a écrit : Je n'ai jamais dis ici qu'on devait juste regarder le monde et basta !.
Pourtant c'est bien ça que fait la philosophie (après dans leur vie les philosophes font ce qu'ils veulent...), le point de vu du concept, la question de la vérité comme pur question théorique. C'est ça que combat marx dans les thèses sur feuerbach.
Les philosophes n'ont fait qu'interpreter le monde. Ce n'est pas un reproche aux philosophes, c'est une limite de la philosophie en tant que telle. Ce qu'il faut c'est le transformer, mais ça, ça implique de sortir de la posture philosophique, de sortir du concept et justement de se le coltiner, le monde. Et tout cela n'empêche pas d'ailleurs qu'il soit nécessaire, d'étudier la philosophie et son histoire. Et justement, cette histoire de la philosophie a un sens. Toutes les doctrines philospohiques ne sont pas posées les unes à coté des autres, à égalité et on pourrait choisir entre Platon, Aristote, Descartes, Spinoza, Kant, Hegel ou Heidegger. Et cette histoire de la philosophie jusqu'à Hegel, c'est l'histoire de la tentative d'apréhender le monde dans sa totalité, de le réduire au concept, au système théorique. Et Hegel marque l'apothéose et en même temps l'achèvement de cela. Avec la dialectique, le système hégelien englobe dans une unique rationalité la totalité du monde, mais du point de vue de la philosophie, c'est à dire du concept. Au delà de cela il n'y avait que deux possibilités, sortir enfin de la philo, se remettre sur ses pieds et ça c'est ce qu'à fait Marx. Sinon, il ne restait plus aux philosophes post-hegélien qu'à attaquer l'unité du concept, l'unité sujet-objet, et ça c'est ce qui a donner tous les avatars de subjectivisme ou du retour au mysticisme de Husserl à Heidegger (puisque c'est le sujet) en passant par Kierkegaard ou autres, ou alors à découper la philosophie en tranche en réfutant sa prétention à la globalité à être totalisante (typiquement ce que font les philosophes analytiques). La philosophie après Marx est donc en fait toujours réactionnaire. Ce n'est pas un jugement moral sur les philosophes eux même (qui en la matière ne se valent pas tous, entre Heidegger et Sartre il y a comme un fossé), c'est juste que la philosophie devient à la fin du 19ème siècle l'expression théorique de la décadence du capitalisme, qu'elle acompagne le retour à l'idéalisme, au relativisme, à la subjectivité, à l'anti-rationalisme de la bourgeoisie, cette classe qui cesse alors sous tout rapport d'être porteuse d'un projet historique.