a écrit :
Les nationalistes, d'où ils viennent ce sont des réacs aujourd'hui. Et les boliviens pas moins.
Ne pas confondre les revindications anti-impérialistes avec les nationalistes. D'ailleurs, est-il possible de s'affranchir de la mainmise impérialiste en Bolivie ou ailleurs sans une révolution socialiste au moins en toute l'Amérique du Sud ou ses plus grands pays?
Le nationalisme en Amérique Latine est obligatoirement anti-impérialiste ou il n'existe pas (il dégénère).
En Bolivie, l'anti-impérialisme aboutit obligatoirement à l'affrontement avec la très, très faible bourgeoisie locale qui est son agent - cf role de Sanchez de Lozada, Mesa. Quant aux courants nationalistes bourgeois (péronisme argentin, APRA péruvienne), ils se sont décomposés... justement parce qu'ils étaient bourgeois (De Peron, on aboutit à Menem).
Bref, seul le prolétariat peut prendre en charge les aspirations nationales de ces peuples parce que lui seul peut aller au bout de l'affrontement avec l'impérialisme (c'est un des aspects de la révolution permanente), inévitable si on veut satisfaire ces aspirations.
Mais il revient bien sûr aux partis ouvriers d'orienter cette aspiration dans le bon sens : pas les ouvriers boliviens contre les chiliens, mais contre l'impérialisme yankee, sur la ligne de la collaboration économique et politique des peuples de la région, etc... Bref il y a l'objectif et le subjectif.
Autrement dit : dire que le nationalisme des peuples opprimés est objectivement sain ne signifie pas que la question est réglée. C'est juste qu'au lieu de combattre abstraitement (ce qu'il faut faire ici), là bas il faut répondre à ces aspirations - ce qui n'est pas simple. Au Moyen-Orient, pour l'instant c'est la vérole islamiste qui surfe sur ces aspirations !
Mais quand même : il faut partir de ce qu'en Bolivie, c'est la bourgeoisie locale qui vend littéralement le pays (le gaz) pour un plat de lentille de Washington alors que la solution est dans la coopération économique latino-américaine. Ce sont les bourgeois locaux, le MNR, qui regardent de haut les aspirations nationales boliviennes (à ne pas confondre avec les délires "incas" de Morales, Quispe & co).
Tu noteras la masse de drapeaux boliviens dans les manifestations d'octobre... Parce que pour les boliviens les questions nationales et sociales sont liées.
Où vois-tu un démagogue chauvin du type de ceux qui ont pu exister dans nos pays ?