les quartiers les plus pauvres. Sa démagogie prend des tonalités sociales, anti-impérialistes ou anti-américaines (il a rendu visite à Castro ou Saddam Hussein), mais joue encore sur d’autres registres : en arrivant au pouvoir, il avait invité l’Eglise catholique à le rallier, « afin qu’ensemble nous nous consacrions aux luttes pour le Christ ». Sa principale mesure sociale a consisté en décrets-lois menaçant les grands propriétaires d’imposer, voire de réquisitionner, leurs terres laissées en friches (60 % de la surface cultivable sont au mains de 1 % des propriétaires). Mais la réforme agraire est toujours en suspens.
Par contre, Chavez a mis en chantier l’ouverture du marché des télécommunications (devant rapporter plusieurs centaines de millions de dollars), ainsi que la création de fonds de pension. C’est peut-être dans la perspective de ces réformes qu’il faut comprendre la « révolution atypique » de Chavez comme la caractérise un de ses ministres, une révolution « ni socialiste, ni communiste, car dans le cadre du capitalisme, mais radicale et induisant de profonds changements de structure économique » ! Un « cadre capitaliste » qui prive évidemment le « radicalisme » chaviste de toute efficacité : une de ses lois par exemple, qui décrétait une augmentation des salaires de 20 %, s’est surtout traduite par des licenciements massifs. La population active compte d’ailleurs 15 % de chômeurs, et 54 % des travailleurs ne survivent que dans l’économie informelle.
Mais dans un pays qui est le cinquième producteur mondial de pétrole et le troisième fournisseur des USA, la politique de Chavez – et plus probablement la relative imprévisibilité de son régime – suffisent à susciter une opposition féroce qui ne manque pas de conseillers nord-américains ! En avril dernier, suite à des projets de remaniements de l’équipe dirigeante de l’industrie pétrolière, ladite « société civile » avait réussi à démissionner Chavez. Les Etats-Unis (et l’Union européenne) n’avaient eu que le temps de féliciter son successeur, avant que des manifestations populaires… et le soutien de l’armée ne le remettent en place 48 heures plus tard. C’est un scénario similaire qui semble se reproduire aujourd’hui. A ceci près que, selon certains officiels, la perspective de la guerre en Irak rendrait l’administration Bush plus impatiente de se débarrasser du « problème Chavez ».
Ce qui est sûr, c’est que le pétrole rend le bras de fer actuel plein d’enjeux pour l’impérialisme. Mais les intérêts de la population que les deux camps tentent d’enrôler ne se trouvent visiblement ni dans le camp des représentants, même prétendus syndicalistes, du patronat vénézuélien, ni dans celui du dictateur populiste.
Benoît MARCHAND
Tribune de la Fraction

Publié :
18 Déc 2002, 20:36
par Screw
Je trouve cette tribune désolante!

Publié :
18 Déc 2002, 20:43
par Barnabé
Tu préfères le communiqué de la ligue sur "le Président Chavez, démocratiquement élu"??
Sans deconner, je pense que sur le fond les révolutionnaires ont bien sûr à dénoncer le "mouvement" anti-Chavez organisé par les patrons aux ordres de l'impérialisme, mais ils ne doivent pas se garder pour autant de critiquer l'impasse que représente Chavez. Il me semble que c'est l'axe de la tribune.

Publié :
18 Déc 2002, 21:48
par Screw
Je partage l'opinion de Wolf, cette tribune est abstentionniste.
Je vous recommande vivement de consulter le site suivant et plus particulièrement la rubrique "Noticias"
http://www.aporrea.org/Il se passe des choses dans les rues et les usines vénézuelliennes.