Le hasard

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par Gaby » 13 Fév 2008, 21:11

(El convidado de piedra @ mercredi 13 février 2008 à 20:19 a écrit : De l'une, il faudra expliquer pourquoi  les travailleurs se tournent donc vers le PS et le PC pour defendre électoralement leurs interets et quand ils sont en lutte. Pourquoi est ce qu'il ne se tournent pas vers "la droite nationale" ou la EG? Pourquoi ce sont seulement quelques fragments des travailleurs qui le font mais la masse reste collé, bon gré mal gré, à ces partis?

Déjà le vote des travailleurs pour le PC, c'est faux. Ce sont les élus locaux qui passent une sorte de référendum "pour ou contre l'investiture passée". Autrement c'est différent. Il n'y a qu'à voir les dernières présidentielles.

Ensuite et surtout, chez les ouvriers, le vote Royal a été à peine supérieur à celui pour Sarkozy. Rien à voir avec 1981 par exemple. Alors ton constat est au moins à tempérer. Oui, beaucoup de travailleurs sont passés à droite. La gauche sent d'ailleurs le vent et se rapproche de Bayrou. Ce n'est pas rien, ce n'est pas réjouissant non plus, mais au moins ton observation est imparfaite. Ton idée au fond revient à dire que les "électeurs de gauche" votent... à gauche. C'est de la tautologie. Le caractère de classe du vote PS a évolué, même s'il existe des quartiers anti-Sarkozy, ce n'est pas l'histoire pleine de la classe ouvrière aujourd'hui. Face à la perte de repères, il faut plutôt réaffirmer l'existence des classes, et la nécessité pour les travailleurs d'apparaitre sous leur propre banderolle. "La gauche" s'en fout, et les suivre, ce n'est pas plus lisible en France qu'aux Etats-Unis.
Gaby
 
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Message par Wapi » 13 Fév 2008, 23:26

a écrit :Le caractère de classe du vote PS a évolué, même s'il existe des quartiers anti-Sarkozy, ce n'est pas l'histoire pleine de la classe ouvrière aujourd'hui. Face à la perte de repères, il faut plutôt réaffirmer l'existence des classes, et la nécessité pour les travailleurs d'apparaitre sous leur propre banderolle. "La gauche" s'en fout, et les suivre, ce n'est pas plus lisible en France qu'aux Etats-Unis.


Si, la France, c'est différent des USA.

Ce n'est pas la même influence politique qu'ont Lutte Ouvrière et Spark.
Si tu sonnes aux portes et que tu dis "Bonjour, je suis un militant du parti d'Arlette Laguiller", ce n'est pas pareil que si tu fais la même chose sur le territoire américain.
Ici, on prétend jouer un rôle dans la vie politique nationale, là bas, on n'en a pas les moyens, donc les camarades ne le prétendent pas. Le jeun politique, y compris au niveau local, n'est pas du tout le même, et les conséquences pour le rayonnement du parti ne sont pas les mêmes.

Vérité d'un côté de l'Atlantique, erreur de l'autre ...
Wapi
 
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Message par Gaby » 14 Fév 2008, 00:41

Déjà puisqu'on parle de politique locale, il y a bien quelques villes où l'extrême-gauche américaine a une certaine visibilité.

Je ne parlais pas spécialement de the Spark (il n'y a pas qu'eux dans le pays), mais plus généralement, hypothétiquement, de la lisibilité quand on se range derrière des campagnes qui font "un peu plus de social". Si effectivement, on vivait une période d'illusions réformistes, alors il faudrait sans doute décliner une certaine politique, à destination des masses fidèles. Mais ce n'est même plus cela. Dire qu'au moins les travailleurs ne sont plus trompés comme plus tôt dans cette discussion, c'est vraiment une fausse joie, je n'y crois pas.

Et comme je me répète sans forcément arriver à être clair ( :w00t2: ), je vais essayer de ne pas trop insister.
Gaby
 
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Message par com_71 » 14 Fév 2008, 09:50

(El convidado de piedra @ jeudi 14 février 2008 à 07:20 a écrit : ...C'est  le cas même aujourd'hui. Etablir donc des liens étroits, fraternels et de lutte électorale et autre avec ces camarades est une nécessité et cela passe par des concessions nécessairement. Des concessions tactiques qui désarment leurs préventions et permettent d'ouvrir les oreilles à une autre parole et d'autres propositions. Quand la situation même mettra devant ces gens la nécessité de l'action, il  se tourneront vers ceux qui les ont toujours accompagnés mais aussi orientés dans le bon sens...

Mais bien sûr. Mais les camarades pensent-ils vraiment que c'est nouveau ?

L'histoire de tout le mouvement communiste est une histoire de tactiques et de concessions, autour autant que possible d'une volonté politique inflexible.

Même Lénine et les bolcheviks, pendant la préparation de la révolution d'Octobre (et même après), étaient loin de mépriser les questions tactiques.

En réalité un certain nombre de camarades sont trop marqués par la situation actuelle (petites organisations sans influence réelle sur la plupart des événements) et en perdent de vue le chemin qui nous sépare de ce que nous souhaitons (naviguer avec efficacité dans la tempête). Avant d'en arriver là (si...) il y aura bien d'autres "tournants" et bien d'autres (pas trop quand même j'espère) hésitations.

En ce qui concerne LO, parmi les "gestes" du passé qui mériteraient autant (c'est-à-dire ne méritent pas) la critique des "puristes" et leur interdisent de parler de "tournant à 180°", citons la manifestation à Calais sur la fermeture de Danone (contre les licenciements), pratiquement co-organisée par le PCF et LO, alors que le PCF était au gouvernement.

Une situation présente est toujours nouvelle, mais on l'appréhende d'autant mieux qu'on n'oublie pas (volontairement ?) une bonne part des expériences du passé.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Vérié » 14 Fév 2008, 15:48

(com_71 @ jeudi 14 février 2008 à 09:50 a écrit : 1)
L'histoire de tout le mouvement communiste est une histoire de tactiques et de concessions, autour autant que possible d'une volonté politique inflexible.

Même Lénine et les bolcheviks, pendant la préparation de la révolution d'Octobre (et même après), étaient loin de mépriser les questions tactiques.
(...)


2)En ce qui concerne LO, parmi les "gestes" du passé qui mériteraient autant (c'est-à-dire ne méritent pas) la critique des "puristes" et leur interdisent de parler de "tournant à 180°", citons la manifestation à Calais sur la fermeture de Danone (contre les licenciements), pratiquement co-organisée par le PCF et LO, alors que le PCF était au gouvernement.


1) Avec des déclarations aussi générales de ce genre, on est bien avancés !

2) Com, je n'en crois pas mes yeux ! Comment peux-tu comparer une manifestation, une ACTION contre des licenciements avec un raliement à l'union de la gauche à l'occasion des élections municipales ?

Si LO n'avait pas été prête à agir en commun avec le PCF pour défendre des travailleurs licenciés, ça serait grave !
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Message par Ottokar » 14 Fév 2008, 15:53

(Vérié @ jeudi 14 février 2008 à 14:48 a écrit : 2) Com, je n'en crois pas mes yeux ! Comment peux-tu comparer une manifestation, une ACTION contre des licenciements avec un raliement à l'union de la gauche à l'occasion des élections municipales ?

depuis le début on a ça : "ralliement à l'union de la gauche" pour une présence (modeste) sur des listes de gauche aux municipales. Dans tes rêves, Vérié, dans tes rêves... et dans les leurs peut-être (et encore !) !

Tu ne nous crois pas. C'est ton droit. Tu verras bien la suite.
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Message par artza » 14 Fév 2008, 16:43

(Vérié @ jeudi 14 février 2008 à 15:48 a écrit :

Si LO n'avait pas été prête à agir en commun avec le PCF pour défendre des travailleurs licenciés, ça serait grave !

Avec un parti participant à un gouvernement qui laissait les mains libres au patronat. ;)
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Message par Vérié » 14 Fév 2008, 17:05

(artza @ jeudi 14 février 2008 à 16:43 a écrit :
(Vérié @ jeudi 14 février 2008 à 15:48 a écrit :

Si LO n'avait pas été prête à agir en commun avec le PCF pour défendre des travailleurs licenciés, ça serait grave !

Avec un parti participant à un gouvernement qui laissait les mains libres au patronat. ;)

D'une manière générale, ça tombe sous le sens qu'il faut réaliser l'unité la plus large parmi les travailleurs dans le cadre des luttes pour des revendications conformes à leurs interets. Que le PC ait été au gouvernement n'y change rien. Ca pouvait peut-etre permettre de faire éclater la contradiction entre la défense des travailleurs sur le terrain et la caution apportée à un gouvernement complice des licencieurs.

Mais tout dépend évidemment de savoir s'il s'agissait d'une véritable action ou d'une action bidon destinée comme tu le dis à "promener les travailleurs". N'ayant pas suivi cette lutte, je ne suis pas capable de le dire. Mais il y a aussi des cas où l'on est plus ou moins obligés de participer à des actions plus ou moins bidon, genre journées d'action, pour montrer notre volonté d'unité et rester aux cotés des
travailleurs les plus combatifs.

Il y en a d'autres où on peut boycotter ces actions bidons. Par exemple, récemment, quand la CGT a voulu organiser de nouvelles journées d'actions à la SNCF, après avoir cassé la grève contre la réforme des régimes de retraite, beaucoup de travailleurs avaient conscience que la CGT les prenait pour des crétins, et je crois qu'on pouvait devait boycotter ces journées... qui n'ont finalement pas eu lieu, car les dirigeants CGT ont réalisé qu'ils risquaient de prendre une claque.

Et bien sur, c'est une question d'appréciation sur le terrain, donc tactique. Je pense que je ne t'apprend rien.
Vérié
 
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Message par artza » 14 Fév 2008, 20:05

(Vérié @ jeudi 14 février 2008 à 17:05 a écrit :

Mais tout dépend évidemment de savoir s'il s'agissait d'une véritable action ou d'une action bidon destinée comme tu le dis à "promener les travailleurs". N'ayant pas suivi cette lutte, je ne suis pas capable de le dire. Mais il y a aussi des cas où l'on est plus ou moins obligés de participer à des actions plus ou moins bidon, genre journées d'action, pour montrer notre volonté d'unité et rester aux cotés des
travailleurs les plus combatifs.


Au moment de l'annonce des licenciements chez LU-Danone, l'opinion de gauche, les milieux ouvriers syndiqués étaient quand même choqués.

Il y eut une émotion peudant quelques jours, on pouvait discuter lutte d'ensemble, riposte génèrale etc...

Le PC a sans doute senti ça, et il y a eu cette manif à Calais à l'appel du maire PC de la ville.

Dans mon coin de Paris, il n'y a eu aucune difficulté à remplir trois cars.
C'était un tout petit changement de quelques jours dans une fraction de l'opinion.

Le gros PC-CGT, quelques PS "de gauche" enseignants ou étudiants, quelques LO et quelques ATTAC.

Le petit milieu ATTAC de mon coin était remonté et s'agitait. Il faut savoir que quelques uns d'entre eux étaient liés à un petit groupe d'extrême gauche, mais bon.

Maintenant pour le PC (la direction) il me semble évident que l'intention n'était pas d'en découdre et tenter un mouvement d'ensemble.

Il aurait fallu, un truc plus profond, plus déterminé de lui-même.
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