Bibliothèque idéale

[bennie]

Merci Pelon!

Je conseillerais à ceux qui pensent qu'A. France est un réac de parler ainsi de la voilence en période révolutionnaire de se pencher sur la Chine par exemple, je conseille
"Les cygnes sauvages" de Jung Chang. ça parle de la Chine du début du 20e siècle jusqu'à la fin de la Révolution culturelle. C'est très bon et explique très bien les évènements et l'ambiance, aux différentes périodes.
Pendant la révolution culturelle (1966-76) MAo et sa clique des 4 renforcent leur pouvoir en s'appuyant sur les plus jeunes et plus incultes. La violence y est aveugle atroce, on ne peut s'empêcher de penser aux pires périodes nazies...

ET bien, combien "d'intellectuels" ici en france et ailleurs ont -ils justifié ces crimes au nom de la révolution? Combien se sont-ils faits insultés de bourgeois parcequ'ils n'étaiebt pas d'accord?

Cette question est essentielle et même je ne comprends pas que toute petrsonne attirée par les idées révolutionnaires ne se la posent pas de façon sincère.

Pour ceux qui aiment Victor Serge, dans des écrits sur des vies de révolutionnaires, il raconte des bolcheviks de la première heure qui vont craquer face à la violence, face à la famine.
Une jeune personne est désignée responsable de l'acheminement de vivres pour le front rouge. Des hordes d'enfants affâmés veulent prendre son train d'assaut, que doit-elle faire? Que feriez-vois?

Moi, je ne sais pas!

[canardos]

oui, j'ai lu "les cygnes sauvages". Une chinoise décrit trois générations de femmes, depuis sa grand mère, vendue comme concubine à un général, un "seigneur de la guerre", en passant par sa mère, cadre maoiste, et sa propre enfance dans la chine de la révolution culturelle..

tres interessant. la majeure partie du livre n'est d'ailleurs pas consacrée à la révolution culturelle, c'est toute l'histoire de la chine du XXieme siècle qui défile

[bennie]

J'ai vraiment ressenti Les dieux ont soif comme un livre contre-révolutionnaire...

C'est là où nous sommes vraiment pas d'accord!

Tiens je pense à un autre livre que j'ai présenté à l'époque sur ce forum.
Le mystère d'OLGA TCHEKOVA, nièce du grand musicien, qui est devenue actrice en Allemagne pendant le Troisieme reich, elle aurait été assez proche de hitler, en tout cas très prisée et courtisée par le gratin nazi. Le livre se demande si, comme son frere, elle n'aurait pas été un agent soviétique...
Bref, elle a fui la Russie au moment de la révolution, elle est certes réac mais il est raconté des évènements, des violences, des mots d'ordre complètement mal appliqués, bref, les bolcheviks n'étaient pas résponsables des "dérives", mais elles ont existé. Le raconter n'est pas forcément contre révolutionnaire, ça peut même être intéressant.

Personnellement, je me méfie quand je lis des bouquins trop enthousiastes, on avait déjà eu une discussion sur Spartacus, certains n'aiment que celui d'Howard fast, celui de Koestler montre un Spartacus bien plus complexe, déformé par le pouvoir, mais Koestler est finalement aussi enthousiaste et du côté des révoltés, son message : méfiance. je préfère celui ci.
D'ailleurs, il me semble que Trotsky lui même a écrit sur la question du pouvoir.

Le pouvoir et la Violence, la discipline de parti, etc sont des thèmes très importants et très complexes... dans les périodes troublées, ou de crises, de luttes, on ne doit pas avoir beaucoup le temps pour prendre des décisions vraiment pas simples, qui peuvent avoir des conséquences pour des tas de gens.
ça me fais même plutôt peur, pour être honnête.

Déjà aujourd'hui, quand on arrive à emmener des gens avec nous, nous avons une responsabilité vis à vis d'eux. Imaginons une période de luttes, de greves dures, ... si des gens suivent tes conseils et que tu te plantes?!

Quand je regarde le PC de la grande époque et ce que des tas de militants ont justifé, accepté, ou pas compris..., quelque part ça fait froid dans le dos. nous ne sommes pas à l'abris. Simplement, plus nous sommes formés, cultivés, plus nous savons de quoi nous parlons et ce qui nous attens, et plus nous serons capables d'être à la hauteur.

En tout cas, "les Dieux ont soif" est un des livres qui m'ont aidé dans cette réflexion.

[Ottokar]

J'ai ressenti les choses comme Vérié. Peut-être parce que j'ai lu le livre déjà adulte et même un peu mûr et pas dans ma prime jeunesse. Du coup, sur les aspects mentionnés par les copains, problèmes de la violence, etc. qui sont présents, je m'étais déjà fait mon opinion.

De ce fait, j'ai été sensible à l'aspect caricatural des révolutionnaires, qui ressemblent davantage à des monstres staliniens, même si Anatole France n'a pas vécu cette période. C'est une peinture assez courante chez les républicains du XIXème, ce qui correspond à son époque : Robespierre n'est guère sympathique sous la plume de Michelet, alors que paradoxalement, chaque tournant préconisé par celui-ci est approuvé après coup par Michelet, qui montre qu'ainsi Robespierre défendait l'approfondissement de la Révolution ! Et pire encore, Marat est décrit comme un être gluant et répugnant par le même Michelet. Les républicains des années 1880 ont érigé une statue à Danton et lui on dédié une belle place à Paris, pas à Robespierre ni à St Just. Après le Congrès de 1903, Lénine passait pour un Robespierre, même aux yeux de Trotsky ou de Rosa Luxemburg à l'époque, et ce n'était pas un compliment...

Bref, le livre est intéressant, car peu de livres décrivent la période, et aucun n'est exempt de défauts, mais cet aspect m'a déplu.

[pedro]

Justement, par rapport a ce que disait nicorpz et que j'ai interprété comme "vous, les gauchos, n'êtes que des robots décervelés", je pense que le livre d'Anatole France suscite la réflexion, dans le sens ou une révolution, ce n'est pas "tout beau tout propre".

[artza]

Vas-y sans hésiter. Bonne, passionante et instructive lecture.

Dabord anarchiste individualiste, emprisonné 5 ans bien qu'innocent seulement il avait connu et fréquenté quelques comparses de la bande à Bonnot.
Puis avec la CNT à Barcelone avant de rejoindre la Russie en révolution et de rallier les bolcheviks pour lui les plus conséquents et les plus déterminés des révolutionnaires.
Opposant de la première heure à Staline et à sa clique au côté de Trotsky. Incarcéré, déporté puis libéré grâce à une campagne internationale.
S'éloigna petit à petit de Trotsky et de son mouvement.
Resta fidèle jusqu'au bout à la Révolution russe et à l'idéal d'un avenir socialiste pour l'humanité.