Groupie-de-Bizet,
Evidemment que nos soucis se rejoignent sur ces questions : défense du marxisme !
C'est d'autant plus mportant que toute une offensive contre le marxisme se développe au nom du marxisme lui-même. Exemple : certains gourous (ou affirmés tels, ou pris pour tels par quelques gogos) d'Actuel Marx utilisent ses textes de jeunesse pour le résenter comme un "démocrate radical". Bref, ils essaient de trouver dans Marx lui-même des armes pour donner une "cohérence" à la pratique
bourgeoise des appareils.
Et les concessions de vocabulaire ne sont pas neutres dans ce contexte.
Ceci étant ça n'a rien de nouveau :
a écrit :Les défaites tragiques subies par le prolétariat mondial durant une longue série d'années ont poussé les organisations officielles à un conservatisme encore plus grand et ont conduit en même temps les "révolutionnaires" petits-bourgeois déçus à rechercher des "voies nouvelles". Comme toujours, dans les époques de réaction et de déclin, apparaissent de toutes parts les magiciens et les charlatans. Ils veulent réviser toute la marche de la pensée révolutionnaire. Au lieu d'apprendre du passé, ils le "corrigent".
Les uns découvrent l'inconsistance du marxisme, les autres proclament la faillite du bolchevisme. Les uns font retomber sur la doctrine révolutionnaire la responsabilité des erreurs et des crimes de ceux qui l'ont trahie; les autres maudissent la médecine, parce qu'elle n'assure pas une guérison immédiate et miraculeuse. Les plus audacieux promettent de découvrir une panacée et, en attendant, recommandent d'arrêter la lutte des classes. De nombreux prophètes de la nouvelle morale se disposent à régénérer le mouvement ouvrier à l'aide d'une homéopathie éthique. La majorité de ces apôtres ont réussi à devenir eux-mêmes des invalides moraux avant même de descendre sur le champ de bataille. Ainsi, sous l'apparence de "nouvelles voies", on ne propose au prolétariat que de vieilles recettes, enterrées depuis longtemps dans les archives du socialisme d'avant Marx.
:trotsky: - programme de la IV° Internationale
Là où nous divergeons, c'est sur ce que tu expliquais (et qui me semble assez représentatif de ce que disent les gens de LO) :
a écrit :A part dans les milieux "intellectuels" le marxisme (...) reste toujours vivant et plein de sens. Je crois que l'emploi des termes "marxisme radical" "socialisme réel" montre que ces textes ne s'adressent pas aux travailleurs mais à une couche d'intellectuels
Je ne suis pas d'accord. Même dans la classe ouvrière, la défaite définitive d'octobre 1917 a eu des conséquences importantes : la conscience socialiste a reculé. Avant il était acquis qu'il fallait le socialisme dans de très larges masses (la discussion étant : "comment ?"). Désormais ce n'est plus le cas.
De ce point de vue, faire une distinction "intellectuels"/travailleurs ne me semble pas juste. Simplement, comme toujours, la petite-bourgeoisie exprime tout haut les tendances de la société - avec les amplifications caricaturales que sa place dans la société la pousse à faire.
Donc opposer "intellectuels" et travailleurs dans ces questions, croire que ces campagnes ne touchent pas toute la société est une ilusion. Il n'y a pas de classe ouvrière "pure" opposée à des petits-bourgeois gagnés à la bourgeoisie. Il y a la pression idéologique de la bourgeoisie sur toute une population qui a progressé dans la dernière période. Pas pareil.
Bref, je pense toujours que :
a écrit :la crise de l'humanité se réduit à la crise de direction révolutionnaire
Donc :
a écrit :Tout dépend du prolétariat, c'est-à-dire au premier chef de son avant-garde révolutionnaire.
En conséquence
a écrit :La IV° Internationale déclare une guerre implacable aux bureaucrates de la II° et de la III° Internationales, (...); au réformisme sans réformes, au démocratisme allié de la Guépéou, au pacifisme sans paix, à l'anarchisme au service de la bourgeoisie, aux "révolutionnaires" qui craignent mortellement la révolution. Toutes ces organisations ne sont pas le gage de l'avenir, mais des survivances pourrissantes du passé. L'époque des guerres et des révolutions ne laissera pas d'elles pierre sur pierre.
( :trotsky: )
Et pas que :
a écrit :la crise de la direction révolutionnaire, c'est avant tout la défaillance des intellectuels de gauche.
(Hardy)