a écrit :a écrit :(Logan le devin)
On n'est pas dans une période de crise... pour les travailleurs français. Pour le moment, la situation vécue, l'expérience des masses n'est pas si différente de celle d'il y a 20 ans. Certes on perd un peu de pouvoir d'achat, l'avenir semble un peu sombre... mais on peut encore s'en sortir tant bien que mal, on a encore un taf, ou on est avec un compagnon qui en a un, on a quelques économies. Au pire on touche les minimums sociaux. Les masses n'ont pas encore vécu de rupture sociale au niveau de leur propre expérience, qui est la source... de leur conscience. En Grece, on y est.
Tiens donc ?
Et qu'est-ce qui te permet de dire ça ?
Pas "qu'en Grèce, on y est" évidemment, mais qu'en France, "on n'y serait pas" ?
Les gens ont encore un taf ????
Mais tu parles pour toi là ?
Mon beauf et au moins 3 cousins à moi n'ont plus de taf, l'ont perdu dans les 2 dernières années, n'en ont pas retrouvé depuis et n'ont pas forcément d'épouse avec un taf, et plus ou moins de gosses à nourrir, et plus ou moins divorcés. Bref, une saloperie de galère avec la trouille de se retrouver à la rue, sans même mentionner mes deux cousins clochards depuis vingt ans. Alors bien sûr, ça s'aggrave tous les ans et je suis issue d'une famille populaire, pas spécialement misérable au départ, juste populaire "normale".
Normal, comme dit la LO, une entreprise par jour ferme depuis 3 ans.
Tu théorises a posteriori la Grèce parce que mouvement social il y a. Tu fais un peu comme ces économistes qui ont prévu le crash mais... après coup, parce que avant, on ne les entendait pas.
Si demain, mouvement social en France il y a ou il n'y a pas, tu théoriseras différemment ? Pas moi. Je ne sais pas quelle goutte d'eau fait déborder le vase, mais je peux te dire qu'il est plein, plein ras la coupe...
Bien sur la misère existe en France. Oui elle se développe depuis 30 ans, mais de manière plutôt lente et diffuse. Tes proches au chomage ont touché des indemnités depuis 2 ans je suppose.
En Grece, les travailleurs ont perdu plus de la moitié de leur pouvoir d'achat en 2 ans, 1 jeune sur 2 est au chomage, les petits commerces ferment les uns après les autres, en pratique la sécurité sociale n'existe plus, il n'y a pas de RMI. En est-on là en France ? A l'evidence, non. Il y a une différence qualitative entre les 2 situations sociales. C'est juste cette situation "objective" que je souligne.