(Mariategui @ mercredi 15 juin 2005 à 23:56 a écrit : Il y a quelques pages intéressantes sur l'évolution de Guevara et des "castristes" depuis des positions strictement anti-impérialistes vers le communisme dans le début de "Le socialisme et l'homme à Cuba". Sinon, il sera un des premiers (voire le premier) à dénoncer le processus de bureaucratisation au Cuba en 1965. Des textes intéressants même si aujourd'hui ils ont surtout une valeur historique.
Je me corrige, suite à une vérification, le texte 'contra el burocratismo" date de 1963
a écrit :
On peut se demander en quoi le trotskysme des épigones ne serait pas lui aussi une impasse. On peut du moins remarquer qu'il est loin d'avoir fait ses preuves.
ça dépend de ce que tu appelles "preuves"
une idée ne peut prouver sa valeur ou son absence de valeur que quand elle embrasse des millions de gens (c'est-à-dire que l'on n'est plus seulement dans le domaine des "idées" mais dans le domaine d'un combat politique qui entraîne des millions de personnes)
or les trotskystes ont toujours été coupés des masses (c'est une autre discussion de savoir pourquoi et comment!)
En tous cas, les trotskystes ont au moins eu le mérite de durer, de rester fidèle à un drapeau
on ne peut en dire autant de certaines variétés de nationalistes tiers-mondistes, teintés de communistes. Au sens usuel, c'est-à-dire non marxiste du terme (là encore c'est une autre discussion, qui n'est pas seulement de nature sémantique)
a écrit :
Quant au débat sur Guevara, il est d'autant plus difficile que je soupconne mes interlocuteurs ne jamais avoir lu le moindre de ses textes (me tromperais-je?).
J'avoue: les textes que j'ai lu du Che ne sont pas d'ordres théoriques.
Il faut dire que les extraits que j'ai lu de ses textes théoriques prouvent surtout que le Che était plus un combattant qu'un théoricien. Un combattant militaire plus qu'un combattant politique. (ce qui revient au même dans certaines circonstances historiques)
a écrit :
Sinon, je trouve l'accusation de nationalisme cocasse. Un argentin qui se bat pout la révolution au Cuba, puis en Afrique, puis en Bolivie serait il nationaliste? Et alors, dequel nationalisme se réclamerait-il? Je suppose que vous vouliez dire "anti-impérialiste" (ce qui ne revient pas nécessairement à être "nationaliste") mais on pourrait s'attendre à plus de rigueur de la part de "socialistes scientifiques".
Il se réclamait d'un nationalisme que l'on pourrait appeler "pan-américanisme".
Le Che n'était pas anti-impérialiste au sens où nous pouvons l'être.
Par contre il était à la pointe du combat contre l'impérialisme américain, en tout premier lieu car ce dernier écrase l'ensemble de l'amérique latine...
Mais je crois que personne ici ne remet en cause le Personnage. Ce sont ces idées que nous critiquons.
En tout premier lieu le fait qu'il ne croyait pas en la nécessité de la construction d'un mouvement ouvrier politique.
Il ne raisonnait pas par rapport à la classe ouvrière en tant que telle mais par rapport aux opprimés en général.
Bref comme tous les nationalistes de l'époque (avec des vues plus larges qu'eux), il ne comprenait pas la nécéssité avant d'armer
militairement les pauvres, les travailleurs, de les armer
politiquement.
On touche là au coeur des véritables idées communistes.
C'est peux-être là l'héritage principal de Trotsky et de ses idées, dont tu sembles faire si peu de cas au début de ton message.
Il faut bien avouer que beaucoup de groupes trotskystes de par le monde semble eux aussi avoir perdu une partie de cet héritage...ce qui bien sur ne remets pas en cause leur dévouement et leur courage passé et présent.