a écrit :a écrit :Citez-moi donc, en dehors du naissant conflit israélo-palestinien, un seul Juif tué pendant la SGM pour la simple raison de son appartenance ethnique, à l'instigation d'un autre pouvoir que le gouvernement allemand.a écrit :
Et bien, je pourrais citer :
- Les victimes des exactions antisémites des outchachis en Croatie ou du régime d'Antonescu en Roumanie. Bien sûr, ces deux régimes étaient alliés de l'Allemagne nazie, mais il s'agissait malgré tout d'Etat indépendants, qui ont, en grande partie, massacré juifs et tsiganes sans que ce soit "à l'instigation du gouvernement allemand". Les camps de Transnistrie par exemple (pour la Roumanie) n'ont pas eu besoin de SS pour participer aux génocides.
Et même pour la France, on peut rappeler que le régime de Vichy a élaboré sa législation antisémite dès octobre 1940 sans qu'il n'y ait aucune pression allemande.
- En Serbie, les Tchetnik ont, même quand ils s'opposaient à l'Allemagne, commis de nombreuses exactions à l'encontre des Juifs et des Tsiganes.
- Et surtout, à la fin de la guerre, il y a eut de nombreux pogroms en Pologne à l'encontre des Juifs rescapés des camps de la mort. Le plus célèbre est celui de Kielce, le 4 juillet 1946, où 42 Juifs furent tués. Certes, la deuxième guerre mondiale est alors finie, mais ces pogroms ont commencé avant le 8 mai 1945. Ainsi, selon les chiffres disponibles, 150 Juifs furent assassinés au cours du premier trimestre 1945 (Chiffres du Comité Central Juif en Pologne), 353 sur l'ensemble de l'année, 800 jusqu'en avril 1946.
Là le schmilblic avance, bravo !
Rapidement et sans épuiser la question :
-il me semble que l'Allemagne hitlérienne a donné l'exemple de toutes des tueries, et fomenté en sous-main certaines d'entre elles (il y a beaucoup à dire de ce point de vue sur le statut vichyssois des Juifs, non officiellement demandé par l'Allemagne mais fortement inspiré par elle; cf. http://www.delpla.org/article.php3?id_article=7);
-certaines de ces tueries sont racialement impures, par exemple en Roumanie et en Pologne : souci d'affirmer la nation au moins autant que d'extirper une "race". Le cas le plus flagrant est le roumain, où les massacres se déchaînent dans des régions contestées et non au centre du pays.
Tout d'abord, j'ai du mal à savoir ce qu'est une "tuerie racialement pure", l'humanité ne connaissant pas les races et toute l'histoire humaine étant faite de mélanges et de métissages entre les peuples.
Si j'avais pris l'exemple de la Roumanie sous la dictature d'Antonescu, c'était justement pour montrer un exemple où les tueries à l'encontre de juifs était le fait d'un Etat indépendant, et non de l'Allemagne nazie elle-même.
La question de départ était d'ailleurs clair : François Delpa demandait si on pouvait citer un seul exemple où, pendant la deuxième guerre mondiale, des juifs ont été massacrés parce que juifs, hors de ceux perpétrés par l'Allemagne nazie.
Certes, la Roumanie était alliée de l'Allemagne, mais ce qui est flagrant c'est que le régime d'Antonescu a mené lui-même, en toute autonomie, sa politique raciste à l'encontre des minorités juives et tsiganes, entre 1940 et 1942.
Dès 1940, l'Etat légionnaire lance une campagne de pogroms, en particulier à Bucarest (120 morts) et à Iasi (plusieurs milliers de victimes). Au cours de l’été 1941, la décision fut prise « d’évacuer » les Juifs de Bessarabie et de Bucovine vers la Transnistrie, ancienne province soviétique récemment conquise et placée sous administration roumaine. Le 9 octobre 1941 commence la déportation systématique des Juifs de Roumanie en Transnistrie. Entre 1941 et 1942, 180 000 Juifs sont déportés en Transnistrie, 87 000 d’entre eux sont morts.
Comme le note un article publié sur le site "Le courrier des Balkans" : le gouvernement roumain a orchestré entre 1940 et 1942 son propre système de déportation des Juifs en Transnistrie, sans avoir le moins du monde été sollicité par les autorités nazies.