assassinat d'hitler

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par Vérié » 18 Juil 2008, 10:44

a écrit : Gérard Wegan
Ceux qui arrivaient à Treblinka, Auschwitz ou Sobibor n'étaient pas des "déportés" : ils étaient voués à une mort sinon immédiate du moins très rapide ! Que peut alors signifier "plus de victimes" ?!


Ce n'est pas si simple que cela ! Il n'y avait pas d'un coté les déportés condamnés au travail forcé et ceux condamnés à l'extermination. Ils étaient mélangés, meme si certains étaient exterminés dès leur arrivée. Un camp comme Auschwitz était une gigantesque usine qui utilisait toutes les forces valides. Ce n'était pas seulement un camp d'extermination. D'ailleurs un certain nombre de Juifs en sont revenus. Plus la guerre durait, plus la machine de guerre allemande avait besoin de bras pour remplacer les hommes partis au front.

Quant j'emploie le mot "déporté", c'est un terme générique qui désigne toutes les catégories. Je ne vois pas ce qu'il y a de choquant.
Vérié
 
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Message par Vérié » 18 Juil 2008, 11:08

Voici le titre du livre, dont je recommande la lecture à tous ceux qui ont le temps
(c'est assez épais...). Un véritable travail d'historien "objectif" dans le meilleur sens du terme.

L'Holocauste dans la vie américaine. Peter Novick. Gallimard. 2001.

Ce livre fait en particulier le point sur les polémiques concernant le bombardement des camps et les possibilités de sauver les déportés promis à l'extermination.
Vérié
 
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Message par gerard_wegan » 18 Juil 2008, 11:26

(Vérié @ vendredi 18 juillet 2008 à 11:44 a écrit :
(Gérard Wegan a écrit :Ceux qui arrivaient à Treblinka, Auschwitz ou Sobibor n'étaient pas des "déportés" : ils étaient voués à une mort sinon immédiate du moins très rapide ! Que peut alors signifier "plus de victimes" ?!

Ce n'est pas si simple que cela ! Il n'y avait pas d'un coté les déportés condamnés au travail forcé et ceux condamnés à l'extermination. Ils étaient mélangés, meme si certains étaient exterminés dès leur arrivée. Un camp comme Auschwitz était une gigantesque usine qui utilisait toutes les forces valides. Ce n'était pas seulement un camp d'extermination.

C'est vrai pour Auschwitz-Birkenau qui regroupait en fait plusieurs camps. Mais Sobibor ou Treblinka n'ont jamais été que des camps d'extermination dont ne sont revenus que les quelques dizaines qui s'en sont échappés, individuellement ou lors des révoltes.

(Vérié @ vendredi 18 juillet 2008 à 11:44 a écrit :Quant j'emploie le mot "déporté", c'est un terme générique qui désigne toutes les catégories. Je ne vois pas ce qu'il y a de choquant.

... admettons, je fais une réaction épidermique à tout ce qui, encore aujourd'hui, masque souvent la différence entre camps de déportation et d'extermination.

(Vérié @ vendredi 18 juillet 2008 à 11:39 a écrit :Ce qui est clair, c'est que le sort des déportés menacés d'extermination n'était une priorité ni pour les dirigeants politiques et militaires anglo-américains, ni pour la population des Etats-unis, ni meme pour la majorité des Juifs américains.

Aux yeux de la majorité de la population américaine, le sort des populations d'Europe centrale n'était... qu'un "détail", alors que des centaines de milliers de jeunes américains se faisaient tuer en Europe, et surtout dans la guerre contre les Japonais. Quant aux dirigeants de la communauté juive américaine, ils étaient surtout soucieux d'apparaître comme des citoyens américains comme les autres et ne souhaitaient pas se faire remarquer en défendant plus spécifiquement leurs coreligionnaires d'Europe centrale, car l'antisémitisme était très fort aux Etats-unis. Seul, semble-t-il, le PC américain, qui comptait beaucoup de Juifs, le faisait et était très critiqué pour cela.

Le génocide n'a pris de l'importance dans la vie politique américaine que beaucoup plus tard, quand Israel est devenu un élément de premier plan de la stratégie américaine au Moyen Orient.

Tout cela contribue sans doute à expliquer que les Anglo-américains ont fait peu d'efforts pour sauver les déportés, meme si divers plans ont été mis à l'étude.

Là, tout à fait d'accord... à part le "peu d'efforts" de la dernière phrase, qui est un doux euphémisme !

Merci en tout cas pour les références du livre...
gerard_wegan
 
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Message par artza » 18 Juil 2008, 11:29

(Byrrh @ vendredi 18 juillet 2008 à 11:52 a écrit :

Enfin, on ne refera pas l'histoire, et il apparaît à tous clairement que les motivations des impérialistes anglo-américains n'étaient pas humanitaires.
Là est l'essentiel.

Les bombardements des villes allemandes par exemple étaient accueillis de façon très mitigés par tous les étrangers dont de nombreux français, prisonniers de guerre ou STO qui y demeuraient contre leur grès.

La majeure partie des PG et STO morts en Allemagne, perdirent la vie sous les bombes anglaises et américaines.
artza
 
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Message par Vérié » 18 Juil 2008, 11:36

(artza @ vendredi 18 juillet 2008 à 12:29 a écrit :
Les bombardements des villes allemandes par exemple étaient accueillis de façon très mitigés par tous les étrangers dont de nombreux français, prisonniers de guerre ou STO qui y demeuraient contre leur grès.


Euh, dans les camps, d'après ce que j'ai pu lire et des témoignages directs que j'ai recueillis, pas mal de déportés se réjouissaient de ces bombardements et y voyaient une "vengeance contre les Allemands"... hélas, mais compréhensible.
Les STO et prisonniers de guerre, davantage en contact avec la population allemande, c'était peut-etre différent, je n'ai pas d'infos sur le sujet.
Vérié
 
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Message par Gaby » 18 Juil 2008, 12:13

Ma grand-mère ne se souvient de pas grand chose, mais elle s'est souvenue d'un peu. Polonaise, d'une famille pauvre, elle a été séparée de sa famille dès le début de la guerre pour ne jamais les revoir évidemment. Elle est née en 1922. Elle ne sait pas la dénomination de l'endroit où elle est allée, mais elle a travaillé dans les champs pendant la guerre, pour les Allemands qui l'ont déporté. Elle s'est souvenue très nettement du bombardement qui a précédé la fin de la guerre. En y repensant, elle était encore terrorisée ; elle n'a pas pu se réfugier, comme d'autres. Cela l'a traumatisé à vie, elle a fait parti des quelques-uns qui n'ont pas sauté. Sur l'instant, elle n'était pas revancharde vis-à-vis de ses geôliers, elle voulait vivre tout simplement. La fin de l'histoire, elle a finalement eu le choix entre aller s'installer aux USA et la Lorraine. Elle a choisi la deuxième option.

Faire un tableau systématique de la mentalité des déportés, pour en faire presque des militants prêts au sacrifice du côté des Alliés, cela me semble un projet trop ambitieux pour être bien crédible.
Gaby
 
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Message par gerard_wegan » 18 Juil 2008, 12:33

... J'ai du mal à comprendre la tournure que prend ce fil ! :33:
gerard_wegan
 
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Message par Gaby » 18 Juil 2008, 12:41

(Byrrh @ vendredi 18 juillet 2008 à 13:25 a écrit : Dans un tel contexte de barbarie, avec la certitude de la mort imminente, des individus ou des groupes humains pensent et agissent comme aucune circonstance "normale" ne peut les y préparer.
Précisément, c'est pour ça que j'ai du mal quand on commente en prêtant à "des" ou "les" déportés tel ou tel comportement d'un côté des belligérants. Il devait y avoir un fond commun, et encore va savoir ce qui l'emporte du désespoir ou de la volonté de survie... Plutôt d'accord pour dire que ce qui a décidé les Alliés, ce ne sont pas des considérations humanitaires, et rappeler qui est tombé sous les bombes : une population civile, aux origines multiples.
Gaby
 
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