"Vous me reu-connaissez ?" (monsieur Beneton)
Doucement… doucement… quelle fougue !…
Certes, nous espérons que viendra un monde où les êtres humains participeront collectivement à des réalisations qui seront l'incarnation des intérêts généraux de cette humanité. Dans ce monde, les êtres humains se porteront mutuelle assistance, et satisferont leur besoin de reconnaissance.
interluttant ne mettait aucune nuance péjorative sur la "reconnaissance" qui serait recherchée par des militants révolutionnaires. Rechercher la "reconnaissance", ce n'est pas chercher à passer à la postérité (Raymond Queneau y a écrit un poème, tiens, je vais le mettre dans le sujet "Poésie", si je le retrouve), et ce n'est pas forcément un mensonge bourgeois (mais on s'écarte du sujet).
Avec ou sans patronat
Le début de cette discussion est biaisé par le texte même qui en constitue l'opportunité :
"Hitler prend le pouvoir sans l'argent du patronat".
Dans cet article, il n'est pas dit uniquement qu'il faut revisiter l'aide apporté par le patronat allemand au développement du parti nazi, il est dit que cette aide est périphérique, non déterminante, puisque c'est Hitler qui devient le moteur essentiel de la mise en place du fascisme allemand.
C'est ça qui biaise le débat.
Daniel Guérin lui-même ne dit pas que l'argent coulait à flot, dès le début, pour accompagner le développement du fascisme allemand.
Dans "Fascisme et grand Capital", il note que les réelles aides vont surtout venir à partir de 1930 :
« De 1924 à 1929, les magnats de l'industrie lourde subventionnent juste assez les bandes fascistes pour qu'elles ne disparaissent pas. »
Daniel Guérin écrit aussi qu'il ne faut pas croire que la fascisme est une création artificielle rendue possible uniquement par l'apport d'argent :
« De telles masses humaines, les magnats capitalistes n'auraient jamais pu, malgré tout leur or, les "dresser sur leur jambes" si elles n'avaient été, au préalable, dans un état d'instabilité ou de mécontentement les prédisposant à être conquises. »
D'ailleurs, le titre de son livre "Fascisme et grand Capital" est un titre qui concerne plus les rapports qui vont se tisser entre les nazis et les grands magnats de l'industrie lourde après la prise du pouvoir par Hitler (son chapitre "Les bailleurs de fonds" est très court, par rapport à l'ensemble du livre).
Avec ou sans Hitler ?
Mais on nous rétorque que ce qu'il fallait voir, c'était la malignité de Hitler, sa fourberie manipulatrice, et qu'il ne faut pas jeter l'opprobre sur le patronat allemand, c'est à dire sur le capitalisme.
Car c'est ça qui est en jeu : le fascisme est-il l'œuvre isolée d'un manipulateur de génie ou le produit d'une lutte de classes, le produit d'un capitalisme pourrissant ?
Alors, bon, même si jusqu'ici, j'ai évité de rappeler des éléments de ces financements (c'est chiant à lire, et à taper en plus !), je vais en rajouter un peu. D'abord, un peu de rappel sur ce qui a été avancé, ensuite on ajoutera quelques petites touches, pas trop, pour ressentir ce qu'est vraiment un soutien.
Je prépare mes messages, je lance le correcteur orthographique (ah damned ! il s'arrête à chaque nom germain !), et j'envoie.