a écrit :C'est quoi un bourgeois? un mec qui possede un ordi et un abonnement internet ?
La bourgeoisie est une classe sociale se distingant particulièrement par la possession de capitaux en tout genre, au sein du capitalisme : financier, symbolique, culturel... Elle tire son origine historique de l'abolition du féodalisme, qu'elle a accompagné par la révolution et par le développement des moyens de production dont elle est propriétaire.
Voilà pour faire schématique.
a écrit :Qu'est-ce qui vous gêne dans la religion catholique exactement ?dans les autres religions?
Je t'inviterais volontiers à lire Hegel, Spinoza (traité théologico-politique), Feuerbach et Marx, mais ca risque d'être un peu long.
La critique de la religion est essentielle chez le jeune hégelien de gauche qu'était Marx dans les années 40. Je te cite le paragraphe de Marx le plus connu à ce sujet, dont un bout est dans ma signature :
"La misère religieuse est à la fois l’expression de la misère réelle, et, d’autre part, la protestation contre cette misère. La religion est le soupir de la créature accablée, le cœur d’un homme sans cœur, comme elle est l’esprit des temps privés d’esprit. Elle est l’opium du peuple.
La suppression de la religion comme bonheur illusoire du peuple est une exigence de son bonheur réel. L’exigence de renoncer à une condition qui a besoin d’illusions.
La critique de la religion est ainsi virtuellement la critique de la vallée de larmes, dont la religion est l’auréole.
La critique a arraché les fleurs imaginaires qui ornent nos chaînes, non pour que l’homme porte la chaîne prosaïquement, sans consolation, mais afin qu’il rejette la chaîne et cueille la fleur vivante. La critique de la religion désillusionne l’homme, afin qu’il pense, agisse, façonne sa propre réalité comme un homme désillusionné, ayant accédé à la raison, afin qu’il gravite autour de soi-même, son véritable soleil. La religion n’est que le soleil illusoire qui se meut autour de l’homme, tant que celui-ci ne gravite pas autour de lui-même."Marx a lu Feuerbach avec enthousiasme. Il rejoint une de ses thèses, celle que l'homme a idéalisé sa morale (= tout ce qui lui parait positif en l'homme) à travers l'image de Dieu, se débarassant des limites de la condition humaine (dieu peut tout, il est omniscient, parfait, juste, etc). C'est une illusion totale. En projetant ainsi un fantasme de la nature humaine et en l'accompagnant d'un certain folklore, l'homme se détache de la réalité et perd pied avec une réalité trop dure pour qu'il l'accepte en temps normal. La vie n'est qu'un passage pour un monde meilleur ? Quel aubaine pour accepter un "destin" injuste... Ainsi, la religion joue le rôle d'un "opium".
La vérité pour Marx ne peut être que la philosophie matérialiste, réfutant l'existence de toute chose en dehors de la matière, et affirmant l'importance suprème de l'expérience matérielle plutôt qu'un imaginaire moteur historique à travers l'intervention divine.
Tout ça mérite bien plus que quelques lignes gribouillées sur un forum, tu t'en doutes.