(Vérié @ vendredi 18 juillet 2008 à 11:44 a écrit : (Gérard Wegan a écrit :Ceux qui arrivaient à Treblinka, Auschwitz ou Sobibor n'étaient pas des "déportés" : ils étaient voués à une mort sinon immédiate du moins très rapide ! Que peut alors signifier "plus de victimes" ?!
Ce n'est pas si simple que cela ! Il n'y avait pas d'un coté les déportés condamnés au travail forcé et ceux condamnés à l'extermination. Ils étaient mélangés, meme si certains étaient exterminés dès leur arrivée. Un camp comme Auschwitz était une gigantesque usine qui utilisait toutes les forces valides. Ce n'était pas seulement un camp d'extermination.
C'est vrai pour Auschwitz-Birkenau qui regroupait en fait plusieurs camps. Mais Sobibor ou Treblinka n'ont jamais été
que des camps
d'extermination dont ne sont revenus que les quelques dizaines qui s'en sont échappés, individuellement ou lors des révoltes.
(Vérié @ vendredi 18 juillet 2008 à 11:44 a écrit :Quant j'emploie le mot "déporté", c'est un terme générique qui désigne toutes les catégories. Je ne vois pas ce qu'il y a de choquant.
... admettons, je fais une réaction épidermique à tout ce qui,
encore aujourd'hui, masque souvent la différence entre camps de déportation et d'extermination.
(Vérié @ vendredi 18 juillet 2008 à 11:39 a écrit :Ce qui est clair, c'est que le sort des déportés menacés d'extermination n'était une priorité ni pour les dirigeants politiques et militaires anglo-américains, ni pour la population des Etats-unis, ni meme pour la majorité des Juifs américains.
Aux yeux de la majorité de la population américaine, le sort des populations d'Europe centrale n'était... qu'un "détail", alors que des centaines de milliers de jeunes américains se faisaient tuer en Europe, et surtout dans la guerre contre les Japonais. Quant aux dirigeants de la communauté juive américaine, ils étaient surtout soucieux d'apparaître comme des citoyens américains comme les autres et ne souhaitaient pas se faire remarquer en défendant plus spécifiquement leurs coreligionnaires d'Europe centrale, car l'antisémitisme était très fort aux Etats-unis. Seul, semble-t-il, le PC américain, qui comptait beaucoup de Juifs, le faisait et était très critiqué pour cela.
Le génocide n'a pris de l'importance dans la vie politique américaine que beaucoup plus tard, quand Israel est devenu un élément de premier plan de la stratégie américaine au Moyen Orient.
Tout cela contribue sans doute à expliquer que les Anglo-américains ont fait peu d'efforts pour sauver les déportés, meme si divers plans ont été mis à l'étude.
Là, tout à fait d'accord... à part le
"peu d'efforts" de la dernière phrase, qui est un doux euphémisme !
Merci en tout cas pour les références du livre...