Moi, cet article m'a (comme le peu d'article de rouge sur le sujet dernièrement) fait hurler. Certes, c'est bien le moins, il dénonce la politique du gouvernement Lula. Mais il reste ambigu. Outre qu'il est très peu critique envers la politique de Rossetto lui-même, sa manière de poser les questions:
a écrit : Comment défendre les positions de la Démocratie socialiste (DS, courant de la IVe Internationale à l'intérieur du PT) et participer à un gouvernement qui s'y oppose, point par point ?
n'est pas juste. Depuis le départ le gouvernement lula est un gouvernement bourgeois, il ne pouvait rien faire d'autre que de défendre les intérets de la bourgeoisie. Sabado joue les faux naïf, découvrant qu'"aujourd'hui" le gouvernement s'oppose aux intérêts des travailleurs. Le problème serait juste circonstanciel, la politique de ce gouvernement, et pas un problème de principe, participer à la gestion des intérets des classes possédantes.
Et la réponse est encore pire:
a écrit : Cette question est maintenant en débat dans la gauche révolutionnaire brésilienne et au sein même de DS. D'autant que pour rassembler une gauche anticapitaliste large au sein du PT, il faut préparer la rupture avec la politique libérale du gouvernement Lula. Du coup, la question de l'avenir du PT est posée. Comme l'indique DS, la gauche du PT n'entend pas abandonner l'héritage et la légitimité du parti à la direction du "new PT" de Lula et de Dirceu. Elle entend organiser une gauche militante reprenant le meilleur des traditions du PT.
D'autres, comme Heloisa Helena, sénatrice de l'Etat d'Alagoas, militante de la tendance Démocratie socialiste et récemment exclue du PT, se sont d'ores et déjà engagés dans la construction d'un nouveau parti.
L'impression que ça donne, c'est que d'un coup, DS s'est posé le problème, et que deux "options" sont en débat, rester dans le PT ou en sortir. Rien sur le fait que Heloisa s'est fait exclure pour s'être opposée à la réforme des retraites, et que se faisant elle s'est aussi opposer aux consignes de DS qui étaient de voter le texte pour préserver l'unité du PT. Quant à l'"option DS", "organiser une gauche militante reprenant le meilleur des traditions du PT" sans "bandonner l'héritage et la légitimité du parti à la direction du "new PT" de Lula et de Dirceu", c'est ne pas comprendre la nature du PT, c'est ne pas tirer les enseignements de ce qu'il a toujours été, et c'est donner des illusions sur ce que serait le "vrai" PT. Et de ce point de vue, l'"option" des radicaux (dont HH) du nouveau parti, n'est pas claire. Cela ressemble fort à un PTbis, un PT qui serait vraiment ce que le PT aurait du être. Ce sont au fond les mêmes illusions sur ce que peut être un "parti des travailleurs", un parti qui n'aurait (soi disant) pas trancher la question réforme ou révolution. C'est cette discussion, sur les leçons politiques de l'expérience du PT, sur le type d'organisation qui est nécessaire aux travailleurs pour combattre l'impérialisme et la bourgeoisie, que Sabado refuse de poser.
Ce qu'il faut au brésil comme ailleurs c'est un parti révolutionnaire, un "parti des travailleurs" peut dans certaines circonstances être une étape (extrêmement transitoire) dans ce sens, là où il n'existe aucune organisation des travailleurs (et c'était le cas en 80 au brésil) pour peut que les révolutionnaires y défendent clairement leur programme et n'hésitent pas à en sortir quand les contradictions entre un tel parti et les intérêts des travailleurs s'expriment (et pour le PT brésilien cela ne date pas de 2003). Mais dans tous les cas un PT ne peut pas être un instrument au service de la classe ouvrière.
C'est dans cette discussion que Sabado ne veut pas s'engager. Il est vrai qu'il y a encore peu, le PT (comme le PRC) était le modèle du grand parti "anticapitaliste", 100% vraiment à la gauche de la gauche autrement que la ligue appelle de ses voeux...