Pourtant, les Etats allemands ou français (par exemple) ne semblent pas favorable à cette guerre. Pas pour des raisons humanitaires ou de droit, bien entendu, mais parce qu'ils se rendent compte que le grand bénéficiaire d'un conflit armé serait l'Etat américain.
Pour la discussion, je cite une partie de l'article du Monde sur la visite de Villepin aus Etats Unis.
( Le Monde @ 22/01/03 a écrit :
• LE MONDE | 21.01.03 | 13h05
Irak : la France menace d'utiliser son veto contre une guerre américaine
Le Conseil de sécurité s'est profondément divisé, lundi 20 janvier, à une semaine du rapport que doivent présenter les inspecteurs du désarmement de l'Irak. Alors que les Etats-Unis estiment que "le temps est compté" et déploient des troupes supplémentaires dans la région, la France a sèchement signifié qu'elle s'opposerait à ce stade à toute opération militaire. "Aujourd'hui, rien ne justifie d'envisager l'action militaire. (...) Le travail des inspecteurs est satisfaisant", a déclaré le ministre des affaires étrangères, Dominique de Villepin, soutenu par l'Allemagne, la Chine et la Russie. La France brandit la menace d'utiliser son droit de veto au Conseil pour bloquer une résolution américaine qui ouvrirait la voie à la guerre. Washington a paru surpris par cette opposition, Colin Powell annonçant de nouvelles "conversations".
New York (Nations unies) de notre correspondante
La guerre contre la guerre a commencé au Conseil de sécurité des Nations unies. Avant même d'entendre le rapport que doivent faire le 27 janvier les inspecteurs de l'ONU, la France a fait connaître son opposition, lundi, à la faveur d'une réunion ministérielle consacrée à la lutte antiterroriste. "Rien ne justifie aujourd'hui d'envisager une action militaire", a déclaré Dominique de Villepin, en rejetant l'"aventure" et le "raccourci militaire" que proposent les Etats-Unis. D'autres pays, l'Allemagne et la Chine, ont aussi confirmé clairement leur position. Si le débat de l'après-27 janvier paraissait imprécis, la journée de lundi l'a fait sortir du flou.
L'idée d'une réunion au sommet sur le terrorisme avait été lancée par la France, début janvier, pour rappeler que l'Irak n'est pas le seul problème de la planète. Lundi, Dominique de Villepin a profité de la conférence de presse réservée au président en exercice du Conseil pour faire entendre l'opposition de Paris à l'interruption des inspections en Irak, dans ce que le Washington Post a joliment qualifié de "version diplomatique de l'embuscade".
Devant un auditoire peu habitué à entendre agiter à pareille allure des concepts tels que le droit, la justice, la morale et la solidarité, toutes notions dont la France s'estime "comptable sur le plan international", M. de Villepin a répété ce qu'il avait dit la veille en privé au secrétaire d'Etat, Colin Powell : "Prêtons attention aux peuples du monde." Il semblerait que les Français aient été agacés que certaines rumeurs, à Washington, aient porté au compte des nécessités de la politique intérieure française les réticences de Paris à tirer les mêmes leçons que l'administration Bush du manque de coopération "active" des Irakiens.
Le ministre a donc longuement expliqué (interviews au New York Times, à la BBC, à la télévision publique, etc.) pourquoi la France dit non aujourd'hui à toute guerre en Irak et pourquoi elle estime que toute intervention poserait une question de "légitimité". Les inspections se déroulent de manière satisfaisante, a-t-il estimé. Le choix qui se présente est soit de permettre aux inspecteurs de poursuivre leur mission, soit d'"avancer, parce que nous serions impatients, dans la voie de l'intervention militaire". "Nous disons : "Soyons prudents". Le monde est malade. Le monde est en grand désordre."
"LE RISQUE DE LA PAIX"
La France utiliserait-elle son droit de veto ? a immédiatement demandé un journaliste, prenant la mesure du clash qui s'annonce à l'ONU. Le ministre a fait comprendre que rien n'était exclu. "Croyez bien qu'en matière de respect des principes, nous irons jusqu'au bout", a-t-il dit. M. de Villepin a enfin fait quelques mises au point à l'adresse de "nos amis américains". "C'est une chose que de décider d'une intervention. C'est autre chose que de régler les problèmes", a-t-il indiqué. "Il faut prendre le risque de la paix."
Si les vrais raisons de Villepin ne sont pas données, ses prises de position de facilitent pas la tache à Bush alors que, de plus, un mouvement contre cette guerre semble se dessiner.
Alors, il s'agit bien entendu d'une partie de poker menteur car si Bush passe par dessus tout cela, l'Etat français trouvera 36 raisons pour justifier un retournement diplomatique.