Le bolchevisme mène à une contre-révolution

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par Abondius » 16 Juin 2006, 18:21

«Il faut reprendre l’étude du mouvement ouvrier classique d’une manière désabusée, et d’abord désabusée quant à ses diverses sortes d’héritiers politiques ou pseudo-théoriques, car ils ne possèdent que l’héritage de son échec. Les succès apparents de ce mouvement sont ses échecs fondamentaux (le réformisme ou l’installation au pouvoir d’une bureaucratie) et ses échecs (la Commune ou la révolte des Asturies) sont jusqu’ici ses succès ouverts, pour nous et pour l’avenir.»

-L’Internationale situationniste (Internationale situationniste 7, p.12)



«Prenez le révolutionnaire le plus radical, placez-le sur le trône de toutes les Russies ou conférez-lui un pouvoir dictatorial […] et avant un an, il sera devenu pire que le tsar lui-même.»
-Bakounine, plus de quarante ans avant la révolution russe (cité dans Jeunes libertaires, L’anarchie, utopie ou réalité p.10, Toulouse, édité par Jeunes libertaires)


Introduction

À plusieurs égards, l’importance de la recherche historique se fait ressentir. Par exemple, un militant doit savoir que la forme d’organisation et les influences idéologiques des mouvements sociaux actuels sont directement tributaires des luttes de classe précédentes. Ainsi, la révolution russe, par la propagande et par la stratégie géopolitique de l’URSS, a eu un impact très important sur presque toutes les révoltes depuis 1917. Or, l’étude de la révolution d’octobre 1917 a grandement souffert de l’analyse des historiens officiels, de sorte que ceux-ci, qu’ils soient sociaux-démocrates, léninistes, néolibéraux ou conservateurs, ont passé sous silence plusieurs aspects des événements dont l’existence d’un important mouvement antiautoritaire. En raison des faits et des opinions souvent ignorés, nous affirmons que le bolchevisme de Lénine a mené à une contre-révolution bureaucratique. Nous analyserons cette question selon deux perspectives. En premier lieu, nous porterons attention à certains conflits philosophiques entre les bolcheviks et les communistes de gauche ou les anarchistes tels que les débats sur la dictature du prolétariat et sur le capitalisme d’État. En second lieu, nous étudierons les gestes concrets du gouvernement de Lénine comme la suppression des libertés, les trahisons contre la makhnovchtchina et la lutte armée contre la révolte de Cronstadt.



Conflits philosophiques entre les bolcheviks et les communistes de gauche ou les anarchistes

Selon nous, «le seul but d’une organisation révolutionnaire est l’abolition des classes existantes par une voie qui n’entraîne pas une nouvelle division de la société»[1]. Or, au point de vue théorique, le bolchevisme a défendu des positions qui avaient pour conséquence la formation d’une nouvelle élite sociale, la bureaucratie, en plus de lutter contre les points de vue de groupes réellement révolutionnaires.

La propagande soviétique a beaucoup déformé la réalité de la révolution d’octobre. En effet, encore aujourd’hui, plusieurs seraient surpris d’apprendre qu’au cours de celle-ci, «il n’y eut pas que le bolchevisme comme conception de la révolution sociale à accomplir»[2]. L’anarchisme et le communisme de gauche[3] étaient ainsi présents chez les insurgés. Ces deux théories amenaient un point de vue moins autoritaire que celui de la direction du parti bolchevik. Évidemment, ce n’est pas parce que celle-ci ne connaissait pas les théories anti-hiérarchiques qu’elle était autoritaire, mais, au contraire, c’est elle qui a empêché les anarchistes et les communistes de gauche de s’organiser pour faire connaître leurs opinions.

L’anarchisme et le conseillisme se distinguent de plusieurs façons du bolchevisme, mais toujours en étant plus radical par rapport à ce dernier. Prenons plusieurs exemples.

Tout d’abord, la question de la dictature du prolétariat est un important débat chez les révolutionnaires. Les léninistes comprennent par ce concept la dictature du parti, alors que les conseillistes y voient l’obligation de restreindre le pouvoir aux travailleurs. Il faut remarquer que Engels a écrit : «Regardez la Commune de Paris. C’était la dictature du prolétariat.»[4] Or, la Commune de Paris ne ressemblait en rien à l’URSS : elle était beaucoup plus proche de l’autogestion ouvrière et du fédéralisme du bas vers le haut. De plus, le conseil révolutionnaire qui prenait plusieurs décisions était multipartiste et élu par tous les travailleurs. On est loin de la dictature de la direction d’un parti. Ainsi, plusieurs auteurs parlent de «dictature sur le prolétariat»[5] pour parler du règne bolcheviste. Pour cette raison, on a souvent accusé le bolchevisme de ne pas suivre l’un des principes de base de la Première Internationale : «l’émancipation des travailleurs doit être l’œuvre des[/B]

Selon nous, «le seul but d’une organisation révolutionnaire est l’abolition des classes existantes par une voie qui n’entraîne pas une nouvelle division de la société»[1]. Or, au point de vue théorique, le bolchevisme a défendu des positions qui avaient pour conséquence la formation d’une nouvelle élite sociale, la bureaucratie, en plus de lutter contre les points de vue de groupes réellement révolutionnaires.

La propagande soviétique a beaucoup déformé la réalité de la révolution d’octobre. En effet, encore aujourd’hui, plusieurs seraient surpris d’apprendre qu’au cours de celle-ci, «il n’y eut pas que le bolchevisme comme conception de la révolution sociale à accomplir»[2]. L’anarchisme et le communisme de gauche[3] étaient ainsi présents chez les insurgés. Ces deux théories amenaient un point de vue moins autoritaire que celui de la direction du parti bolchevik. Évidemment, ce n’est pas parce que celle-ci ne connaissait pas les théories anti-hiérarchiques qu’elle était autoritaire, mais, au contraire, c’est elle qui a empêché les anarchistes et les communistes de gauche de s’organiser pour faire connaître leurs opinions.

L’anarchisme et le conseillisme se distinguent de plusieurs façons du bolchevisme, mais toujours en étant plus radical par rapport à ce dernier. Prenons plusieurs exemples.

Tout d’abord, la question de la dictature du prolétariat est un important débat chez les révolutionnaires. Les léninistes comprennent par ce concept la dictature du parti, alors que les conseillistes y voient l’obligation de restreindre le pouvoir aux travailleurs. Il faut remarquer que Engels a écrit : «Regardez la Commune de Paris. C’était la dictature du prolétariat.»[4] Or, la Commune de Paris ne ressemblait en rien à l’URSS : elle était beaucoup plus proche de l’autogestion ouvrière et du fédéralisme du bas vers le haut. De plus, le conseil révolutionnaire qui prenait plusieurs décisions était multipartiste et élu par tous les travailleurs. On est loin de la dictature de la direction d’un parti. Ainsi, plusieurs auteurs parlent de «dictature sur le prolétariat»[5] pour parler du règne bolcheviste. Pour cette raison, on a souvent accusé le bolchevisme de ne pas suivre l’un des principes de base de la Première Internationale : «l’émancipation des travailleurs doit être l’œuvre des travailleurs eux-mêmes.»[6] Guy Debord pousse la réflexion : «La saisie du monopole étatique de la représentation et de la défense du pouvoir des ouvriers, qui justifia le parti bolchevik, le fit devenir ce qu'il était : le parti des propriétaires du prolétariat»[7]. En ce qui a trait aux anarchistes, ils croient que l’objectif n’est pas de conquérir le pouvoir politique, mais de le détruire.

Deuxièmement, certains marxistes reprochent à Lénine sa vision de l’État prolétarien, où celui-ci «dirige […] toute l’entreprise», mais évidemment, «dans l’intérêt de la démocratie révolutionnaire».[8] Pourtant, tout démontre que l’État, contrairement à ce qu’en disait Lénine, n’a pas «appliqué révolutionnairement le démocratisme le plus complet»[9]. La conception étatique telle que vue par le bolchevisme est mise en cause par plusieurs penseurs de l’extrême gauche. En effet, on leur reproche d’avoir fait de l’association fédérative de Marx une dictature de quelques chefs qui avaient comme objectif l’établissement d’un capitalisme d’État.[10] Il était prévisible que de concentrer dans les mains d’un petit nombre de personnes le pouvoir politique de la Russie mènerait à de la corruption et de larges abus de pouvoir. C’est pour cela que les anarchistes se sont positionnés pour la libre association des individus et pour la fédération de ces associations, tout en refusant le concept de pouvoir et d’État. Ils perçoivent celui-ci comme un organe doté d’un pouvoir dont peuvent profiter les dirigeants. Ainsi Bakounine affirmait que :

«Tout État, même le plus républicain et le plus démocratique, même pseudo populaire comme l'État imaginé par M. Marx, n'est pas autre chose que le gouvernement des masses de haut en bas par une minorité savante et par cela même privilégiée, soi-disant comprenant mieux les véritables intérêts du peuple que le peuple lui-même.»[11]

Les communistes étatiques répondent à cet argument que l’État est un mal nécessaire à toute organisation sociale et que la fédération de communes imaginée par les anarchistes n’est rien d’autre qu’un État. Voline exprime très bien la position des anarchistes par rapport à cet argument :

«J'emploie partout le terme État dans son sens actuel, courant et concret : sens qu'il a acquis au bout d'une longue évolution historique, sens qui est parfaitement et uniformément accepté par tout le monde ; sens, enfin, qui justement constitue l'objet de toute la controverse. État signifie un organisme politique figé, «mécaniquement» centralisé ou dirigé par un gouvernement politique s'appuyant sur un ensemble de lois et d'institutions coercitives. Certains auteurs et contradicteurs bourgeois, socialistes et communistes, prenant le terme État dans un autre sens, vaste et général, déclarent que tout ensemble social organisé, de grande envergure, représente un État. Et ils en déduisent que toute Société nouvelle, quelle qu'elle soit, sera forcément un Etat. D'après eux, nous discutons vainement sur un mot. D'après nous, ils jouent ainsi sur les mots. A une notion concrète, généralement admise et historiquement donnée, ils en substituent une autre, et ils combattent, au nom de celle-ci, l'idée anti-étatiste (libertaire, anarchiste). De plus, ils confondent ainsi - inconsciemment ou volontairement - deux notions essentiellement différentes : Etat et Société.»[12]


Troisièmement, Lénine croyait nécessaire, pour combler le retard industriel, d’appliquer en Russie le capitalisme d’État semblable à celui d’Allemagne. Il y trouvait bons nombres d’avantages :

Quand la classe ouvrière aura appris à défendre l'ordre d'Etat contre l'esprit anarchique de la petite propriété, quand elle aura appris à organiser la grande production à l'échelle de l'Etat, sur les bases du capitalisme d'Etat, elle aura alors, passez‑moi l'expression, tous les atouts en mains et la consolidation du socialisme sera assurée.[13]

Cependant, plusieurs révolutionnaires anticapitalistes s’opposèrent à cette argumentation. Les anarchistes, par exemple, affirmèrent que le but de la révolution n’était pas de changer de patrons et que Bakounine avait prévu que l’installation d’une dictature du prolétariat mènerait au capitalisme d’État :

«Il y aura un gouvernement excessivement compliqué, qui ne se contentera pas de gouverner et d'administrer les masses politiquement, (...) mais qui encore les administrera économiquement, en concentrant en ses mains la production et la juste répartition des richesses, la culture de la terre, l'établissement et le développement des fabriques, l'organisation et la direction du commerce, enfin l'application du capital à la production par le seul banquier, l'État.»[14]


Quatrièmement, on reproche souvent au bolchevisme le manque de fougue révolutionnaire, à plusieurs égards. Ainsi, la conséquence première de l’application du slogan «Tout le pouvoir aux soviets» a été d’institutionnaliser ces derniers, puis d’utiliser le principe de centralisme démocratique, c’est-à-dire la démocratie du haut vers le bas, pour leur enlever peu à peu des pouvoirs pour finalement ne les laisser prendre que des décisions sans importance.[15] Aussi, lorsque pour la première fois, il y a eu un désaccord entre les gouvernants et les gouvernés, c’est le pouvoir personnel de Lénine qui a fait la différence. En effet, alors que la population semblait prête à adopter une tactique de guerre de partisans[16], Lénine a signé le traité de Brest-Litovsk, une paix contre-révolutionnaire avec l’envahisseur allemand, dans laquelle il abandonnait aux mains des capitalistes, sans presque aucune négociation, toute l’Ukraine. Alors qu’au début, les décisions du comité central prenaient position contre une telle paix, mais Lénine menaçait de se dissocier de tout ce qui suivrait si la paix n’était pas signée, ce qui lui permis de gagner son vote.[17] L’important bolcheviste Boukharine, opposé au début à cette paix, a même déclaré ceci lors d’un entretien avec Voline : «Vous imaginez-vous ce que cela signifie : lutter contre Lénine? Ce serait terrible. Cela entraînerait automatiquement mon exclusion du parti.»[18] Par ailleurs, il est important de remarquer le culte irrationnel dont Lénine a fait l’objet à cause de la propagande bolchevik. Bien entendu, de nombreux autres exemples démontrent le manque de radicalité de Lénine. Ce dernier a conservé les prisons et a légalisé très tôt les exécutions. Lénine a aussi totalement évité le sujet de l’abolition du salariat[19], pourtant adoptée comme mesure immédiate dans la Commune de Paris[20]. Il n’a pas favorisé la révolution mondiale, car il n’a à peu près pas aider les insurrections qui se préparaient en Europe à la fin de la Première Guerre mondiale. En fait, il a fait très peu pour abolir complètement toutes formes de classes sociales ou d’aliénations. Ainsi, ses positions faisaient en sorte que la vie quotidienne des Russes était peu différente de celle des autres exploités de la Terre. Lénine ne l’a d’ailleurs peu nié : «Et nous n'inventons pas une forme d'organisation du travail, nous l'empruntons toute faite au capitalisme : banques, cartels, usines modèles, stations expérimentales, académies, etc. ; il nous suffira d'emprunter les meilleurs types d'organisation à l'expérience des pays avancés. »[21] Ainsi, ce qui est reproché au léninisme c’est de ne pas aller assez loin dans la révolution. Anton Pannekoek, important théoricien conseilliste l’exprime très bien:

«Selon une opinion très répandue, le parti bolchevique était marxiste, et c'est seulement pour des raisons pratiques que Lénine, ce grand savant et leader marxiste, donna à la révolution russe une orientation qui ne correspondait guère à ce que les ouvriers d'Occident appelaient le communisme - prouvant de la sorte son réalisme, sa lucidité de marxiste. Face à la politique de la Russie et du Parti communiste, un courant critique s'efforce bien d'opposer le despotisme propre à l'Etat russe actuel - dit stalinisme - aux « vrais » principes marxistes de Lénine et du vieux bolchevisme. Mais c'est à tort. Non seulement parce que Lénine fut le premier à appliquer cette politique, mais aussi parce que son prétendu marxisme était tout bonnement une légende. Lénine a toujours ignoré en effet ce qu'est le marxisme réel. Rien de plus compréhensible. Il ne connaissait du capitalisme que sa forme coloniale : il ne concevait la révolution sociale que comme la liquidation de la grande propriété foncière et du despotisme tsariste. On ne peut reprocher au bolchevisme russe d'avoir abandonné le marxisme, pour la simple raison que Lénine n'a jamais été marxiste. Chaque page de l'ouvrage philosophique de Lénine est là pour le prouver. […] Mais le marxisme met également en lumière les raisons pour lesquelles cette légende devait forcément apparaître : une révolution bourgeoise exige le soutien de la classe ouvrière et de la paysannerie. II lui faut donc créer des illusions, se présenter comme une révolution de type différent plus large plus universel. En l'occurrence, c'était l'illusion consistant à voir dans la révolution russe la première étape de la révolution mondiale, appelée à libérer du capitalisme le prolétariat dans son ensemble; son expression théorique fut la légende du marxisme.» [22]



Le penchant hiérarchique du bolchevisme a eu pour conséquence de créer une nouvelle classe privilégiée en Russie, entre autres composée de fonctionnaires obéissants pouvant grimper les échelons s’ils dénoncent leurs camarades.[23] Selon les approximations de Voline, cette élite est formée de :

«1 500 000 ouvriers privilégiés sur 18 800 000

2 000 000 de fonctionnaires privilégiés sur 10 000 000

4 000 000 de paysans aisés sur 142 000 000

2 500 000 privilégiés divers : membres du parti […], spécialistes, militaires, politiciens, etc.

10 000 000 de privilégiés toutes catégories sur 170 000 000»[24]



Ainsi, «Il existe une bourgeoisie d'Etat en U.R.S.S. : bourgeoisie qui vit grassement, disposant de villas somptueuses, de voitures, de domestiques, etc.»[25] Son pouvoir est justifié idéologiquement par la révolution marxiste qui devait abolir les classes. Donc,

«Plus [la classe idéologique] est forte, plus elle affirme qu'elle n'existe pas, et sa force lui sert d'abord à affirmer son inexistence. Elle est modeste sur ce seul point, car son inexistence officielle doit aussi coïncider avec le nec plus ultra du développement historique, que simultanément on devrait à son infaillible commandement. Etalée partout, la bureaucratie doit être la classe invisible pour la conscience, de sorte que c'est toute la vie sociale qui devient démente. L'organisation sociale du mensonge absolu découle de cette contradiction fondamentale.»[26]


Ces hiérarchies, prévisibles à cause des positions philosophiques défendues par le léninisme, prouvent hors de tout doute le caractère contre-révolutionnaire de cette doctrine. Selon Otto Rühle, ce que Lénine «entreprit dégénéra en soi-disant communisme de guerre qui n’avait de communisme que le nom.»[27]



Réalités due au bolchevisme

Les décisions prises par le gouvernement de Lénine dans le cadre de la lutte déloyale qu’il a menée contre les insurgés opposés à toutes formes de classes sociales nous démontrent le caractère contre-révolutionnaire du régime. Les nombreux actes de cruauté de la part de la Tcheka (la police politique) et de l’Armée rouge nous exposent les dangers du pouvoir. Impitoyable, le parti bolchevik a supprimé les libertés d’association, d’expression et de réunion, a emprisonné, a forcé à l’exil, a assassiné, a trahi la révolution anarchiste en Ukraine et a réprimé de façon violente certaines révoltes comme celle de Cronstadt.

Les bolcheviks ont utilisé plusieurs tactiques pour empêcher le développement de d’autres idées de la révolution que la leur. Ils ont commencé par espionner différents individus, en particulier certains anarchistes. Ensuite, au printemps 1918, «sous un prétexte faux et absurde, toutes les organisations anarchistes de Moscou furent attaquées et saccagées par des forces policières et militaires.»[28] Trotsky affirma à propos de cet événement : «[qu’]enfin le pouvoir soviétique débarrasse, avec un balai de fer, la Russie de l’anarchisme!»[29] À l’été 1918, les partis socialistes révolutionnaires étaient interdits[30]. Puis, les bolcheviks sous n’importe quel prétexte[31], ont interdit les conférences libertaires, supprimé les journaux communistes non bolchevik et attaqué par les armes les organisations révolutionnaires. De nombreuses idées, telles que l’anarchisme, ont été déclarées hors-la-loi. Les pertes innombrables de libertés et comprennent aussi le fait que «nul ne peut entrer en U.R.S.S. sans une autorisation spéciale, très difficile à obtenir».[32]

De plus, les techniques employées par les bolcheviks étaient officiellement celles de la Terreur.[33] Cette dernière est justifiée par la guerre contre les bourgeois, mais était appliquée à toute la population. Même un grand nombre de tolstoïstes (anarchistes chrétiens, très pacifistes) ont été assassinés par la Tcheka.[34] Seulement en 1920, les communistes ont assassinés 1 500 000 personnes, et cela sans compter les graves famines de 1921-1922.[35] De plus, comme dans la très grande majorité des massacres politiques, la torture, le viol, la mutilation de corps morts et le meurtre d’enfants étaient fréquents. Évidemment, les emprisonnements et les exils forcés étaient encore plus nombreux que les assassinats.[36] Même des révolutionnaires internationaux, sceptiques face au pouvoir bolchevik et venus voir la révolution russe, ont été assassinés[37]. À cause des similitudes, dans les années 1930, entre les tactiques de propagande[38] et de répression entre l’URSS et l’Allemagne nazie et l’Italie mussolinienne, certains théoriciens comme Otto Rühle ont affirmé que le régime léniniste était précurseur du fascisme.[39]

La makhnovchtchina est le mouvement anarchiste le plus important des événements qui suivirent la chute du tsar. Active en Ukraine, composée majoritairement de paysans, elle a été un allié essentiel aux bolcheviks, très peu présents à cet endroit, pour vaincre les troubles blanches réactionnaires. Avec la révolution espagnole, elle constitue l’une des tentatives les plus avancées d’anarcho-communisme, durant laquelle la collectivisation des terres et l’expropriation des grands propriétaires a été largement plus appliquée qu’en Russie bolchevik. Son armée, uniquement composée de volontaires, s’est montrée coupable de très peu de crimes, contrairement à tous les autres groupes armés de la révolution russe. Pourtant, Lénine et Trotski, alors chef de l’Armée rouge, ont trahi à deux reprises la makhnovchtchina, chaque fois, à la suite d’une victoire de la guérilla anarchiste sur les armées réactionnaires.[40] Lors de la deuxième trahison, les bolcheviks, se justifiant par des preuves (inexistantes) d’un complot makhnoviste antisoviétique et ont arrêté tous les anarchistes (dont plusieurs à un congrès anarchiste légalisé par les bolcheviks). Trois télégrammes secrets de Lénine précédant la répression prouvent que le geste avait été calculé :

«1o Faire la liste de tous les anarchistes en Ukraine, surtout dans le rayon de Makhno.

2o Procéder à une enquête minutieuse sur tous les anarchistes et préparer des documents de caractère criminel d’après lesquels on pourra établir leur culpabilité. Tenir secrets ces documents et ces ordres. Envoyer ces ordres partout.

3o Arrêter tous les anarchistes et relever les accusations contre eux.»[41]


D’ailleurs, il est intéressant de lire ce que Lénine a déjà dit à Makhno, chef de la révolution libertaire[42], au moment où ce dernier était encore peu important : «S'il y avait en Russie ne fût-ce qu'un tiers d'anarchistes tels que vous, nous, communistes, serions prêts à marcher avec eux à certaines conditions et à travailler en commun dans l'intérêt de l'organisation libre des producteurs.»[43] Ce discours est très révélateur du peu de respect que Lénine porte à la liberté d’opinion chez les masses.

Remarquons que s’il y avait effectivement en Russie soviétique des classes favorisées, cela signifiait qu’il y avait nécessairement une lutte de classes. Et effectivement, c’était le cas. L’événement le plus marquant de celle-ci est la révolte de Cronstadt en 1921, réprimée dans le sang. Elle exigeait du gouvernement un certain nombre de libertés pour les révolutionnaires d’extrême gauche, ainsi qu’un plus grand pouvoir aux soviets. Cette mutinerie s’est exprimée par des positions adoptées à l’unanimité lors de soviets où 15 000 travailleurs, soldats et marins ont participé. Durant la révolte, des comités furent mis en place pour régler, sur la base la démocratie directe et de l’abolition de la propriété privée, les questions de logement, de quartiers et, enfin, de toute la vie. L’une des revendications les plus importantes des travailleurs étaient de donner tout le pouvoir aux soviets. La critique du bolchevisme était aussi très importante, ainsi dans un journal, un insurgé a écrit : «Lénine dit : «Le communiste, c’est le pouvoir des soviets plus l’électrification», mais le peuple a constaté que le communisme bolcheviste c’était l’absolutisme des commissaires plus les fusillades.» Bien que les insurgés soient restés très peu violents, la réponse du parti bolchevik a provoqué des milliers de morts. Au cours de l’insurrection, la majorité des membres du parti bolcheviste à Cronstadt quittèrent le parti pour protester contre les agissements de Lénine et de Trotski. Par exemple, une large campagne de propagande contre cette révolte stipulait qu’il s’agissait d’une insurrection menée par des tsaristes et à laquelle les masses s’opposaient.[44] La répression à Cronstadt correspond à une nouvelle phase de répression, qui est très bien expliquée par Guy Debord :

«La concentration de la dictature entre les mains de la représentation suprême de l'idéologie fut défendue avec le plus de conséquence par Lénine, dans les nombreux affrontements de la direction bolchevik. Lénine avait chaque fois raison contre ses adversaires en ceci qu'il soutenait la solution impliquée par les choix précédents du pouvoir absolu minoritaire : la démocratie refusée tactiquement aux paysans devait l'être aux ouvriers, ce qui menait à la refuser aux dirigeants communistes des syndicats, et dans tout le parti, et finalement jusqu'au sommet du parti hiérarchique. Au X° Congrès, au moment où le soviet de Cronstadt était abattu par les armes et enterré sous la calomnie, Lénine prononçait contre les bureaucrates gauchistes organisés en «Opposition Ouvrière» cette conclusion dont Staline allait étendre la logique jusqu'à une parfaite division du monde : "Ici, ou là-bas avec un fusil, mais pas avec l'opposition... Nous en avons assez de l'opposition."»[45]



Finalement, remarquons que l’histoire de l’URSS après 1924 confirme tout à fait notre analyse. Tout d’abord, la compétition pour succéder à Lénine était si féroce qu’il devient à peu près impossible de nier que ce poste apporte d’importants pouvoirs et avantages dont le prolétariat ne peut pas profiter. Puis, l’arrivée au pouvoir de Staline modifie la dynamique de la lutte de classes et le dirigeant en profite, dans l’objectif de demeurer au pouvoir, pour augmenter la répression, y compris au sein de l’élite bureaucratique avec laquelle il est en compétition. La brutalité du régime a fait des millions de morts. La propagande stalinienne, quant à elle, en vient à modifier le passé historique. L’État avec ses médias, ses professeurs, ses intellectuels, ses scientifiques et ses artistes officiels a pris possession de tout le pouvoir idéologique. Le socialisme russe a de plus imposé le culte asservissant et spectaculaire de Staline, «le petit père des peuples». Le stakhanovisme, devenu un important système de propagande étatique basé sur la récompense et la punition, n’était rien d’autre que de la compétition et du productivisme aliénants pour les classes ouvrières.[46] Les grandes révoltes radicales en Hongrie (1956), en Tchécoslovaquie (1968) et en Pologne (1970) témoignent de l’existence d’une lutte de classes en URSS.[47] Parallèlement, l’URSS a réussi à s’insérer dans la grande majorité des mouvements révolutionnaires mondiaux en les finançant à partir du capital qu’elle s’est constituée. Elle a ainsi modifié le caractère de nombreuses luttes dans les pays du tiers-monde et en Occident, ce qui a empêché le développement d’une réelle révolution mondiale. [48] Ainsi, durant la guerre civile espagnole, elle s’est mêlée des affaires intérieures du gouvernement du Front populaire pour faire sévèrement réprimer certains groupes révolutionnaires marxistes et anarchistes. L’URSS s’est écartée de la révolution mondiale au point de signer un pacte militaire avec Hitler. Certaines autres élites bureaucratiques dites communistes ont tout de même réussi à se hisser au pouvoir dans leurs pays, puis à y accumuler du capital. Cela a eu pour conséquence de créer une compétition entre plusieurs États communistes autoritaires comme l’URSS et la Chine qui s’accusaient mutuellement d’avoir quitté le chemin de la révolution.[49] Plus tard, la perestroïka de Gorbatchev a introduit officiellement l’économie de marché dans un objectif de productivisme. Puis, lors de l’éclatement de l’URSS, plusieurs membres de la bureaucratie ont réussi à profiter du capital d’État pour demeurer dans la classe dominante. L’évolution du marxisme-léninisme à travers toutes ses expériences mondiales prouve hors de doute son prévisible caractère contre-révolutionnaire.



Conclusion


En résumé, nous croyons que le bolchevisme, en tant que philosophie et en tant que gouvernement, a empêché la victoire des révolutionnaires en Russie, puis ailleurs dans le monde. La victoire de cette idéologie a eu comme principal impact une nouvelle division de la société en classe, et donc, un nouveau type de lutte de classes. Ce faux triomphe est dû à des idées autoritaires défendues dans les programmes bolchevistes, telles que la dictature du parti, l’État et le capitalisme d’État. Il a eu un impact terrible sur la vie quotidienne des prolétaires de Russie et de plusieurs autres endroits dans le monde, où on a répété les erreurs du léninisme. Ce dernier a été caractérisé par des pertes importantes de libertés et de la répression terrifiante contre des révolutionnaires. La façon dont a évolué l’URSS, après la mort de Lénine, confirma l'étendue des dangers de l’autoritarisme.

À cause de ce qu’en ont fait les léninistes («les trotskystes ne sont rien d’autre») et les staliniens («les maoïstes ne sont rien d’autre»)[50], les idées de Marx et Engels sont actuellement détestées par la population. Le bolchevisme est donc, encore aujourd’hui, l’une des causes de l’absence d’un réel mouvement révolutionnaire de masse. Sa lutte contre-révolutionnaire aura été efficace. Cependant, après avoir compris cela, il nous reste à réfléchir sur d’autres débats qui ont cours dans l’extrême gauche quant aux causes de la victoire de la contre-révolution. Ainsi, nous devrions nous poser longuement et sérieusement la question suivante : quelle tendance a une vision plus juste des risques de l’autoritarisme et des façons de les éviter : les conseillistes, les anarchistes ou les marxiens[51]?


[1] Internationale situationniste, «Définition minimum des organisations révolutionnaires», Internationale situationniste, 11 (octobre 1967), p.54

[2] Voline, La Révolution inconnue, Genève, Verticales, 1997, p. 156.

[3] Quelques précisions. Le communisme de gauche, aussi appelé conseillisme ou ultra-gauche n’a eu au début, que quelques conflits, avec les bolcheviks. Ils se sont aggravés, et leur opposition au bolchevisme est devenue plus large. Plusieurs ont fini par s’opposer au concept même de parti. Ils privilégient comme structure sociale les conseils de travailleurs, organisés sur la base d’une fédération fonctionnant du bas vers le haut. En Allemagne, ils ont eu une importance capitale dans les révoltes prolétariennes qui ont suivi la Première Guerre mondiale. L’anarchisme, souvent associé au communisme (anarcho-communisme) et au conseillisme (anarcho-syndicalisme), est une théorie anti-hiérarchique qui s’oppose à toute forme de gouvernement et se positionne pour une société basée sur la démocratie directe. Les anarchistes ont eu beaucoup d’influence dans de nombreuses révoltes.

[4] Friedrich Engels, in Internationale situationniste, «Sur la Commune», Internationale situationniste, 12 (septembre 1969), p. 109.

[5] Otto Rühle, Fascisme brun, fascisme rouge, Paris, Spartacus, 1975, p 37.

[6] Karl Marx, Statuts de l’Association internationale des travailleurs, première phrase du texte, [En ligne] , http://www.marxists.org/francais/marx/works/1864/00/18640 000.htm (Page consultée le 20 avril 2006.)

[7] Guy Debord. La Société du spectacle, paragraphe 102, [En ligne]. http://sami.is.free.fr/Oeuvres/debord_societe_spectacle_1.ht ml (Page consultée le 20 avril 2006.)

[8] Vladimir Lénine. La Catastrophe imminente et les moyens de la conjurer, [En ligne] . http://www.marxists.org/francais/lenin/works/1917/09/vil1 9170910k.htm (Page consultée le 20 avril 2006.)

[9] Vladimir Lénine. La Catastrophe imminente et les moyens de la conjurer, [En ligne]. http://www.marxists.org/francais/lenin/works/1917/09/vil1917 0910k.htm (Page consultée le 20 avril 2006.)

[10] Claude Berger, Marx, l’Association, l’Anti-Lénine, vers l’abolition du salariat, Genève, Petite bibliothèque Payot, 1974, p. 226-231.

[11] Mikhaïl Bakounine, Étatisme et Anarchisme in Œuvres complètes, 1873, Lausanne, CIRA, 1980, vol. 4, p. 220.

[12] Voline, La Révolution inconnue, Genève, Verticales, 1997, p. 164.

[13] Vladimir Lénine. Sur l’infantilisme de gauche et les idées petites bourgeoises, à la fin de la 3e partie du texte, [En ligne] . http://www.marxists.org/francais/lenin/works/1918/05/vil1 9180505.htm (Page consultée le 20 avril 2006.)

[14] Mikhaïl Bakounine, Écrits contre Marx in Œuvres complètes, Lausanne, CIRA, 1980, p. 204

[15] Voline, La Révolution inconnue, Genève, Verticales, 1997, p. 193-196.

[16] Cette stratégie, selon Voline, consisterait à ce que les soldats quittent le front afin de provoquer des mutineries chez les soldats allemands, puis d’attirer les troupes restantes dans la froideur de la Russie intérieure, comme cela avait été fait contre Napoléon.

[17] Voline, La Révolution inconnue, Genève, Verticales, 1997, p. 216-221.

[18] Boukharine in Voline, La Révolution inconnue, Genève, Verticales, 1997, p. 220.

[19] Lénine n’avait même pas égalisé les salaires. Il avait divisé les travailleurs en 20 catégories de salariés. (Voline, La Révolution inconnue, Genève, Verticales, 1997, p. 373)

[20] Claude Berger, Marx, l’Association, l’Anti-Lénine, vers l’abolition du salariat, Genève, Petite bibliothèque Payot, 1974, p. 6-8.

[21] Vladimir Lénine. Les bolchevistes garderont-ils le pouvoir?,l’avant-dernière partie du site, [En ligne]. http://www.marxists.org/francais/lenin/works/1917/10/bol-pou /vil19171001-21.htm (Page consultée le 20 avril 2006.)

[22] Anton Pannekoek. Lénine philosophe, sixième paragraphe à partir de la fin du texte, [En ligne] . http://www.marxists.org/francais/pannekoek/works/1938/00/ pannek_19380000h.htm (Page consultée le 20 avril 2006.)

[23] Voline, La Révolution inconnue, Genève, Verticales, 1997, p. 353-355.

[24] Voline, La Révolution inconnue, Genève, Verticales, 1997, p. 356 --- Ces estimations datent de l’époque de Staline, mais le principe de classes sociales privilégiées que nous voulons illustrer par ces chiffres existait sous Lénine.

[25] Voline, La Révolution inconnue, Genève, Verticales, 1997, p. 373

[26] Guy Debord. La Société du spectacle, paragraphe 106, [En ligne]. http://sami.is.free.fr/Oeuvres/debord_societe_spectacle_1.ht ml (Page consultée le 20 avril 2006.)

[27] Otto Rühle, Fascisme brun, fascisme rouge, Paris, Spartacus, 1975, p 22-23

[28] Voline, La Révolution inconnue, Genève, Verticales, 1997, p. 283-284

[29] Voline, La Révolution inconnue, Genève, Verticales, 1997, p. 284

[30] Voline, La Révolution inconnue, Genève, Verticales, 1997, p. 285

[31] Voline donne l’exemple d’une conférence à laquelle il devait participer : la salle qu’il avait réservé deux semaines à l’avance est réquisitionnée par le Comité pour une soirée dansante populaire deux jours avant la conférence. Le soir de la conférence, des individus n’ayant pas été informé du report de la conférence, se présentent en masse à la salle. Lorsqu’ils apprennent qu’il n’y a pas de conférence, ils se mettent à protester. Après que le président du Comité communiste ait demandé à la foule de patienter, qu’une décision serait prise dans les quinze minutes, les soldats tchékistes débarquent et font évacuer la salle. La conférence sera finalement officiellement interdite et Voline, forcé de quitter la région. (p.302 à 308)

[32] Voline, La Révolution inconnue, Genève, Verticales, 1997, p. 284

[33] Leon Trotsky, Terrorisme et communisme, [En ligne]. http://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/t_c/t_c.htm (Page consultée le 20 avril 2006.)

[34] S. P. Melgounov, La Terreur rouge en Russie, Paris, Payot, 1927, p. 89.

[35] S. P. Melgounov, La Terreur rouge en Russie, Paris, Payot, 1927, p. 105.

[36] S. P. Melgounov, La Terreur rouge en Russie, Paris, Payot, 1927, p. 135-210.

[37] Voline, La Révolution inconnue, Genève, Verticales, 1997, p. 297-300

[38] «Il existe avant tout un domaine où le pouvoir «soviétique» a vraiment battu tous les records : c’est celui de la propagande; plus exactement du mensonge, de la tromperie et du bluff.» (Voline, La Révolution inconnue, Genève, Verticales, 1997, p. 371)

[39] Otto Rühle, La lutte contre le fascisme commence par la lutte contre le bolchevisme, [En ligne]. http://bibliolib.net/article.php3?id_article=451 (Page consultée le 20 avril 2006.)

[40] Ettore Cinnella, Makhno et la révolution ukrainienne, Lyon, Atelier de création libertaire, 2003, 116 p.

[41] Vladimir Lénine in S. P. Melgounov, La Terreur rouge en Russie, Paris, Payot, 1927, p. 89.

[42] Makhno a d’ailleurs été critiqué par des anarchistes pour son caractère parfois autoritaire.

[43] Vladimir Lénine in Nestor Makhno, Makhno en visite au Kremlin, section Entretien avec Lénine, [En ligne]. http://www.nestormakhno.info/french/en_visite.htm (Page consultée le 20 avril 2006.)

[44] Voline, La Révolution inconnue, Genève, Verticales, 1997, p. 415-521

[45] Guy Debord. La Société du spectacle, paragraphe 103, [En ligne]. http://sami.is.free.fr/Oeuvres/debord_societe_spectacle_1.ht ml (Page consultée le 20 avril 2006.)

[46] Voline, La Révolution inconnue, Genève, Verticales, 1997, p.338.

[47] Internationale situationniste, «Propos d’un imbécile», Internationale situationniste, 10 (mars 1966), p.75

[48] Mustapha Khayati, «Contributions servant à rectifier l’opinion du public sur la révolution dans les pays sous-développés, Internationale situationniste, 11 (octobre 1967), p. 40-42.

[49] Internationale situationniste, «Le Point d’explosion de l’idéologie en Chine», Internationale situationniste, 11 (octobre 1967), p. 3-12.

[50] Internationale situationniste, «De la répression», Internationale situationniste, 12 (septembre 1969), p. 98

[51] Nous avons peu fait part de cette forme de révolutionnaires, car ils ont fait leur apparition surtout après la révolution russe. Ils s’opposent à toutes formes d’idéologies (au sens où Marx l’entendait), et c’est pour cette raison qu’ils refusent la dénomination marxiste. Pour justifier cette position, ils utilisent régulièrement une citation de Marx dans laquelle il dit «Tout ce que je sais, c’est que je ne suis pas marxiste.» (Karl Marx, in Friedrich Engels, Lettre à C. Schmidt, premier paragraphe [En ligne]. http://www.marxists.org/francais/engels/works/1890/08/fe1890 0805.htm (Page consultée le 20 avril 2006.)
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Message par Barikad » 16 Juin 2006, 18:37

(:| (:| (:|
Barikad
 
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Message par Bertrand » 16 Juin 2006, 18:59

(Barikad @ vendredi 16 juin 2006 à 19:37 a écrit : (:| (:| (:|
:yes:
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Message par emma-louise » 16 Juin 2006, 19:10

:mf_bookread: :mf_bookread: :mf_bookread: :mf_bookread: :mf_bookread: :mf_bookread:
emma-louise
 
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Message par logan » 16 Juin 2006, 19:18

Un peu de sérieux
logan
 
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Message par ianovka » 16 Juin 2006, 19:20

"Le capital est une force internationale. Il faut, pour la vaincre, l'union internationale, la fraternité internationale des ouvriers." Lénine
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Message par artza » 17 Juin 2006, 00:01

(Abondius @ vendredi 16 juin 2006 à 20:21 a écrit :
1) Finalement, remarquons que l’histoire de l’URSS après 1924 confirme tout à fait notre analyse.

2) quelle tendance a une vision plus juste des risques de l’autoritarisme et des façons de les éviter : les conseillistes, les anarchistes ou les marxiens[51]?


[

1) Et en avant 1924? Fais attention tu vas finir par trotskyser.


2) Quand tu connaîtras la réponse fais nous signe mais par pitié brièvement.


En fait ta petite brochure mériterait de trouver un éditeur plutôt que d'encombrer inutilement ce forum.
Si tu veux je peux t'en indiquer quelques uns que ce genre de prose intéresse.

Pour le reste je ne pense pas que tu souhaites effectivement discuter et de quoi d'abord?

Une précision les communistes de gauche dont tu parles et que tu baptises ensuite "conseillistes" ça n'existaient pas en Russie. Je dis ça comme ça car je suppose que tu t'en fiches.
artza
 
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Message par zeanticpe » 17 Juin 2006, 05:31

(Vérié @ vendredi 16 juin 2006 à 20:37 a écrit : Bref, c'est une très mauvaise copie. Je pense qu'un prof un peu sérieux, en licence d'histoire, lui donnerait une assez mauvaise note. Mais peut-être que je me fais des illusions sur les universitaires...
Il est peut-être prof d'histoire! ;)
zeanticpe
 
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