(sylvestre @ lundi 15 novembre 2010 à 13:57 a écrit :
Il n'en reste évidemment pas moins intéressant de garder à l'esprit qu'il existe des facteurs antagonistes à la baisse tendancielle du taux de profit, cependant il ne faut pas que cela masque le fait que ces facteurs n'ont pas dans la réalité généralement observée une action comparable à la baisse tendancielle (et c'est bien pour ça qu'on parle de baisse tendancielle d'une part, de facteurs antagonistes d'autre part). La seule chose qui réussit à rétablir sérieusement le taux de profit sur une période un peu longue, c'est la crise, la destruction de capitaux : c'est pourquoi on ne peut pas se séparer la théorie marxiste de la baisse tendancielle du taux de profit de sa théorie des crises.
Certes, certes, mais tu raisonnes à coup de canon, camarade. Sur ce forum nous sommes tous convaincus que les contradictions internes propres au mode de production capitaliste entraîneront, à long terme, l’effondrement des formations sociales où il domine.
Puisque tu te sers d’exemples tu me permettras de faire une analogie pour alléger le débat.
Imagine que quelqu’un dise que la médecine en tant que contre-tendance à la mort n’agit pas à long terme puisque nous mourrons tous. Vu l’évolution de l’espérance de vie tu trouveras difficilement des défenseurs de l’idée que le progrès médical est secondaire à long terme.
Par ailleurs le long terme c’est une notion floue. Depuis une trentaine d’années, (c’est assez long tant à l’échelle individuelle qu’à l’échelle d’une organisation politique mais sans doute court à l’échelle historique), les contre-tendances agissent à plein ( attaques sur les retraites, salaires, chômage, services publics, gains de productivité accaparés par le profit….). Elles expriment les antagonismes sociaux et les rapports de force entre classes. On ne pourrait pas proposer d’analyse de la situation actuelle en négligeant ces contre-tendances (augmentation du taux d’exploitation) qui constituent précisément l’axe majeur de la politique actuelle de la bourgeoisie.